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Poésie classique
Lebarde : Le sel de la vie
 Publié le 30/03/24  -  11 commentaires  -  991 caractères  -  198 lectures    Autres textes du même auteur

Ces petits riens offerts par la vie qui suscitent émotion ou sourire, c’est selon.


Le sel de la vie



De ces petits émois, je ne me lasse pas.
Ceux de l’adolescent amoureux mais timide
Qui par pudeur hésite à faire un premier pas ;

De l’enfant angoissé, d’habitude intrépide,
En proie au cauchemar d’un monstre dans le noir,
Appelant sa maman, le visage livide ;

Du vieil homme attristé de voir dans son miroir
Se creuser le sillon d’une ride profonde,
Sachant trop qu’avec l’âge il ne peut que déchoir ;

De ce couple fourbu déjà loin dans ce monde
Prenant soin d’éviter les cailloux du chemin
Pour quelque temps encor continuer sa ronde ;

Du quidam plein d’égards osant le baisemain
Croyant ainsi flatter une très jeune dame,
Comme on faisait jadis quand il était gamin ;

D’un menton qui frémit à l’annonce d’un drame…
Des larmes et frissons d’un spectateur conquis…
D’un câlin, d’un regard qu’un gosse me réclame…

Je ne me prive pas de ces moments exquis.


 
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   Gemini   
15/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
On cerne rapidement le thème : exergue, écriture simple et forme des tercets aidant.

Je suis en revanche dubitatif sur le choix de ces "moments exquis".
L'exemple d'un enfant angoissé, livide, cauchemardant et appelant sa mère peut-il être vu comme un moment exquis ?
De même celui d’un vieil homme attristé se désolant de son présent et s’inquiétant de son futur ?
Émois, d’accord, mais "petits émois" V1…

En fait, je ne sais pas comment prendre le titre.
Je pense avoir une idée de cette expression différente de celle de l’auteur. À mon sens, le sel de la vie doit avoir la connotation positive du premier tercet et des deux avant derniers vers. Où est le sourire de l'exergue ? Pourquoi n’apparaît-il pas dans le texte ? Des exemples de "petits riens offerts par la vie" ; petits bonheurs éphémères et instants de grâce furtifs sont assez nombreux pour pouvoir se passer de l’émotion forte du cauchemar d’un enfant ou de celle, profonde, de l'abattement d’un vieillard.

J'ai un peu calé sur le tercet du baise-main en saisissant mal la scène du "quidam" (dont par définition on ne sait rien), "osant le baise-main" (de force ou lui tend-elle sa main ?) d’une "très" (cheville visible), "jeune dame". Il m'a semblé que "gamin" était un mauvais choix de rime qui, avec "jadis", "osant" et "Croyant", donnent l’impression d’un vieil homme timide devant une demoiselle ! L’auteur a peut-être voulu décrire une maladresse dans les convenances ou une situation embarrassante entre les générations, mais j’avoue ne pas savoir vraiment.
C’est le tercet qui m’a paru le moins clair et le moins fluide, sentant un peu la construction.

Voilà. Pas d’accord avec ces "moments exquis" tournés vers la tristesse V7 ou le drame V16.
Le vers 18 du "spectateur conquis" me semble à lui seul résumer l’exergue et le titre : les larmes sont de bonheur.

   GiL   
16/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très jolie terza rima ! J’ai beaucoup apprécié cette énumération qui pourrait être qualifiée d’« inventaire à la Prévert » si la reprise de la rime d’un tercet à l’autre n’apportait une forme de continuité à « moments exquis », si bien observés et si bien décrits. À mon sens, la construction récurrente (« De », « Du ») contribue également à l’unité du poème. Les alexandrins sont limpides et s’enchaînent harmonieusement, chacun de ces « petits riens offerts par la vie » est présenté dans un vocabulaire simple et précis (ce qui pour moi est une qualité). On sent le métier.
Bref, j’ai bien aimé. Merci.
GiL, en EL

   Cristale   
17/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Terza Rima, une forme rencontrée peu souvent, l'une de mes favorites.
Des petits riens des choses qui font la vie joliment mis en alexandrins.
Le "sel", dit l'auteur, parfois un peu de piment vient réhausser le tout, le miel y est bienvenu, l'amer donne des larmes dont on se passerait bien.

Je ne me priverai pas d'autre ou plusieurs autres lectures de ces images attendrissantes.

   Miguel   
20/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Comme l'écrit Colette, à peu près, car je n'ai plus en tête la formule exacte, qui est meilleure que ce qu'il m'en reste, il faut savoir dire les choses pas comme tout le monde, mais avec les mots de tout le monde. Notre auteur y réussit parfaitement. D'une grande économie de moyens naît un puissant lyrisme, tout en mode mineur, ne donnant pas l'impression de cette force qu'il a pourtant en lui. La poésie du contenu est servie par une prosodie parfaite, et la mélodieuse litote de la fin exprime avec délicatesse tout l'amour de la vie.

