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Poésie en prose
karminator : Révoltaire
 Publié le 04/10/09  -  7 commentaires  -  1632 caractères  -  90 lectures    Autres textes du même auteur

Poème chantant le rêve tant attendu d'une libération sociale collective. Poème inspiré du vers suivant de Gaston Miron : « Je ferai de ma poésie un engagement politique. »


Révoltaire



Comme mes ancêtres mes entrailles, j'absous mes irréalités présentes, bâtissant un futur : mes mots seront plus que ceux d'avant, car je serai devenu dans mon absence un arbre grandiloquent ; mais dans cette optique de grandiose, le manque premier de racines d'affiches tremble nos hêtres en de vastes secousses : il nous faut évoluer forêt et cesser les coupes à blanc, car c'est la nuit de tronçonneuse depuis des siècles dans ma nation étourdie, droguée de viols historiques et d'apathie d'elle-même.

C'est la savane blanche du séquoia mort ; la marée s'agonise comme un grand garçon : morne de jouissances de plastic, de rut amer et de calques reproductifs de bêtises : l'horreur ne vaut pas un sou aux yeux de nos conquérants ; le mépris fignolant leur foulard rance, mais la haine est ailleurs, comme mes rengaines ancestrales, c'est un désir d'avant en moi et de combler le vide guerrier.

J'ai un cœur grandi de remords étrangers ; venez à moi peuples de tous les âges ; venez à moi tristesses évolutives ; venez à moi infimes qui rendez la poésie d'autrefois plus grande dans nos bouches, et la poésie d'aujourd'hui immense dans la leur ; venez en blagues et en rires francs autour du feu ; venez en amour fou étendu dans l'herbe, assis sur les bancs, debout dans la rue.

Maintenant debout comme la foule devrait l'être, l'horreur affable qui sautille sur place : Elle sera jugée en ce décisif jet de dés : pile, elle tombe ; face, j'écrirai encore, et je serai mon peuple comblé en une lumière trépidante, ma poésie de carton au bout d'un bâton en grandes lettres de colère pacifiste.


 
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   jaimme   
4/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Des points-virgules un peu bizarre, bon ça ne me dérange pas tellement en définitive.
Le "racines d'affiches" m'a surpris. Je n'arrive pas bien à comprendre, des suppositions trottent là, mais...
L'image de l'arbre est abandonnée à partir du troisième paragraphe, c'est dommage...
Je ne comprends pas bien non plus l'image du jet de dés (hasards de l'histoire? Fatalisme?). Voir la suite de mon comm.

Bon, là j'ai passé les détails. Le fond: un titre qui ne colle pas bien avec le texte, car si le titre engage à la révolution forte (si j'ai bien compris on parle de révolver, pas de Voltaire au moins! Car si c'est pour cultiver son jardin, là ça m'énerverait carrément!), le texte hésite, à mon avis, entre l'engagement fort, la révolte, la révulsion face à l'Histoire, et le joli poème de l'aède qui veut juste "combler le vide guerrier".
L'idée est intéressante. Elle est dans l'air du temps: abandon de la lutte réelle, pacifisme, hippie en définitive.
Mais elle n'est pas ma tasse de thé (même avec deux sucres).

   Anonyme   
4/10/2009
Pas franchement compris moa, suis sans doute un peu neuneu... C'est censé être de la "poésie engagée"? Hmmm...
"L'hêtre qui tremble" se sent-il saule? Hu hu hu.
"Il nous faut évoluer forêt", j'avoue avoir du mal avec la formulation. L'ensemble du texte m'a semblé trop alambiqué, un manque de clarté pour ma part. Du coup je ne peux pas "m'engager" avec l'auteur n'ayant pas trop compris ses motivations. Une "libération sociale collective"? Mais qu'est-ce que c'est que ct'affaire? M'en vais méditer...

   LeopoldPartisan   
5/10/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Si je pouvais te donner un conseil, respire... Tu essaies de nous décocher quoi, trois cent milles images secondes. Je peux vraiment pas suivre. Je sais ce que je dis, on me le reproche souvent. Là je comprends mieux. Cela gâche, voir carrément tue se que tu veux exprimer, c'est triste et dommage. C'est au point que lorsqu'enfin j'ai terminer ma lecture, j'en avais oublier le début. Je suis tomber par terre, c'est la faute à Révoltaire.

   Coline-Dé   
6/10/2009
Ca sent un peu la trompette guerrière...
Suis passée à côté ... et pas tout près, on ne sait jamais ...

   wancyrs   
8/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il y a vraiment quelque chose de très fort dans ce texte. Après l'avoir lu, j'ai pensé aux Psaumes du roi David, à Ésaïe le prophète et aux "Lamentations" de Jérémie, tous auteurs de la Bible.
Ce grand cri, " Révoltaire " doit être un appel au retour aux sources, à l'originalité d'antan, et dit comme les plus grands poètes l'auraient fait.
Moi je te comprend.

Merci pour ce chef d'oeuvre

   David   
8/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Karminator,

Bravo pour cette escale en prose, un très bon choix que je trouve réussi, j'ai vibré avec :

"il nous faut évoluer forêt et cesser les coupes à blanc, car c'est la nuit de tronçonneuse depuis des siècles dans ma nation étourdie"

"la marée s'agonise comme un grand garçon"

"ma poésie de carton au bout d'un bâton en grandes lettres de colère pacifiste."

J'ai aimé aussi ce qui se dessine au fil des images, même ce ton grandiloquent parfois, pour "l'âme", la singularité, qu'il donne au poème.

   Anonyme   
1/5/2016
 a aimé ce texte 
Pas
C'est bien trop dense, cela manque de clarté dans les propos tenus, de plus les images se succèdent les unes aux autres à la vitesse grand V, pas le temps d'admirer le paysage, je n'ai pas réussi à prendre le train en marche, je suis donc restée à quai, pensive, je m'attendais à autre chose, le titre m'avait quelque peu interpellé.

Rien ne s'est produit, pas même une idée séduisante de "Révoltaire", c'est très loin d'un texte qui pourrait après lecture susciter de la réflexion car cela part un peu dans tous les sens.


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