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Poésie classique
Lebarde : Eux parmi d’autres
 Publié le 01/02/21  -  16 commentaires  -  1040 caractères  -  321 lectures    Autres textes du même auteur

La vie est parfois bien dure, surtout à la fin et on voudrait la prolonger.
À chacun sa réponse.


Eux parmi d’autres



Serein, il s’est éteint : « Il fallait que ça cesse »,
Dans le monde d’avant, au début du printemps,
Conscient que bientôt, il aurait eu cent ans
Renonçant sans regret, à sa longue vieillesse.

Ils ont connu leur part de joie et de chagrin.
Ensemble ils ont vécu plus de sept décennies
Savourant leur bonheur, bravant les asthénies
Sur un chemin rugueux, avec un bel entrain.

Dans le couple longtemps, ce fut la référence.
Elle perdit la vue, il lui prêta ses yeux,
Sa tête s’obscurcit, il dut l’aider au mieux
Jusqu’à ce que la mort révèle son absence.

Désormais son esprit, privé de souvenir,
Est rempli de zombis et de noires scories
Qui, pour elle, ne sont que sombres apories
Éloignant à jamais ses rêves d’avenir.

Quand sans pitié, la vie accable son otage :
« Le temps paraît si long, pas besoin de dessin »,
Me disait-elle hier. « Voudras-tu le vaccin ?
– Pourrait-on en mourir ? – Non voyons. – C’est dommage. »


 
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   Anonyme   
15/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ouf ! Le dernier vers fait mal, je trouve ; cruel et qui sonne si vrai ! Cela dit, cette réplique finale ne me fait guère l'effet d'une « tête qui s'obscurcit », mais bien d'une lucidité douloureuse, ainsi d'ailleurs que le dix-huitième vers.

Les vers m'ont paru nets et fluides, l'expression assurée et percutante. Pour donner encore plus d'impact au poème, je l'aurais bien vu plus court d'un quatrain. Carrément. Ne faites pas attention, c'est mon dada...

J'ai trouvé aussi les rimes solides ; une mention pour l'habile printemps/cent ans, un bémol pour souvenir/avenir, deux mots me semble-t-il de même racine.

   fugace   
22/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
C'est plus qu'une poésie, mais la traduction épurée de la tragédie qui sépare un couple uni lorsque l'un s'en va.
Lui, le solide, le socle, est emporté par la pandémie actuelle. Elle, diminuée physiquement et psychologiquement reste seule. Comme très souvent chez les personnes atteintes de la maladie d'alzheimer, des éclairs de lucidité reviennent: "Voudras-tu le vaccin? -Pourrait-on en mourir? -Non voyons -C'est dommage".
L'écriture sobre, pleine de tendresse, nous entraine au plus profond de ce déchirement jusqu'au renoncement final de celle qui reste: "Le temps paraît si long, pas besoin de dessin".
Magnifique!

