Dès l'aurore le soleil déploie ses rayons,
Faune et flore renaissent, explosent de couleurs...
Euh... Pi... À partir de là tout part en haillons.
Si je perds la rime, cela n'a plus de valeur.

Y'a des jours... Chépâ... C'est comme le calme plat...
Je cherche... J'explore... Je ne trouve l'inspiration.
Il faudrait qu'il survienne un petit coup d'éclat :
Un incident, un truc comique ou une action.

Mon encéphalogramme est plat comme les Flandres,
Semblable à celui d'un légume surgelé.
Tout vient à point, nous dit-on, à qui sait attendre.
Mais à force d'attendre on finit esseulé.

Un vers ne peut être sans un autre jumeau.
C'est un yin sans son yang ou un pile sans face.
Que faut-il que je fasse pour trouver les mots ?
Il est vraiment des jours où tout cela m'agace.

Je pourrais me heurter la tête sur les murs.
De cette façon, on guérit les amnésies.
Pour trouver sur mon front et qu'à nouveau j'assure,
De toutes mes bosses, celle de la poésie.

Boum ! ... Ouille ! ... Aïe ! ... Par la douleur mon espoir renaît.
Mais pas un seul tercet ni le moindre quatrain,
Je me trouve sonné sans trouver le sonnet,
La muse Calliope me cause du chagrin.

Jadis, des grands hommes ont trouvé dans l'absinthe
La naissance de leurs plus belles créations.
Se pourrait-il que je puisse après quelques pintes
Faire mousser l'écume de récitation ?

Je demande à Bacchus qu'il imprègne mon âme,
Qu'il sublime mes sens et me rende la plume.
Celle qui émeut ou qui fait que l'on se pâme.
Mais plus je m'emplis d'élixir, plus je m'embrume.

J'ai beau tout essayer mais hélas rien n'y fait.
Certains jours, je suis bouffon sans habileté.
J'aimerais chatouiller la cime du parfait
Mais ne touche que le fond de ma nullité.

Moralité :

"Indigne et misérable héritier de Verlaine,
Pâle et insignifiant faussaire de Rimbaud,
Progéniture insipide de La Fontaine."
Telle sera l'épitaphe de mon tombeau.