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Poésie contemporaine
Laurent-Paul : Pays perdus
 Publié le 12/12/24  -  8 commentaires  -  2348 caractères  -  93 lectures    Autres textes du même auteur

Sur ce qui nous manque et que l'on ne pourra jamais retrouver ni même revoir.


Pays perdus



1
L’été dans son jardin plein de fleurs et d’abeilles
travaille mon grand-père au cœur du paradis
et moi petit garçon ébahi des merveilles
dans ce monde parfait je n’avais pas grandi

à la cuisine monte un parfum de grand-mère
préparant des repas pour des Pantagruels
mais les plats dévorés j’avais la bouche amère
car je sentais déjà que les grands sont cruels

les greniers silencieux remplis de vieilleries
de petits souvenirs tous si précieusement
conservés me cachaient pourquoi nos parents crient

grandir enlaidit tout puis rend tout décevant
sauf pour les quelqu’uns qui veulent que leur vie
se passe dans un rêve où n’entre rien de grand


2
Nous avons vendu les vergers.
J’aimerais tant un jour revoir
les mirabelliers surchargés
d’or, comme des soleils du soir.

Nous avons vendu la maison.
J’aimerais tant y revenir,
pour retrouver des souvenirs
que j’aime plus que de raison.

Je sais que le passé n’est rien
que quelques mots, quelques images,
quelques larmes que je retiens,
car j’ai toujours été trop sage.

Mon vieux village ces jours-ci
n’est plus pour moi qu’un cimetière,
où mes grands-parents sont poussière,
comme l’est mon enfance aussi.


3
Je veux retourner
où l’herbe est plus verte,
où sont enterrés
la peine et la perte.

Quand tout est vendu,
les prés, les vergers,
et que l’on n’est plus
rien qu’un étranger,

dans les prés perdus,
parmi les vergers,
quand tout est vendu,
que faut-il chercher ?

Plus de mirabelles,
que des barbelés ;
un rien me rappelle
les étés hâlés

et les vergers lourds
de couleurs sucrées
qui donnaient aux jours
des douceurs nacrées.


4
les Vosges m’attendent
ses forêts s’étendent
où je veux aller
pour ne plus parler
je veux en silence
revoir mon enfance
et les forêts bleues
où des coqs aux queues
plus multicolores
que l’arc-en-ciel dorent
au soleil levant
alors que le vent
porte leurs chants vers
les souvenirs verts
comme un météore
dont je rêve encore


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cyrill   
8/12/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le poème, allant s'amenuisant en termes de syllabes et d’occupation de la page, rend assez bien compte de l'effacement des souvenirs, de cette enfance devenue poussière.
La répétition des pertes rend la tonalité mélancolique pressante mais elle se dilue dans la longueur. La partie 4 est laborieuse à la lecture : « des coqs aux queues » = cacophonie de sons c. Elle pourrait être revue pour un final plus court et impactant. Je n’hésiterais pas à tailler. Mais vous êtes l’auteur, et souverain !

   Lebarde   
8/12/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Des souvenirs d'enfance mi figue mi raisin où le narrateur nous dit avoir déjà compris que le jardin "au cœur du paradis" de son grand père, que la cuisine et les bons petits plats de la grand mère ne dureraient pas.
Pourtant, nostalgie nostalgie... et quand il veut retrouver ses souvenirs, il cherche, mais "tout est vendu,/les prés, les vergers," la maison, et sait bien qu'il ne retrouvera plus rien de tout cela ici:

"Mon vieux village ces jours-ci
n’est plus pour moi qu’un cimetière,
où mes grand-parents sont poussière,
comme l’est mon enfance aussi."

et qu'il lui faudra aller ailleurs pour " revoir s(m)on enfance", peut être dans "les Vosges" et le silence de "ses forêts bleues." (J'interprète mais sans certitude)

Je veux bien reconnaitre des nuances originales dans le traitement de ce sujet qui lui l'est beaucoup moins, mais je trouve dommage que la syntaxe, la ponctuation aléatoire et approximative, la concordance des temps contestable et une certaine lourdeur dans l'expression, nuisent au propos et rendent la lecture parfois difficile.

Si on ajoute, l'absence de majuscule, les répétitions nombreuses ou les rimes trop souvent fautives et ce panachage pas très justifié de la versification, je deviens beaucoup plus réservé dans mon appréciation.
Pourquoi faire simple quand on peut faire "tarabiscoté" sans raison et exclure de ce fait le poème de la catégorie revendiquée.

Conclusion: bof, bof et peut faire mieux.

