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Poésie contemporaine
Joss : Défier les nuages
 Publié le 11/03/21  -  5 commentaires  -  1006 caractères  -  104 lectures    Autres textes du même auteur

Quand la mer tangue.


Défier les nuages



Regardez-les danser dans la brume alanguie,
dans les vapeurs d'éther qui flottent sur la mer,
tout autour des navires, voguant et solaires,
qui s'arriment aux vagues avec tant d'appétit

Ces oiseaux de fortune qui n'ont pour eux qu'un seul bec
et deux ailes de papier pour défier les nuages,
le gros temps, les orages, la fureur des tempêtes,

Tournent affamés tout autour des bateaux
en quête d'un maquereau ou d'une simple sardine,
les yeux aiguisés, perçant comme des couteaux
éventrant le bleu des flots maritimes

Les marins s'affairent sur le pont,
remontant leurs filets d'algues et de poissons,
attachés à des bouées jaunes comme des citrons,
sur le mât de misaine, leur drapeau fixe l'horizon

Et quand viendra l'heure de rentrer au port,
ils essuieront leurs grosses mains sur leurs tabliers,
en rêvant d'un baiser sur un oreiller,
comme d'autres rêvent au plus grand des trésors.


 
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   papipoete   
11/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Joss
" dessinez-moi un bateau sur la mer, en pleine action de pêche !
Bien, très joli cette coque aux couleurs chatoyantes, la mer agitée et les marins qui s'activent ! Mais n'oubliez-vous pas un détail ?
- ben non !
- les oiseaux !!! "
Oui, ils accompagnent la marine en plein travail ; attrapant la sardine échappée, ou le poisson rejeté !
NB Robinson Crusoé rêvait sur son île, de voir au moins un oiseau ; là, ils sont omniprésents, et plongent de toute part presque à l'abordage, et piaillant à en casser les oreilles des pêcheurs affairés !
Les images de l'auteur semblent stromboscopées, tant ça bouge de partout, comme dans la 3e strophe.
La seconde est ma préférée, avec ces ailes de papier qui restent toujours imperméables !
le 4e vers mesure 13 pieds
et le 5e s'envole comme les oiseaux, justifiant la forme " contemporaine "

   Lebarde   
11/3/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Joss

Un sujet sur la pêche, le bateau et les oiseaux à l'affut des poisons perdus par les marins qui relèvent leurs filets, un beau sujet qui aurait pu faire un beau poème plaisant.

Mais....que le traitement est laborieux même si le contemporain tolérant sur la forme ne donne rien de fautif.

Le choix des mots souvent incongrus et les images peu réalistes rendent le propos artificiel et l'écriture heurtée:


"...danser dans la brume alanguie," ( on imaginerait plutôt que les bateaux dansent sur une mer agitée)

"qui s'arriment aux vagues avec tant d'appétit" ou "éventrant le bleu des flots maritimes", "leur drapeau fixe l'horizon" "en rêvant d'un baiser sur un oreiller, comme d'autres rêvent au plus grand des trésors." (je trouve ces associations de mots malheureuses et peu crédibles)

La métrique aléatoire n'a pas d'importance en contemporain et je ne devrais pas en parler, pourtant elle altère la fluidité à la lecture dont je voudrais faire abstraction. Mais....en vain.

Alors mon jugement sera mitigé et j'en suis désolé.

Lebarde

   Atom   
12/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Joli tableau maritime dont l'univers me parle et me plait.

On imagine bien ces nuées de goélands tournant autour du chalutier et se chamaillant pour choper un bout de poisson.

Je trouve par contre la deuxième strophe assez mal fichue et quelque peu naïve par rapport aux autres. Elle détonne carrément.
Il y avait peut-être une volonté de donner un aspect libre à cette strophe pour évoquer ces oiseaux mais je ne trouve pas ça vraiment subtil.
Cette notion d'oiseaux de fortune me parait mal appropriée pour les goélands qui savent bien s'adapter.
Le fait aussi qu'ils n'aient "pour eux qu'un seul bec" est une formulation maladroite à mon sens. Il suffirait juste par ex d'ôter le mot - seul.

Et plutôt que de "défier les nuages", j'aurais autant aimé que ces oiseaux défient les marins puisque c'est ce qu'ils semblent faire dans la séquence décrite.

