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Poésie classique
Lebarde : Capture d’écran
 Publié le 28/04/23  -  13 commentaires  -  671 caractères  -  310 lectures    Autres textes du même auteur

Quand la mémoire ne se souvient plus que de l’enfance…


Capture d’écran



Le temps maintenant s’accélère
Aujourd’hui n’est plus, c’est demain.
Hier a quitté le chemin
Dans un matin crépusculaire.

Heureux que mon nez, repoussant
L’odeur de la mort, se souvienne
Encor du parfum d’Adrienne,
Mon doux béguin d’adolescent.

Je revois mes copains d’école
Mais perds les noms de mes voisins
Et bons amis dont quelques-uns
Suivent les caprices d’Éole.

Le présent est déjà froissé.
Du jour d’avant, plus la mémoire,
Mon cerveau telle une écumoire
Ne tient que mon lointain passé.

Dans le flou de ma conscience,
Ma vie aboutit à l’enfance.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   jeanphi   
14/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Un philosophe qui fait preuve de philosophie.
L'adolescence vu comme une espèce de rayonnement fossile, par laquelle on serait capable de remonter chaque instant à notre univers primordial interne.
Une nostalgie pleine de vigueur et de jeunesse. Même l'image :
"Mon cerveau tel une écumoire" transmet une fulgurance souhaitable à tous "vieux chênes".
Une concision qui décoche sa cible, carpe diem bon gré mal gré.

   Geigei   
18/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
La mémoire immédiate s'en va.
Ne reste que la mémoire de l'enfance.

C'est émouvant.

La rime voisins/quelques-uns est fragile.
Des octosyllabes de bonne composition.

   Jemabi   
20/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
La perte de mémoire due au vieillissement, les vieux souvenirs qui remontent à la surface à mesure que l'esprit, lui, s'enfonce dans le brouillard, tout ceci n'est pas un thème nouveau, mais il est traité ici avec simplicité, sans fioritures ni effets de manche, ce qui rend la lecture tout à fait plaisante.

   Donaldo75   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un petit poème sans prétention sur un sujet parfois douloureux ; je trouve le traitement réussi, sans pathos ou surenchère émotionnelle, dans une forme propre. L’octosyllabe est un format approprié à mon avis pour parvenir à cet effet de simplicité, de sobriété. La rime ne pèse pas des tonnes, elle s'inscrit bien dans cet ensemble mesuré.

Ai-je oublié quelque chose ?

   Anonyme   
28/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
J'aurais tendance à penser que vos vers sont trop harmonieux au vu du sujet, notamment leur métrique octosyllabique qui à mes yeux évoque l'équilibre, la douceur. D'un autre côté, le déclin cognitif du narrateur ou de la narratrice ne semble pas très douloureux, il s'accompagne d'une nostalgie brumeuse percée d'éclairs de lucidité. Peut-être une métrique hétérogène, des vers pairs et des vers impairs, m'aurait-elle mieux fait ressentir ce contraste. Tel quel, votre poème me semble tout de même un peu trop réfléchi, lucide, pour ce qui est exprimé. L'émotion est présente, je la ressens, mais en arrière-plan, comme réprimée par la forme classique.
Les rimes m'apparaissent soignées, j'apprécie notamment repoussant/adolescent et voisins/quelques-uns bien que j'aie eu un doute sur la similitude des diphtongues (doute levé).
Les deux vers de clôture sont parfaits à mes yeux, ils enveloppent élégamment l'ensemble ; confirment en revanche la "mise à distance" de mon émotion.

Le temps maintenant s’accélère
Aujourd’hui n’est plus, c’est demain.
Ne manque-t-il pas un signe de ponctuation à la fin du premier vers, pour juxtaposer les propositions ?

Un bon poème à mon avis, mais à l'expressivité quelque peu bridée.

   Miguel   
28/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Belle expression de la déréliction cérébrale qui nous guette tous. La brièveté de l'octo semble être celle de la mémoire interrompue, parfois au milieu d'une phrase, d'une pensée ... et tout cela avec de belles images et sans pathos.
Je m'étonne juste que la rime "ins-uns" soit passée en classique. Qu'en dit Sorgel ?

