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Poésie classique
Lebarde : Gourmandise
 Publié le 11/03/22  -  13 commentaires  -  743 caractères  -  306 lectures    Autres textes du même auteur

Un péché ? Oui mais tout petit ou seulement quand il devient gloutonnerie.


Gourmandise



Gourmandise ? Un péché des vertueux prélats
Qui dégustent sans faim leur succulent fromage
Dont le goût délicat fait rosir leur visage
Et qu’un excellent vin pousse à rire aux éclats.

Entre amis savourer les délicieux plats
Qu’un cuisinier fameux sait offrir sans partage
Au plaisir du palais des gourmets de tout âge
Qui salivent devant fondants et chocolats.

Tout ce raffinement des choses de la table
Prôné par Lucullus serait-il condamnable ?
Allons donc ! Les bons mets sont des faveurs du ciel

Dont on peut abuser. Alors qu’on se le dise :
Il n’est pas interdit de raffoler du miel !
Dans le club des gourmands je veux qu’on m’intronise.


 
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   Marite   
1/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bien plaisant ce sonnet gourmand ! Pour mieux l'apprécier ne pas hésiter à le lire à voix haute, c'est encore plus savoureux et on s'aperçoit alors que chacun des quatrains est constitué d'une seule phrase, aucune pause d'ailleurs n'est nécessaire pour les dire. Une réelle "Gourmandise" poétique !

   Mintaka   
3/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un délicieux sonnet à consommer sans modération. Il se transmet un vrai plaisir de vivre dans ces vers qui sonnent un brin XVIIe siécle parfois.
Le rythme est soutenu et chaque vers semble entraîner la lecture du suivant, un peu comme l'on mange un plat gourmand. Effet réussi donc.
Seul le "miel" de l'avant dernier vers que je comprends être là pour la rime semble quelque peu forçé car il s'agit dans ce poème de bien plus que ce nectar là.
Merci

   Cristale   
4/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quitte à aller en enfer je confesse user et abuser du péché de gourmandise.
Rien qu'à lire votre poème je salive.

Je goûte également vos alexandrins bien repus de leurs rimes délicieuses dont celles du deuxième quatrain et des tercets répondent parfaitement aux normes de la diversité.
"plats-chocolats" j'aime bien.

Beaucoup de fluidité dans le propos où je sens une aisance fort agréable dans l'écriture, rien n'est forcé, tout coule, tel un fondant au chocolat.

Merci pour ce péché de lecture.

Cristale
en E.L.

   Anonyme   
11/3/2022
[Modéré : Commentaire non argumenté.]

   Anonyme   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bon, il est clair que c'est mon goût et rien d'autre : je trouve dommage, dans une série consacrée aux péchés capitaux, de banaliser ainsi l'un d'eux. En anglais le péché de gourmandise est nommé "gluttony", gloutonnerie, ce qui est beaucoup plus parlant ; c'est en fait l'excès que fustige la doctrine, or vous choisissez de passer sous silence cet aspect des choses. En gros, je me dis que vous êtes hors sujet par rapport à votre projet. Mais c'est le vôtre, de projet, votre choix d'angle, et c'est comme ça.

Si maintenant je m'attache à votre poème en soi, il me semble qu'il a tendance à se répéter. Me manque une progression, une trajectoire. Les deux tercets notamment me paraissent dire exactement la même chose.
Les alexandrins sont fluides à mon avis, j'aime bien les rimes en "lats" des quatrains qui viennent naturellement ; je suis plus réservée sur celles en "age", d'autant que j'ai un doute sur l'adéquation du mot "âge" : le "a" est-il bien phonétiquement le même que celui des autres mots ?
Peut-être un peu trop de qualificatifs presque synonymes selon moi : succulent, délicat en parlant du goût, excellent, délicieux, le cuisinier est fameux et les mets bons. En outre l'adjectif passe-partout "bons" arrive à la fin, après d'autres manifestant beaucoup plus d'intensité, ce qui renforce ma remarque plus haut concernant le défaut de progression que je ressens.

   Anje   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne voudrais pas paraître le grincheux de service qui répète "moi, j'aime pas". Parce que j'aime bien. Mais au goût sucré de ce sonnet classique, la rime âge/partage me laisse le goût d'un bonbon poivré. Alors ne faut-il pas faire évoluer la règle en confondant les deux phonétiques ? Peut-être, ou pas, ce n'est pas de mon ressort. C'est comme la règle du hiatus dirai-je.
Du coup, arrêté sur cette rime, cet "offrir sans partage" m'est apparu comme un contre-sens.

Pardon pour mes références culturelles, j'ai souri aux deux premiers vers revoyant une pub montrant des moines heureux de leur fromage. Et j'ai gardé mon sourire, malgré le poivré du septième vers, jusqu'à la fin parce que, moi aussi, je raffole de miel.

Un poème que l'on croque comme une gourmandise légère, optant pour une recette simple avec des ingrédients de tous les jours.

