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Poésie en prose
Lariviere : Kaléidoscope du désir
 Publié le 07/12/13  -  15 commentaires  -  2987 caractères  -  320 lectures    Autres textes du même auteur


Kaléidoscope du désir



Sous le capitole du désir sentir déglutir les jours hurlants englués de malaise laisser glisser les doigts brûlants halos de nombrils étouffés roulis et regards d’orpailleurs déposés sous les herses des astres c’est l’emprise des sens révélés dans le creux de l’œil noir là où les frissons lacèrent sillons et labours de la chair là où la passion laisse fondre le sel des écriteaux là où coule bestiaire le sang noir des luminaires épuisés les visions qui perlent dans nos cœurs permis d’inhumer un nid de frelons sueurs lueurs Saint-Suaire et démons allégresse étrange floraisons de poisons et de contrepoisons, le ciel se renverse, la voûte se fissure, les essaims d’aspics percutent le plaisir des salives diluées dans l’éther, coups de mentons et de hanches brisant la cage déchirant le jardin des délices où passe dans l’air hâlé de pourpre le vol rasant des oiseaux de feu saisons châteaux légions fusion sabbat diabolique ondines et furies du Styx déployées sous le verbe ruisselant découvrant la houle qui s’ouvre rubis caché sous l’obélisque une oasis happée entre deux eaux là où la main libère les marées hérissées de caresses symphonie soulevant puits et joyaux de sol en faction sous les lèvres suspendues armées de dents écloses pointé sur l’avenir ton corps morsures et nombre d’or héliotrope fuseau de chair et rose des vents ouverte en corolle éclatée de foudre plantée comme mille aiguilles pulvérisées tisons poumons fourmilières crépitant dans nos bouches vagues et cordons de baisers tissés de soie blanche les ventricules décochent leurs flèches qui s’enflamment au-dessus du miroir de tes seins, tes yeux verts, l’enfer, ses ongles, clameurs d’aréoles tendues et criques de draps trempés, ressacs de bras de jambes de croix et de rêve écartés, membres en torsions garrottés de nuages et de spasmes, l’avenir c’est Vénus, l’amour dans l’ombre du monde écrasé des pas pesants pas perdus des courses des hymnes des marches des cadences infernales, doutes, redoutes, la terre se dérobe sur le tour de notre réel disloqué, le vase déborde, tu gémis ; ton triangle rayonnant se construit comme un recueil de météores pilés et de féerie de cristal où les matrices des anges sont nos calices, je bois ton visage et ton cercueil, lucarne fendue jusqu’à l’épicentre un arc électrique où s’envolent aux creux des reins des nichées de harpies essuyant leurs serres sur la robe cardinale de l’aube, passions et pulsions exhumées de la gangue des jours maudits, hallali des heures lasses ; dans nos cœurs, enfouie, pantelante, une pierre, précieuse, roule ; Éden monté, démonté, sous le règne ensoleillé des camelots, l’éternité, chancelante, séchant comme une grenade éclatée aux confins de nos poitrines, là où une immense flaque d’épines s’étend de jour en jour, là où le petit jour se lève encore et toujours, là où la Terre tourne et où la vie gouverne ; extase, luxe, calme et volupté ; simplement ; paisiblement ; comme un déclic de plus, ouvert sur la nuit qui s’achève…


 
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   Robot   
20/11/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'ai eu du mal à aller au bout de la lecture. De trop longues tirades auraient méritées un découpage permettant de savoir, au minimum, où reprendre son souffle.
La prose n'empêche pas les alinéas et cette absence dans votre texte nous place devant une masse qui rebute à priori.
J'au trouvé les métaphores obscures parfois. Tels les essaims d'aspics: Font-ils référence aux serpents, aux fleurs ou à la charcuterie ? ou ces ventricules qui décochent des flèches qui s'enflamment au dessus du miroir de tes seins.
Et l'utilisation surabondante de la conjonction "comme" brise l'effet des images.
Un peu de rangement et de simplification me paraissent nécessaire dans ce fourmillement.

   fugace   
27/11/2013
 a aimé ce texte 
Pas
J'ai perdu mon souffle à lire à vois haute cette poèsie à trois reprises.
Sans doute la ponctuation n'est pas adaptée à mon mode de lecture?
La spécificité du kaléidoscope est de donner des suites rapides de sensations variées. Je n'ai, hélas, ressenti qu'un grand ennui.

   framato   
7/12/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai été amusé par ce texte étrangement présenté. Tout est dans son titre en fait... (le kaléidoscope et le désir - et même un peu plus : aréoles tendues, Vénus, l’amour, ton triangle rayonnant, aux creux des reins, ... extase)

Je crois que ce n'est pas un texte à lire, encore moins à dire : c'est un texte à regarder, comme on regarde un kaléidoscope...