   Robot   
28/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Je trouve que la catégorie classique choisie contraint l'écriture. Les enjambements sont artificiels et ne sont pas imposés par la rythmique de l'élocution.
Ainsi en libre, le second quatrain serait beaucoup plus fluide, d'autant que la majuscule systématique trouble la diction.
"Heureux que mon nez,
repoussant l’odeur de la mort,
se souvienne encor du parfum d’Adrienne,
mon doux béguin d’adolescent."
J'aime beaucoup le classique, mais dans le cas présent il ne me semble pas adapté.
Pour terminer sur une note positive, j'ai trouvé intéressant le fond du récit.

   Marite   
28/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Le rythme de ces vers classiques s'accorde au thème. Le temps n'est plus à la précipitation bien qu'il s'accélère, d'ailleurs c'est la mémoire qui a pris les commandes et elle restitue ses archives lointaines qui , sans doute, lui semblent bien précieuses. Le dernier quatrain a ma préférence, la simplicité des mots choisis transmet avec fidélité, enfin je crois, l'état d'esprit qui, un jour à venir, sera peut-être le nôtre ...

   papipoete   
29/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Lebarde
Eh bien, encore une parution ! Vous avez de la chance...
Le temps, cet élément qui nous situe ce jour, hier, sur terre ou sur les mers écrit ses souvenirs, constitue nos archives personnelles, le grand classeur de notre vie.
Mais, curieusement ses pages les plus anciennes, se remémorent d'antan, quand celles de maintenant s'envolent aux nues.
NB comme vos vers sont vrais, nous font dire " tu te rappelles... d'avant ? " mais la maison d'un peu plus loin, " y s'appellent comment déjà ? "
La seconde strophe fleure bon ce qu'on appelait " le bon temps "
J'ai revu hier, avec mon copain d'enfance, nos photos d'école et pu mettre un nom sur l'un et l'autre ; c'était hier...
Et ce quatrain est mon passage préféré.
Des octosyllabes sans faute ; veinard va !
édit le lendemain de mon com : la rime " voisin/quelques-uns " est fausse, et dut classer ce texte en " contemporain "

   Edgard   
28/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour Lebarde,
Le sujet est grave, mais je ne trouve pas cette spontanéité, cette immédiateté, qui donne de l'émotion. Peut-être la nécessité des vers, de la forme, peut-être un peu trop répétitif... peut-être les exemples (souvenirs d'un amour d'enfance, souvenir des copains d'école ) sont-ils trop attendus... je ne sais pas, je donne seulment mon sentiment.
"suivent les caprices d'Eole" je ne comprends pas cette image. (c'est leur souvenir qui s'en va avec le vent?)
"Heureux que mon nez, repoussant
L’odeur de la mort, se souvienne" je ne trouve pas ce passage très poétique, ce n'est qu'un avis perso.
Bon tant pis pour moi. A la prochaine. Bien cordialement.

   Boutet   
25/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
1 :La catégorie n'est pas la bonne la rime voisins /quelques-uns ne correspond pas à la catégorie classique. Uns rimerait avec parfums, défunts par exemple mais pas avec voisins .
2 : , le matin crépusculaire : je pensais l'instant du crépuscule réservé au soir.
3 : La formule heureux que mon nez est totalement inesthétique en poésie pour se souvenir du parfum d'un béguin d'adolescence , heureusement que ce n'est qu'un parfum.
4 : Si l'on arrive à comprendre les deux quatrains suivants , on ne peut pas dire qu'ils soient d'un meilleur cru. Bref , c est 'est un ensemble à retravailler selon moi le classique absolu n'entraine pas forcément une meilleure poésie.
Boutet

   Cyrill   
29/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Lebarde
J’ai trouvé un petit côté léger à ce poème dont le thème du temps qui file et de la mémoire qui part en sucettes pouvait donner lieu à des pleurnicheries sans grâce.
Particulièrement aimé le moment du nez, très visuel ! J’imagine bien cet appendice s’activant pour repousser la mort.
L’image de l’écumoire est tout à fait parlante, et le style télégraphique du vers qui précède : « Du jour d’avant, plus la mémoire » me fait penser qu’il est nécessaire de faire au plus court puisque l’oubli menace.
La conclusion est aussi un raccourci saisissant. Au final, je trouve le ton de ce poème très juste. Quand on a parmi ses proche quelqu’un dont la vie se délite de cette façon, je trouve important de retenir cette apesanteur qui amène à sourire, c’est salutaire.

   Kee11ian   
10/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je n'ai plus la critique affûtée depuis que je lis les autres,
Mais dans certains mots, dont vous avez le secret,
Je vois mon reflet
Comme s'ils étaient nôtres.


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