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Poésie néo-classique
jensairien : Donnez-moi ma drogue quotidienne
 Publié le 02/02/08  -  8 commentaires  -  1487 caractères  -  74 lectures    Autres textes du même auteur

Les jours se suivent et s'ignorent.


Donnez-moi ma drogue quotidienne



Donnez-moi ma drogue quotidienne
Je veux vider ma peine
M’enfuir et me renier
Ne plus me regarder
Je connais ce petit être
Il vous ressemble
Comme vous lui ressemblez
Comme on se ressemble
Il ne pense qu’à se nourrir
Il a peur de souffrir
Ses placards sont pleins de tourments
Et il s’entoure d’objets déments
L’eau bout dans la casserole
Un océan gît dans son bol
Mais il ne le voit pas
Chaque jour il repasse son monde à l’endroit
Il n’aime pas les plis et se tient à l’étroit
Je jure sur ma tête et ta tête
Je veux partir qu’avant d’être bête
La vie est morte ce matin
La nécessité lui a brisé les reins
Je vous jure
Laissez-moi en paix
Je ne fais rien
Je ne demande rien
Je ne veux rien
Surtout rien
Je vous jure
Je suis sans lendemain
Je n’ai pas construit les temples d’Angkor
Les sommets ne sont pas de mon ressort
Je voulais juste respirer
Je le jure
Je voulais juste – papillon affolé
Me poser
Ne me demandez rien
J’aime bien tous ces chemins
Et l’eau qui coule d’entre tes mains
J’aime bien ton regard qui se dérobe
Et le volcan que possède ta robe
J’aime bien cela, ces entrelacs
Nos corps comme nos âmes
Jamais nous appartiennent
Non, nous n’avons rien
Car nous sommes tout
Aussi cela est suffisant
Je vous jure
Je n’ai besoin de rien


 
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   clementine   
2/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Epoustouflant. J'adore!
C'est une première lecture, à froid, je vais sûrement y revenir.
Pas besoin d'alexandrins, ni de rimes, ni de rien, avec vos mots "crachés", jetés, hurlés, susurrés, vous nous atteignez, vous nous entrainez, vous nous séduisez, vous, Mr Jensairien...qui savez si bien.

   Anonyme   
3/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Effectivement, le verbe ici est puissant ...
Et qu'importe les mots! Communs ou précieux usités ou rares, que sais-je encore..
Ce qui compte c'est ce qu'ils portent.

Ce poème porte un morceau de nous qu'il va chercher profondément

   Anonyme   
3/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis assez d'accord avec les commentaires précédents. C'est fort et évocateur ! Je regrette un peu la forme, mais assez puissant pour secouer le lecteur !

   Anonyme   
4/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très touché.
Ce n'est pas le verbe qui est fort
mais les sentiments qui le dessinent.
Ici l'émotion déroule son masque d'encre.

   beran   
28/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un fleuve d'émotions. Que du vrai! Ça ne pouvait être que comme ça ... pffff... ça me rappelle, on va dire, des sacrés moments! Mais des fois, il faut y aller pour pouvoir devenir... poète!

   Anonyme   
24/6/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je dis juste : FRISSONS
Et puis aussi que ça fait le ennième poème que je lis de toi aujourd' hui, jensairien, je n' en sais fichtrement rien, mais ça me fout un blues total. je vais faire un break.

   Flupke   
2/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C’est marrant comment ces mots simples, de tous les jours, arrivent à induire ce léger sentiment de tristesse quand je les lis. Mots bien agencés et bien choisis.

   Anonyme   
4/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un chouia mélancolique, une très jolie complainte.
"J’aime bien tous ces chemins
Et l’eau qui coule d’entre tes mains
J’aime bien ton regard qui se dérobe
Et le volcan que possède ta robe
J’aime bien cela, ces entrelacs"

Un aperçu du bonheur avant de renouer avec la mélancolie :

Nos corps comme nos âmes
Jamais nous appartiennent

Mais suis pas certaine que ce soit mélancolique, c'est encore plus subtil, ce qui reste, après lecture.


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