   Vincent   
1/2/2021
Bonjour ,

je ne sais quel âge vous avez

mais la vieillesse croyez moi ça ne peut s'inventer

Prochainement nous fêterons nos soixante ans de mariage

nous allons passé au contrôle technique et je suis dans un drôle d'état

et tout ça n'est pas marrant croyez moi je vous souhaité de doux printemps

votre texte est bien écrit mais me laisse une bizarre impression

   papipoete   
1/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Lebarde
" à présent, tu peux t'en aller " chantait Richard Antonny voici quelques années ( ce qui le rendrait ce jour, fort vieux ! )
L'heure de partir ou non, éternel dilemme qui peut déclencher vents et marées...
Un tableau de vie à deux, jouissant du bonheur, partageant les affres du malheur, jusqu'à ce que la mécanique vienne à s'enrayer, jusqu'à l'ultime panne.
La 3e strophe, où celui qui résiste le mieux à l'usure inexorable du temps, et prête ses yeux, tente d'expliquer l'évidence... est fort belle, et ma préférée de ce témoignage douloureux...jusqu'à ce dernier vers, quand dans un éclair de lucidité, mamie regrette qu'on ne meure pas du vaccin !
je raisonne toujours par rapport à mon vécu, non point d'après des livres, des préceptes !
Quand mon amie " poème je t'aimais ", perdit l'usage de ses membres ; perdit la parole après avoir tant chanté ; perdit son souffle malgré son respirateur, puis ferma les yeux à 21 ans ; je songeai " ce n'était pas l'heure "
Quand mon pote de 17 ans, qui venait me porter dans ses bras, jusque sur la terrasse les deux jambes immobilisées pour deux mois, et vint ce novembre 1967 lorsque j'allai le voir un soir à l'hôpital en train de mourir, suite à " l'inattention " d'un chauffard, je songeai " ce n'était pas l'heure "
Si je viens à périr bien vieux, songeant à tout ce que j'ai goûté, savouré, enduré aussi, mais après avoir fait ma vie, je songerai " c'est l'heure "
Cher poète, qu'en beaux alexandrins classiques, voici ce poème rondement tourné !
Au 4e vers, peut-être aurai-je écrit " achevant, terminant ou autre terme ? " mais un infime bémol, conviendrez-vous ?

   Corto   
1/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème semble un peu touche-à-tout sans choisir vraiment sa démarche.
Le premier vers précise d'entrée "Serein, il s’est éteint". Pourtant au final le dialogue dans le couple existe encore avec "Me disait-elle hier." Curieux déroulement ?

Tout au long du poème l'auteur fait le recensement des handicaps qui surviennent, ce qui donne au texte un air de bilan des antécédents médicaux. Vu de l'extérieur on n'échappe pas à ressentir une certaine pointe de voyeurisme.

La question qui mérite d'être posée est: Quelle est l'essence d'un couple ? Son déclin physique (ou mental) final ? Ou plutôt la richesse des sentiments échangés, du vécu voulu et réussi, des écueils surmontés, du lien indestructible qui ici aura duré "plus de sept décennies" ?
Ainsi ce poème apparait réducteur vis-à-vis de son sujet, en inversant le secondaire et l'essentiel.

Sans fioriture le sujet de l'extinction finale est abordé: "Quand sans pitié, la vie accable son otage". Le dialogue est juste et sonne bien, comme un échange dans un couple qui a eu maintes fois l'occasion de l'aborder.

Mon appréciation se partage entre ces multiples ressentis.

   Miguel   
1/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On se lasse de tout, même de la vie ... Ce poème rappelle de manière émouvante ces "Vieux" que chante Brel : "Celui des deux qui reste se retrouve en enfer". Un cheminement dans l'amour et le partage, le naufrage de la vieillesse, et la suite inéluctable, en vers mélodieux et tendres.

   Anonyme   
1/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonsoir Lebarde ( et non Labarde comme je l'ai toujours écrit, sans que vous me fassiez part de l'erreur!)
Merci mon changement de lunettes qui me permet de mieux voir ...

Quand à la poésie, je ne comprends pas bien le dernier quatrain:

Madame n'est plus : "Jusqu’à ce que la mort révèle son absence."

Monsieur n'est plus :
"Serein, il s’est éteint."

Alors pourquoi ce " me disait-elle hier???? .
Je ne comprends pas.


Sinon de beaux vers classiques pour exprimer la vie à deux, la maladie, le soutien , la mort, l'absence de l'être aimé(e) et l'envie d'en finir : "il fallait que ça cesse".

J'attends des explications, Lebarde, pour ce quatrain qui me semble incohérent avec le reste .

EDIT : Je crois avoir compris : Monsieur n'est plus et l'absence de Madame serait due a Alzeimer? Et le narrateur, le fils ( ou fille?)

   Davide   
1/2/2021
Bonjour Lebarde,

Le sujet est touchant (quel beau dernier vers, émouvant !), mais la complexité et la rugosité de son traitement m'ont laissé un peu sur le bas-côté. A mon avis, il faut clarifier la succession des différents personnages dont il est question, à savoir le mari décédé, sa femme lui survivant, le couple et le narrateur surgissant "étrangement" dans la dernière strophe ("Me disait-elle"). D'une strophe à l'autre - et parfois même au sein d'une même strophe ! -, on ne sait jamais de qui l'on parle ; ces heurts sont perturbants à lecture, qui plus est sur un tel sujet ! ;)

Deux exemples :

v5 : C'est étrange et maladroit, je trouve, d'employer le personnel pluriel ("Ils") alors que le couple n'avait pas été évoqué dans la strophe précédente.

v13 : "Désormais son esprit...", dans la logique du vers précédent, se rapporte au mari, puisque c'est lui qui vient de mourir, alors qu'il évoque vraisemblablement sa compagne. J'aurais donc mieux apprécié quelque chose du genre : "De la veuve, l'esprit, privé de souvenir...".

