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Donaldo75
31/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Que dire de ce texte si ce n’est qu’il est profondément littéraire ? Je sais, cela peut paraitre simpliste mais c’est l’impression qui prédomine après plusieurs lectures ; je comparerais cette sensation à celle que j’aurais en écoutant de la musique classique où ni le solfège, ni l’instrumentation ne paraissent forcés mais coulent juste de source. Je ne saurai pas résumer ce que j’ai lu tellement ce texte est riche, poétique, tonal ; et pourtant son point d’orgue, la dernière phrase, s’avère puissant, pourrait presque sonner comme une épitaphe à ma lecture car depuis je me suis crevé les yeux d’avoir trop lu ce beau texte.
Bravo ! |
Eskisse
2/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Keanu,
Je reprends une remarque de vous qui fait office d'esthétique : " ce qui fait pour moi le sel de la mer et de la poésie — son appartenance à la chair du monde, à la densité et à la pesanteur du réel." Et oui, voilà une prose dense et incarnée de cette chair qui habite chacune de vos phrases dans une esthétique du ressassement de la répétition qui participe d'un effet de martèlement musical comme au sein d'une partition. Une phrase musicale qui renferme aussi des échos sonores. Ce sont ces répétitions qui vous assaillent quand vous lisez au point d'oublier cette façon qu'ont les êtres humains, les enfants ? d'habiter le monde. On retrouve ici les fils conducteur de votre poésie ( la rivière, le deuil, les sensations comme appartenance au réel ) comme une histoire présentée sous d'infinies variations... Une poésie en prose qui ne m'a pas encore révélé tous ses secrets. J'y reviendrai sûrement... Je dois relire. Les corps-fantômes, la mort de la fin de ce texte élaborent une éventuelle enquête absente, non narrée si ce n'est par ces fantômes-gardiens, le fil policier est juste suggéré, en suspens. C'est magnifique! |
Hiraeth
2/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ce texte possède des qualités poétiques indéniables. Il est charnel et dense, et n'a pas peur (chose que j'adore) de verser dans le fantastique, ou le surnaturel. Momentanément on voit avec, on sent avec ces autochtones ruraux, on les suit dans leur rapport si personnel et particulier (et en même temps universel) à leur terre.
C'est un poème qui assume entièrement son esthétique et ça marche très bien pour la répétition, mais beaucoup moins bien je trouve pour le bloc de texte massif. Certes, je vois l'idée : on parle de la réalité dure et concrète du corps, donc il y a clairement une forme-sens ici. Néanmoins, si l'idée est bonne, sa réalisation (et ce serait immanquable quel que soit l'auteur) est trop désagréable à la lecture. La poésie, malgré sa tendance facétieuse à compliquer la vie de ses lecteurs, ne doit pas trop s'éloigner je crois d'un art comme celui de la restauration : on peut avoir envie de présenter au client une énorme côte de bœuf qui plaît à l'oeil, mais quand il s'agit de la manger, les bouchers et les cuisiniers existent pour une raison ; et tout client autre qu'un lion ferait un scandale. Bien sûr cela n'engage que moi. Bravo cependant pour la grande qualité de l'ensemble. |
Provencao
2/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Keanu,
J'ai beaucoup aimé. Il y a là, de toute évidence, une nécessité textuelle qui n’a pas échappé aux passionnés de genre littéraire, c'est abracadabrantesque... Sublime effet produit sur chacun d'entre-nous, lorsqu’il s’agit de dégager les traits spécifiques de l'époustouflant. Belles émotions, qui sont sollicitées : l’inquiétude, le doute, la peur. Je goûte au plaisir frémissant du sublime avec un réel bonheur. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Cyrill
3/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Keanu,
J'ai trouvé du panthéisme à la Giono dans ce texte, il m'a même sauté aux yeux à la première lecture. Le « nous » du narrateur semble comprendre autant l'animal que l'humain, que, même, le minéral ou le végétal. Je n'ai pas su m'en faire une idée précise mais ce « nous » m'a imprégné. La souffrance qui se dégage du récit semble remonter des profondeurs de générations antérieures. J'y ai rencontré des êtres liés à la terre aussi solidement qu'avec des racines : « Nos corps trébuchent sur les racines ». Le vocabulaire me fait parfois penser à une origine de servage ou d’esclavage : « ce lieu qui continue de les battre », «cisèle au burin l’enfance de nos corps », « nos corps sans maison s’allient avec les corps des chiens »... C’est un texte dense et qui martèle. J'ai également pensé à Faulkner. Au plaisir d’autres échanges. |
Lariviere
4/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Seulement 5 commentaires, pour ce magnifique texte ?... Dommage.
Ce texte est remarquablement écrit. Imminemment littéraire, il y a effectivement du Giono dans la forme. Les racines de l'homme et de sa filiation, son terroir profond au sens presque mystique transpire tout au long de ce beau texte dont le style est prégnant, sensible du début à la fin. Le propos est sentencieux et solennel, empli de poétique. Le ton est métaphysique il enchevêtre toute matière minérale, végétale ou animale dans un univers ou nature et damnation biblique de la condition humaine se rejoigne avec en filigrane une ode de la terre avec tout ce qu'elle comporte de beauté sauvage, brute, dense, originelle. La forme est forte, sans concession, une litanie portée par une musicalité rêche et un sens de la formule indéniable notamment dans les répétitions. Ce texte est vraiment marquant et remarquable, encore une fois d'une grande richesse littéraire, d'une grande beauté stylistique. Bravo et bonne continuation ! |