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Poésie libre
Kocre : Sol
 Publié le 05/09/21  -  12 commentaires  -  342 caractères  -  303 lectures    Autres textes du même auteur


Sol



Du sol je suis seul
mais je me mens
pousse ingrate
indigne de ses chants
que je plante veule

Et dans ma hâte
j'importe d'un palan
les maux d'une éternité
qui flattent ma vanité

Au-delà sombre nature
de vents détalant
à cet instant du futur

je laboure l'usure


 
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   Myo   
20/8/2021
 a aimé ce texte 
Pas
À la 1ere lecture, je n'ai rien compris, à la 2e toujours rien et à la 3e encore moins.

Alors, je m'interroge sur mes capacités cognitives.

Désolée, il me faudra attendre le regard d'autres lecteurs.

En EL

Myo

   Cristale   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Pas
C'est bien mais que dire maintenant ?

J'essaie de comprendre, je ne comprends rien.

La forme ? Déclinée en 5-4-3-1

Je ne sais pas. J'attendrai que l'auteur(e) m'éclaire sur ma lecture obscure.

   EtienneNorvins   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J’aime la poésie ramassée sur elle-même, économe de ses moyens, sans lyrisme inutile, mais que voici en effet une coquille où il est difficile d’entrer…

Néanmoins, après rumination, ce que j’y entends au final me semble suffisamment émouvant pour que je me lance, au risque du complet ridicule, mais comme celui-ci ne tue pas…

Donc :

Le premier vers me semble ‘charnière’ : à la fois "Du sol je suis" (rappel d’une commune origine ‘glaiseuse’, avec possible allusion biblique ?) et "je suis seul" (négation de cette origine, de cette solidarité originelle, affirmation d’un individu) – posture inconfortable qui rappelle le solidaire / solitaire de Camus…

Sauf que : du 2ème au 4ème vers, le ‘narrateur’ avoue et s’accuse de sa ‘mauvaise conscience’ (sartrienne, cette fois?) : il sait qu'il se ment (en se proclamant seul, coupé des racines du sol), ce qui le rend ingrat (de ce qu’il a reçu en tant que pousse du sol) et indigne (de ces chants / champs ? que le sol continue de souffler / produire ?, et qui demeurent bien mystérieux…)

Et là : je vrille une première fois – les chants du sol (‘ses’) que ‘je’ plante !? Mais alors ils ne sont pas vraiment du sol !? A moins que : il faille entendre ‘planter’ dans le sens de ‘faire échouer’ ou d’ ‘abandonner sur place, brusquement’, de laisser en plant… ? Et cela par lâcheté (‘veule’), parce que le narrateur n'est décidément pas à la hauteur du sol ?

La deuxième strophe en tirerait les conséquences à court terme :

la mauvaise conscience pousse à la ‘hâte’ et aux faux-fuyants – vers 7 à 9, où la narrateur semble se rabattre sur du complet ‘hors sol’ – ce 'palan' incongru, si mécanique et peu poétique en effet, d’où l’on ‘importe’ (donc d’un lieu étranger, qui n’est pas le sol) des maux (des préoccupations ? des mots aussi ?) rebattus, inactuels, ressassés (‘d'une éternité’)

ce qui soulignerait combien on a quitté le hic (sol) et nunc (instant présent), pour l'illusoire profit d’un mesquin sentiment de gloriole personnelle ('qui flattent') : à défaut d’être à hauteur de sol, au moins est-on ‘dans l’air de son temps’ mais 'vide' ('ma vanité') ??

D’où conséquences à long terme dans la 3è strophe (‘Au-delà’ / ‘cet instant du futur’) ???

Car là, je vrille une deuxième fois, en raison de la construction un peu alambiquée… :

le 10è vers m’est totalement obscur : Au-delà (du palan?) sombre (verbe ou adjectif?) nature (retour au sol? ou la Nature minuscule ?)

et je ne comprend les vers 11 et 12 qu’en traduisant : ‘de vents détalant du futur / à cet instant’
ce dernier faisant référence à ce présent où le narrateur est dans le déni, ce qui le prive de pouvoir exprimer quelque chose (de plus authentique? plus personnel? plus fraternel?) à l’avenir – ce qui efface du futur un possible dire…

Puis ce blanc avant le vers final, que je suis alors tenté d’interpréter comme la marque, la trace, l'impossible vestige d'un vers manquant, à jamais fantôme – de ce qui aurait pu être dit et ne le sera pas, à cause de la veulerie d'un narrateur indigne, ingrat, et qui se hâte ?
Et vers manquant qui viendrait en outre irrémédiablement ruiner la symétrie potentielle du poème, en 5 / 4 / 5 (et 'justifierait' cette structure en chute apparente 5 / 4 / 3 – 1, mais ou ‘2’ manque à l’appel?)

