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Poésie néo-classique
Lebarde : Dernier spasme [Sélection GL]
 Publié le 17/09/19  -  10 commentaires  -  648 caractères  -  259 lectures    Autres textes du même auteur

Une fin comme tant d’autres sans grandiloquence.


Dernier spasme [Sélection GL]



Les paupières fermées, je sens bien leur présence,
Des doigts pressent ma main n’osant pas l’insistance.
En silence ils essaient de raisonner leur pleur,
Ma lèvre tremble un peu, pourtant je n’ai pas peur.

Mon corps de ses humeurs a déjà tout souillé,
Il flotte inerte et sec sur le linceul mouillé.
Un dernier spasme vient briser l’ultime lien,
Ici-bas maintenant plus rien ne me retient.

Le néant m'engloutit avec avidité,
Je m’estompe dans le noir de l’éternité.
« C’est fini, il n’est plus. Tu crois qu’il a souffert ?
Il est en paix mais vois, son œil reste entrouvert. »


 
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   Anje   
26/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Six distiques, chacun fermé par un point font un ensemble de peu de relief. De n'en pas faire des quatrains lui aurait peut-être ajouté un brin d'originalité ; un espace, un blanc entre chacun eut ralenti la lecture, retenant un bref instant le souffle. Juste avant le dernier spasme et cet œil resté entrouvert pour lire nos commentaires.
D'autres menus détails comme par exemple pleur du troisième vers que j'aurais écrit au pluriel mais l'essentiel est pour moi dans le rythme : trop rapide pour un mourant.
Merci pour ce néo.

   Corto   
28/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belle description des derniers instants du personnage.

Ce thème délicat est généralement douloureux ce qui ressort d'ailleurs tout au long de ce texte jusqu'au final qui nous aide à nous réconforter: "Il est en paix".

Bravo pour la finesse de ce texte.

   Gemini   
29/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Le thème est bon. On rentre dans la peau du narrateur qui est en train de perdre la sienne. Il y'a même un passage que n'aurait pas renié Eisabeth Kubler-Ross, où les quelques minutes qui suivent le décès sont toujours perçues (puis retranscrites) par le mort (dernière strophe).
De (gros) problèmes de césure (v4, v9, 10), d'alternance (v3 à 12), etc... et la ponctuation ne me parait pas très soignée.
Mais le sujet est bon, car on peut tous s'y retrouver.
Un jour...

   Anonyme   
17/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Le sujet du texte est pour le moins original : une mort en direct.
Mais le traitement l'est moins, quelque peu prosaïque.
J'aurais bien vu une ou deux strophes un peu vachardes sur la suite
et l'héritage pour donner de l'intérêt à ce poème.
Mais non, nous restons dans l'instant présent avec seulement
les 2 vers de fin pour l'entourage.

Finalement, un texte qui se lit sans déplaisir mais qui manque cruellement d'envergure et de ...poésie.

   Anonyme   
17/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

La mort "en direct", c'est un thème original et intéressant qui me plait bien.
Le sujet est bien traité, avec finesse .
On vit avec l'auteur les derniers instants du personnage jusqu'au souffle final.

   papipoete   
17/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Lebarde
Un moment de la vie, le deuxième après la naissance, celui de mourir... Le héros est en place pour son grand départ ; " ils sont venus, ils sont tous là, il va mourir... " des voix s'étouffent à ses oreilles, une main touche la sienne ; tous les regards vont vers lui, qu'accompagnent des murmures interrogatifs... " ça y est, il ne bouge plus... "

NB acteur et metteur en scène à la fois, le mourant commente façon " Léon Zitrone " cet événement inoubliable.
Hormis la seconde strophe que tout un chacun redouterait, je vois ici un adieu tranquille, que je choisirais si j'en avais le choix...
Des alexandrins avec quelques hiatus habillent de gris pâle, non point de ce noir qui glace, ce joli texte néo-classique !

   Davide   
18/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lebarde,

Un poème plutôt agréable à lire, le thème étant traité avec pudeur et légèreté. Le narrateur nous raconte sa propre mort, la tristesse de ses proches, à ses côtés pour ses derniers instants, et le dernier spasme qui l'engloutit dans le "néant".