De plus, voici quelques remarques ponctuelles, des petites choses qui m'ont gêné :

v2 : la rime interne "avant"/"printemps" n'est pas bien jolie, surtout que l'on entend plusieurs voyelles nasales dans les premiers vers : "serein", "éteint", "monde".

v4 : "renonçant sans" est une cacophonie (comme dirait ferrandeix) évitable. Ensuite, je ferai remarquer que la virgule seule est fautive ; deux possibilités de correction :
"Renonçant, sans regret, à sa longue vieillesse." (avec deux virgules)
"Renonçant sans regret à sa longue vieillesse." (sans virgule)

v13 : il faudrait écrire "privé de souvenirs" (avec un "s") pour pallier cette faute de sens. Néanmoins, l'expression "privé du souvenir", plus englobante, aurait été plus prégnante, je trouve.

v15 : le mot "aporie", à mon sens, n'a pas tellement sa place dans un poème sur les affres de la vieillesse (???)

v17 : même remarque pour la virgule, c'est une faute ; on écrit soit :
"Quand, sans pitié, la vie accable..." (avec deux virgules)
"Quand sans pitié la vie accable..." (sans virgule)

   Provencao   
2/2/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
" Serein, il s’est éteint : « Il fallait que ça cesse »,
Dans le monde d’avant, au début du printemps,
Conscient que bientôt, il aurait eu cent ans
Renonçant sans regret, à sa longue vieillesse. "

C'est mon quatrain préféré. C'est de cet ébranlement " serein, il s'est éteint" qu'il faut selon moi partir pour edifier une ethique du grand âge et de la vieillesse qui ne se règle pas de mots.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans la suite de votre poème : vous avez étalé souvenirs, joie, chagrin...sans à mon sens rester dans " il fallait que ça cesse" qui pour moi est la force de votre sujet.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Edgard   
2/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis un peu passé à côté de l’émotion, pas pour le thème qui est beau, mais pour quelques petites choses qui ont stoppé la fluidité de la lecture, et m’ont un peu poussé en dehors de l’émotion poétique. Les alexandrins ça ne pardonne pas… il faut de la fluidité, de la musique, du rythme…c’est bien pourquoi je les évite souvent… (hihi)
Quelques approximations dans la ponctuation :
« Conscient que bientôt il aurait eu cent ans » ou « bientôt » entre virgules.
« renonçant sans regrets à sa longue vieillesse » pas besoin de virgule ou les deux.
« Dans le couple longtemps, ce fut la référence » ou une virgule avant longtemps ou rien.
« Quand sans pitié, la vie… »
Il y en a quelques autres, ça fait des à-coups dans la lecture…on s’arrête pour comprendre.
D’autre part certains mots, qui, même s’ils sont bien à leur place pour le sens, ne me semblent guère poétiques : « asthénies, apories, qui me semblent presque du domaine médical ou scientifique. .. ça sent un peu l’obligation de rime.
« Référence » on voit bien, finalement, à quoi cela se rapporte, mais j’ai dû retourner en arrière. Je ne suis pas convaincu par le choix du mot.
Parfois on s’arrête aussi pour comprendre à qui se rapportent les pronoms…ou les possessifs ; ça nuit un peu aussi à la fluidité de la lecture.
Les vers que je trouve beaux :
« Elle perdit la vue, il lui prêta ses yeux, » et la 4ème strophe…encore que le dernier vers soit un peu trop évident, vu les malheurs qu’elle a déjà accumulés.
Merci pour cette lecture. On apprend aussi en commentant.

   Myo   
2/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Lebarde,

Bien sûr, je ne peux rester indifférente à cette détresse que je connais trop bien. Celui qui reste n'est pas toujours le plus chanceux...

