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Poésie classique
Lebarde : Conversations de salon [Sélection GL]
 Publié le 04/09/23  -  8 commentaires  -  1248 caractères  -  150 lectures    Autres textes du même auteur

(Pièce en iambes)

Un antidote à l’hermétisme :
Des propos anodins tenus chez le coiffeur,
Repris sans le moindre snobisme
Dans le secret espoir d’amuser le râleur.

Dialogue de sourds quand seul l’un des deux parle
Et l’autre écoute mais s’en fout.


Conversations de salon [Sélection GL]



« Je vous fais quoi monsieur, un rafraîchissement
Avec dégradé sur la nuque ?
Je taille le dessus mais très légèrement,
Pour ordonner votre perruque.
Une coupe aux ciseaux, finissage rasoir,
Qui dégage bien les oreilles.
Du travail ? Non de l’art ! Vous verrez au miroir
Que Figaro fait des merveilles.
Les cheveux courts sont mieux par ces fortes chaleurs…
Mais alors, quelle canicule !
Sur le tour dans les cols, j’admire les coureurs,
Car moi je serais ridicule…
C’est comme le football, vous avez vu le match ? »
« Heu ! non… jamais je ne regarde » …
« Dommage à la télé, c’est fini, plus de catch,
Ni jeux, ni course à la cocarde…
Les taxes, les impôts, les prix sur le marché !
Avec Eux monsieur tout augmente.
Rendez-vous compte, au gaz Ils ont même touché,
Bientôt Ils réduiront la rente. »

Ici l’on entend tout : les rumeurs du matin,
Le dernier sujet politique,
Surtout le marronnier et le petit potin
Qui ne feront pas polémique.

Il faut bien du talent pour tenir un salon,
Avec bons mots et poésie
Quand le client s’endort ou s’en fout c’est selon,
Sans une once de courtoisie.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Geigei   
20/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
L'explication de texte est faite par l'auteur(e) dans l'avant-propos.

Cela évite la transposition, l'interprétation.

Les nombres de syllabes et l'alternance M/F sont respectés.

"Quand le client s’endort ou s’en fout". C'est même bien résumé.

   Ornicar   
21/8/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Que c'est drôle, original, vivant, enlevé, bien croqué et tellement vrai ! J'adore. Voici un texte qui cultive avec bonheur et brio le mélange des genres.

La thématique est résolument contemporaine et urbaine, puisant son inspiration dans un salon de coiffure et les banalités qui s'y échangent.
Le langage parlé, populaire ("je vous fais quoi ?" "vous avez vu le match ?", "ou s'en fout c'est selon") cotoie des expressions plus recherchées, voire datées ("ordonner votre perruque", "vous verrez au miroir que Figaro fait des merveilles", cette "course à la cocarde" et la fameuse "rente")

Thème contemporain, donc, mais l'écriture est résolument classique. Au regard de la catégorie, les rimes sont variées, sans faille, tirées au cordeau, "au carré", ai-je envie de dire.
De plus, leur agencement fait l'objet d'un beau travail soigné, donnant du rythme et du mouvement au texte : rimes masculines en alexandrins et féminines en octosyllabes, jusque dans l'exergue. L'auteur a manifestement le souci du détail. Aussi perfectionniste que son narrateur-poète qui, non content de "tenir un salon" capillaire, pourrait très bien "tenir salon" littéraire.

La chute, sans amertume, mais tendrement ironique et légèrement désabusée clot de belle manière cette amusante saynète qui m'enchante et me ravit.
Pas un cheveu récalcitrant ne dépasse de cette composition. Moi qui ai l'habitude de les couper en quatre, j'en suis pour mes frais. Tout me semble absolument parfait. Commentaire enthousiaste réalisé en espace lecture, mais absolument sincère.

Post scriptum. Chez mon coiffeur, je suis comme ce client : j'évite de me répandre en confidences, préférant de loin garder le silence. Bref ! Chez le merlan, mieux vaut rester muet comme une carpe.

