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Anonyme
26/7/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Quel dommage, quel dommage ces "où le prix de ma poésie est déchirements d’âmes", "pour qui ma poésie est allergies", "pour qui ma poésie est démence", etc. du deuxième paragraphe, où je lis une énième lamentation de poète incompris !
Parce que le reste me plaît, oui, j'aime cette tempête de mots où le lecteur peut se laisser porter ou se noyer. J'apprécie l'attention aux sonorités, les associations qui font passer d'évocations de chairs en déliquescence, de corps malades, à une lumière plus douce et claire. J'aime moins les moments où l'articulation du discours reprend de l'importance au milieu de la litanie d'idées et d'images, notamment "c’est l’ancre des songes qui remplace au pied levé l’antidote assassin qui pourra crever les yeux du jour", lourd pour moi avec ses deux relatives imbriquées. Je ne sais pas si ce texte a été produit par écriture automatique, si tel est le cas je trouve qu'elle produit un torrent assez passionnant. Il est difficile de terminer ce genre de texte, sans doute, ici vous pratiquez me semble-t-il par apaisement, épuisement du flot qui se perd dans les sables ; je ne sais pas si c'est le meilleur choix, peut-être aurais-je préféré au contraire un jaillissement encore plus délirant coupé court. Mais c'est affaire de goût. "langue de soude et d’acide sur l’aisselle des désespoirs" : j'adore ! "mythes dépecés, défragmentés, puis recousus au fil d’Ariane sur le triangle humide de l’aurore. " : ça aussi, notamment le triangle humide et érotique de l'aurore. "sur l’hiver de nos angoisses naissent des flocons de rancœurs" : oui ! |
Lunar-K
10/8/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Eh ben... C'est un vrai défi de commenter un texte d'une telle ampleur, longueur et densité. Heureusement, la cohérence et l'égalité du tout permettent de rester relativement général sans être réducteur pour autant... C'est toujours ça !
D'après ce que j'en ai compris, ce texte parle de lui-même, ou plutôt de l'élan qui le sous-temps, de la poétique qui y est développée. Un texte/poème miroir donc. Cela est assez explicite dans le second paragraphe, notamment, ainsi qu'à plusieurs autres endroits plus ponctuels. Une poétique de l'horreur et du chaos qui s'assume en se positionnant par opposition avec la poésie classique, ses contraintes, son ordre et son harmonie. Qui oppose le cri décomposé aux mots mannequins et enluminés. Une poésie qui ne cherche pas à atteindre l'origine de la "lueur qui brille au fond du jardin" mais qui se complaît plutôt dans le chaos qui la fait naître afin d'en rendre compte la plus justement possible : par la forme plus que par la sémantique. Même si, bien sûr, la sémantique aide grandement, l'essentiel me semble davantage être mouvement, donc forme, et non signifiance figée. Il s'agirait donc, en quelque sorte, de déconstruire le sens, mais aussi la syntaxe académique et la grammaire, afin de remonter à leur origine commune : une sorte de magma originel, à la fois vide et infini, imprégné d'horreur et de renaissance. D'où la quasi omniprésence de termes violents, destructeurs (beaucoup en rapport avec le jargon médical), et d'autres ayant davantage trait à la reproduction (foutre, sperme, ovaire,...). Comme si vous aviez voulu, par la coprésence de ces deux registres, illustrer la fécondité du chaos, déconstruire pour reconstruire quelque chose de radicalement nouveau ou, du moins, illustrer cette dialectique "déconstruction/naissance". Je l'ai dit un peu plus haut, cette dialectique est mouvante et, en tant que telle, se dégage bien plus de la forme du texte que de sa sémantique. Et cela est heureux car il est très difficile de tirer quoique ce soit de véritablement signifiant dans ce texte sinon ce que j'en ai déjà dit et l'insignifiance même, comme fil conducteur (notez que par insignifiance je qualifie, assez paradoxalement peut-être, l'extrême richesse, presque écoeurante, comme vous le dites vous-même, de votre texte, richesse qu'il est malaisé de saisir dans sa globalité sans se perdre ; mais y a-t-il vraiment une telle "globalité" ?). Soit, la forme donc (j'y arriverai !)... Si je dis qu'elle illustre parfaitement cette dialectique entre déconstruction et naissance, c'est par ce paradoxe qu'on retrouve à peu près tout au long de votre texte : les phrases sont (très) longues, et pourtant leur découpage est pour le moins haché par ces virgules qui encadrent rarement plus qu'un seul mot ou groupe nominal (assez peu de verbes)... Je pense que c'est là la clé du texte : cette opposition interne entre déploiement et contraction. Comme si, en contractant ainsi au maximum la sémantique, vous parveniez à la démultiplier, à rendre possible une infinité d'associations possibles dont l'infinité, précisément, est le dénominateur commun. