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Poésie contemporaine
lasith : Le grand prêtre
 Publié le 28/11/12  -  7 commentaires  -  1909 caractères  -  115 lectures    Autres textes du même auteur

C'est la cité maya de Chichen Itza qui revit l'espace d'un instant et un prêtre de l'époque qui pressent l'avenir de sa cité.


Le grand prêtre



Il est déjà debout, poursuivi par ses rêves,
Cette nuit fut pour lui encore une fois bien brève.
Il attend que le jour renaisse des ténèbres,
Que la lumière jaillisse, qu'à nouveau elle célèbre
Le culte de la vie. Mais pour quel avenir ?
Le ciel rosit à l'est, le jour va revenir.

La grande pyramide est dédiée au soleil,
Quatre points cardinaux, quatre faces pareilles,
Quatre escaliers comptant nonante-et-un degrés
Avec la plate-forme, un par jour de l'année.
Et les premiers rayons de l'astre radieux
Caressent le sommet du temple glorieux.

Le grand prêtre s'y tient, regarde autour de lui
La lutte du soleil sur l'ombre de la nuit.
La ville se réveille et s'anime bientôt :
Venus par la voie blanche, marchands et camelots
Gagnent à pas pressés la place du marché
Qui devient pour un temps, le cœur de la cité.

Dans un autre quartier de jeunes gens s'entraînent.
En tous sens, ils s'agitent, courent à perdre haleine,
Ils doivent sans les mains, dans un anneau de pierre
Faire passer une balle pour battre l'adversaire.
De jeunes demoiselles, enthousiastes, encouragent
Les joueurs victorieux à chacun des passages.

Le grand prêtre est toujours au sommet de son temple
Et c'est la ville entière que, soucieux, il contemple.
Là-bas résonne enfin la pierre sous le marteau,
C'est un nouveau chantier, celui de son tombeau :
L'artisan donne vie aux têtes de serpent
Qui garderont son temple jusqu'à la fin des temps.

Mais le grand prêtre est triste, dans son rêve il a vu
Des voiles sur la mer et ses dieux abattus,
Son peuple au désespoir, asservi et vaincu,
Sa cité disparaître et son chemin perdu.
Il descend de son temple, et s'arrête un instant.
Le vieil homme prend alors dans ses bras un enfant.


 
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   Lariviere   
11/11/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour !

Un texte plutôt bien écrit mais qui pêche selon moi, par plusieurs défauts : D'abord le déroulement un peu trop narratif et un peu trop long pour un texte poétique. Il aurait peut être été plus judicieux de jouer plus souvent sur le rythme (ponctuation, césures), comme c'est fait dans la première strophe par exemple :

" Que la lumière jaillisse, qu'à nouveau elle célèbre
Le culte de la vie. Mais pour quel avenir ?"

La catégorie libre permettait à l'auteur ce genre de traitement sur la forme métrique...

Ensuite, il me semble que ce texte ne reflète pas suffisamment dans le choix de son écriture (vocabulaire, images, descriptions...) la profondeur potentielle du thème abordé... J'aurais vu ici, une évocation beaucoup plus prégnante du "réalisme-merveilleux" qu'imposait le thème de l'Amérique du sud et de la civilisation maya... Les termes de "marchands", de "camelots", de"demoiselle" par exemple, me semble peu adaptés, ainsi que l'atmosphère de lecture, trop enfermé dans une vision occidentale (est-ce volontaire, et si oui, pourquoi ?...), trop éloigné des contes et légendes, de l'aspect merveilleux de ces cultures anciennes... Le terme de "ville" me parait maladroit pour nommer la cité maya, même si le terme de cité est déjà employé une fois. J'ai aussi du mal à m'imaginer, dans ce contexte culturel, ce que représente au niveau émotion, la tristesse du prêtre... Où sont les pouvoirs du grand prêtres, les croyances et les rites mayas, le bestiaire de leurs terribles Dieux, les jaguars, le serpent à plumes, la poussière transpirante des joueurs de balles, l'or ruisselant de la terre et du ciel comme ruisselle sur l'autel le sang des sacrifices ?... C'est tout cela que j'aurais aimé ressentir à la lecture...

Pour finir, j'aime bien la réflexion amené par la dernière strophe, mais la dernière phrase reste trop énigmatique : Est ce que le grand prêtre prend l'enfant pour l'offrir en sacrifice, comme personnellement je le pense ?... Je ne sais pas. Rien dans l'atmosphère préalablement construite, me permet suffisamment de rejeter ou d'affirmer ce pressentiment...

En espérant que ces remarques puissent aider l'auteur, je lui souhaite une bonne continuation !

ps : la phrase de résumé est superflue et syntaxiquement imparfaite...

   Anonyme   
12/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Faire revivre l'époque avec, on le sent, un bon travail de recherche derrière, c'est une bonne idée. D'autant que, malgré la longueur, la magie du site, tel qu'on le visite, disparait dans le descriptif avec ses tranches de vie badines, la pelote, l'astronomie, le marché, le tout sous la conscience du prêtre et tout l'embroglio mystico-prédictif des mayas.
Il y a un grand travail de versification avec une recherche d'alexandrin, mais je trouve qu'au bout du compte la poésie ne perce pas. Pourtant, le plaisir de lecture est réel.