   Miguel   
27/8/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je suis un peu le client qui s'en fout et s'endort : comment faire semblant de s'intéresser à tous ces verbiages ? Je dois dire qu'ils sont ici très bien rapportés, et que les les iambes rendent de manière très heureuse ces petits silences entre les propos, ces changements de rythme, et ce coq-à-l'âne incessant pour ne pas laisser s'installer le silence ; le vocabulaire technique du début crée un contexte d'authenticité ; je me voyais au salon, en lisant. J'échappe à tout cela désormais : j'ai eu comme élève le fils de mon actuelle coiffeuse, un bon garçon ; donc elle me parle de lui, de ses amours, de ses études, et le prix du gaz et les matches ne m'ennuient plus.

   Damy   
4/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J’ai récemment demandé à mon coiffeur :
« Quelle différence y a-t-il entre une coupe au ciseau et une coupe à la tondeuse ?
_ la coupe au ciseau coupe et celle à la tondeuse rase mais elle permet une taille plus facile pour moi et donc plus rentable. »
J’ai demandé une coupe au ciseau. Il n’a plus dit un mot !

Merci Lebarde pour ce poème vernaculaire et noblement talentueux.

   papipoete   
4/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Lebarde
Une conversation presque obligatoire, au risque de passer pour un gougnafier ! que ce soit aux ciseaux ou à la tondeuse, contrairement à chez le dentiste, on a les mandibules libres pour échanger sur tout propos...
On ne peut s'empêcher de songer à " i love you coiffure bonjour ! " de Muriel Robin, où non seulement il faut parler au coiffé et l'éventuel au téléphone !
NB et l'auteur d'égrener tout ce qui peut se dire, face au miroir ; de la voisine à la politique, à celle-ci qui ne vient plus au salon ( ah, elle est morte ? ) et divers sujets que le dernier coup de rasoir stoppera en attendant la prochaine coupe !
Je n'ai plus ( n'avais plus ce souci ) ma petite-fille me coupant les cheveux depuis belle lurette ( voir ma chanson Age Ingrat ), or depuis ce matin, elle attaque ses études supérieures et aura-t-elle à l'occasion le moment de revenir ici, continuer ce rituel ?
La dernière strophe fait sourire avec ce constat ; quoi qu'il en soit, " le client est roi ", alors on cause ! de n'importe quoi, mais on cause !
L'écriture en dodécasyllabes puis dégradé d'octosyllabes, ondoie sous la plume de notre barde.
La rime " match et catch " put être ardue, car ce spectacle d'antan n'a plus cour devant le spectateur passionné que je fus...

   Cristale   
4/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lebarde,

Voilà un texte très représentatif de l'ambiance des salons de coiffure, le langage n'est pas toujours aussi littéraire que certains vers et tournures le laissent entendre mais c'est bien ça.
Pas vraiment poétique mais bien travaillé point de vue versification.

Ma hantise le salon de coiffure ! Pas envie de raconter ma vie à des inconnus pas plus que d'écouter les potins du quartier j'en change souvent.

De l'orchidoclaste au râleur il n'y a qu'un cheveu :)

Merci pour ce divertissement souriant.

   Mokhtar   
4/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
On s’y croirait. Qui n’a rêvé d’être chauve quand il se sent obligé de ponctuer de borborygmes approbateurs des poncifs en tout genre.
La versification de ce texte est originale, alexandrins masculins et octosyllabes féminins, ce qui confère un rythme alerte à l’ensemble.
Cela dit, c’était quand même un défi de réussir à intéresser sur un thème ne concernant que des banalités.
Bravo pour ce travail original, dont l’avant-propos n’était pas vraiment indispensable.
Une petite suggestion : les blagues et astuces du boucher. Tout un poème.

   Antoninus   
11/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'ai pris un grand plaisir à lire ce poème, rendu dynamique par l'opportune alternance entre alexandrins et octosyllabes. De la belle poésie humoristique... et réaliste ! Même si, pour ma part, je constate que les coiffeurs ne me parlent jamais ; je m'en réjouis plus que je ne m'en vexe. J'apprécie particulièrement certaines rimes : canicule/ridicule, regarde/cocarde.


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