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Poésie contemporaine
kiralinconnu : L'âme d'artiste
 Publié le 29/01/17  -  14 commentaires  -  755 caractères  -  320 lectures    Autres textes du même auteur

Nous ne produisons aucune beauté, nous la paraphrasons.


L'âme d'artiste



Au bord du lac, le frêne en jeu d'ombre s'étend
Bercé par les plaisants rayons des jours nouveaux ;
L'âme éveillée se plaît à s'y perdre souvent,
Médite la fraîcheur de l'herbe au bleu des eaux :

"Ô Nature, il n'y a de beauté que par toi !
Nos hymnes sont empreints du rythme de la houle,
Nos toiles chantent les canopées en émoi,
Nos vers poursuivent le vent camphré qui s'enroule."

— En vérité quel poids, esthètes circonspects ;
Contraints de voir le monde et sous bien des aspects !
Sempiternels martyrs, ennemis des rêveurs,

Vous accablez le ciel de vos mots et couleurs
Mais n'en restituez ni l'âme ni la grâce :
Face à l'œuvre de Dieu, l'Art s'incline et s'efface.


 
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   Michel64   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup l'incipit même si il prête à discussion.

Un hymne à la beauté de la nature qui serait l'oeuvre de Dieu (d'un dieu?) versus l'art des hommes qui peut aller se rhabiller. Bon sujet difficile à concentrer dans le cadre d'un sonnet.

Au deuxième quatrains pour les deux derniers vers, l'hémistiche tombe très mal pour la diction :
"Nos toiles chantent les............canopées en émoi,
Nos vers poursuivent le........... vent camphré qui s'enroule".

Dans le deuxième quatrain, je ne saisi pas bien "Sempiternels martyrs".

Le second tercet est très beau pour la forme, pour le fond, bien sûr, le poème fait référence à Dieu dont je ne peux dire s'il existe. Qu'il existe où pas le débat peut avoir lieu, d'ailleurs, sur ce sujet résumé dans l'incipit.

Merci pour cette lecture.

   Donaldo75   
15/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

J'ai été surpris par la virulence de ce poème, dans les deux tercets, même si l'incipit pouvait le laisser entendre.

Ce poème sonne très classique, avec l'usage du dialogue intérieur, le "Ô" incantatoire et la référence à Dieu, sans compter la majuscule au mot "art". C'est un style qui va bien avec le discours.

Vous défendez ainsi un point de vue que je ne partage pas, mais que je respecte.

Merci pour la lecture,

Donaldo

   Raoul   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Quid de l'imagination ?
C'est un peu court. L'art ne serait donc que représentation (de la nature) ? Pourquoi la poésie serait forcément liée à la nature, au naturel ? Un peu de Rousseau et hop !
L'artiste - on pourrait dire l'homme ou le pouet - serait le fruit de son milieux et donc, il ne serait capable de représenter que cela… ça se rapproche assez de ce qu'on appelle, dans un autre domaine, le déterminisme social.
Et puis, face à Dieu, c'est vrai que l'artiste est une petite chose… Bonjour l'argument !
N'est-ce pas oublier un peu vite que Dieu(x) est né de l'esprit des hommes ?
Sur la forme, le choix de poésie classique est bien en cohérence avec le sujet… "Nous ne produisons aucune beauté, nous la paraphrasons.", nous ne produisons aucune poésie, nous paraphrasons celles de nos anciens et sages maîtres.
Le lisant dans un autre contexte (juste une sortie papier sans auteur ni source mentionnée) j'aurais pu penser à Lamartine.
C'est certainement une ref. pour vous, mais pour qui, en poésie, recherche un point de vu personnel et contemporain sur les êtres, l'esprit et les choses, ce texte tombe des mains.

   papipoete   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
classique
Au bord d'un lac, l'homme rêveur se voit peintre, poète et sur toile sur parchemin, imprime ce que son âme lui inspire .
Mais face à la création divine, même si le résultat ne plaît pas, écartez-vous, effacez-vous !
NB le premier quatrain est mon préféré, mais il est imparfait ;

1/ pas d'alternance dans les rimes masculine/féminine

2/ dans le 1er tercet, même remarque !

