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hersen
6/8/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Je pense que ce poème est excellent, mais qu'il est nécessaire d'inclure le titre dans le sens recherché, ce qui pour moi est toujours une plus-value.
je crois, mais en fait je ne fais que spéculer (pour aller dans le sens du texte), qu'il y a dans le titre une parodie de Delta database, qui est donc vue comme une catabase. Il est vrai que comme ça ne nous tire pas toujours vers le haut, on a tendance à laisser de côté l'anabase ! Si on lit ce poème d'un point de vue grec de l'Antiquité (je ne sais trop si on peut dire comme ça) ce poème est franchement excellent et nous raconte une déchéance annoncée. Pour finir, assimiler dans le titre une lettre grecque à la catabase, c'est impressionnant de justesse, car au lieu, avec le savoir que nous avons emmagasiné, avec les lectures phiosophiques que nous en avons tirées, être en anabase, nous sommes proches de la décadence, , sinon carrément dedans. Je trouve une très forte poétique à ce texte, qui est un écho malheureux à "l'Homme doit habiter poétiquement la Terre"; mais il ne le fait pas et donc plonge aux Enfers. le delta : nous connaissons tous la signification géographique. Y aurait-il plusieurs chemins pour arriver à modifier le sens vers lequel nous allons ? ici, je crois que j'invente carrément, pardon à l'auteur, mais ce poème évoque une richesse de pensée qui ne (me) met pas de limite. ! hersen |
Cyrill
12/8/2022
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Malgré une lecture qui coule assez bien, je n’ai pas trouvé la poésie de cette seule longue phrase très probante, elle me semble un peu étouffée par un ton que je trouve trop sentencieux, un poil intellectualisant, et je mets un point parce que ma phrase aussi est longue.
Je crois aussi qu’il va me falloir des années d’études universitaires pour comprendre toute la dimension du titre par rapport à ce qui suit, je dois passer à côté de choses essentielles, certainement. Pour exemple de choses indigestes, il y a la suite de longs adverbes à la fin qui a fini de me décourager, alors que certaines formules m’avaient fait commencer à aimer : « un étrange fumier saturé de rancœur », « les officines du petit jour ». Je ne conteste pas la pertinence du propos, ajouterai-je encore. Edit : je viens discrètement ôter l'évaluation obligatoire en EL, un blanc correspond mieux à mon déficit de compréhension ! |
Vincent
11/8/2022
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour à vous maître de prose et de poésie
j'ai ressenti un souffle, un vertige qui m'a touché comme un éclair cet 'Individualisme occidental' pourrait pour moi être un cri retentissant qui se suffit à lui même, il résonne et raisonne en moi comme le glas de tout ce que je hais, j'ai honte par moments de faire partie de ceux -là j'ajouterais que rien ne nous empêche sur le chemin de notre subconscient d'aller retrouver dans notre inconscient une porte de tabernacle où y grouillent les arts, alors c'est jubilatoire Merci Larivière d'être des nôtres Vincent |
Anonyme
11/8/2022
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Hei ystävä Larivière,
Ça aurait pu être une longue phrase d’introduction pour un énième essai sur tous les mauvais penchants de l’homme et des dérives d’une société de plus en plus individualiste. Ou bien le début d’un de tes Fragments coutumiers. Voire un début de nouvelle ou même une accroche pour le prospectus d’une nouvelle secte d’un nouveau prophète de mauvais augure (genre le dingo dans Tintin). Si on décortique : est-ce que cet individualisme est forcément occidental ? Est-ce que la politique libérale n’apporte que du mauvais ? Tous les humains sont avides de sacré ? Y a -t-il de fausses comme de vraies mystiques ? Le complication, c’est que ton texte/poème/truc est quand même bavard en dépit de sa brièveté et que c’est beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas les réponses parce que ça m’a un peu désorganisé l’ocytocine. C’est donc totalement innotable (néologisme assumé). Anna Botte |
Jemabi
11/8/2022
a aimé ce texte
Passionnément
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Parfaitement dit et tellement juste ! C'est plus qu'un poème, c'est un miroir brandi devant notre déclin, inéluctable, inscrit dans nos pertes de valeurs, ce monde où tout se vaut parce que tout est faux. Quand tout se confond dans un océan de vulgarité, le bon perd tout son sens. Plus les moyens de communication se multiplient, moins on communique. Et nous allons tels des automates, les yeux rivés sur nos smartphones, vers la catastrophe annoncée dans le titre. Heureusement que subsistent ici et là quelques îlots de survie, comme Oniris par exemple.
