Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
Jeser : Pôrtrêt da Suzanne
 Publié le 20/08/07  -  3 commentaires  -  2027 caractères  -  7 lectures    Autres textes du même auteur

Vèyou È wallon par Jean S.


Pôrtrêt da Suzanne



N’alez nin creûre qui dji so vîle
Cåse qui dj’assène cwat’ fèye vint ans !
Ci n’est nin mi qui s’freu del bîle,
Cwand dja tofér os’tant d’alant.

Mès camarådes, pôves vîlès djins,
I sont todi cou d’zeûr cou d’zos.
I sont come mwérts, i’n vikè nin,
I s’rafûlè d’vins leû tricot.

Dja co todi bon pî bon oûy.
Dji n’fé nin co trop’ d’accidints
On’ m’ètin nin dir ouy-ouy-ouy,
Pasqui få leyî råyî ’n dint.

Dja co traze marotes qui m’tinèt,
Dji na måy in munute d’à meune.
À tot, dji troûve in intérèt,
Qui s’seûye sol’ tére ou bin sol’ leune.

Dji so todi so tchamp so vôye,
Avou quéquès papis sor mi.
Ainsi dji lê m’bouname è påye,
Èt cwand i vout, i pout dwermi.

Dji va s’t’alé l’pu lon qu’dji pous,
Èt dji n’sèreu nin st’èwareye
Qui dji’n vi f’rè nin pwèrter l’doû,
Avant quéque bones-z-annêyes.

Traduction

Portrait de Suzanne
Une amie qui porte allègrement ses 80 printemps
Vu en wallon par Jean S.

N’allez pas croire que je suis molle,
Parce que j’ai quatre-vingts ans.
Ce n’est pas moi que ça rend folle,
Car j’ai toujours autant d’allant.

Mes camarades, pauvres gens,
Nagent dans les embêtements,
Comme des morts, déjà gisants,
Calfeutrés dans leurs vêtements.

Moi, j’ai toujours bon pied bon œil,
Ne cause pas trop d’accidents,
Et ne vais pas prendre le deuil,
Pour l’arrachage d’une dent.

J’ai trente-six choses en chantier,
Pas de minute pour souffler.
À tout j’accorde un intérêt,
Qu’il soit au loin qu’il soit tout près.

Je cours toujours un peu partout,
Emportant quelque document.
Ainsi, je laisse à mon chouchou,
Le repos qui le rend content.

De la mort, j’évite le seuil
Et je serais bien étonnée,
Si, pour moi, vous portiez le deuil,
Encore avant... quelques années.



 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   genevieve   
22/8/2007
En wallon....un vrai régal!
J'aime beaucoup! Merci Jean8
J'en redemande!

   Cyberalx   
13/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bravo ! Ce que je trouve fort, c'est que ça rime en Wallon et en Français.

Et puis le texte est trés bien, teinté d'humour et d'espoir pour nos cht'i vieux.

   Anonyme   
2/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je ne m'attarde pas à lire le wallon, je me suis plutôt penchée sur votre écrit un peu plus jovial que d'ordinaire, car il me semble que la mort, la vieille, vous préoccupe beaucoup.

Mais il y a dans ce poème bien plus de la présence de Suzanne, au travers de vos mots, un peu moins de votre point de vue, cela rend le texte plus agréable à lire, comme ici dans cette strophe,

" J’ai trente-six choses en chantier,
Pas de minute pour souffler.
À tout j’accorde un intérêt,
Qu’il soit au loin qu’il soit tout près. "

Cette dame encore bien alerte m'a fait pensé à la Mamie de mes enfants, qui n'a pas une seconde à elle, à 87 ans, toujours bon pied, bon œil, elle vient de se mettre à la tablette, elle a pris des cours d'informatique pour correspondre avec tous et toutes, vu que tout le monde est un peu éparpillé.

J'ai bien aimé ce texte je lui trouve un côté chaleureux et charmant.


Oniris Copyright © 2007-2023