3/ au 3e vers, je compte 13 pieds ( éveillé/e )
papipoète

   Ramana   
18/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
"La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers."
(Charles Baudelaire)
La nature étant "l’œuvre de Dieu", tout en elle symbolise la nature divine, la création étant conforme au Créateur.
De même l'artiste, qui veut révéler la beauté de la nature, s'efforce dans une moindre mesure, par sa création, de restituer ce qu'il perçoit, que ce soit sous forme littérale ou symbolique.
Mais la nature, aussi parfaite soit-elle, n'est plus Dieu lui-même, et l’œuvre artistique voulant traduire la nature n'est plus la nature elle-même.
Si l'idée est juste, je bute sur la forme, je trouve le premier tercé maladroit : "En vérité quel poids," ! D'autre part, certains alexandrins comportent une césure médiane et d'autres non, ce qui me pose une difficulté de lecture.

   Anonyme   
19/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
Je ne suis pas spécialiste du classique, j'essaie juste de ressentir, de percevoir à mon propre rythme intérieur, avec mes maigres bagages, la beauté qui peut émaner d'un texte.
Les rimes sont riches, sauf peut-être à la fin, "grâce" et "efface" qui ne sonnent pas de la même façon.
Les images qui naissent de certains vers sont magnifiques, colorées, facilement perceptibles sans se tortiller la "rétine cérébrale", si je peux oser cette métaphore. Exemple: "le frêne en jeu d'ombre s'étend", "la fraîcheur de l'herbe au bleu des eaux".
Le message passe bien malgré certaines expressions peut-être un peu fortes ou difficilement compréhensibles comme " En vérité quel poids, esthètes circonspects", "Sempiternels martyrs, ennemis des rêveurs", " Vous accablez le ciel de vos mots et couleurs".
En résumé, j'ai bien aimé ce poème qui possède de vraies qualités mais qui ne m'a pas emporté en de vastes dimensions ou à des hauteurs éthérées.
A vous relire.

Eccar

   silvieta   
19/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un jeu de rimes riches et régulières, deux quatrains et deux tercets, des alexandrins -j'ai du mal au 21e siècle à me forcer à prononcer "Nos toil-eu chant-eu les canopées en émoi", mais telle est la règle.
Un poème réussi quant à la forme.

La première strophe est sublime.
La deuxième n'est pas mal non plus mais j'émettrais un bémol pour son dernier vers : "nos vers poursuivent le vent camphré qui s'enroule". Pourquoi le vent s'enroule-t-il? s'agit-il d'une trombe? et surtout, pourquoi un vent "camphré"? c'est une odeur désagréable que celle du camphre.

Ah mais je vois qu'il y a des guillemets. S'agirait-il alors ici d'une satire ? le paysage de la première strophe vu par ces poètes décriés dans la dernière strophe?

Auquel cas les réserves que j'allais émettre sur la dernière strophe, une réflexion juste mais qui me semblait trop vite balancée, tombent.

Une suggestion: la deuxième strophe pourrait être plus caricaturale sur ses deux premiers vers afin de lever toute erreur d'interprétation mais tel quel le poème passe quand même très bien.

   Myndie   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Kiralinconnu,

Sur le fond, je dois dire que je n'adhère pas du tout à votre vision : c'est donc si peu pour vous l'âme d'un artiste? Et que vient donc faire le bon dieu là-dedans?
A moins que vous ne la jouiez " Poète, vos papiers!"

Sur la forme, le texte est plaisant à lire, fluide à souhait, bien que les 7ème et 8ème vers en cassent le rythme.

"Ô nature, il n'y a de beauté que par toi!"
Je ne suis pas fan de cette emphase d'un autre âge. A moins que là aussi ce ne soit qu'ironie de votre part envers ces "esthètes circonspects"?

Mais peut-être est-ce moi qui suis à côté de la plaque...
bien à vous

myndie

   Anonyme   
29/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour

Si je suis assez d'accord avec le message véhiculé par ce texte,
je trouve le chemin assez tortueux pour arriver au final.
Un honnête premier quatrain avec un beau deuxième vers même
si j'aurais préféré rayons plaisants.
Un bon second quatrain sauf le vers 4 que je n'aime pas.

Par contre je trouve que les tercets gâtent la sauce et même
si, grâce au dernier vers, j'arrive à comprendre ce que l'auteur
veut nous dire, le chemin n'est plus tortueux ici mais carrément
marécageux.