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papipoete
11/8/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
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bonjour Larivière
D'entrée, je clique sur Wiki pas sûr que mon vieux Larousse, ne connaisse, la catabase ? Bon, ça m'aide modérément pour cheminer dans cette prose, où l'auteur ne porte pas aux nues, le modèle humain occidental ! Il n'y aurait que ce type-là, qui ne serait pas l'idéal ? Je pense que sous toute latitude, on peut trouver ces personnages " qui ne se croient pas merde " Du " blond peroxydé " au gros " joufflu nord-coréen "... Même mon voisin qui me toise du haut de son impolitesse, de sa suffisance... je pense aussi à ces poètes de salon, à l'écharpe rouge même quand il fait chaud... NB je m'écarte sûrement ( comme d'habitude ) du sujet de l'auteur, mais peut-être aussi que je suis " dans les clous ? " L'individualisme en tout cas, est une peste noire, que l'on côtoie trop de nos jours ! je ne peux noter ton texte objectivement, n'en savourant pas la substance à sa juste valeur. |
senglar
11/8/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Larivière,
Merci de m'avoir appris le mot "catabase". Je partage totalement la révolte exaltée dans ce poème. Mais que subsiste-t-il comme idoles, mis à part dans l'hindouisme et le bouddhisme, en tant que statues de pierre ou de bois chryséléphantin (tiens, je l'ai placé celui-là) pour les religions à forte audience. Les trois grandes religions monothéistes se réfèrent à un Dieu omniscient, omniprésent et omnipotent. C'est ce qui fait leur force car ce sont des entités abstraites qui monopolisent les corps en régnant sur les esprits. On peut brûler les édifices mais comme il n'y a pas de statue à renverser, ces idoles-là ne peuvent être atteintes et sont immortelles. C'est un grand atout que l'invisibilité ! Et si on tente de s'y attaquer vraiment c'est Sodome et Gomorrhe ou Hiroshima mon amour. Tout anti prêche devient prêche dans le désert. Je prends en conséquence ce poème en prose comme un constat d'impuissance. Criez ! Hurlez ! Pleurez ! Il n'en restera rien ! On ne renverse pas des mythes qui se sont édifiés sur la peur des hommes. |
Vincente
11/8/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Sujet important que délivre ce texte.
J'ai bien sûr préféré lire le fil relatif à ce poème ouvert par l'auteur dans Discussions sur les récits seulement après avoir lu, ressenti et établi mon avis sur cet ouvrage. Et je peux le rassurer, ce qu'il y précise ne souffre pas à mon sens d'hésitation pour saisir son propos. Il n'égarera pas le lecteur grâce à ces expressions ou termes ou même phrases qui jalonnent son évocation : "individualisme occidental – égo frelaté – leurre libéral – l'homme avide de sacré – de fausses mystiques – de faux moi – d'idoles improbables - des élixirs à venir difficiles à prévoir mais déjà pressentis comme incroyablement néfastes, incroyablement avares, monstrueusement improfitables à l’esprit public et ses constituants…". Pas d'égarement sémantique possible donc tant je constate là une "poésie factuelle", dénonciatrice, qui pourtant "suggère" des égarements sociétaux et individuels ; paradoxe de l'intention d'écriture qui énonce des faits par le biais de suggestions formulatives. J'ai vu dans ce texte un discernement marqué, marquant, remarquable, où l'écriture incisive grave ses regards en révélations persuasives, dans un sens incontestables et donc nécessaires, comme pour faire claquer le pus qui enfle sous la peau de nos cités. J'aime bien la conviction que porte cette "dénonciation", je la partage globalement et même vraisemblablement dans les détails qu'elle sous-tend. Non ce que j'ai regretté ici, c'est le ton sous forme d'essai, assertif mais porté par des images aux contours poétiques qui ne parviennent ni à faire poésie, ni à faire démonstration ; cet entre-deux stylistique ne m'a pas convaincu. Car un essai se doit d'être démonstratif, il doit argumenter pour permettre une compréhension, expliquer. Et pour moi un poème doit évoquer et convaincre par la pertinence de ses ellipses et de sa forme expressive singulière. Il manque ici ou un développement sensiblement plus volontaire (une plus grande longueur tout simplement), dépassant le suggestif de la formulation, ou une expression délibérément plus assumée en poésie, de forme libre ou pas. Je redis par contre combien je partage et apprécie hautement le point de vue situationnel narré dans le propos. |