Il faut y balader ses yeux et les laisser capter des bribes, des tronçons qui se placent au hasard et forment des images, jamais les mêmes, toujours différentes...

En ce sens l'effet kaléidoscopique est vraiment réussi... d'autant plus que la ponctuation arrive progressivement. A un certain moment, les petits bouts de phrases que l'on capte arrivent (grâce à la ponctuation) à se poser un peu, à prendre plus le temps d'imprégner nos rétines...

J'aurais voulu que le texte s'anime, que l'effet kaléidoscopique intègre les couleurs et le mouvement. Je sais que c'est possible sur le net, mais, d'une part, cela aurait été très difficile à programmer, et , d'autre part, il aurait fallu alors que l'auteur "choisisse" les morceaux de texte à coloriser, animer et rendre variables en couleur et mouvement, ce qui aurait eu l'énorme désavantage de priver le lecteur de son aléatoirité...

Il y a beaucoup de belles images qui se composent lorsque que l'on se promène sur ce texte... mais il y en a une que j'ai vraiment aimé : comme une grenade éclatée aux confins de nos poitrines...

La dernière phrase, celle qui range le jouet, est apaisante.

Il fallait oser ce genre de pari d'écriture. En ce qui me concerne, c'est réussi.

"Sous le capitole du désir un nid de frelons se fissure là où la Terre tourne et le jardin des délices se dérobe comme une grenade éclatée aux confins de nos poitrines simplement comme un déclic de plus, ouvert sur la nuit qui s’achève…"

est un exemple de phrase qui pourrait se recomposer dans ce kaléidoscope...

Et il y en a une infinité d'autre...

En ce sens, ce texte est vraiment exceptionnel...

ps : je suis un lecteur qui déteste être pris par la main... et là, je peux dire que, question liberté de lecture, j'ai été servi !

   Anonyme   
7/12/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Quelle orgie de mots !
ça fourmille comme dans une peinture de Jérome Bosch : )
Le texte regorge d'images souvent surprenantes et parfois très belles - mais que l'on oublie très/trop rapidement tellement ce texte fuse -
Un texte que je trouve de plus assez sonore par endroits.
Mais le problème avec ce genre de prose est que l'on ne retient finalement que la densité.

   rosebud   
7/12/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Au fond, ce qui est gênant c'est ce qui reste auquel on puisse se raccrocher à la réalité. Pour aller jusqu'au bout de la kaléidoscopie, l'auteur aurait dû à mon sens évacuer tous les points de repère: les mains, les mentons, les nombrils, les seins, les ongles, les aréoles, les bouches, les yeux, les bras et les jambes. Tout casser en petits morceaux et qu'on ne s'y retrouve plus du tout, comme il est épuisant dans un kaléidoscope de distinguer ce qui est concret de ce qui est réfléchi sur les miroirs. Alors, peut-être s'approcherait-il mieux de la sensation de vertige du désir. Et à y être, éliminer aussi toute la ponctuation qui semble ici tomber au petit bonheur la chance, comme si l'amant avait à reprendre son souffle.
C'est un exercice très difficile et pas du tout gratuit. Le danger - et il me semble que ce poème n'y échappe pas - est de tomber dans la litanie d'images qui peuvent être aussi belles qu'elles puissent être individuellement, mais qui ressemble au final à un empilage hétéroclite.

   senglar   
7/12/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Larivière,


Le vocabulaire de l'effet kaléidoscopique en points d'appui, points récurrents, réflexifs, donne au poème son unité jouant en quelque sorte le rôle du boson de Higgs, boson en gelée. Brillance fractale donc du désir qui s'éclate et s'amplifie en se reproduisant sans cependant se diluer mais se reproduit en résonance , ordre sous-jacent - cependant bien marqué - dans le chaos, jusqu'à la sublimation tout en ayant besoin d'être reproduit sans cesse, l'immanence d'amour est dans l'explosion exponentielle où la fractale peut cependant se distordre mais tout en conservant le même schéma.

