Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
Lebarde : Les bords de Sarthe
 Publié le 08/11/22  -  19 commentaires  -  732 caractères  -  267 lectures    Autres textes du même auteur

Depuis toujours ma vie s’écoule au fil de cette paisible rivière, ce qui explique certaines tournures angevines.


Les bords de Sarthe



Un rat musqué surgi d’une berge affouillée,
Le nez au ras de l’eau, déchire le miroir
Qu’il traverse sans bruit pour gagner son dortoir
Là-bas de l’autre bord, caché sous la bouillée.

Dans ce décor serein, la vie agenouillée
Remercie et s’endort dans les lueurs du soir.
Je choisis ce moment et viens ici m’assoir
Pour offrir du repos à mon âme endeuillée.

Le remous d’un poisson surprend parfois l’instant,
Interrompt le silence et l’image, en floutant
Sur l’onde les reflets qui dispersent ma peine.

Assis sur un vieux banc à l’abri d’un bouleau,
Un couple de vieillards voit le temps qui s’égrène
En suivant un fétu flotter au fil de l’eau.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
26/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
classique
Un texte de circonstance, pour cette âme endeuillée...
Calme et sérénité au bord de l'eau, que seul ce qui vit vient troubler...un rat nageant ou ce poisson venant là, de " moucher "
Un couple de vieillards regarde ce miroir de l'eau, où flotte un fétu évadé.
NB des bords de Sarthe, comme des bords de Seille chez moi, où j'allais pêcher, avec les enfants jouer au milieu de leurs éclats de rire... mais aussi des moments où je parlais à la rivière, qui me répondait, semblait partager ma peine.
Oh, le silence propice au recueillement, peut être brisé par le bruit de cette truite qui vient de gober une mouche ; les jacassements de ces pies bavardes ; mais on leur pardonne !
J'aime particulièrement les 10e et 11e vers.
votre sonnet parfaitement classique coule comme onde paisible
papipoète

   Anonyme   
31/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un aspect de votre poème qui me fait plaisir, et que je le relève vous contrariera peut-être : vous y employez le verbe « flouter », reconnu par Larousse en ligne mais qui détonnerait carrément chez Malherbe, au moins dans cette acception ! J'apprécie quand un lexique moderne vient renouveler des vers classiques.
Vers qu'au demeurant j'ai trouvés beaux, maîtrisés, bien balancés. Le propos m'a paru net, servi par des rimes sans extravagance (c'est mieux pour le sujet) et auxquelles les régionalismes apportent un petit plus à mon avis. Le premier tercet, avec le remous d'un poisson qui surprend l'instant et surtout le fameux « flouter », est mon préféré, il porte selon moi l'ambiance du poème. Le sujet de vos vers ne me passionne pas à la base, ils ont pourtant su me faire voyager.

   Miguel   
1/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'expression "suivre flotter" me semble un peu étrange. Sinon, "affouillée", "bouillée", on se croirait dans l'univers de Maurice Genevoix. J'aime cette mélancolie paisible et cette célébration de la nature. On pense aussi à Lamartine : "Le deuil de la nature / Convient à ma douleur et plaît à mes regards". Du lyrisme et du bucolique, un mélange tout à fait réussi. Les vers sont fluides et mélodieux.

   Raoul   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,
J'aime assez, en particulier la rime mystérieuse "affouillée et bouillée" vocables précis, précieux et néanmoins obscures. Moins convaincu par la tournure "déchire le miroir", qui ne parviens pas à s'inscrire dans le courant naturel de la phrase.
Le deuxième quatrain est pour moi, superbe dans la forme comme dans le fond.
La troisième strophe manque de quelque ponctuation.
La quatrième, bien qu'elle comprenne des allitérations en [b] & en [f] est assez gâchée par la proximité des "vieux / vieillards" vraiment très, trop, apparente.
Idem pour "assis / assoir ".
Bien que n'étant pas expert en style, il me semble qu'en « classique » on est moins décontracté sur l'exigence formelle – et il me semble avoir décelé des hiatus...
Le poème est pourtant plutôt bien balancé dans l'ensemble, il n'est pas non-plus sans profondeur.
Merci pour cette lecture sarthoise.

