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Marite
26/5/2017
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Déroutée par la forme de ce texte avec les vers très courts, parfois un seul mot. Disons que je n'ai pas du tout compris, en le lisant, où se trouvait le mouvement ou les mouvements d'une symphonie. La forme devait-elle nous apporter une quelconque précision à ce sujet ? J'aurais mieux perçu le fond si les mots avaient été présentés sous la forme d'une prose poétique:
- A la recherche Du temps Perdu Dépassé Par le flux De l'info Et ses phasmes L'Univers connu N'est pas Une Madeleine de Proust Mais un Palais Virtuel Où s'épuisent Les langues Épousées Puis jetées Au sommet De l'ennui ... etc |
Pouet
31/5/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bjr,
Le chant du nouveau monde sera-t-il celui de la banane bleue? Bien aimé la forme qui sert bien le propos je trouve. On ne peut qu'adhérer, enfin pour ma part, à ce qui est dit. Un "Monde au sommet de l'ennui"... Pouet |
papipoete
12/6/2017
a aimé ce texte
Pas
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bonjour Larivière,
Si je lis, voix déliée, ces lignes posées comme des strates karstiques, j'ai un kaléidoscope qui me fait défiler un chapelet dont je ne saisis pas la prière . Peut-être que mise en vers libres, cette cascade d'impressions, d'images, de bruits put me séduire, mais telle écrite, je ne déchiffre pas votre " symphonie du nouveau monde " . |
Anonyme
12/6/2017
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Comme son nom l'indique, la poésie libre n'a pas beaucoup d'impératifs comparée aux autres styles. Mais il faut quand même songer au lecteur ; ll est parfois contraint de revenir sur sa lecture afin de définir où finit une phrase et commence l'autre.
D'accord la ponctuation peut être éludée ; mais utile à certains endroits. En ce qui me concerne je trouve assez gênant de décortiquer, et mon attention s'érode au fur et à mesure. Il y a pourtant de bonnes choses dans ce texte. |
Arielle
12/6/2017
a aimé ce texte
Bien
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D'une certaine manière je comprends la mise en page de ce Nouveau Monde éclaté, éparpillé, déchiré, qui n'a plus rien à voir avec la prose ample et paisible des auteurs anciens qui prenaient le temps, en peaufinant leurs écrits, de développer une idée ou une image.
Mais cette présentation, sagement alignée sur la verticale de sa marge, me semble justement trop sage pour ce qu'elle dit de notre univers virtuel qui voltige dans toutes les directions. Il me semble que l'impact serait plus fort si le texte nous sautait aux yeux avec des avancées ou des reculs de chaque vers sur la page, des sauts de lignes, des lenteurs et des accélérations de rythmes que la longueur des vers suggérerait, voire même l'utilisation de typographies différentes ... Je suis tout à fait d'accord avec cette "parole en feu" mais je crois qu'un peu de vent dans la flamme lui donnerait plus de panache. |
daphlanote
12/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Lari. T’es un pu* d’homme cruel.
Je me connecte sur Oniris une fois depuis des années lumières. Et le premier texte dont je lis le titre, non seulement il est signé par un auteur que j’apprécie mais en prime il porte le nom d’un morceau tout en haut du culte de ma discothèque interne (avec du Violoncelle et plein de chose chez Dvorak). Je trouve ce texte diablement personnel. Je peux me tromper et j’ai aucune idée d’où en est le narrateur au moment de l’écriture. Mais un texte aussi référencé, je ne me souviens pas que ça soit franchement habituel. Symbolique, c’est propre au style de l’auteur, ça oui. Intertextualité probablement. Mais référencé à ce point ? Pour moi ça sonne inhabituel. Bon, sans surprise, le jeu de piste ça m’amuse plutôt, j’aime beaucoup cette dimension de recherche et de sens additionnel. Le Proust (et le temps perdu) sonnent comme un joke. Il y a quelque chose de l’Homme Pressé là-dedans. Du rythme, la thématique de l’information, le virtuel, les artifices et la nébrose. Il y a le papillon (anis étoilé, Hashtags) aussi. L’oiseau bleu c’est la volière verte peut-être ? Si je cherche un peu je trouve un symboliste (Maeterlink, du théâtre, encore un traitement de l’information, une certaine forme du média « médias »). Enfin c’est plutôt exploité l’oiseau bleu. C’est Murakami aussi. (Et puis c’est la Belle et la Bête, mais p’tet que je devais pas le dire). Le Virtuose n’est pas Dvorak je pense, mais alors se pause la question de l’interprète ? Bref. J’y reviendrai. Sur la forme, je retiens « N’est pas] Une Madeleine de Proust] » et « Les langues] Epousées] Puis jetées] » suivi de « Monde] Virtuose] », « Sur le carrousel] Béant] Des artifices] Voltigent] Alors] ». Sur l’histoire, du coup je suis moins passionnée (mais c’est de l’affect personnel). Une rupture ? Les langues épousées, épuisées (et les éveils!), jetées au monde virtuose (pour tomber bien bas), prisonniers des ancres sentimentales, vide béant, pixelisé. La parole et le feu de la dispute ? Les espaces illusoires battissent distance et la culture ne sauvera pas le narrateur. Ou (en suivant) un homme pris dans les tourments et les remous de la vie, ballotté, englué dans ce quotidien? Le média va trop vite, le sentiment le retient et le monde le dépasse. Les artifices l’assaillent et seuls ces soleils factices peuvent éclairer le quotidien (mais temps perdu, suggère un passé révolu). Mais cette quête du nouveau monde semble bien amère. Partie comme d’un cataclysme et pas forcément baignée par de meilleurs auspices. Enfin l’entame l’accorde bien puisque le temps est déjà perdu. |
Alcirion
13/6/2017
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Cornegidouille ! Les poèmes de Larivière devenant rares, ne les ratons pas !
