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Poésie néo-classique
Lapsus : Le pas de l'autre
 Publié le 18/07/13  -  7 commentaires  -  971 caractères  -  174 lectures    Autres textes du même auteur

Le désir de l'homme trouve son sens dans le désir de l'Autre.
Écrits – Jacques Lacan


Le pas de l'autre



Le pas de l'autre,
Quel est le vôtre ?
Pas de l'amante ou de l'amant,
Vif et léger au cœur qui lance,
Rien ne subsiste et le silence
Est le sceau noir sur tout serment.
Pas de l'enfant fuyant l'enfance,
Rebelle et fier comme une offense,
Ô ma mémoire, ô cœur qui ment !

Le pas de l'autre,
Pas de l'apôtre,
Damas est loin de tout chemin,
Beaucoup trop loin de la lumière ;
La terre aride, incendiaire,
Connaîtra-t-elle une autre main ?
Foi du désert, de sable et pierre,
À te chercher, cause première,
Le pas de l'autre est parchemin.

Au pas de l'autre on tend l'oreille,
On se l'espère, on se l'attend,
On se le veut tout éclatant,
Lumière folle et sans pareille.
Pas de l'amante ou de l'enfant,
Pas de l'oubli, cœur qui se fend,
Comme un raisin mûr de la treille,
Le pas de l'autre,
Jamais le nôtre.

[23/8/11]


 
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   Anonyme   
7/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Que voilà un bien joili texte métaphorique à souhait, aux sonorités musicales, empli d'une forme de douce mélancolie émanant d'une vision qui touche aux plus beaux sentiments qui puissent être éprouvés : l'attente de l'autre, d'autre chose, le besoin d'aimer et d'être aimé, la déception d'être finalement extérieur à ce à quoi on voudrait se fondre. Il y là quelque chose de platonicien.
Juste une réserve dans l'expression de ce désir de fusion / l'emploi qui me paraît excessif de la forme pronominale (se...) dans la dernière strophe qui donne au discours un côté familier, presque négligé, d'où le moins.
Merci pour cette belle lecture.

   Anonyme   
18/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Très joli texte, ce pas de l'autre que l'on devine et qui n'est
jamais comme le nôtre.
Bel écrit sur la différence, finalement.

Bien à vous.

   brabant   
18/7/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Lapsus,


Il paraîtrait que nous aurions un troisième cerveau, à ceux de la folie et de la raison, il faudrait ajouter celui des comportements imitatifs, c'est sans doute dans ce sens qu'il faut comprendre la citation de Lacan, ce que me semble confirmer le poème, bien construit et plutôt brillant à mon sens, dont ressort au final une tonalité pessimiste, ce pas de l'autre, même si on le voulait, on ne pourrait pas y atteindre.

"Le ciel est noir" chantait Nana Mouskouri, et le raisin mûr de la treille éclate pour mieux pourrir.


Je me pose une question : Mais qu'allait donc faire Paul à Damas ? Et je ne suis pas d'accord avec vous, nombreux sont les chemins qui y mènent, à en perdre celui de Rome.

Bon, pas trop convaincu par la thématique "tango" du texte : "un pas en avant, deux pas en arrière", je penche plutôt pour le pas de deux, l'existence à mon sens c'est plutôt cela, que l'autre veuille ou pas.

Ben voilà

lol

Edition : J'avais tiqué aussi sur ce "On se..." voulu triplement dérisoire, mais quand même...

   Robot   
18/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Joli texte, d'une belle écriture.
Avec quelque lyrisme comme ce "pas de l'enfant fuyant l'enfance ou le pas de l'autre est parchemin mais qui n'est jamais le nôtre".
Ce pas de l'autre qu'on voudrait peut-être inconsciemment aligné sur le sien.
Mais reste la question qui vient à l'esprit à la lecture de votre poésie: Qu'adviendrait-il si tout le monde marchait du même pas ? Certes, on pourrait réaliser plus ensemble, mais faut-il prendre le risque de la pensée unique qui viendrait à guider le "bon" pas.
Voilà où votre texte a conduit ma réflexion au delà de ce qu'était peut-être votre intention.
Reste qu'au final votre poème m'a plu.

   Sansonnet   
19/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un délice à lire à haute voix.

Une image globale de ce qu'est le pas vers l'autre, si vrai à mes yeux.

Mon heurt vient de Damas. Y'a-t-il une précision, un lien historique, géographique (ou que sais-je encore !) par rapport à ce texte ?
Car j'ai l'impression que c'est une référence prise "au hasard". Du coup, ça fait tomber un peu l'envolée lyrique que me proposait gracieusement votre beau poème.

Bref, j'ai beaucoup apprécié.

   Miguel   
19/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'analyse pas : je reste sous le charme d'une première lecture si mélodieuse : Quels beaux vers ! Quel chant ! Et si je n'analyse pas je n'en ai pas moins compris le message, grave et humain, qui nous concerne tous. De la philosophie en poésie, ce n'est pas toujours une réusiite ; ici, si !

   TheKid   
8/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une lecture des plus plaisantes sur une idée qui donne envie d'écrire.

Ici philosophie et poésie font le miroir d'une seule quête...se retrouver en l'autre.

mes félicitations


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