Donaldo75
11/8/2022
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Salut Lari,
J'ai lu ton explication en forum; c'est bien que tu prennes le temps d'expliquer le fond de ce texte même si pour ma part je l'ai bien saisi. Par contre, ce que je n'ai pas perçu, c'est la poésie. Je vais donc à l'inverse du concert de louanges que je viens de lire en commentaires parce que pour moi le fond et sa thématique politique prend trop de place dans la forme, ce que les deux dernières lignes illustrent tellement. Et comme je ne partage pas le fond - pour moi, la religion telle que décrite ici est l'opium du peuple, quel que soit le système économique ou politique en place, et pourtant je ne suis pas marxiste mais j'adhère à cette vision - il ne me reste plus que des mots. Une autre fois. Désolé Don |
Anonyme
11/8/2022
a aimé ce texte
Bien
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Hello Lari,
Bon, déjà, je trouve ce fragment moins poétiquement abouti que les autres, dans le strict sens de l'utilisation du champ lexical. Je trouve que tu as été sobre sur le vocable, mon cochon, comme si tu voulais le rendre accessible à la masse... OR, car il y a toujours de l'or, quand on lit le sens du pouem, on se rend vite compte que ça sert violemment le propos. On est dans l'utilisation du mot pour poser un fait. Je pense qu'on peut parler d'une critique des minorités (je suis pas tout à fait sure qu'on ne parle que de religion, si tant est que tu aies posé les choses comme je les lis, on peut extrapoler vers les Big-Pharma pendant la pandémie, aux écologistes vibrants, aux pro ukrainiens, à toute forme d'extrême en fait), celles qui te convainquent par la force "pour ton bien". Un texte volontairement, j'imagine, bien posé dans l'actualité mondiale. Tu ne lui as pas donné de numéro. A ton fragment s'entend :P C'est toujours un plaisir de vous lire jeune ruisseau. A ploutch. |
Atom
24/9/2022
a aimé ce texte
Un peu
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Je ne sais pas si ce Fragment fait suite aux autres plus anciens publiés sur le site mais je trouve celui un peu moins poétique. J'aurais plus ici l'impression de lire un extrait d'essai. Je pense par ex à Charbonneau (malheureusement oublié) qui dans ses essais pouvait avoir cette effervescence poétique au travers de ses dénonciations de l'ultralibéralisme.
Je dois aussi admettre que la mise en page d'Oniris pour ce qui concerne les textes courts est assez pénible à lire. |
Cristale
13/8/2022
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Bonjour,
Une phrase peut suffire pour exprimer ses idées mais je trouve celle-ci relativement indigeste de par sa longueur et aérer ses idées en paragraphes me semble plutôt une bonne pratique si l’on veut se faire comprendre. Il est dit que la prose poétique n'a pas pour but de raconter une histoire ni de transmettre une information, mais vise la recherche d'un effet poétique et je n'ai pas trouvé cet effet poétique qui aurait pu flatter mes yeux et mes pensées. Un peu plus de simplicité, de poésie, aurait adouci mon jugement. Ou alors c'est la cata dans ma base de données, sans doute à cause de la canicule. Désolée. Cristale Edit : revenue pour moduler mon com que je jugeais trop sévère |
Anonyme
12/8/2022
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Hola Lari,
Bon, bah déjà, non, je ne supporte plus ces accusations incessantes envers le monde, comme quoi tout va mal et l'avenir est irrémédiablement obscur, noir, complètement bouché, gâché. On en fait quoi, de l'espoir, bordel !!! ^^ Secundo, quatre misérables lignes pour une prose poétique : tu nous as habitués à mieux avec tes autres fragments, non ? Pas grave, je vais mettre tout ces hics sur le compte de la chaleur insoutenable dans laquelle fondent les esprits malmenés. À moins que ce ne soit la faute aux ''idoles improbables'' ?... :)) Et j'attends avec impatience le retour de ta verve poétique en diable... |