   Anonyme   
28/11/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
J’ai malheureusement un peu de mal à trouver de la poésie dans ce texte. Poésie au sens « métaphores, figures de style, inspiration ».
Je ne dirais même pas que le texte est narratif : il est plutôt descriptif, contemplatif.
Lorsque Lamartine regarde un lac il ne décrit pas le lac, il décrit les pensées, les questions et les émotions que lui inspire ce lac. Ici le chef Maya arrive, prend une photo et se fait la malle…

En lisant votre poème j’ai mon fils sur les genoux qui tient un livre d’histoire maya à colorier. Ce qui est surprenant c’est qu’on voit la même chose lui et moi : un travail inachevé :

— « La grande pyramide est dédiée au soleil, » (oui c’est écrit dans le livre de mon fils)
— « Quatre points cardinaux, quatre faces pareilles» (je fouille dans son cartable pour vérifier, donc OK.) et alors…
— « Quatre escaliers comptant nonante-et-un degrés » (j’adore les belges, je veux bien compter pour vérifier, mais bon) et alors, qu’est-ce que ça lui inspire, au chef ?
— « Avec la plate-forme, un par jour de l'année. » (je ne tiens plus, vous jouez avec mes nerfs…)
— « Et les premiers rayons de l'astre radieux » (oui, oui, enfin la chute approche !)
— « Caressent le sommet du temple glorieux. » (tant pis, ce sera pour une autre fois)…

J’en sais sûrement un peu plus sur la déco maya mais toujours rien sur son « âme ».

Malgré tout ça, une main me tirait pour finir la lecture. C’est donc que l’espoir était là, et que j’ai finalement trouvé mon plaisir dans le rythme de votre poème. Disons que c’est une photo périphérique qui fait quand même bouger la tête et les cervicales.

La versification aléatoire des alexandrins. Un vers comme :
— « Que la lumière jaillisse, qu'à nouveau elle célèbre » compte 15 syllabes.
— « radi-eux » et « glori-eux » ont besoin de la diérèse pour arriver à 12.

Tout ça en fait un bric-à-brac sympathique.
Les vers de 14 syllabes sont légion. Je ne vais pas me bagarrer là-dessus puisque je suis le premier à réclamer un certain relâchement dans le « classique contemporain ». Votre poème aurait presque pu figurer en « Poésie libre ».

Bon, Lasith, tout ça n’est pas méchant. J’ai décidé de m’acheter une conduite.
J’attends avec impatience un autre plat du Chef.

Cordialement
Ludi

   brabant   
28/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Lasith,


La grande cité maya débarrassée de ses images sanguinaires, des coeurs arrachés des poitrails, de la tripaille, ça délasse ; ça fait peut-être aussi place du marché au lever du soleil (mais oui ça arrive aussi) dans une cité belge ("nonante-et-un degrés//... marchands et camelots/Gagnent à pas pressés la place du marché"). Pourquoi ne pas opter pour cette image-là ?... les Mayas devaient bien parfois avoir des haut-le-coeur et se distraire des images de viscères en jouant à la balle et en grillant le maïs. Ibrahimovic et le pop corn déjà ! lol je zlatane :)

J'ai pris plaisir à cette lecture où un vieux sorcier s'interroge, un enfant 'déjà' mort dans les bras, devinant (mauvais augure) que l'Espagnol chevauchant son galion va étriper Xipe Totec (juste retour des choses, lui qui se vêtait de la peau d'écorchés vifs ; bon les spanishs n'étaient pas obligés de se servir de la croix comme d'un glaive non plus) et s'emparer de son or.

Et vous, poète, vous avez mis à mal la vérité sanguinaire de cette civilisation, mais c'est la liberté du barde que de préférer la mésange et le pinson au quetzal.

Je suis en train de déjeuner, pourquoi n'avoir pas parlé du bol de chocolat, ce bienfait exquis que nous ont légué les Mayas ; ça c'est du maya que j'aime !

Merci pour cette lecture, altière dans son balancement mais sereine.


Au plaisir de vous relire...

   Artexflow   
28/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Aujourd'hui, je suis pas bien inspiré, donc je vous présente mes excuses pour la longueur de mon commentaire.

J'ai lu avec plaisir votre texte qui est qualifiable par "bien écrit" je pense.
Le principal défaut reste à mon avis le traitement, pourquoi la forme poétique ? Voilà, je trouve que justement ça manque de profondeur, finalement.

Cela dit, il n'y a rien de MAL dans votre texte, mis à part oui le style assez libre qui mériterait certainement un meilleur classement.

Donc voilà en conclusion, j'ai pris plaisir à lire votre petit poème maya. Il ne m'a pas particulièrement marqué, donc cette note mais je suis confiant pour la suite.

Courage ! Et merci. Bonne journée aussi tiens pourquoi pas :)

   Anonyme   
13/2/2017
 a aimé ce texte 
Pas
C'est un texte qui se lit facilement. Même si les rimes sont là, je ne trouve pas vraiment de poésie à ce texte que je trouve plus narratif, et très scolaire dans son ensemble. Et le portrait de ce "Grand prêtre" manque fort d'ampleur, d'originalité, d'anecdotes, il fait bien trop "rédaction".

Pas de reproche à l'encontre de la forme, qui est soigné, mais le fond demeure presque "banal", et ne m'a pas vraiment captivé. L'idée était intéressante en soi, mais vous n'avez pas su donner de l'élégance et de la force à vos propos. Votre personnage m'a paru bien "fade".

   lasith   
12/6/2018
Modéré : commentaire de l'auteur sous son texte (si besoin, ouvrir un sujet dans "Discussion sur les récits").


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