   Pouet   
30/1/2017
Bjr,

Cela m'amène à cette question: "Sans l'Art parlerait-on de beauté"?

La Nature n'est ni "belle", ni "laide", elle est, tout simplement. C'est l'Homme qui lui met ce genre de concept sur le dos.

Comment définir la beauté?... Par qui? Par quoi?
La beauté est avant tout culturelle.

Quant à Dieu, je ne sais s'Il est réellement féru de beauté, d'ironie ou de génocide, n'en ayant jamais sérieusement discuté avec Lui.

Sinon, la forme du poème ne me parle pas trop, pas mon truc cette emphase, mais bon ça me regarde.

Détail: la répétition "âme" dans le poème est elle volontaire? Nécessaire? On supposera que oui étant donné sa présence dans le titre.


Finalement , je n'adhère ni au fond, ni à la forme.

Ce n'est que mon avis, mon goût plutôt, et il vaut ce qu'il vaut, c'est à dire, pas grand chose.

Cordialement.

   MissNeko   
30/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Je trouve ce sonnet agréable à la lecture malgré un ton un peu emphatique suranné.
Parfois les vers se chargent presque d'un ton grave qui flirterait presque Avec l'avertissement ( l'homme n estboas à la hauteur des beautés de la nature avec lesquelles il ne peut rivaliser. Il en devient donc presque ridicule )

C est un peu exagéré mais c est votre parti pris et votre volonté de l'exposer ici. Je ne jugerai donc pas votre réflexion.
Merci pour ce partage

   Lulu   
1/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

j'ai bien aimé lire ce sonnet pour ses quatrains qui annoncent l'expression de belles choses, notamment dans le premier, qui m'a bercée et qui m'a un peu guidée vers les chemins de ce lac, ce frêne ou ce "bleu des eaux" que j'ai été ravie de me représenter.

Ensuite, j'ai beaucoup moins apprécié les deux tercets qui semblent sortir de la description pour exprimer une analyse. J'aime assez peu, en général, mais tout dépend des sujets, j'en conviens, les apostrophes. Et ici, je me suis arrêtée à ce "Vous accablez le ciel..." Ce "Vous" me semble lourd, maladroit.

Cela dit, que je sois en accord ou non avec le fond de ce poème, j'ai assez aimé la forme dans son ensemble ; à l'exception, peut-être de ces exclamations qui m'ont semblé de trop.

Bonne continuation.

   Seuilement   
5/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai adoré le rythme qui sonne empreint de ferveur. Ainsi que le "découpage" en trois voix:
- voix neutre, objective, descriptive de la première strophe
- voix engagée, habitée, humble et puissante de l'artiste, voix qui s'élance comme une ode à la seconde strophe
- voix critique, raisonnée des deux tercets qui désillusionne et rappelle l'inaccessibilité de l'idéal

J'ai particulièrement aimé "le frêne en jeu d'ombre s'étend" et "le vent camphré qui s'enroule".

Sur le fond, philosophique, je n'adhère pas à l'idée de diviniser la nature (vers 14), ni à celle de naturaliser la beauté (vers 5 + incipit). Mais cela relève d'un vaste débat... Quoiqu'il en soit, le point de vue exprimé ici prend une forme maîtrisée et - j'ose le dire - est d'une grande beauté (qui n'est certainement pas naturelle et qui n'est probablement pas divine - je préfère ne pas prendre le risque de subir un divin courroux...)

D'un autre côté, un tel point de vue met bien en exergue les difficultés inhérentes à la création artistique, les épreuves endurées par ces "esthètes circonspects" qui ne peuvent se défiler (vers 10) et qui n'ont que leur subjectivité comme critère d'appréciation.

Toujours sur le plan idéel, on pourrait chipoter sur le "ennemis des rêveurs"...

Bref, agréable à lire et induisant la réflexion... Que du bon!

   Anonyme   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonsoir,

Je n'ai pas ressenti grand-chose - rien, pour ainsi dire... Je n'ai pas senti s'élever cette âme d'artiste que vous semblez décrire à travers ce sonnet qui ne respecte pas les formes en usage, ce qui est bien dommage...

Une autre fois sur un autre texte, peut-être...

Wall-E


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