Polza
12/8/2022
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Bonjour Lariviere. Deux choses m’ont gêné après avoir lu votre texte. La première c’est de l’avoir lu en catégorie poésie alors que je n’ai ressenti aucune émotion ni élan poétique par rapport à ce que j’attends de la poésie, qu’elle soit classique ou en prose. J’aurais préféré lire votre fragment dans la catégorie philosophique en admettant que cette dernière existât sur Oniris. Cela m’amène à la deuxième chose qui me gêne, car quand bien même j’aurais lu votre texte dans cette catégorie, je serais malgré tout resté sur ma faim. Si j’ai plus ou moins compris l’idée que vous avez voulu exprimer, j’ai eu l’impression qu’il manquait des pages et des pages à votre récit pour que j’en saisisse le sens. Je me suis dit c’est comme si je devais commenter « Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen » (je ne parle pas un traitre mot d’allemand, c’est pour paraître intelligent et cultivé…) en ayant seulement lu les 10 premières lignes de cette célèbre œuvre de Nietzsche. Autant dire mission impossible ! Dans « Discours de la servitude volontaire » de La Boétie, il y a un début, un développement de l’idée et une fin. Je comprends de quoi il s’agit. Mais dans votre début de texte (fragment comme vous dites) j’ai eu l’impression que l’étalage de savoir a desservi l’essence même de ce dernier. Comme je l’ai déjà dit, si j’ai plus ou moins compris l’idée en substance, l’ensemble m’est néanmoins apparu plutôt amphigourique. Le sens a été sacrifié pour le style selon moi. Enfin bref comme disait Pépin, je m’abstiens de laisser une évaluation à votre récit, laissant le soin à des philosophes plus aguerris que moi en la matière pour l’apprécier un peu, beaucoup, voire passionnément…
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Ioledane
14/8/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Ce n'est pas le genre de texte que je commente habituellement, mais cette phrase m'a parlé. J'en apprécie les formules incisives qui font mouche, quant à sa longueur je la vois surtout comme une incarnation de cette course effrénée (vers quoi ?) à laquelle nous participons tous les jours, bon gré mal gré, sans connaître la fin, d'où les points de suspension, assez anxiogènes ... J'ai aimé le foisonnement bien choisi de substantifs et adjectifs forts, dépeignant cet univers pas franchement joli joli qui est le nôtre.
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Pouet
16/8/2022
a aimé ce texte
Bien
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Slt,
un constat qu'on semble pouvoir partager je pense. Peut-être que la société nipponne par exemple parvient-elle à se tirer pas trop mal de ses ambivalences sociétales et culturelles, mais je ne me prononce pas objectivement. La forme si ce n'est sentencieuse ou prophétique, du moins fortement prononcée, n'est toutefois pas parvenue à m'emporter par sa "poésie" (chose ô combien subjective). Mais je redis que pour moi le fond ne me me semble pas dénué d'intérêt. (si je l'ai bien compris) |
Yannblev
21/8/2022
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Bonjour Larivière,
Je ne suis jamais trop certain qu’un artiste doive obligatoirement exprimer un engagement, je crois plutôt que l’artiste, le poète entre autre, n’est jamais plus efficient que lorsqu’il est dégagé des contingences séculières. Goethe l’affirme : « L'artiste, quand il se sent libre, nous rend libres ; au contraire, quand il se sent angoissé, il nous met mal à l'aise ». Quoique très travaillé dans la forme et le choix des termes j’ai du mal à prendre ma part de poésie dans un texte comme celui-ci. C’est sans doute un réquisitoire, une sentence peut-être poétique en son genre mais d’abord une sentence, accessoirement un poème. Toutefois si le poème n’est pas évident, le réquisitoire sans concession et excellemment formulé est de bon aloi. La « descente » reste évidente. Merci du moment. |
Louis
9/10/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ces « fragments » ne se limitent pas à effectuer un constat critique affligé, désenchanté, de notre monde dit : ‘’postmoderne’’ ou ‘’hypermoderne’’.
