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Poésie en prose
Lariviere : Fragment du crépuscule (Morceau 35)
 Publié le 14/03/08  -  11 commentaires  -  770 caractères  -  122 lectures    Autres textes du même auteur

Fragment.


Fragment du crépuscule (Morceau 35)



Époque pourrie au mycélium cristallisé.

Époque d'hurlements vains où les facettes de diamants sur le prisme aéré de nos illuminations retrouvent leurs aspects de termitière...

Passage frustre. Parcimonie terrible des passiflores.

Ramassis de tarentules pleurent de nos visions désenchantées.

Comme jamais les enluminures décoiffent...

Châtiments ébréchés de nos rétines sur les madriers d'outre tombes sur nos embûches contemporaines.
Les orages s'égrènent, les tuiles s'éternisent... se chargent en immondices... recueillent dans leurs flots, les miasmes des jours tranquilles.

Salpêtres dessus, dessous, dedans nos têtes.

Capitaines d'infortunes, nous avançons dans nos embourbements.


 
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   Anonyme   
14/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les âmes noires d'Oniris...

   strega   
14/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Fouuuuu. Larivière par chez moi on dirait ceci : "tu m'espante"...

Quel regard, quelle lucidité, quelle critique, sans jamais le moindre jugement... Pourquoi? Ce simple "on" qui fait que tu (le narrateur...) sois parfaitement conscient de ton asservissement aux règles, morale moralisante, et loi du plus clinquant de notre bonne vieille société...

Mais tu en es conscient, et toute la différence se fait jour ici, parce que tu le sais... Recul possible alors. C'est du plomb encore une fois... C'est vrai, juste, utile, un certain Platon serait content.

ARGOS2 a parfaitement raison, "les âmes noires d'Oniris"...
Universalité et poétique... Pléonasme non?

Grand bravo et le merci est plus que jamais obsolète...

   Anonyme   
14/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Noir c'est noir il n'y a plus d'espoir.

Larivière nous conduit dans les profondeurs de nos visions désenchantées.
Un chemin de croix où s'alignent les passiflores en écho.
Une décomposition lente mais certaine de notre époque.

Une atmosphère lourde épaisse noire. Voila ce que nous montre Larivière avec passion avec ses mots ses phrases qui décoiffent. Avec sa façon et ce style si particulièrs.

   clementine   
14/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
En quelques mots , en quelques lignes tu nous projettes devant toute nos contradictions et cette pente où nous glissons inexorablement.
Vision sombre et oh combien réelle de notre vérité ultime.

   Anonyme   
15/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ah, les champignons pourris... Superbe de noirceur, gras de désenchantement, dégoulinant de pessimisme... Bref, agréable!

   David   
17/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lariviere,

C'est de la prose comme je l'aime, onirique sans jeu de mots avec le site, plus energique que sombre, bravo.

   FredericBruls   
3/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Retour au nous fulminant. Lari repend son bâton de pèlerin d'absolu dans ce fragment court, sec et nerveux.
On sent la rage ici, le dégoût.

   Anonyme   
4/5/2009
Toutes nos illusions, notre aveuglement nous mèneront-lis à notre perte ?
Oui si l'on en croit certains passages :

"Époque pourrie au mycélium cristallisé" , doit-on y voir les strass et paillettes d'une période décadente...
"Facettes de diamant", "prisme" et "illumination", nous sommes toujours dans l'illusion, la vision faussée. La termitière renforçant cela dans le sens ou un monde souterrain s'agite dans les galeries sans que l'on s'en aperçoive.
Belle allitération pour le 3e vers qui malheureusement ne m'inspire aucun commentaire.
Les tarentules, encore quelque chose de grouillant, (parallèle avec la termitière ?)
"Comme jamais les enluminures décoiffent..." Est ce l'apogée (dans l'illusion). Mais aussi le début de la fin (il peut aussi s'agir d'enluminures illustrant l'apocalypse). Bon ok je pars loin là...

Finalement, il y a deux parties, la première se terminant à "décoiffent", avec tout ce contexte et champ lexical de l'illusion. L'homme est dans l'erreur et il le paye dans la seconde partie.
Je pense à Babylone, où une grande ville antique du même genre avec sa splendeur et son déclin.

"Les orages ... jours tranquilles": déclin, surconsommation, déchéance et pourriture (non illusoire cette fois)
Puis enfin l'errance dans l'ignorance avec le dernier vers.

J'ai pris un fragment au hasard et ne suis pas déçu.

   Pat   
24/5/2009

   jaimme   
14/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un fragment où chaque phrase/vers trouve sens et poésie.
Ah, juste un truc, mais c'est juste une opinion personnelle: j ene crois pas que les époques précédentes étaient plus riches de sentiments humains.
Reste que l'ensemble de ce poème est une champignonnière qui nécessite un masque à oxygène!
Bravo. Oui, les enluminures décoiffent, largement!

jaimme

   Anonyme   
2/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
28/4/2009


Oui...

Je ne vois pas la réalité Onirienne... enfin c'est pas ça qui me saute aux yeux au niveau purement métaphorique, de prime abord.

Bon, j'aime...:

- Époque d'hurlements vains où les facettes de diamants sur le prisme aéré de nos illuminations retrouvent leurs aspects de termitière...
=> L'image est tout simplement... superbe... à visualiser... dans la tête...

- Comme jamais les enluminures décoiffent...

- Les orages s'égrènent, les tuiles s'éternisent... se chargent en immondices... recueillent dans leurs flots, les miasmes des jours tranquilles.
=> si je peux me permettre une petite parenthèse, je trouve qu'avec la dernière phrase, celle-ci est la plus lourde de (doubles/triples....?) sens. Voilà. Parenthèse refermée...

*Un tout petit bémol, rien de grave mais ça m'a perturbée... y a ptêt une raison rythmique qui m'échappe... pitêt... :

- Pourquoi tu choisis de mettre "Époque d'hurlements..."?
Moi perso, j'aurais mis de Hurlements... mais bon... ça m'échappe surement, tu m'expliqueras?

Sinon, mon tout bo, j'aime vraiment les fragments courts (le 32 et celui-ci entre autres...), je trouve que la parcimonie (pas des passiflores) des mots, la justesse de tes choix en la matière, offre une compréhension particulière.
J'aime à penser que chacun peut y voir le reflet de ses propres assonances (rapport aux mots justement) et que les différents niveaux (la métaphore et l'image permettent tant de chose sur l'imagination et les connections personnelles) peuvent être autres en fonction du lecteur.

Ici moi j'ai ressenti la frustration, la déception, un peu de résignation {et de la résignation dans le sens lourd et chargé de ... chargé de choses pesantes et de "concessions" (mais je doute de la justesse de mon choix sur le terme concessions mais c'est ce qui se rapproche le plus) ... enfin personne n'a rien compris, toi tu comprendras sinon tu me demandes...} involontaire, de désillusions ... acceptation aussi peut-être... et bêtement, j'ai comme un gout latent de tristesse.

Voilà, merci.
J'aime toujours beaucoup ce que vous faites, sisi.

Es


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