"... ; ton triangle rayonnant se construit comme un recueil de météores pliés et de féeries de cristal où les calices des anges sont nos matrices, ..."

Nous sommes là au coeur du sujet !

:)))

Senglar-Brabant

   Marite   
7/12/2013
Impossible de lire cette poésie qui en fait n'est qu'une seule phrase. J'ai suivi le conseil de Framato : y promener les yeux ... et là, effectivement il est possible de capter des expressions mais en désordre ce qui ne laisse pas vraiment une trace dans mon ressenti de lecture. Je m'interroge face à cette écriture poétique particulière : est-ce écrit d'une traite inspirée ou bien l'auteur liste-t-il à part des expressions relatives au thème et les arrange-t-il ensuite pour n'en faire qu'un souffle ... enfin un souffle exceptionnel quand même.

   ikran   
9/12/2013
C'est une longue phrase dites. Un effet kaléidoscope en fait, très bien fait.

Il prend d'ailleurs le pas sur tout le reste. L'esprit est forcé de suivre ce long déroulement sans pouvoir reprendre son souffle ou alors, simplement, en le survolant. Le parcours jalonné d'images parlantes, parfois d'allitérations ("hallali des heures lasses" qui n'en est pas vraiment une) me fait penser à des étapes dans une course d'endurance. Je n'ai rien d'autre à dire.

Ah si : "armées de dents écloses pointé sur l'avenir" je suis sur d'avoir lu une colocation quasiment identique chez un poète anglo-saxon. Tout ce qui est surréaliste a parfois des chances de s'entrechoquer mais quand la magie opère ailleurs, ça n'est pas grave.

   wancyrs   
11/12/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Salut Lari

J'aime bien ton texte. C'est étrange, je l'ai lu un peu plus de trois fois, mais à chaque fois, le même rythme. Si la non ponctuation est parfois pour laisser au lecteur le choix du rythme, ou bien pour générer le saccadé, ou encore pour accentuer les émotions avec la profusion, je pense que dans le cas de ton texte, la non ponctuation a pour but d'imager l'effet kaléidoscope, car dans cet effet il n'y a vraiment pas d'ordre logique dans la diffusion des images ; ensuite, le désir est un souffle, ses images sont saccadées et se chevauchent dans l'esprit : C'est un souffle qui va dans tous les sens...

Ton pari est d'autant plus réussi que ton texte est diversifié, coloré, parsemé de trouvailles ; d'abord dans le sensuel : « clameurs d’aréoles tendues … ton corps morsures … crépitant dans nos bouches vagues et cordons de baisers tissés de soie blanche … le vase déborde, tu gémis …  » Ensuite dans l'imagerie : « criques de draps trempés... ressacs de bras de jambes de croix et de rêve écartés... hallali des heures lasses... »

Après mes premières lectures, je me suis fourvoyé. J'ai confondu ton "désir" au simple "plaisir"(du coup ton titre ne tenait pas la route) car j'avais perçu trois mouvements dans ton texte : l'avant, le pendant, et l'après d'un acte. Je me suis dit : le désir tel qu'il a toujours été défini est l'envie d'obtenir. Si dans ton texte il y a action, sensation palpable, apaisement, calme, extase et volupté comme tu le dis, et non l'envie, ne peut-on pas plutôt parler des étapes qui mènent au plaisir ? Puis j'en ai un peu parlé avec Framato, et j'ai compris que le désir était ce qui pouvait être avant, pendant et après un acte. C'est quelque chose bien plus grand que le plaisir

Voilà, tu nous montres encore qu'on a pas tort de te lire, car avec toi, c'est la réflexion assurée.

Un bon moment de lecture, Merci.

Je te souhaite une belle journée.

Wan

   Mona79   
11/12/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L'absence de ponctuation ne m'a pas gênée. Cela se lit comme un long poème libre et les respiration on se les accorde où on veut et quand on veut. Grande liberté du souffle et ce souffle-là... il est diablement poétique. Tout est calme, luxe et volupté, tiens ça me rappelle quelqu'un* ça, non ? Merci Lari, j'ai aimé beaucoup...

Edit : *C'était Beaudelaire (merci Socque !)