(En E.L.)

   Anonyme   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un joli sonnet bucolique où l'auteur semble revoir les instants
où ils étaient 2 à venir s'asseoir au bord de la Sarthe.
Bon, il n'y a rien de transcendant non plus mais l'emploi des termes
du terroir sarthois, je pense, donne un plus (+) à cette prosodie.
J'aime bien le floutage des reflets sur l'onde.
J'aurais aimé un dernier vers un peu plus enlevé mais bon
ce texte se lit avec plaisir.

   fanny   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Affouillée, bouillée, c'est mignon et cela enrichi mon vocabulaire.
La Sarthe m'est inconnue, mais toutes les voies d'eau que j'ai croisées s'unissent à moi pour vous répondre.
Les berges des rivières sont de vraies amies pour qui a besoin de se ressourcer et de panser ses plaies.
Bien retransmis dans la douceur, le cours de la vie au fil de l'eau, sa force paisible et son effet calmant, la magie des choses simples, essentielles.
Les rivières sont de si fidèles compagnes de l'hommes que l'on est vraiment en mesure de se demander si l'on rend vraiment tout ce qu'on leur doit.
Merci pour ce joli sonnet qui trouve de multiples échos en moi.

   arigo   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La scène est dépeinte et le tableau parait fort réaliste.
J'en oublie presque qu'il s'agit d'un sonnet tant la lecture est fluide, sans souffrir de la découpe en alexandrins.
On est dans une description même de la quiétude, du calme, presque du silence, c'est en cela réussi.
Peut-être me manquerait-il une chute un peu plus marquée, mais au risque d'aller à contre-courant de cet écrit.
Merci pour ce partage,
Arigo

   Provencao   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lebarde,


J'aime cette vérité dans votre écrit où résident la sérénité, la quiétude qui relient et allient la profondeur de ce temps qui s’égrène.

J'aime cette nostalgie "assis sur un vieux banc" qui devient presque un lieu de culte, nourrissant l'instinct de l'écriture.

Beau moment de partage où tout un chacun se retrouve avec soi-même.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Lotier   
8/11/2022
La peine et la sérénité se mélangent dans cette eau trouble au bord de laquelle le narrateur vient s'asseoir.
Tout vient perturber, ou distraire, la méditation : le rat, le poisson, les vieillards, le fétu. Néanmoins ces perturbations semblent nécessaires, par quelque alchimie de l'eau, à la peine du poète :
« Sur l’onde les reflets qui dispersent ma peine. »
C'est la familiarité avec cette rivière que le poète tend à décrire, à manifester, beaucoup de temps passé, sans doute, dans ce lieu. Je n'ose parler de communion, car certaines tournures marquent une distanciation, par exemple cette image des vieillards qui suivent un fétu sur l'eau, comme si le narrateur avait peur de penser lui-même au temps qui passe…

   Anonyme   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lebarde,

C'est une bien jolie poésie nostalgique d'un temps où l'auteur (ou narrateur) venait passer du temps sur les bords de Sarthe avec sa douce.
J'aime beaucoup les images, j'aime beaucoup l'ensemble de ce sonnet parfaitement classique et ses alexandrins apaisants bien qu'emplis de nostalgie et de tristesse ( âme endeuillée).
Une belle lecture.

   Mokhtar   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Résidant moi-même au bord d'une rivière, je retrouve ici bien dépeinte cette impression de sérénité ressentie par le promeneur, cet apaisement qui éloigne les tensions et les peines.

L'eau calme, le cadre bucolique, la présence rassurante du vivant...tout concoure à la quiétude.

Sonnet classique sans aucune anicroche, sans la moindre médiocrité concédée aux règles. Avec en plus une belle recherche dans le vocabulaire.

Bravo. On en veut d'autres.

PS : Pour moi, la virgule du vers 2 n'est pas indispensable.

   Kemo   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Lebarde,

L’émotion est si forte à vous lire…

Les deux tercets - particulièrement - sont sublimes, l’expression est simple, les images coulent, douces et réelles… bref, grande poésie pour moi !