Je me laisse assez facilement distraire du sens quand la forme m’accroche et c’est ce qui se passe généralement avec l’auteur. Elle est semblable aux deux derniers textes publiés en vers libres. Les vers courts donnent un sentiment d’urgence, de rapidité, et entraînent le lecteur d’idée en idée. On pourrait dire du coq à l’âne, même si les rebonds sont bien organisés autour du thème principal et pensés pour l’illustrer. L’attention est maintenue par le sens de la formule qui interroge ou désarçonne (Où s’épuisent les langues épousées – Le réel est un fauve englué dans la toile). C’est parfois obscur mais toujours évocateur, et c’est ce qui m’importe en poésie, qu’on me suggère quelque chose. Le style de Larivière me plait beaucoup parce qu’il puise dans la tradition de mes poètes préférés. Il me rappelle par exemple souvent la façon de procéder de Lautréamont dans les Poésies : ruptures, paradoxes à peine entamés et déjà bousculés par le vers suivant. L’approche surréaliste peut dérouter certaines sensibilités (après tout la poésie est pour l’essentiel une affaire de goût, un choix esthétique), elle demande une certaine attention, un certain effort pour accéder au sens. Ici, c’est l’auteur qui a fait l’effort de laisser suffisamment de clefs et d’indices pour être relativement facilement compris. Et merci bien ! |
Robot
13/6/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Même en lisant en remontant on trouve une certaine cohérence dans le texte. je ne sais pas si c'est voulu.
Alors Voltigent Des artifices béant sur le carrousel L'Univers connu Et de ses phasmes de l'info Par le flux Dépassé. Mis à nu Un singe Dans la toile Englué Est un fauve |
placebo
13/6/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'avoue lire ici une critique de Trump, le nouveau monde c'est l'Amérique et les références à twitter sont nombreuses. Symphonie comme un orchestre déréglé ou assourdissant, comme une opposition entre le beau artistique et la vacuité présente.
Je trouve intéressants ces vers très courts. À leur manière, ils prouvent que c'est possible de faire court (comme sur les réseaux sociaux) mais poétique. Je peux me tromper complètement, mais moi qui ai eu du mal avec d'autres textes de toi, je vois une grille de lecture ici. La langue est riche mais pas dorée surchargée, c'est quelque chose que je ne sais pas trop faire et que j'apprécie. Très bonne continuation, Plavebo |
jfmoods
25/6/2017
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Placé sous l'égide de la culture (Musique : Dvorak, Littérature : Proust), le poème n'en présente que la grimaçante, que la grinçante parodie. L'oeil du poète, dépourvu d'aménité, se pose sur l'époque. Le constat, froid, sans appel, s'apparente à celui du moraliste (affirmation catégorique : "C'est" x 2, négation catégorique : "N'est pas" x 2, développement en triptyque : "Monde" x 3). La modernité triomphante a institué l'écran comme mode d'échange central de notre relation au monde. La vitesse ("le flux / De l'info") a dénaturé notre rapport au temps, à la réflexion féconde, notre capacité à prendre un recul salutaire sur les événements. Les réseaux sociaux ("la toile", "Tweets", "Hashtags") servent de dépotoir à nos frustrations ("névroses", "conscience dénouée", animalisation : "Un singe / Mis à nu", "bas instincts", "la parole est en feu"). Nous déléguons à des sites de rencontres la tâche illusoire de trouver l'âme soeur ("Les langues / Épousées / Puis jetées"). Nous nous noyons avec complaisance dans la fascination mensongère des images ("phasmes", Virtuel", "artifices", "Factices", "L'illusion"), dans le miroir aux alouettes de la télé-réalité, d'une célébrité aussi instantanée que vaine ("Les poussières / D'étoiles"). Nous nous laissons intoxiquer par les paradis artificiels des jeux télévisuels, par l'argent facile qui est censé combler tous nos désirs ("Sur le carrousel", "Le nombre d'or"). L'étirement du poème, parfois agrémenté de rimes significatives (jeux antithétiques : "Épousées / ... jetées", "Virtuose /... névroses", "pixel" / "réel"), traduit l'instabilité profonde, le déracinement permanent. Notre rapport au monde repose sur une irraisonnée, irréductible, insoluble fuite en avant.