   Boutet   
12/12/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Tout le monde aimerait un jour retrouver les lieux de son enfance. Bon, on est loin de "Tristesse d'Olympio" question réalisation et écriture mais ce poème nostalgique possède un certain charme qui me touche souvent. Dommage que quelques approximations lexicales viennent troubler la narration.

   papipoete   
12/12/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Laurent-Paul
Je pense humblement, que Vous connaîtrez le succès sur Oniris, car j'écrivais comme Vous " au kilomètre ", et je connus une heure de gloire qui, comme votre présentation allant décrescendo, grimpa et se stabilisa, avant de faire " plouf "
- du bonheur passé des gens aimés
- du bonheur du matériel ( endroits, repas en famille )
et de la bascule quand
- se sont éteints nos très chers
- quand tous nos repaires ont disparu
le désarroi
- les grands ne sont que cruels
un peu d'espoir
- si je retournais dans mes Vosges...
NB un album de souvenirs décorés d'images pieuses, de clichés désespérants, à vouloir tout jeter du présent, et ne songer
- que tout était mieux avant
Je connais ce sentiment, après avoir vendu la maison de famille ; être parti de ma chère demeure;
- mais chaque jour compte, et le " maintenant " nous offre quand-même, du beau, du bon et des sourires !
votre style d'écriture quelque peu " prosaïque ", nuit au plaisir de vous lire ( je sais de quoi je parle )
bien que le sujet demande beaucoup de matière, la longueur peut rebuter le lecteur et faire prendre conscience, de sabrer dans le " tas "
je vois pourtant, une certaine application au niveau prosodique.
j'ai une préférence pour la seconde série de quatrains.

   Marite   
12/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La forme de cet écrit est bien adaptée au thème et c'est tout naturellement que l'on traverse, avec l'auteur les "richesses" contenues dans les souvenirs de l'enfance puis, les désagréments de la vie adulte souvent impossibles à éviter, la confrontation avec les réalités de l'absence définitive de ceux qui incarnaient la générosité dans la maison d'autrefois. La dernière partie semble receler un espoir qui permettra de poursuivre le chemin sans trop de regret dans le silence et la solitude.

   Catelena   
12/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un poème lourd de peines et de pertes, de tristesse et d'un brin de rage mêlées à l'or des mirabelliers des pays perdus.

Un poème émouvant à souhait qui a su m'entraîner sans rechigner au jardin pas toujours rose de l'enfance.

Le premier tableau pose le décor, et déjà se ressent la sensibilité de l'enfant qui a compris ce que donnent à voir les grands : « les grands sont cruels ».

Dans le tableau suivant, celui de la vente et de la séparation définitive, commence à se réveiller le sentiment de révolte de celui qui sait « que le passé n'est rien », qu'il ne pourra rien retenir « pour retrouver des souvenirs que j'aime plus que de raison ».

La scène finale avec son « je veux » affirmé et rebelle de l'entame et ses vers plus courts martelant les mots, laisse enfin éclater dans un sursaut salutaire, ce que n'osait dire celui qui « a toujours été trop sage » : sa colère contre l'irrémédiable du temps qui passe et ne se rattrape pas.

Puis sonne l'heure de la consolation, vécue comme la douceur du miel sur les blessures avec, au grand âge, le retour dans les Vosges, près de tout le bon qui a bercé son enfance. La boucle est bouclée.

Reste en bouche un je-ne-sais-quoi d'amertume qui peine à s'effacer...

J'ai pleinement partagé avec vous cette injustice de la vie qui ne laisse rien que de la poussière et des souvenirs que l'on aime plus que de raison...

Merci Laurent-Paul,
à d'autres partages sur le site.


Cat

   Damy   
12/12/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La métrique en dégradé des strophes me fait penser aux pleurs profonds d'alexandrins qui évoluent en chagrin au rythme des pentasyllabes. J'aurais bien vu l'envie de la dernière strophe en alexandrins de retour.
Partageant avec vous la sensibilité délicate du retour en enfance, votre <i>Pays perdus</i> (entre parenthèses, je m'interroge sur l'emploi du pluriel) me rapproche du mien, dans le moulin des Landes de Gascogne.
Le style de votre écriture, simple, sans fioriture, belle, où l'on n'a pas besoin de se casser la tête pour comprendre, a suscité en moi une grande émotion de nostalgie.

Merci.

   Provencao   
12/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Laurent-Paul,

"Je veux retourner
où l’herbe est plus verte,
où sont enterrés
la peine et la perte.

Quand tout est vendu,
les prés, les vergers,
et que l’on n’est plus
rien qu’un étranger,"

Sublime vague â l'âme, aspiration et nostalgie comme une herbe plus verte, qui enveloppe l’âme en obstruant l’horizon, créant une confusion du passé, du village perçu, du souvenir inspirant elle-même un fantôme de soi.

Pays perdus est en même temps ici et là-bas, ni ici ni là, présent et absent, mais le "Je" se sent absent en esprit de ce lieu où il est présent par le souvenir ; de ces lieux chers qu’il a autrefois quittés.

" Je veux en silence" pour percevoir ces chants intérieurs, jolis chants du passé et des souvenirs verts, et ils chuchotent leur secret d'antan dans la complainte de la musique et de la poésie.

Au plaisir de vous lire
Cordialement


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