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre... Je rapprocherais ce procédé de celui des mots-valises qui contractent, en un seul mot, une multitude de significations. C'est à peu près ce qu'il se passe ici, mais à une toute autre échelle. La phrase est constituée de plusieurs phrases, sujets, verbes, etc. de sorte que, au final, on ne sait plus si on est en face d'une phrase unitaire ou, au contraire, d'une phrase chaotique, sans queue ni tête. A ce propos, différentes images et expressions me paraissent tout à fait explicites, comme : "Monstres et merveilles" (discorde et chaos d'un côté, harmonie et signifiance de l'autre). De quoi ressort une "mystique dévalisée", une métaphysique vide qui n'a d'autre objet qu'elle même, que sa propre forme et son propre processus-mouvement. Une poésie décousue qui, semble-t-il, en appelle une autre, qui ne se laisserait plus aller aux remous chaotiques mais parviendrait enfin à les dominer. J'espère avoir été clair... Comme je le disais en introduction, il est difficile de commenter un tel texte sans se perdre soi-même. Difficile d'être complet également, d'exprimer exactement son ressenti face à pareil jaillissement poétique, face à pareille originalité. Difficile aussi d'être complet, tant le texte est long et dense. Toutefois, cette longueur et cette densité ajoute encore davantage à l'étouffement, l'écoeurement dont il est question. Ce pourquoi, même sans entrer et saisir tous les détails, on peut néanmoins saisir un fil conducteur par le biais de cette difficulté même. Inutile d'ajouter que j'ai beaucoup aimé ce texte, ce déferlement, cette maîtrise de l'idée, cette réflexion poétique et linguistique,... J'y reviendrai certainement pour affiner cette première analyse. |
Anonyme
11/8/2011
a aimé ce texte
Pas
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Un texte long, beaucoup trop long, surtout quand on a choisi de s'exprimer dans un langage surréaliste. Déjà qu'il n'est jamais facile d'en pénétrer les arcanes, si en plus on en rajoute des tonnes !
J'ai l'impression d'un orgasme verbal qui part dans tous les sens, qui balance des associations de mots à la volée sans se soucier de leurs significations. Une loghorrée vaine puisqu'au bout du compte elle ne veut rien dire, ne porte aucun message, aucune émotion, une profusion baroque qui veut éblouir mais ne fait qu'étourdir. J'ajouterais même que c'est facile. Facile de balancer des phrases pêle-mêle puis de crier au génie; facile d'entasser du vocabulaire comme on enfile des perles puis de dire au lecteur débrouillez-vous avec. Ne vous méprenez pas, j'apprécie l'écriture automatique ou du moins l'expression surréaliste, mais il faut qu'elle soit plus subtile, qu'elle dépasse l'esbrouffe égocentrique pour toucher l'autre. |
Anonyme
26/8/2011
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Dans quelques siècles peut-être... Comme la musique sérielle. J'ai trouvé ce fragment relativement indigeste. Mais peut-être est-ce dû à ma compréhension de primate ?
Un espoir quand même : "une lueur brille, au fond du jardin...". Gros soupir ! |
Anonyme
22/8/2011
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Face à ce poème de 21000 signes il faut savoir briser l'os pour sucer la substantifique moëlle.
L'opération se fait sans grand effort tant les lignes de forces sont apparentes. « Sentir une dernière fois couler sévices et sarcasmes, crier expulser une dernière fois la sève des angoisses et des soirs de cafards » « Pour l’instant, les linges des oracles ne présagent que des nettoyages pénibles, des lavements harassants » « Une lueur brille, au fond du jardin… Mais l’odeur vert-de-gris devrait nous dissuader d’en chercher l’origine » « Les vindictes sont populaires comme des veines tranchées » « L’échiquier se craquelle, les vents se font furieux ; nous tremblons et c’est normal… le froid de l’heure de vérité comme une fistule de flammes glacées à pourvoir se répand dans nos os et sur l’hiver de nos angoisses naissent des flocons de rancœurs… » « Le moi submergé, reste seul, hagard, échoué sur son radeau sifflant à cheveux de méduse. » « Assis dans un coin, à l’intersection de la rue des fous et de celle des fantômes, il attend le passage du cireur, avec sa boîte à cirage et ses malices. Rue. Immaculée. Poussières… Un monde affamé se prépare à l’assaut. Tigres aux tristes mines de cire blanche. » C'est très fort et on se demande bien pourquoi l'auteur a éprouvé le besoin de noyer son propos dans un amoncellement d'images surréalistes dont il faut cependant souligner que certaines sont géniales ( "cascade d'électrons et de singes crieurs" ) Dans un souci d'esthétisme ( j'ai noté au passage le terme « synesthésie ») ? En référence aux voyants du XIXème siècle ? En tout cas, paradoxalement, j'ai pris plaisir à la lecture de ce texte au charme suranné, terriblement pessimiste et moins hermétique qu'il ne paraît. Merci |
Anonyme
22/8/2011
a aimé ce texte
Passionnément
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Dans la suite du 62, le calme après la tempête, "Il" contemple.