Quelques tournures et choix sémantique m'ont détournée de l'intention de départ et j'y ai perdu en intensité, dommage.

Je ne trouve pas très poétique ces " asthénies" encore moins les " zombis".

Mais l'idée de cette complicité dans l'adversité des maux de l'âge du 3e quatrain est bien amenée.

Merci du partage.

   RomainT   
3/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J´ai bien aimé le sujet et trouvé l´approche touchante.

Je trouve que les deux premiers quatrains, qui, malgré les fautes de ponctuation commentées, coulent assez bien.

Le 3ème quatrain fait office de coupure avec ce vers qui marque: "Elle perdit la vue, il lui prêta ses yeux,".

Le deux derniers quatrains ont un style plus haché: le dernier, avec succès, je trouve. Moins l´avant dernier, qui, nous sort du poème par un vocabulaire trop inattendu: zombis, scories, apories..

Bravo,
RomainT

   Cristale   
5/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lebarde,

Il se dit que c'est souvent "l'aidant" qui décède le premier, comme c'est le cas dans ce poème.
Elle perdit la vue, un peu la tête, Il était là pour la guider. Il est aisé de comprendre qu'elle préfèrerait mourir que de survivre sans Lui. Mais ce n'est si facile...
L'histoire se comprend aisément et je suis certaine qu'à force de travail vous gagnerez en fluidité.

Certaines liaisons alourdissent le propos, (la virgule ne les rend pas muette en poésie), à chaque hémistiche du premier quatrain entre autres :
"s'éteint:_il" "d'avant, au" "bientôt,_il" "regret,_à"

et d'autres sonorités : "zombis_et" z_z »

Ce serait bien de travailler un peu sur les rimes pour jouer sur le rythme et la variété. Mais les finales sont parfaites de par leurs concordance.

Je vous félicite d'avoir franchit le seuil de la catégorie classique d'autant plus que je connais vos efforts et votre application dans ce but. Encore un peu de travail et vous réussirez à faire oublier la technique au profit la poésie dans le sens noble du terme.

C'est difficile pour moi de commenter un confrère dans cette catégorie mais je pense que vous accepterez mes remarques dans le seul but de partager ce que mes Pères m'ont enseigné.

Bravo à vous, avec mes encouragements les plus sincères.
Cristale

   Queribus   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
De la poésie classique comme je l'aime: un vrai sujet déjà traité (Les vieux de Brel) mais une approche très personnelle dans un récit clair qu'on comprend facilement. Bien-sûr, on constate ça et là quelques rimes un peu "faciles" ou maladroites, une ponctuation "à peu près",(La poésie classique est intransigeante et ne souffre pas la moindre petite erreur) mais le tout se défend très honorablement. Pour la petite histoire, j'ai noté quelques rimes intérieures à l'hémistiche:
Désormais son esprit
Est rempli de zombis
Et de noires scories (Je sais, je sais, certains disent que c'est mon dada)

En résumé, un très bon résultat à encourager; je suis certain que , dans quelques temps, vous atteindre cette perfection si difficile à atteindre.

Bien à vous.

   Damy   
11/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il n'y a pas de vaccin contre la mort sauf dans le cas de virus, mais le poème en parle ici au sens large.

Elle perdit la vue, il lui prêta ses yeux
Sa tête s’obscurcit, il dut l'aider au mieux

est une merveilleuse attitude d'altérité auprès de qui la malade a du trouver bon réconfort.

Et puis vient le sort fatal qui, si l'on n'est pas dans la croyance d'une Vie après la mort, peut trouver consolation dans cette citation:

« Qu'est-ce que la mort à tout prendre ? Un mauvais moment, un péage, le passage de peu de chose à rien . » Victor Hugo (Notre Dame de Paris

que relève bien le C'est dommage de votre dernier vers.

   Anonyme   
12/2/2021
Le Classique n'admet pas les assonances à l'hémistiche.

---"avant" à l'hémistiche comme esprit et Zombis---
J'ai trouvé lourdes certaines rimes. Elles rendent la lecture difficile.

Le sens : Il s'est éteint--- désormais son esprit-- Mort ou pas ?
Qui reste t-il ? Ce n'est pas clair.
Pour résumer, je n'ai pas compris ce texte, donc pas aimé.


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