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Poésie libre
Lain : Et brisé, le sillage !
 Publié le 21/03/17  -  7 commentaires  -  862 caractères  -  162 lectures    Autres textes du même auteur

Quand l'enfance ressurgit,
après des années de silence.


Et brisé, le sillage !



Les voiles se lissent, le rivage brûle tandis que les mendiants s'enivrent.
Sur l'horizon, le soleil accélère.
Les sentinelles détournent le regard et le port sombre.

Les coquillages se nacrent d'une lente rougeur
Les relents fleurissent et les morts se chatouillent
Les écluses ne peuvent plus retenir
L'amer ressentiment.

Quand toute la tendresse n'est qu'un cortège désœuvré,
Qui peut sauver les enfants du carnage ?
La voix se fait petite et les mots sont perdus
Au milieu du grand huit des adultes penseurs.

Pour qui se prennent ces chevaliers du vide ?

Les croix de bois
Les croix de fer
Se targuent d'innocence.

Comme les mots font mal,
Comme les cris sont doux !
Si les baisers sont des marques au fer rouge,
Je m'en couvrirais bien.


 
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   lucilius   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce que je comprends :
"les voiles se lissent" elles s'aplanissent, donc le vent est tombé !
"les coquillages se nacrent d'une lente rougeur" : nacrer, c'est donner l'apparence de la nacre, iriser ; on ne peut donc pas nacrer de rouge.
"les relents fleurissent" : les relents étant de mauvaises odeurs persistantes ne peuvent, à mon sens, embellir quoi que ce soit !
Qui sont les sentinelles et les chevaliers du vide ?
Je suis un peu perdu dans tout ce fatras de mots plus ou moins contradictoires qui me font perdre le sens réel du texte, malgré une très belle image de fin dans la dernière strophe.

   Proseuse   
3/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Je suis mitigée et ennuyée à propos de ce texte, les mots expriment une douleur, certainement, mais sans permettre vraiment d' en imaginer la cause ( enfin pour ce qui est de ma lecture) et je me dis, que malgré l' incipit qui parle que rompre le silence , le narrateur choisit tout de même de garder le mystère ! ou bien alors, je suis passée à côté du texte , ou pas trouvé les clés !
au delà de cela l' écriture est agréable à lire
merci et à bientôt de vous lire

   Anonyme   
21/3/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'avais survolé ce poème en EL sans véritablement m'attarder.

J'avais tort !

Après une patiente relecture, j'entre enfin dans le dédale de cette douleur insidieuse venue de l'enfance libérée ici par la grâce des images.
J'ai lu un jour sous la plume de Ludi qu'en poésie "il faut montrer et non nommer" et c'est ce que l'auteur a fait ici avec intelligence et discernement.

Pour qui se prennent ces chevaliers du vide ?

Voici posé la question que suit immédiatement un tercet terrible que seule une cécité volontaire ne permettrait pas de comprendre.

Le dernier quatrain résume bien en une image la douleur et le distique final est troublant à souhait.

J'en serais presque à m'excuser de n'avoir pas compris dès la première lecture à quel point ce poème est intense.

Merci.

   silvieta   
21/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Les métaphores des deux premières strophes sont belles et évocatrices, la première, surtout m'a transportée.

La suite ne m'a pas vraiment convaincue.

   Anonyme   
21/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Ces réminiscences de l'enfance me semblent exprimer une sorte de rancoeur. Une autorité parentale trop présente envers l'enfant (?)
" La voix se fait petite et les mots sont perdus
Au milieu du grand huit des adultes penseurs. "
"Pour qui se prennent ces chevaliers du vide ? "

" Les croix de bois
Les croix de fer
Se targuent d'innocence " je n'ai pas bien perçu le sens de cette image.

Un beau dernier quatrain.

   Anonyme   
21/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lain,

Il y a dans ce texte de la rage, du désespoir, et une sorte d’appel au secours, celui que l’enfance adresse aux adultes.

Tout n’est pas explicité, mais sans doute est-ce mieux ainsi. Pour ma part j’y vois plus que de la maltraitance, que l’enfant semble même réclamer si elle peut le faire exister (« Comme les mots font mal/Comme les cris sont doux ! »). J’y vois l’abandon, la Ddass, ou quelque chose comme ça, sous la tutelle « d’adultes penseurs » dont « la tendresse n’est qu’un cortège désœuvré » à gérer.
Peut-être « Les croix de bois/Les croix de fer » ne sont-elles que la discipline imposée : « si tu mens tu vas en enfer ».

J’aimerais me tromper, mais ce texte me fait froid dans le dos.

« Si les baisers sont des marques au fer rouge,
Je m'en couvrirais bien »

Ces mots simples semblent hurler entre les murs. Ils ont plus de force qu’un défilé pour les droits de l’enfance.
La mémoire est une boîte de Pandore que les sentinelles ne peuvent plus retenir. Les écluses s’ouvrent et les voiles se gonflent et se lissent sous la tension du souvenir. Le voyage sera long et chaotique. Fasse que l’enfant puisse exorciser ses « ressentiments ».

Ludi
touché et secoué

   Robot   
25/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème douloureux dont l'expressivité retient le lecteur. On reçoit surtout ce qui est dit derrière les mots et les périphrases. Chaque métaphores est un cri, ou un appel.
Le quatrain final est vraiment éloquent et émouvant.
Une belle poésie qui ne veut pas simplement dire superficiellement mais qui cherche et parvient à faire ressentir les sentiments que l'auteur a mis dans sa composition.


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