Ils cherchent aussi les causes de notre situation vécue dans un monde post-modernisant, et des solutions dans une "poéthique’’. Le 1er fragment, intitulé « delta-catabase », ce fragment dans lequel, comme l’indique ce terme "catabase’’, l’esprit descend dans "l’enfer’’ postmoderne, dans cette « terre de damnés », pour entendre le mot dans son sens classique, ou encore à la base de notre « cata » au sens de la "catastrophe’’ qu’est devenu notre monde, ce fragment donc chargé d’effectuer une entrée en matière dans le catastrophique-infernal, désigne dès ses premiers mots, par un concept, la cause de l’horreur contemporaine : « l’individualisme occidental ». Ce concept semble à la fois descriptif et explicatif. L’individualisme est qualifié d’«occidental » non seulement pour caractériser une aire géographique et culturelle ( civilisationnelle), mais pour indiquer l’ origine d’un processus épidémique, contagieux, qui se répand partout, et impose partout sur la planète son modèle de façon "impérialiste’’. L’ "individualisme’’ se veut à la fois descriptif, mais aussi explicatif, c’est-à-dire cause des malheurs de notre monde. Il n’a pas lui-même pour origine le « libéralisme », considéré comme idéologie et système politico-économique, en ce celui-ci tendrait seulement à favoriser l’individualisme, ainsi est-il : « encouragé par le leurre libéral ». Le texte se limite à pointer là où il convient de chercher les causes et les sources de l’état de notre monde, du côté de l’individualisme libéral ; il n’a pas pour objectif de justifier ces explications, non plus que de les développer, sans quoi il perdrait sa perspective poétique pour une autre, plus historique et sociologique. Mais si l’individualisme est le premier mot et concept à identifier la cause du monde infernal, il n’est pas le seul. Il apparaît surtout déterminant dans l’entrecroisement avec un autre processus : «rencontrant soudain les racines obscures de l’homme avide de sacré ». À l’intersection de deux courants, l’individualisme d’une part, assez récent, et l’autre très ancien, enraciné dans les profondeurs de l’humain, dont les sources sont mal connues ( « racines obscures » ) mais au cours toujours vivace qui pousse les hommes au sacré, là « se creuse » en des profondeurs infernales : « la terre des damnés ». La rencontre s’avère catastrophique entre la « poussée » de l’individualisme et celle de l’aspiration au sacré. Cette ‘’aspiration’’ englobe la religiosité, et tout ce qui l’accompagne. Le point de rencontre des deux ‘’poussées’’ se situe au niveau de l’ego ou du « moi » : l’individualisme est « imbibé d’ego frelaté » ; quant au ‘’sacré’’, il produit de « faux moi ». On peut donc penser que la « poéthique » recherchée visera la construction ou le retour d’un moi non « frelaté », c’est-à-dire d’un moi naturel et authentique ; le « moi » engageant un rapport à soi, aux autres et au monde, il visera donc l’instauration de rapports nouveaux à soi, à autrui et au monde. Il s’agira de mettre à contribution la poésie, une poésie renouvelée, dans la formation d’un moi, la recherche d’une nouvelle subjectivité, qui favorise un monde meilleur et résiste à la pente infernale sur laquelle nous sommes engagés. Ce premier fragment se clôt par la crainte d’un avenir sombre pour «l’espace public », si les deux poussées continuent à combiner leurs effets néfastes. L’espace public ou l’espace commun risque l’atomisation, le repli de chacun sur soi ou sur ses proches ( comme prolongement de soi), sur sa communauté, sur sa famille, son cercle amical ou de parenté, avec la perte du sens de l’intérêt général, la fin de l’idée de république au sens de la "res publica’’, de la chose publique, la chose de tous, et le déchaînement qui s’ensuit des égoïsmes exacerbés. Le poète ainsi, dans cette « catabase » est un Orphée qui descend dans l’enfer postmoderne. Quelle poésie pourra-t-il composer pour suspendre les supplices infernaux ? Laquelle pourra contribuer à la sortie hors des limbes du présent et éviter l’avenir qui se profile, toujours plus noir ? À se demander encore : comment chanter dans un univers peut être à jamais désenchanté ? ( alors que « la vie est un chant », comme il sera dit dans le fragment 3) |