Beaucoup de violence, de culpabilité, de remise en question de tout ce qui peut composer le monde qui attend de pouvoir attaquer, mais aussi une forme d'introspection commune aux fragments "longs" comme le 15 mais pas que... on prend tout (et quand on prend tout, les coulées de merveilleux, les branches de méchanceté humaine, la connerie, le préjugé, les idées reçues et d'autres formes de monstres moins flagrants en premières lectures, on prend tout) dans le visage, sans respiration parce que notre "Il" le voit comme ça. Bon. La progression est assez intéressante, on pense un peu à une forme de rêve étrange et prémonitoire, où on a des sensations fortes de ce qui va arriver une forme de préscience sans ancres, juste, on sait que quelque chose se tapit derrière... Et c'est là que je viens faire ma petite parenthèse perso : C'est la première fois que je ressens une réelle forme d'épouvante dans la construction, dans la forme et le fond, on dirait que je lis du Stephen King provençal à la sauce Poe. Une vraie montée en puissance qui serait presque exclusivement musicale (je sais pas si Until it sleeps de Metalica te parle, mais j'ai eu la sensation en te lisant là que j'ai en écoutant ce morceau) dans ma façon de la percevoir. Tu manies comme toujours le rythme et la ponctuation avec les accengs lariviérens, sifflements, roulements, alternances de sons violents et de douceur... ça s'abat dans le vocabulaire qui pleut pour noyer le poisson sous le tumulte, sous les roulis, sous la nausée sous l’épilepsie des chevaux et les paupières confites. Et ça marcherait presque. C'est le seul sens de l'observation du lecteur qui permet de suivre son propre fil dans ton fil d'ariane, dans le monde qu'"Il" connait et qu'"Il" contemple... je retrouve quant à moi des clins d'yeux à certains de tes autres poèmes ici, certaines correspondances qui partent dans tous les sens, mais comme on retrouve les gravats et les murs abattus après l'ouragan ou le tremblement de terre. Pour terminer j'ai l'impression de plus en plus forte que l'axe des fragments est en train de changer. Qu'on part dans quelque chose de plus "intimiste" dans le sens où le fragment me semble se retourner vers son narrateur au fil des au-delà-de-60... (voir si ma théorie des nombres est bonne on approche de la fin hein) et que de la stricte observation "romantico-désabusée" du monde "Il" s'intègre de plus en plus dans ce qu'il peut voir, "Il" s'en sent peut-être aussi plus proche, dans les regrets ou la culpabilité, dans la jalousie qu'il ressent ou la haine qu'il perçoit ou toutes ces petites choses qu'"Il" observe une dernière fois... Un fragment qui fait mal partout... désabusé... et une fois de plus cette impuissance révoltée face à ce qui ne peut changer... à ce qui change inexorablement. Et ce qui fait ta poésie fonctionne encore ici, magma bipolaire lâché à pleine puissance, déversement de poésie, si fort qu'on a l'impression d'étouffer, de renaitre, d'être enseveli et de contempler à notre tour, statue de cendres devant ce que nous offrent tes yeux par ta plume. Et je suppose maintenant qu'il va te falloir un an pour terminer le 64, sadique va! |
fouzh
22/8/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
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bonjour
une colére a la ferré des images qui s'enchainent ,parfois d une réelle beautée parfois d une réelle lourdeur aussis le rythme est bon mais la longueur du texte ma trop souvent fait decroché il a fallut que je m y reprenne en plusieurs fois avant de definitivement abandonné debordé par le flot imagé qui ne representé plus rien .... |
melancolique
23/8/2011
a aimé ce texte
Un peu
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Salut Lariviere,
Je n'ai jamais pu lire un fragment jusqu'à sa fin pour pouvoir en juger, le sens est la plupart du temps obscure, je commence en ayant l'espoir de comprendre, je m'accroche, inondée par le flots de ces mots , je perds le fil, et j'abandonne... Cette fois je me suis accrochée un peu plus qu'avant, j'ai trouvé de belle découvertes, des images fortes qui percutent l'esprit, d'autre hermétiques, puis j'ai abandonné malheureusement... Je note donc juste la partie que j'avais lu. Peut-être qu'un jour je saurai finir un fragment... Au plaisir donc de vous relire |