   Robot   
30/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ah ! ces petits riens qui sont tout.
Présenté sans en faire des tonnes, le poème dans sa simplicité charmante nous parle d'instants fugitifs, comme un instantané de scènes vécues.
Une écriture qui rend bien compte de ce sel de la vie qu'il faut savoir saisir.
Une agréable lecture.

   papipoete   
30/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Lebarde
je ne me lasse pas de ces reflets de la vie, quand enfant on n'ose pas, quand dans la nuit surgit un ogre ou une sorcière... que seule Maman peut battre, de ce p'tit vieux découvrant au miroir cette nouvelle ride, de ce couple toujours uni qui prend garde aux cailloux du chemin, et ce câlin d'un petit qui vaut tout l'or du monde...
NB ma ligne d'optique se borne à, ne jamais s'habituer à ce qui est beau bon mais haïr tout ce qui pue la zizanie, la guerre sous un toit ou celle qui réjouit le barbare !
savourer la PAIX et ne jamais la trouver " normale " et fondre devant le " areu " d'un bébé ; le bisou dans le cou de notre fillette par son amoureux ; ta main qui retient la mienne sur cette sente caillouteuse ; et se souvenir devenu vieux amants de ce temps où nous ne pensions pas à dormir la nuit...
tous ces petits riens qui font le sel de la vie.
le dernier tercet a ma préférence
alors que le troisième ma laisse me laisse indifférent .
alexandrins au classique sans faute !
je suis heureux de vous voir publié régulièrement, alors que moi je reste au point mort depuis Novembre 2023... et que certains textes ici paraissent écrits, pour le moins bizarrement !

   Geigei   
30/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lebarde.

Votre texte est délicat.
Et c'est l'histoire de ma vie, de nombreuses vies.

La liste est un fil rouge agréable à suivre.
Les rimes sont bien choisies "intrépide" répondant à "timide".

Je suis, comme vous l'envisagez, un "spectateur conquis".

   Provencao   
30/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lebarde,

Une délicieuse invite à saisir le sel de la vie, dans ces frissons, ces larmes, une impression et une intention.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Yannblev   
2/4/2024
Bonjour Lebarde,

« Y a d’la joie, partout... y a d'la joie » comme disait Charles Trenet. C’est assez juste et l’époque actuelle mérite aussi qu’on s’y arrête. C’est la somme des petits bonheurs, des signes d’émotion et d’attentions humaines, qu’on croise à l’improviste, presqu’en voyeur, qui sans plus de prétention que ça fait les jours heureux de celui qui sait en être témoin.

La forme où les rimes tiennent le propos d’un tercet à l’autre tout en permettant une énumération distincte des moments à décrire est bienvenue et la fin sur un vers unique est évocatrice en ce sens qu’elle ne conclue pas vraiment le poème et laisse bien supposer que ces « petits riens » sont tellement nombreux. Il suffit d’y penser.

Merci du constat rassurant.

   Graoully   
5/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Je crois que, pour Aristote, ce "sel de la vie", c'est l'amitié.
Pour notre poète, qui rejoindrait presque le philosophe, il s'agit du regard porté sur l'autre, tout occupé par ses joies ou ses chagrins, de l'attention accordée à qui souffre ou rit sur son chemin.

Ce poème est à sa manière un hommage à la vie.

Je salue ce plaisant poème à la construction harmonieuse -la terza rima a été redécouverte par les romantiques - et au message altruiste.

G.

   Polza   
11/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lebarde,

En premier lieu, merci de m’avoir fait découvrir cette forme poétique que je ne connaissais pas, mais que je trouve fort sympathique. Vous vous en êtes sorti avec brio !

Je trouve même que c’est l’un de vos textes les plus aboutis depuis que je vous lis ; et techniquement et poétiquement parlant.

Je vous laisse mes quelques bémols pour la forme !

« De l’enfant angoissé » Pour la sonorité, peut-être un synonyme d’angoissé aurait évité le « an/an/an » surtout que deux vers plus loin il y a « Appelant sa maman ».

« De ce couple fourbu déjà loin de ce monde » je me demande si je n’aurais pas préféré « déjà loin de ce monde » afin de souligner la notion de lassitude, de résignation, comme s’ils étaient déjà presque partis de ce monde…

« Croyant ainsi flatter une très jeune dame » le très me semble de trop, il fait presque cheville à mon sens, la dame pouvait être autrement que très jeune avec un adjectif qui décrirait sa beauté ou sa jeunesse…

« Je ne me prive pas de ces moments exquis » exquis n’est pas l’adjectif que j’aurais personnellement choisi par rapport aux évènements plutôt triste de certains passages dans votre poème, mais c’est votre choix. Même si j’aime beaucoup l’ensemble, je trouve dommage que la chute ne me convienne que moyennement (ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas bonne !).


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