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Poésie classique
Lebarde : Et je pleure
 Publié le 22/05/23  -  8 commentaires  -  1015 caractères  -  204 lectures    Autres textes du même auteur

D’émotion ou de tristesse et de rage.


Et je pleure



Un vin charnu, capiteux ou fruité,
La fraise cueillie à la première heure
Offrant au palais son acidité,
Les mets frelatés sans sapidité…
Je goute et je pleure.

Le parfum de ton corps sous l’édredon
Qui, plus que la rose et le muguet, fleure
Enivre et pousse à demander pardon,
L’odeur de la mort, signe d’abandon…
Je sens et je pleure.

Tes cheveux soyeux gonflés par le vent
Que de mes doigts timidement j’effleure,
La frémissante chaleur du vivant
Jusqu’au râpeux de la bure au couvent…
Je touche et je pleure.

Un son de flute, une voix de cristal
Claire et si pure, à célébrer l’auteure,
Le chant du merle au fort d’un récital,
Hurlements et cris, musique métal…
J’entends et je pleure.

Les tons pastel du jour à son réveil
Éclairant les ors des gerbes de feurre
Ou dans le vallon les champs de méteil,
Un poussier noir suffocant le soleil…
Je vois et je pleure.


 
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   Geigei   
7/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
5/5 ou 6/4 et un sens par strophe. Donc, 5 strophes.
Chaque fois, une opposition beau-laid : 2 vers sur la beauté suivis de 2 vers sur la laideur.

À la règle, au compas, au cordeau. L'école Le Nôtre. Un jardin à la française.
Aucun conseil de versification de ma part. C'est très propre.
Trop propre ?

   Edgard   
11/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
L'idée d'opposer, dans chaque strophe, le "beau" et le "laid" est assez originale, mais...pas facile de tenir les 5 strophes, d'autant que le leit motiv choisi "...et je pleure" exige des rimes pas aisées à trouver...ce qui donne une impression...d'expression un peu forcée. (fleure, auteure, feurre...) qui gâche un peu l'élan du poème.
Tous les passages ne me semblent pas être au même niveau:
"Qui, plus que la rose et le muguet, fleure
Enivre et pousse à demander pardon,
L’odeur de la mort, signe d’abandon… " ne me convainc pas, ni le sens ni la forme. (le verbe "pousse")
Non plus que:
"Jusqu'au râpeux de la bure au couvent"
Tandis que "Poussier noir suffocant de soleil" a plus de charme, pour moi. (oui, "suffoquer" est aussi transitif!)
En somme, je trouve les différentes parties assez inégales. Dès l'entrée, "les mets frelatés sans sapidité" n'est pas très fort ni poétique, même si c'est fort juste.
pour moi, le pari difficile n'est pas totalement réussi.

   pieralun   
15/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Beau poème rythmé comme pourrait l’être le texte d’une chanson.

Enchaînement de quintils avec 4 décasyllabes et 1 pentasyllabe pour le refrain.
Le thème est bien trouvé: le goût, l’odorat, le toucher, l’ouïe et la vue.
Les cinq sens sont revisités et bien traités dans l’ensemble.
Un très beau vers dans le lot : un poussier noir suffocant le solei

   Anonyme   
22/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Curieusement, pour moi c'est l'incertitude rythmique à l'œuvre dans les décasyllabes qui donne son charme à votre poème. Parce que, disons-le, pour la scansion c'est plutôt fouillis. Si je cherche où se trouve la césure dans les décasyllabes :
4/6
5/5
5/5
5/5

6/4
5/5
5/5
5/5

5/5
4/6
5/5 (avec la regrettable présence à la césure d'une syllabe faible suivie d'une consonne, ce qui oblige à l'accentuer oralement)
4/6

4/6
4/6
4/6
5/5

4/6
5/5
5/5
4/6

Sauf dans le quintil de l'ouïe, où la rupture rythmique du quatrième vers par rapport au trois précédents répond au contraste de la musique métal par rapport à l'harmonie de la voix d'une cantatrice et la joliesse du chant de l'oiseau (encore que… C'est plaisant, le chant du merle ?), je ne perçois pas de correspondance entre ces variations du rythme et le propos ; elles me laissent une impression d'arbitraire qui, en fait, me permet d'errer dans la variété des sensations évoquées, agréables ou désagréables. Donc cela fonctionne plutôt pas mal pour moi. (À part le troisième vers du quintil du toucher, là vraiment je coince.)

Je regrette la rime en « ité » sur trois vers du premier quintil (le goût), qui me semble aller à la facilité, d'autant que « acidité » et « sapidité » se situent dans le même registre sémantique.

Au final, une promenade par monts et vaux qui m'a fait parfois trébucher sur un chemin inégal, mais c'est aussi ce qui donne de la saveur !

   papipoete   
22/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour poète
" Et ça continue encore et encore, c'est que le début d'accord d'accord " chantait Cabrel, et Lebarde écrivait la suite de cette saga des sens.
Opposant l'agréable au mauvais qui pique et fait pleurer, je trouve la formulation équivoque, laissant croire qu'aussi l'agréable pique la langue, empeste, gratte, siffle aux oreilles, et trouble la vue façon cataracte.
NB on voit que l'auteur s'est démené, pour étoffer chaque sensation, à force d'images parlantes !
Mais je vois quelques-unes trop forcées, comme dans la seconde strophe ; " le parfum de ton corps / l'odeur de la mort "
Sinon, un bonne musicalité joue parmi ces dodécasyllabes et hexasyllabes, aux rimes riches !

   Provencao   
22/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
n'aime pas
Bonjour Lebarde,

J'ai pris soin de lire, de relire votre poésie et je serai tentée de vous dire " lachez-vous! Ne vous enfermez pas dans l'écriture trop correcte (si je peux me permettre)

Je n'ai pas ressenti l'inspiration, ni une écriture habitée par une lumière intérieure, ce par quoi cette poésie pourrait séduire et inciter à la conversion

Je suis désolée.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   plumette   
23/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
j'ai bien aimé le fil conducteur: l'exploration des 5 sens dans ce qu'ils procurent d'émotion, de joie, de tristesse.

je n'adhère pas au "je pleure " de la première strophe car il y a pour moi une distorsion entre cette expérience du goût pour le narrateur et ces larmes trop fortes pour exprimer un plaisir gourmand ou une détestation.

il y a plus d'émotion dans la seconde strophe avec ce " je sens" qui peut faire référence autant à l'odorat qu'au ressenti.

et pour le toucher, j'ai apprécié le côté sensible!

" la frémissante chaleur du vivant
jusqu'au râpeux de la bure au couvent "
ce sont mes vers préférés dans ce poème

quant à la dernière strophe, ignorant ce que sont le feurre et le méteil ( suis-je la seule? ) je n'ai pas pu partager la vue qui nous était proposée.

j'ai globalement apprécié ma lecture mais je réalise que mes bémols" concernent la 1ère et la dernière strophe, ce qui est toujours un peu gênant!

   Donaldo75   
26/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour lebarde,

J’ai trouvé la composition réussie. La forme est travaillée, dans la digne lignée du classique dont tu es friand. Il y a de la tonalité, pas mal amplifiée par le dernier vers de chacune des strophes et que le titre prépare bien au lecteur. Les images déclinées avant ce dernier vers sont intéressantes car diverses et participent à la richesse de la composition. La rime elle-même porte bien cette tonalité et confirme l’impression d’avoir lu du classique travaillé. Le champ lexical ne fait pas exception dans cet ensemble homogène.

Bravo !


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