J'ai bien aimé le premier quatrain, en particulier les vers 2 et 4, moins le 3e en raison de ce "en silence ils essaient", pas bien joli.
Mais cette strophe exsude une tendresse aimante toute particulière.

Le "linceul mouillé", dans la strophe suivante, me paraît une belle métaphore des draps du lit d'hôpital, dont la blancheur et la texture rappellent celles d'un linceul. Quelques lourdeurs ("Ici-bas maintenant" par exemple) et des alexandrins peut-être un peu bancals : j'aurais rajouté des virgules au vers 5.
Le vers 7 peut toutefois se lire comme un trimètre :
"Un dernier spas//me vient briser // l’ultime lien"

Le dialogue sur les deux derniers vers introduit une dimension supplémentaire potentiellement intéressante, mais enlève au poème une part de sa "poésie".
En effet, "Je m’estompe dans le noir de l’éternité" est une fin bien plus riche et poétique que "son œil reste entrouvert." La deuxième strophe nous propose déjà cette vision purement "physique" de la mort ("flotte inerte", "dernier spasme"...) ; il aurait été judicieux - à mon sens - de conclure sur "l'éternité", qui ouvre le poème sur un champ poétique, spirituel et philosophique immense.
En passant, il est dommage que ce vers 10 n'ait pas de césure, qu'on le lise en 6/6 ou en 4/4/4 syllabes.

Sur la forme encore, je n'aime vraiment pas - à part dans la fable - les rimes suivies. Entre redondance et manque de relief, elles ne conviennent pas, à mon avis, pour traiter un thème comme celui-ci.

Mais j'ai beaucoup aimé le choix d'une telle "envergure" du regard dans le traitement de ce sujet, ce qui donne au poème une beauté touchante : la mort est vue à travers une multitude d'"yeux" : les proches du mourant, les pensées du narrateur, le corps qui agonise et les notions de néant et d'éternité.

Un poème vraiment beau, qui m'a touché, dommage qu'un manque de rigueur formelle et de fluidité vienne entacher cet émouvant tableau.

Merci du partage,

Davide

   Donaldo75   
18/9/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Lebarde,

Je me disais récemment qu'il y avait beaucoup de poèmes sur la mort en Espace Lecture en ce moment. Pourtant, nous ne sommes qu'en septembre, l'été indien se confirme et les arbres n'ont pas encore perdu leurs feuilles.

Ton poème est bien composé, sagement, avec application. La rime est propre, peut-être un peu trop présente à mon goût mais l’impression d’ensemble est favorable. Ma lecture a été agréable et c’est bien l’essentiel. Je l’ai même relu deux fois, ce poème, alors ne gâchons pas ce plaisir.

Merci du partage.

Donaldo

   cherbiacuespe   
18/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand je l'ai lu en EL, je suis resté circonspect. Je ne savais trop comment apprécier ce texte. J'y voyais, me semblait-il (et encore maintenant), un soupçon de légèreté, de la dérision. Du coup je me suis refusé le droit de donner un avis, n'étant pas sûr de moi.

Et peut-être ai-je eu tord de me retenir ainsi.

Je le relis aujourd'hui et ma foi, je savoure toujours cette lecture bien, très bien écrite, car elle continue de me faire sourire : la lecture du dernier vers m'y contraint! Enfin une poésie malicieuse sur le dernier soupir.

   MonsieurNon   
2/10/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai apprécié la légèreté du ton, particulièrement dans le vers "Ma lèvre tremble un peu, pourtant je n’ai pas peur".
J'ai également beaucoup aimé le vers " Il flotte inerte et sec sur le linceul mouillé ", le terme "flotte" renvoyant à la fois à la maigreur du corps et à l'image de l'âme quittant (ou s'apprêtant à quitter) l'enveloppe charnelle.
J'ai cependant un peu de mal avec les rimes suivies que je trouve souvent assez plates. Le tout manquait également un peu de malice à cause de certains vers trop solennels à mon goût, mais je pense que c'est très subjectif.


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