Final logique alors, du vers 13 (ou 14 ??) 
faute d’être à la hauteur du sol et d'oser dire, le narrateur se voit condamner à labourer ce qui l’a déjà été jusqu’à l’épuisement (‘usure’), sans espoir d’y pouvoir faire germer aucun chant ‘digne’ du sol… Sans être pour autant un ‘Nihil nove sub sole’, puisque quelque chose de neuf aurait été possible ?

En conclusion donc, une très haute mais aussi très désespérée vision de l’acte poétique ? Mais sur un mode qui n’est pas sans rappeler ces mises en scène, où les acteurs se parlent à voix basse, la tête dans un carton, en tournant le dos au public !?

Je n’ai plus maintenant qu’à me mettre dans la file des attentes d’éclaircissements exégétiques de votre part. Au moins aurai-je passé un bon moment de tirage de mes boyaux de la tête.

Respectueusement,

   Lebarde   
5/9/2021
Le petit nouveau avait dans sa besace un poème « avant-gardiste » qui fera peut être référence demain mais que les lecteurs/auteurs du jour ont du mal à comprendre.
Je lis, je relis et je reste coi, n’ayant rien de cohérent à formuler!

Ainsi vont les choses……..
Dois-je me considérer comme « has been » ou obtus ?
Peut-être l’un et l’autre après tout.

Sans rancune et à une prochaine fois pour un accueil plus chaleureux.
Lebarde un peu désolé

   papipoete   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
bonjour Kocre
Vous parûtes ici, c'est qu'à un ensemble votre poème plût ? Méchant, je pourrais supposer qu'après une longue journée, l'on décréta " emballé, c'est pesé ! "
Mais je ne suis interdit à aucune nouveauté, et reviens me pencher sur votre " Sol ", qui me rend bien " la " majeur...
Ce n'est pas faute de retourner vos lignes, pour y trouver un beau vers, mais ce terreau me semble bien aride ; même pas un vermisseau, qui semble me supplier " je suis quand-même là moi ? "
Ben non, désolé cher apprenti, mais il faudra déplacer des montagnes à ce train-là, pour que germe sous mes yeux une POESIE...
mais je ne suis pas méchant, vous savez et suis persuadé que votre prochain accouchement littéraire, nous montrera un poème tendre et souriant !

   Provencao   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Kocre et bienvenue,

J'ai pris la peine de lire plusieurs fois votre poésie, et ainsi, à côté des preludes sur "Sol" des mots tels qu'ils apparaissent dans l'évolution du langage à travers le temps , presentent une image poétique qui pourrait peut-être reveiller des images effacées. Où est-ce une sanction sur l'imprevisilite de la parole?
Y avez-vous vu un charme dans l'errance poétique, qui trouve à se jouer des blâmes!

J'ai hâte que vous puissiez donner l'éclairage et la trame de votre écrit. En tout cas, cela ne laisse pas indifférent.....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   wancyrs   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Salut Kocre, et bienvenu sur Oniris

Votre texte semble hermétique, mais je ne pense pas qu'il le soit vraiment ; j'y vois quelques maladresses qui rendent le propos obscure, alors j'ai essayé de le réécrire en prose pour mieux évaluer le texte, et en toute logique cela donne ceci :

" Du sol je suis seul, mais je me mens, pousse ingrate indigne de ses chants que je plante, veule.

Et dans ma hâte j'importe d'un palan les maux d'une éternité
qui flattent ma vanité.

Au-delà, sombre nature de vents détalant, à cet instant du futur je laboure l'usure."

Première lacune pour moi, "seul" devrait être "seule" car c'est la "pousse ingrate" qui s'exprime.
Deuxième lacune pour moi : "ses chants" c'est vrai que ça rend le propos très poétique, mais dans ce cas vous auriez dit "ses chants qu'elle plante..." parce qu'ici c'est la pousse qui est sujet ? à moins que vous vouliez dire "Ces champs" ce qui ferait encore plus de sens avec votre propos.
Troisième lacune, l'expression "j'importe d'un palan" un palan est un instrument qui sert à soulever des charges très lourdes ; alors votre expression semble maladroite. "j'importe avec un palan" me semble plus adéquat.

En somme, votre texte aurait pu susciter beaucoup mon intérêt si, selon moi, il était bien libellé. J'aime beaucoup l'image "labourer l'usure", mais le reste est trop confus. Je peux quand même déceler un sujet qui s'autoflagelle, mais c'est tout.

Bonne continuation !

Wan

   jeanphi   
6/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Cet écrit revête une belle tonalité quoi que changeante et presque fuyante, on ne retrouve rien de ce que l'on y aperçoit, à commencer par les figures de style. Les deux premières strophes entament des allitérations, puis plus rien qu'un "vent détalant".
L'analyse et le décodage n'étant pas une de mes pratiques courantes, j'apporte ici un éclaircissement possible quant à certaines interrogations soulevées par EtienneNorvins dans son commentaire savamment dubitatif, pour parler en termes d'oxymore.
Il m'a d'abord semblé claire que le 'Sol', les 'chants' et 'l'importation du palan' font indirectement référence à Ctésibios d'Alexandrie, en effet ce dernier aurait à son actif de très nombreuses inventions mécaniques dont l'orgue (hydraule), le clavier de musique et le monte-charge (qui utilise le palan).
Néanmoins les nombreuses références au [sol/la terre] veulent qu'une telle intrication suppose dès lors un renvoi vers la piste musicale que je n'aperçois que dans le 'vent qui détale' (dans le tuyaux d'un instrument à vent par ex.). Je cherche Ctésibios partout ces temps-ci, c'est l'auteur qui saura trancher.