Un grand bravo, un grand merci pour la beauté vraie de votre poème.

Kemo

   Donaldo75   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lebarde,

Je ne vais pas rédiger un long commentaire composé sur ce poème parce que ce n’est pas mon genre et que je commente comme je le sens ; et ici, je le sens bien ce poème. Peut-être à cause de sa douceur – angevine, diraient certains ? – et de son côté presque documentaire naturaliste que la poésie classique magnifie. Parce que c’est la force d’un poème, rendre magnifique un spectacle a priori juste naturel et nous rappeler le beau dans notre monde quand nous décidons de le voir. Et il n'est jamais trop tard pour le voir, quelle que soit la circonstance qui nous ouvre les yeux. Je trouve que la mise en perspective de ce poème est pudique, fluide, humaine finalement.

   pieralun   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bjr Lebarde

Un sonnet classique sans défaut de prosodie.

J’aime votre texte car il parle du deuil sans pathos, avec tranquillité.

Une description sur la vie simple d’une rivière dans le premier quatrain.

Beaucoup de calme, de repos dans un second quatrain Lamartinien où seule « l’âme endeuillée » évoque la peine du poète.

Le premier tercet reprend le type de description du premier quatrain, juste un petit mot évoquant la « peine »

Enfin beaucoup de nostalgie dans le second tercet que j’ai beaucoup aimé, le temps qui file comme le fétu sur l’eau.

La poésie du deuil, de la tristesse, trouve sa voie dans la juxtaposition des choses et des descriptions simples et les quelques mots ou situations qui effleurent la douleur

Bravo

   Myo   
8/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un moment suspendu, flottant comme ce brin de paille...
Un moment de douce nostalgie au bord d'une rivière qui a vu couler tant d'eau et tant de saisons.

J'ai ressenti cette émotion propre au protagoniste, une tristesse simple, toute en pudeur et acceptation, une belle communion avec les éléments qui l'entourent.

Merci Lebarde, un beau moment partagé.

Myo

   inconnu1   
9/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

J'aime beaucoup l'ambiance du poème. Pas besoin d'aller chercher très loin, la poésie d'un instant peut suffire. Oh temps suspend ton vol! La dernière strophe est tout à fait exemplaire à ce niveau. L'auteur ne fait que décrire ce que son oeil constate et il laisse le lecteur libre de son interprétation. J'en viens même à regretter que vous vous impliquiez personnellement en parlant de deuil ou de peine (que je respecte bien sûr) car du coup, vous m'ôtez la possibilité d'y mettre mes propres pensées. Deviendrais-je parnassien?

Bien à vous

   archibald   
10/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Contrairement au commentaire précédent, je trouve que c'est précisément l'intervention du « je » dans ce texte qui y confère son charme, sans quoi j'aurais lu un énième poème -parnassien en effet- purement descriptif. Le temps passe comme coule une rivière, métaphore classique mais efficace. Les deux vieillards qui viennent clore ce sonnet renvoient en miroir les pensées mélancoliques de l'auteur. Un poème très doux et d'une bien agréable lecture.

   EtienneNorvins   
13/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci de m'avoir fait découvrir la Sarthe dans une lumière si éloignée des préjugés qui s'y attachent...
Socque a raison d'insister sur l'importance de 'flouter' : en effet, il y a quelque chose de très estompé, ouaté, dans votre texte - le paysage tout à la fois appelle et tient à distance le sentiment douloureux. C'est peut être ça qu'on appelle la pudeur.
Merci pour cette lecture.

   solinga   
5/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je suis d'accord avec la remarque d'archibald : le fait que le sujet poétique s'inscrive dans ce sonnet (le "je", à l'image de "la vie agenouillée" vient s'asseoir, à son tour, dans une attitude de recueillement) ajoute à sa puissance d'évocation.

On est convié, à fleur d'eau, à sentir les vibrations vespérales de tous les vivants aquatiques...et la mort en devient un terme presque moins imprononçable.

Dans la contemplation de la nature gît toute consolation : vos mots bruissants de vie nous le rappellent. Merci.


Oniris Copyright © 2007-2023