   Lulu   
12/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Joss,

J'ai beaucoup aimé lire ce poème sur la mer et la pêche et en ai été intriguée car le titre m'emmenait vers le défi des nuages. Mais j'ai beaucoup aimé les images qui se dessinent à partir du tableau que vous faites de ce qui se trame sur l'eau, et ce, dès la première strophe.

J'ai aimé suivre, même si j'ai d'abord été déroutée entre le titre qui appelait les nuages, et "Ces oiseaux de fortune qui n'ont pour eux qu'un seul bec" sur lequel le poème s'attarde, comme si au-delà des "vapeurs d'éther qui flottent sur la mer", tout ce qui vit, les oiseaux, comme les hommes, avaient effectivement leur importance. J'ai bien aimé cela, ce type de regard lié à la façon dont le narrateur nous amène, nous, lecteurs, à observer ce qui est là décrit.

J'ai trouvé ce poème très vivant, et ai aimé la réflexion faite sur cette opposition entre "Ces oiseaux de fortune" (et ce jeu de mots sur le mot "fortune") qui n'ont pour eux qu'un seul bec / et deux ailes de papier pour défier les nuages" avec la suite de cette énumération "le gros temps, les orages, la fureur des tempêtes" qui montre et rappelle qu'en toutes circonstances, en tous temps, ces oiseaux vivent et supportent et dépassent les aléas du temps... Opposition faite avec, semble-t-il les pêcheurs qui ont la possibilité du filet...

J'ai particulièrement aimé cette strophe, excepté l'expression "tout autour" du fait de la répétition du son [t]. Si l'allitération était forcé, voulu, je n'en ai pas ressenti la beauté. Mais l'image du bleu éventré est chouette, par exemple :
"Tournent affamés tout autour des bateaux
en quête d'un maquereau ou d'une simple sardine,
les yeux aiguisés, perçant comme des couteaux
éventrant le bleu des flots maritimes"


J'ai aussi été sensible à l'avant-dernière strophe.

Pour la dernière, j'ai été quelque peu étonnée par les derniers mots et la dernière idée qu'en vérité je n'ai pas saisie de premier abord : "rêvent au plus grand des trésors"... C'est donc tombé un peu à plat dans ma première lecture, mais avec recul, je trouve l'ensemble bien sympathique, la fin comprise.

Tous mes encouragements.

   Edgard   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Joss
L’idée de décrire des pêcheurs affairés à leur tâche est intéressante, en partant des oiseaux et finissant par les rêves des marins.
Mais quelques points me gênent à la lecture, concernant le fond et la forme.
Des incohérences, peut-être seulement apparentes : on a du mal à imaginer « la brume alanguie dans les vapeurs d’éther qui flottent sur la mer » et « le gros temps, les orages, le fureur des tempêtes » même s’il peut s’agir d’images situées dans un temps différent, les images ne concordent pas.
L’écriture : le poème commence avec des alexandrins, et le lecteur s’embarque dans leur musique…et dès le troisième vers : 11 pieds, puis 12 de nouveau, puis 13… ça gâche la musique à mon avis. Il n’y a pas forcément de règles, innover est toujours un point fort, à condition de conserver une harmonie. Le mieux serait peut-être d’abandonner les alexandrins et d’adopter une écriture plus libre… pour n’être pas obligé par la rime… Votre belle imagination s’en trouverait peut-être moins contrainte et plus spontanée.
Le choix de quelques mots qui ne me parlent pas : « navires voguant et solaires » ? « qui s’arriment aux vagues avec tant d’appétit »
Cependant, vous avez trouvé de belles images qui mériteraient d’être un peu mieux mises en valeur dans un ensemble plus fluide : « les yeux aiguisés, perçants comme des couteaux » « des bouées jaunes comme des citrons »,…
Le dernier vers, qui clôt le poème, mais pas l’impression qui en reste, contient une bonne idée « rêve de trésor », mais me semble pouvoir être plus travaillée pour emporter le lecteur : le dernier vers est toujours important, c’est l’image que le lecteur (ou la lectrice) emporte avec lui (avec elle).
Au plaisir d'autres découvertes.


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