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Poésie contemporaine
kjtiti : Je te sais dormant là
 Publié le 09/11/13  -  7 commentaires  -  1018 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Poème pour l'au-delà.


Je te sais dormant là



Je te sais dormant là, dans ce jardin des mânes
Pourtant j’entends ta voix, je crois t’entendre rire
Mais les sanglots amers me font soudain maudire
Cette tombe abhorrée d’où ton esprit émane

Présent, ton souvenir habite mes pensées
Torture lancinante et toujours sans réponse
Quand je sonde le ciel, sa lumière est absconse
Les Dieux sur ton départ sont étrangement muets

Je hurle ma douleur et mon deuil en silence
Devant la pierre grise et froide de ta tombe
Il me faudra réponse avant que je succombe
Tel Job, je m’armerai d’une grande patience

Mais ne me dites pas : c’était sa destinée
Qu’au paradis des anges elle est la bienvenue
Que le temps passera, que la vie continue
Elle était un enfant, sa mort est erronée

Quand je passe l’entrée du petit cimetière
À la main une rose, au cœur une brûlure
Cette pensée revient comme une déchirure
La place de ma fille n’est pas sous cette terre


 
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   Marite   
25/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Poème très émouvant. Le refus du départ et la douleur sont bien exprimés et il est délicat d'y ajouter quelque chose.

Deux points m'ont cependant gênée à la lecture :

- le mot "absconse" : la prononciation de ce mot altère la fluidité.

- "Les Dieux sur ton départ sont étrangement muets"
la seconde partie du vers a une syllabe de trop qui rompt le rythme de la lecture. Le mot "étrangement" gagnerait à être remplacé par un mot de trois syllabes.

   Lhirondelle   
9/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un poème qui ne peut laisser indifférent, où la douleur exprimée est particulièrement prégnante tout en s'écrivant très sobrement, avec ses interrogations sans réponses.

Seul "absconse", au demeurant belle rime visuelle, mais d'un registre un peu en décalage par rapport au reste du texte, et de surcroît, sur lequel l'on butte un peu à la lecture... aurait pu fait place aisément à une rime en "once". Si je puis me permettre par ex : "Quand je sonde le ciel", nul écho (ou soutien) ne s'annonce/"... mais bon, c'est un avis très personnel à prendre ou à laisser.

Dans l'ensemble, un beau poème avec sa douloureuse envolée de pensées, de colère et d'interrogations envers l'innaceptable.

   Anonyme   
9/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le chagrin et la douleur de l'absence, exprimés sans larmoiements, de façon discrète mais poignante.
" Elle était un enfant, sa mort est erronée ".
Avec ce dernier vers qui tombe comme un couperet " La place de ma fille n’est pas sous cette terre "

   Anonyme   
9/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour kjtiti... Jolie suite de quatrains où l'émotion est présente d'un bout à l'autre. Je n'ai fort heureusement pas connu ce drame mais j'imagine assez bien la douleur d'une mère, ou d'un père, ayant perdu son enfant et je pense que vous avez su la transcrire à travers ces vers.
Pour la forme, je rejoins les com. précédents :

-absconse n'est pas très facile à prononcer
- le vers 8, Les Dieux sur ton départ sont étrangement muets, rompt la fluidité de la lecture compte tenu de ses treize syllabes. Je pense, sans pour autant faire de faute, que l'on peut supprimer le "sont" sans problème. L'autre solution, déjà évoquée consisterait à remplacer "étrangement" par on mot plus court.
Dans le vers suivant, À la main une rose, au cœur une brûlure, je ne vois pas l'intérêt de l'inversion... Une rose à la main me semblait plus fluide.
Un dernier mot pour le dernier vers. A mon avis il manque de force mais je vous laisse le choix entre y remédier... ou vous en satisfaire !
Un poème auquel il manque peu de chose pour être parfait.
Au plaisir de vous lire.

   Miguel   
9/11/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Poème poignant où la douleur et la révolte affleurent. On pense à Malherbe ("Mais elle était du monde où les plus belles choses...") et plus encore à Hugo ("Considérez que c'est une chose bien triste...") On reçoit le dernier vers comme un choc.

   Vincente   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un pseudo original et inconnu pour le "contemporain" onirien que je suis, un poème sympathique paru ce jour et il ne m'en a pas fallu plus pour aller voir si l'auteur aimable kjtiti avait laissé quelques traces sur le site. Et voici ce texte très très touchant qui resurgit.

L'humilité et l'adresse de la plume sont venues dans ce texte dire toute la détresse de la pensée meurtrie. L'insupportable disparition d'un enfant applique sa douleur exécrable sur le père, la mère, qui viennent épancher ce questionnement au travers de très beaux vers comme :
"Les Dieux sur ton départ sont étrangement muets"

"Mais ne me dites pas : c’était sa destinée
Qu’au paradis des anges elle est la bienvenue
Que le temps passera, que la vie continue
Elle était un enfant, sa mort est erronée"

Et la superbe dernière strophe :
"Quand je passe l’entrée du petit cimetière
À la main une rose, au cœur une brûlure
Cette pensée revient comme une déchirure
La place de ma fille n’est pas sous cette terre"

L'évocation est douloureuse, mais authentique et elle est portée dans une écriture adroite et délicate.

   Donaldo75   
21/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour kjtiti,

Encore un beau poème sur un thème pas facile, souvent traité sous l'angle personnel, au risque de perdre le lecteur ou du moins de l'isoler. Ce n'est pas le cas ici. Il n'y a pas de surcharge émotionnelle, ce qu'on appelle communément pathos, juste de la retenue, celle des larmes et de l'encre.

Bravo !

Donaldo


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