Merci Lebarde et au prochain péché ?

   papipoete   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Lebarde
Après la série sur les sens, nous voici parler des péchés...
Des prélats savourant fromages, à nos invités amis réunis autour d'un bon plat arrosé d'un vin fin, est-ce péché ?
" prenez et mangez, ceci est mon corps ; prenez et buvez... "
Consommer... avec modération non point s'empiffrer !
Nb si l'on s'en tient aux préceptes chrétiens, ces faveurs seraient dons du Ciel, alors ne nous gênons pas !
Contrairement au scénario de " la Grande Bouffe ", où l'on se doit de mourir d'avoir mangé tant et tant... tant que l'on peut, avec toutes nos dents, sans ulcère stomacal profitons !
Un poème " bon enfant " que j'entendrais bien narré par Fernandel...
Si ce n'est ce bémol dans le premier quatrain, où les hommes " cardinalis " songeaient bien peu au peuple, quand leurs joues s'empourpraient autant que leur habit, faisant à table ripaille !
je constate une fois de plus, que l'auteur manie le Classique de main de maître !

   Anonyme   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ben non, le gourmand n 'est pas un mangeur compulsif Quand il devient glouton il cesse d' être gourmand . Il n 'est pas gourmand de ce qu'il ne connait pas . Il cherche à renouveler des sensations agréables en mangeant , même sans faim, ce qui lui a donné du plaisir . Le plaisir n 'est pas chez lui celui de se gaver mais celui de satisfaire ses sens gustatifs ( le gout; le fumet, la couleur pour l' attrait, la mise en appétit ) Soit en mangeant ce qu'il sait les satisfaire . Soit en essayant d'élargir en goutant de nouvelles choses pour y revenir ou non. Car ce qui est bon pour certains ne l' est pas pour ' autres , question de gout comme on dit
C'est ce qui a fait problème en fait pour l ' Eglise .
La musique, la peinture, la sculpture servaient avant tout à célébrer Dieu . La nourriture ne servait qu' à célébrer le soi-disant péché du gourmand . La nourriture ne célébrait Dieu que par son absence : le jeun.
Et puis la recherche du plaisir de manger distrayait du seul plaisir acceptable , celui consacré à rechercher servir ou célébrer Dieu .
Etre gourmand, (pour moi et beaucoup) n 'est pas un péché, c'est une qualité, mais pas une qualité innée . Heureux ceux qui ont les moyens financiers de nourrir cette qualité , de façon raisonnable Quantité ne fait pas qualité.
Tout celà votre poème le dit fort bien .Sauf que oui, on peut abuser mais comme en toute chose , c'est la nature qui va nous faire faire pénitence . Pas Monsieur le Curé.

   Miguel   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ces prélats qui se gobergent me rappellent plaisamment certaines publicités de ma jeunesse, et plus sérieusement le Lutrin de Boileau, que je vous invite à relire. Belle démarche épicurienne que cette réhabilitation de la gourmandise. Et même, les "faveurs du ciel" lui donnent une justification spirituelle. Nous avons là encore de beaux vers classiques et légers et, si j'ose dire, apéritifs.

   Anonyme   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lebarde,

Ah comme j'aime les poésies Épicuriennes qui mettent en valeur ce qui est souvent considéré comme un vilain défaut : La gourmandise et toutes ces bonnes choses qui en feraient saliver plus d'un.
Le tout sous la forme d'un sonnet classique dont la prosodie est maîtrisée.
Je viens de déjeuner, mais j'ai encore une place pour un petit en-cas bonus.

   Anonyme   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Pas
bonjour Lebarde,
avec Gourmandise, vous déclinez un thème que vous abordiez déjà dans votre sonnet Goûter
hédoniste, vous ne proposez aucun point de vue original sur la gourmandise, et la renversez simplement, comme ç'a été mille fois fait, en chose agréable
les qualificatifs vides de sensualité sont remarquablement nombreux : "succulent", "délicat", "excellent", "délicieux", "fameux", "bons", ainsi qu'une myriade de mots très neutres
il n'est en effet pas interdit de tuer des abeilles, ni d'engloutir quatorze tourteaux à la barbe d'un meurt-de-faim, mais il semblerait que vous soyez particulièrement préoccupé par ces "raffinement[s] des choses de la table" à défaut de prôner la sobriété qui laisserait sa part aux autres
c'est bien en cela que la gourmandise est dressée comme péché capital
merci pour ce partage,
Évariste

   Myo   
13/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ah, le plaisir d'un moment de gourmandise vaut bien un petit écart de régime.

Un poème bien tourné, qui sait mettre en appétit avec son brin d'humour et de dérision.
Mais il me manque un peu d'émotion

Un classique sans faille.

Myo

   inconnu1   
14/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lebarde,

J'aime beaucoup votre poème et à plus d'un titre

- Déjà sur la technique, nous sommes dans du classique et il est réussi, ce qui n'est déjà pas simple. si je voulais être puriste, ce que je ne suis pas, je regretterai l'homogénéité des classes grammaticales des rimes. Beaucoup de substantifs et seuls table et condamnable me semblent échapper à cette règle. je trouve aussi que délicieux plats est difficile à scander. Tout ceci n'est que détail.

Ensuite, je suis d'accord avec vous. La gourmandise n'est plus un défaut. Elle l'était lorsque l'église estimait que se consacrer aux bienfaits de la terre était se détourner de dieu mais bon, Epicure ou Rabelais sont passés par là.

Bien à vous


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