   Rathur   
12/12/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Les hommes n'aiment pas le mystère de la nuit peut être. Ils la comblent par un autre mystère qu'est celui du désir sexuel.
Dommage que le titre soir aussi commun pour cette embarquée sensorielle intéréssante, dommage aussi que les images et la terminolgie commune à ce thème n'en soient pas exempts.
Mais l'intention de botter les fesses à l'exercice d'écrire est là, çà ne va pas assez loin. Vous devriez relire Henry Miller.

   tchouang   
12/12/2013
Commentaire modéré

   David   
14/12/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Larivière,

"extase, luxe, calme et volupté" résumerait peut-être le propos, mais je reformulerai bien en images marines la prose, encore que l'élément dominant ne semble pas tant aquatique que ce feu, cette "mèche courte" que la lecture imite en courant vers son explosion. Je n'ai pas raté une ligne comme si les lettres s'imprimaient à la suite les unes des autres, les noms ou les verbes ponctuent souvent, mais l'air n'est pas non plus la promesse attendue, comme une allumette griffée sur son grattoir, ma lecture a frotté, grésillé, jusqu'à l'incandescence.

Le sens n'ait pas si important mais il me semble clair, une étreinte imagée par ce kaléidoscope, ce tunnel de miroir où se réfléchit la lumière.

   Anonyme   
15/12/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Étrange impression que celle d'une noyade dans le torrents des mots, de ne pouvoir remonter prendre l'air ne serait-ce qu'une seconde, d'être roulé, tourneboulé, balancé, cogné aux rocs des images sans rives salutaire jusqu'à l'estuaire enfin serein de l'après quand l'ordre peu à peu reprend ses droit, que revient la respiration des virgules et des points. Ce texte a la force d'un torrent, mais son tumulte en présente parfois les inconvénient, celle d'une violence non maîtrisée lorsque les images elles-mêmes se chevauchent, se répondent au risque d'esquisser un pas de redondance ( un nid de frelons , les essaims d’aspics, nichées de harpies- Tout en reconnaissant que dans leur contexte chacune de ces images se justifient bellement-). Il est certain que ce texte en dépit de quelques travers au nombre desquels par endroit l'emphase et la grandiloquence, offre une richesse inouïe qui ne se dévoile qu'à la faveur de plusieurs lectures.

   Anonyme   
10/3/2014
je me suis très vite lassée, trop dense, trop sophistiqué, pas de rythme et surtout trop d'images, une succession d'images, il n'y a que ça c'est usant, et pourtant comme j'ai aimé le début! et je suis sûr que tout le reste doit être sublime, mais je n'aime pas me forcer.
étant donné que j'ai fini par survoler il est plus sensé que je note pas.
une autre fois.

   Anonyme   
31/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Lariviere,

C'est joli, en même temps violent, très doux et en même temps très tumultueux... un peu comme si la beauté camouflait la laideur en dessous... comme si les jolies choses permettaient d'oublier le reste, et c'est un peu ça parfois, je pense, et inversement.
Comme le moment où on court, et le moment où on arrête de courir en même temps.

Le kaléidoscope est parfaitement bien dépeint (je sais pas pourquoi là je pense à Garcimore), et tout passe par son prisme...

C'est assez proche de la manière dont on peut vivre l'acte en soi (sans jeu de mot idiot) : une émotion emmène une pensée qui emmène une odeur qui emmène une sensation qui emmène une image, qui ramène à un souvenir qui renvoie à une odeur etc... etc.

J'aime particulièrement le goût des mots sous la langue, entre sifflantes, allitérations, oxymores et puis accessoirement les références sont très bien posées... oui, c'est très agréable à prononcer, à lire, à visualiser... même si...

Je regrette juste l'éternité qui me semble convenue parmi toutes ces images fortes, surtout avant une grenade éclatée aux confins de nos poitrines, là où une immense flaque d’épines s’étend de jour en jour, là où le petit jour se lève encore et toujours, là où la Terre tourne et où la vie gouverne ; extase, luxe, calme et volupté ; simplement ; paisiblement ; comme un déclic de plus, ouvert sur la nuit qui s’achève… qui pour moi reste ce qui est le plus évocateur, dans la simplicité et la référence à CB, qui me semble tout à fait pertinente. Parce que tout le propos est un peu là.

Merci pour cette touche d'érotisme agréable et désagréable à la fois, assez difficile à commenter...

Au plaisir de te lire !


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