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Poésie en prose |
Juhanyk : Scène nocturne |
Publié le 29/01/16 - 4 commentaires - 2173 caractères - 132 lectures Autres textes du même auteur
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Petit poème en prose à la manière d'Aloysius Bertrand.
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Scène nocturne
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Le léger bercement des arbres et un cri perdu dans le lointain appellent la levée de l'astre silencieux.
Eux, figés dans une étrange extase, observent en flottant le croissant lunaire qui, pendu au sein même du néant, se balance dans de lents et infimes mouvements.
"Ô mère des pendus, vois ces gibets érigés pour toi, vois tes fidèles dressés sur eux ! Tant d'éléments pour un rituel à ta gloire nocturne !"
La place baignée par les rais de la Lune a revêtu une étole de pavé blanc et une chemise dont les longues manches vont se perdre dans l'obscurité des rues.
*
Des processions approchent, graves et silencieuses, se détachant dans le noir par les flambeaux qui les entourent.
Les cordes ont remplacé les chapelets qu'on égraine et à la place des Ave Maria, on entend le murmure d'un espoir insensé, celui de voir l'œil mélancolique s'attendrir à leurs appels.
Un mouvement dans les processions : une part monte sur les fourches patibulaires en murmurant une dernière prière, l'autre fait cercle. Les tabourets vacillent et s'écrasent.
Puis, les processions repartent en entonnant le chant des pendus et disparaissent au détour des rues, suivies de la lumière qu'elles portaient et des paroles qu'elles chantaient.
*
Pourtant, dans la place vide à présent, leurs paroles résonnent encore, ramenées sans cesse par le vent froid de la nuit :
"Ô veille, veille sur nous, car c'est en voulant imiter ta trajectoire céleste que demain nos corps s'en iront sous terre."
Et un enfant dans sa juvénile innocence observe la scène par ces croisées sans la comprendre. Les yeux mi-clos, les lèvres agitées d'un murmure, il attend le soleil et prie pour lui-même :
"J'aimerais que dans la nuit un grand feu éclate et qu'il consume toutes ces formes qui me font si peur."
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Anonyme
14/1/2016
a aimé ce texte
Pas
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Ponctuation et trait d'union - vois tes fidèles dressés sur eux ! - et prie pour lui-même :
Orthographe - La place baignée par les rais de la lune a revêtu une étole de pavé blanc - Les cordes ont remplacé les chapelets leurs paroles résonnent encore, ramenées Ô veille, veille
Écrit sombre, lugubre, scènes effrayantes, que je n'ai pas particulièrement aimé lire.
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Anonyme
15/1/2016
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour. Votre texte me fait penser à une secte. Et cet enfant qui ne comprend rien, qui assiste à cette scène et qui a peur. C'est terrible ! En tout cas, vous avez très bien su par vos mots faire naître un sentiment d'angoisse chez moi. Bon, je ne vous relirai pas car je ne suis pas maso. :-)
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Anonyme
29/1/2016
a aimé ce texte
Bien
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Une scène nocturne fantasmagorique. La premières partie ne m'a pas séduit avec des images un peu tarabiscotées " le croissant lunaire qui, pendu au sein même du néant, se balance dans de lents et infimes mouvements."
La seconde partie m'a un plus intéressé. Par contre je n'ai pas bien saisi le sens de " fourches patibulaires " et " Les tabourets vacillent et s'écrasent "
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Anonyme
2/2/2016
a aimé ce texte
Bien
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Première partie assez laborieuse à lire, pour moi en tout cas, et dont les image ne m’emportent pas. Je n’ai pas bien compris si ce sont les arbres qui observent en flottant le croissant lunaire. On reste spectateurs d’une scène qui ne nous concerne en rien, me semble-il…ce n’est même pas du voyeurisme. Peut-être est-ce voulu, cette froideur. À part l’enfant qui semble assez crédible dans sa peur et son vœu qu’on brûle les morts. Je pense que les vers longs, ici, s’essoufflent, et ça rend le tout un peu fade, pour moi. Comme celui qui commence par la place baignée par les rais de la Lune…etc. Un plus toutefois pour les parties entre guillemets qui ont beaucoup plus de force d'évocation. À vous relire
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