Merci pour ce partage ! |
Anonyme
25/6/2017
a aimé ce texte
Bien
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Salut Lari,
Poésie minimaliste, dire peu pour dire beaucoup... peut-être un peu trop... J'y vois une forme de critique sociétale (surtout sur les réseaux sociaux), peut-être d'inspiration Stromae ?, de Twitter en particulier (l'oiseau bleu), des relations humaines par un biais qui n'est pas naturel. Et la perte de temps réel à vivre dans le virtuel... la perte de culture... Je sens la souffrance du locuteur. L'isolement dans un flot de contacts continus à la recherche de relation(s) réelle(s) et d'amour(s) pour l'humain, la culture, l'extérieur, et la perte de repères tangibles dans un flot d'information continu et incontrôlé/incontrôlable. Il y a quelque chose de paradoxal dans l'opposition Poésie Engagée / Poésie Sentimentale, qui lui enlève un fond d'universalité, tout en y ajoutant un soupçon de frustration en plus. L'effet n'est pas mauvais, mais encore trop évident pour moi, sur la fin... le chant des sirènes en clôture... Je rejoins Daphlanote sur la majorité de ses remarques, c'est référencé. Très. C'est sarcastique. Désabusé. Et étrangement, alors que le tumulte est un peu ta marque de fabrique, je ne trouve ni colère ni violence avant les quelques vers (bombe/feu) de fin, sur le constat. Et en même temps c'était la chronique d'une perte annoncée... Oui, la symphonie du nouveau monde serait ici un mirage, un chant des sirènes (j'y tiens) et c'est vraiment cette émotion qui me reste quand j'ai fini de te lire : et merde, c'était un mirage ! Ou et merde, c'était Médusa... (là on revient au paradoxe précité) Et en fait je pense que c'est ça qui va finir par me décider sur l'appréciation (la note) : on sent bien ce paradoxe. Le mirage de la relation mais également le mirage des protagonistes. La réalité vue par un prisme déformant, celui du virtuel, où les choses sont exacerbées, prennent des proportions inattendues, et finissent par passer, par lasser, par décevoir. Tant dans la forme que dans le fond. Avec des répercutions réelles quant à elles... Donc, ça ratisse large, ça dit beaucoup, c'est riche et réfléchi, ça pousse à la réflexion. Et si c'est pas de l'art, ça y ressemble * Merci et au plaisir, toujours, de te relire ! *petite référence musicale... bien à propos? :* |
hersen
25/6/2017
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Etant très à la bourre côté nouveaux outils technologiques, l'oiseau bleu, je n'ai pas compris sans aide que c'est twitter !
c'est pour dire qu'un commentaire de ma part sur ce texte pourra représenter une incongruité. Je trouve ce poème terriblement pessimiste parce qu'il ne prend en compte que la pixellisation à tout va du regard que nous portons sur les choses. c'est en partie vrai, il faudrait être dingo pour ne pas le reconnaître. Mais si nous regardons en arrière, depuis combien de temps sommes-nous noyés dans le Pixel ? depuis pas longtemps, en fait. Alors tout va trop vite et nous assimilons mal, très mal le flux d'info, et même, tiens, le flux de culture. Et cela nous laisse hébétés d'être pris entre deux mondes : celui que nous pensions comprendre et ce nouveau monde nous faisant croire que le "sans limite" existe. Alors oui, il n'y a qu'une seule question intéressante, primordiale, dans tout ça : où se place l'homme ? Il continue de faire ses guerres, il continue de vouloir plus, si on l'a difficilement supporté autrefois d'être à côté de ses pompes pour faire son chemin, on ne lui pardonnerait guère aujourd'hui d'être à côté de ses pixels. L'outil n'est rien. Rien de rien. Ce qui importe, c'est l'homme qui s'en sert. Avec ses excès peut-être. Mais ça, c'est tout l'homme d'en faire des tonnes. Depuis tout le temps. Nous lisons de plus en plus de textes sur ce sujet. Et c'est cela qui prouve que nous avons besoin d'y réfléchir, de prendre un recul quasiment impossible tant nous sommes inondés. Mais si l'homme perd un jour son âme, que l'on ne s'y trompe pas : le pixel n'y sera pour rien, le fond est ailleurs. Il est en nous. Je me demande si c'est bien un commentaire, ça. Mais c'est ce que m'a inspiré ton texte. |