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Chansons et Slams
LazyS_Moor : Le slam du haché (prise) [Sélection GL]
 Publié le 05/08/20  -  5 commentaires  -  1999 caractères  -  89 lectures    Autres textes du même auteur

Mon premier texte, qui est arrivé en préparant une sauce bolo un samedi matin à l'aube. Il parle d'un état que je considère proche d'une méditation, qui arrive lorsque l'on effectue une tâche ou un travail de manière automatique. Une sorte de lâcher-prise de l'esprit, qui s'évade dans mille pensées.


Le slam du haché (prise) [Sélection GL]



J’ai acheté un kilo de barbaque,
À la boucherie, en bas de la rue,
Du bœuf haché, vendu en vrac,
Pour une bolo, riche et goûtue.

Tu vois le suspense, Tarantino
Peut rentrer chez lui à vélo.
Attends un peu, zappe pas encore
Ce qui se passe après, ça sera raccord.

C’est le matin, on passe l’aurore,
J’allume la plaque, ils dorment encore.
Et même le chien reste endormi,
Y a juste le chat qui a compris.

La poêle est chaude, la maryse prête,
J’y place la viande, faut plus que j’arrête.
La coupe en deux, en quatre, en huit,
Puis c’est fini, ça part en fuite.

L’esprit s’évade et la tempête
Un flot incessant dans ma tête
Des pensées libres, flux décousu,
C’est parti, la viande, je la vois plus.

D’abord c’est brut, pas de conducteur,
Ça part tout seul, cherchez l’erreur.
Puis une logique lentement s’installe,
Fil d’Ariane tenu, mais vital.

Grand Corps Malade, voyage en train,
Jean d’Ormesson n’est pas très loin.
Mais tout le monde sait que la culture,
Souvent c’est comme la confiture.

J’imagine raconter un slam,
Sur cette histoire, sans perdre un gramme
De toutes ces images, contiguës,
Vous l’avez là, ouais, je m’y suis tenu.

La sauce est prête et tous les gestes,
Automatiques, sont sans conteste
Le moyen qu’a trouvé l’esprit
Pour s’envoler sans faire un bruit.

J’entends un bruit dans la maison,
Cette fois c’est parti pour de bon.
La logistique de cette journée
Va éclipser toutes mes pensées.

J’ai acheté un kilo de barbaque,
À la boucherie, en bas de la rue,
Du bœuf haché, vendu en vrac,
Pour une bolo, riche et goûtue.

S’il fallait le faire une fois encore
J’y retournerais, sûr, on est d’accord.
Et si ça nique ma taille de guêpe,

C’est sûr demain, on fera des crêpes.


 
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   Anonyme   
21/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

J'avoue ne pas avoir été totalement emportée par ce slam, le menu est alléchant, cependant.
Proposé en rubrique slam, la version sonore l'aurait peut-être rendu plus "goûtue", pour moi.
Cependant, à lire et relire, certains ingrédients me plaisent bien : les idées éparpillées entre d'Ormesson et Grand Corps Malade.
J'ai aimé apprendre ce qu'était une maryse, apprécié l'humour et les petits riens qui font les quotidiens, le chien, le chat, ce "Ils", la maisonnée.
J'ai moins aimé qu'on me raconte le chemin de pensée, les pensées fugitives m'auraient suffi. Moins aussi qu'on m'interpelle dans le texte (je dois préférer être le lecteur-voyeur-caché)
Et le vers "Un flot incessant dans ma tête" et sa construction 5/3 m'a faite un peu trébucher
(Et je suis très intriguée par ce narrateur qui s'évade en cuisinant, un domaine où je ne pensais pas que ce soit possible, au contraire du ménage et de la tonte du gazon)

Merci du partage,
Éclaircie

   Corto   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà un slam bien cuisiné, bien que je peste chaque fois que l'on me prive de la bande son.
La démarche est intéressante de laisser l'esprit vagabonder et s'exprimer tandis qu'en contrepoint se réalise un travail matériel, ici gustatif.

On perçoit bien cet esprit fourmiller d'idées qui fusent en multiples ressentis, interrogés sans cesse par l'environnement et par le but concret poursuivi. Les trois niveaux s'entremêlent et donnent un aspect compact, voire une plénitude, à la scène.
Bref on ne sait plus qui est principal ou secondaire ou tertiaire.

Et finalement le lecteur a envie de goûter un peu de tout, surtout la bolo et les crêpes.

Bravo à l'auteur.

PS: la septième strophe plaçant côte à côte Grand Corps Malade et Jean d'Ormesson est bien sûr la cerise sur la sauce, au goût décidément inattendu !

   Melorane   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Je trouve que le sujet est pour le moins inattendu (c'est le premier texte que je lis sur une sauce bolognaise).
Le texte est rythmé et fluide, cela apporte à l'automatisme des gestes exprimés dans ce slam.
J'aime bien cette strophe:
"L’esprit s’évade et la tempête
Un flot incessant dans ma tête
Des pensées libres, flux décousu,
C’est parti, la viande, je la vois plus."
Mais les autres sont aussi réussi.
En E.L.

   papipoete   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonsoir LazyS_Moor ( pas facile votre p'tit nom ! )
Je ne détaillerai pas tout votre texte, il se fait tard et un papi ça ne veille pas jusqu'aux aurores...
mais je comprends que ça va saigner dans la poèle et que Tarantino peut aller s'rhabiller !
Je ferai simplement la remarque sur ce slam que j'aurais préféré " façon rap " avec des apocopes à plein d'mots !
Mais à le relire, " façon Molière " en prononçant bien tous les E finaux, ce n'est pas mal non plus...mais j'eus préféré qu'en rap, vous déclamâtes !
La première strophe répétée à la fin est si tendre, tendre comme une bolo, riche et goûtue...

   Pouet   
7/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Slt,

j'ai bien aimé l'idée. Cette évasion du quotidien par le prisme... du quotidien. Le titre est bien vu.

Question forme, l'ensemble sonne plutôt pas mal, même si je pense qu'un léger peaufinage pourrait être profitable.

Quelques suggestions personnelles dont l'auteur fera bien ce qu'il voudra:

- La deuxième strophe bien qu'assez rigolote me semble superflue.

- Au dixième vers, le chien pourrait être "assoupi" pour éviter la répétition.

- Au vingtième vers, plutôt "la viande j'la vois plus" ou un autre truc style "ça y est le boeuf a disparu"... (D'une façon générale, je crois qu'il y a moyen de trouver d'autres formulations parfois, peut-être plus percutantes ou originales)

- Au trente-deuxième vers le "ouais" casse le rythme, le supprimer semble opportun.

- Au trente-huitème vers le "c'est parti" fait redondant, une autre formulation pourrait s'envisager.

- Au trente-neuvième vers, "logistique", bof.

- La dernière strophe bien qu'aussi assez rigolote semble superflue, terminer sur la reprise de la première apporterait une certaine logique, une certaine rondeur.

Enfin, pour un "lâcher-prise", je trouve qu'il manque un peu de "folie", de "décalage", de surréalisme, cela reste un peu sage, pragmatique.


Voilà ce que je peux dire de façon subjective et non exhaustive concernant ce slam que j'ai au demeurant lu sans déplaisir.

Cordialement.


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