Merci pour cette lecture

   Vincente   
6/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Être à la fois fondement, matière mère de vie, et singularité, objet pensant, le narrateur évolue dans une zone étrange où le doute et l'imposture cohabitent ("je me mens / pousse ingrate"). Si bien que la croyance en un grandissement possible lui demeure pauvre, facile, futile, états que j'ai aperçu sous le terme final de ce vers, "que je plante veule", qui m'a plu dans sa facture insolite, signifiante comme à contre-sens, comme en creux.

Autre vers qui m'a touché, "je laboure l'usure", plein d'une charge prégnante, assez insupportable, mais qui pourtant suggère que le narrateur, comme la terre auquel il se compare et s'associe, est désespéré par l'impasse ontologique dans laquelle il se sent contrit. Que tout ne soit que matière à user lui apparaît terrible. C'est une sensation particulière qui laisse entrevoir un état dépressif, mais en aucun cas une réalité universelle. Elle se déclare pourtant ainsi dans ce poème, alors qu'elle me semble avant tout issue d'un état personnel.
Dans la deuxième strophe, si l'éternité est convoquée, l'on peut imaginer que l'universel est la dimension dans laquelle se place alors le locuteur, il se considère ainsi en tant qu'homme archétypal, l'Homme en son impériosité. C'est donc bien celui-ci qui s'use à "labourer l'usure" dans une "vanité" que souligne le vers 9.

Si ce propos se rapproche bien de l'intention de l'écriture, je le trouve paradoxalement bien réducteur. Non que je puisse me rassurer dans une croyance formidable en l'Homme, ni que je lui imagine une destinée essentielle, mais tout-de-même, la focale ici me paraît assez étroite, le regard biaisé par un nihilisme poussé et bien handicapant.

Ainsi, je n'adhère pas au propos, mais reconnais une écriture circonvolutive attachée à son sujet de façon complexe, assez torturée, "justement" perturbée. C'est sur ce plan que le poème me semble cohérent, malgré sa sémantique rugueuse et déroutante. Je trouve bien "éprouvant" de placer une telle déclaration dans une forme qui non seulement ne cache pas son trouble, mais le chante dans une certaine transparence.

Une dernière petite chose : ce "palan" au vers 7 ne semble d'un registre lexical peu approprié.

   Miguel   
7/9/2021
Je ne suis pas amateur de ce genre de poésie, mais je passe parfois dans cette section, juste pour voir. C'est pourquoi je me garderai de dénigrer un poème écrit dans un genre auquel je suis peu sensible. Je ne comprends rien à Éluard, et peut-être le valez-vous. Je vous invite seulement à ne pas vous laisser décourager par le tiède accueil que votre texte reçoit. Des incompris il y en a toujours eu, et leur mérite est reconnu par la suite. D'ailleurs vous pouvez voir que vous avez déjà des partisans. Nous avons tous eu des poèmes soit carrément refusés , soit très mal reçus. Evidemment quand c'est le premier ça peut refroidir. Mais notre site réserve peut-être un meilleur accueil aux suivants. Bonne route sur Oniris.

   Yannblev   
11/9/2021
Bonjour Kocre,

Votre poème m’interpelle particulièrement. En effet il me fait entrevoir pourquoi je lis ici assez consciencieusement un grand nombre de textes et que cependant je ne sais que rarement formuler à propos un commentaire recevable.
Bref je ne sais souvent quoi en dire si la poésie ne m’est pas immédiate.

Je pense pour autant qu’il y a toujours un travail et une expression sans doute méritante derrière chacun de ces poèmes et si je ne les trouve ou ne les comprends pas c’est peut-être aussi mon fait et non forcément celui de l’auteur.

Merci de cette contribution

   embellie   
16/9/2021
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Kocre, votre poème me fait penser à de l'art abstrait. Mais dans l'art abstrait en peinture, si nous ne pouvons deviner l'intention du peintre, au moins avons-nous sous les yeux des formes et des couleurs pour exciter notre imagination. Avec les mots c'est bien plus difficile. J'ai lu, relu, re-relu vos mots, les ai déplacés pour essayer de saisir le sens de leurs accouplements, niet, nada, tintin.
Je me dis que peut-être il en manque quelques-uns, des mots, perdus au moment de recopier votre Poème sur le site ? Et aucune ponctuation qui pourrait aider un peu à la comprenette. Désolée pour mon appréciation, mais comme je n'ai rien compris et que pour moi c'est irrémédiable...


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