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Poésie néo-classique
Lebarde : Sens altérés
 Publié le 05/11/20  -  15 commentaires  -  1058 caractères  -  202 lectures    Autres textes du même auteur

La vie est tellement moins belle quand un (ou plusieurs) de nos sens nous fait défaut ou nous abandonne.
Peut-on en prendre conscience avec une pointe d’humour ?


Sens altérés



Mes yeux sont paresseux, mon décor devient flou,
Je ne vois plus les mots qui tremblent sur la page.
Dans mes mains le marteau frappe à côté du clou.
Adieu les bons bouquins, fini le bricolage.

Mon tympan fatigué ne vibre qu’au tocsin
Qui, du clocher tintant, se mêle à l’acouphène.
J’ai oublié les airs de flûte et clavecin
Qui jadis me rendaient pourtant la vie amène.

La senteur de l’humus et du cèpe en sous-bois
Se rappelle à mon nez dans la sombre venelle,
Comme, par très grand froid, celle du feu de bois,
Mais aucun souvenir du parfum de ma belle.

Les mets les plus subtils, qui me sont présentés
Dans ma bouche pâteuse, alertent mes papilles.
Leurs goûts dénaturés, fades ou pigmentés,
Disparaissent souvent dans l’anis des pastilles.

Mes doigts savent flatter la douceur de ta peau,
Constater la fraîcheur calmante de la mousse,
Mais n’osent plus frôler les coussins du berceau
Où paisiblement dort une blonde frimousse.


 
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   Anonyme   
25/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La vieillesse sous l'angle des sens qui s'émoussent... Un angle intéressant, systématiquement et bien traité à mon avis. Se dessine en creux le portrait d'un narrateur ou d'une narratrice (il y a une "belle", je pense plutôt à un homme) qui apprécie les plaisirs simples, lecture, bricolage, musique, repas savoureux, vie de famille. Je trouve touchant le dernier vers où le vieil homme n'ose approcher ses doigts gourds du berceau, comme si son âge avancé était une maladie contagieuse susceptible de nuire à l'enfant !

Les vers m'ont paru assurés, fluides, le propos net. Une mention pour la rime tocsin/clavecin, je trouve qu'elle "sonne" !

   Myo   
27/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Et voici les cinq sens mis en exergue dans des petites choses de la vie qui comptent plus qu'on y pense.

Je trouve le tout très bien mené avec une pointe d'humour touchante.

Un message qui nous invite à garder nos sens en éveil, tant qu'ils en ont encore les capacités.

Un petit hiatus au 7e vers " j'ai oublié" ..dommage.

Bravo
Myo

   papipoete   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Lebarde
des sens altérés par on ne sait vraiment quoi, mais des sens qui se souviennent ce qui les faisait vibrer !
la maladie ; le grand âge ; blasé ou l'indifférence...
les deux premières éventualités, sont hélas le lot du malin qui prend les rennes de notre conduite, et peut à terme embuer les yeux...
les deux autres sont peut-être pires, quand plus rien ne peut émouvoir le regard d'un paysage, la senteur du parfum de Madame, la musique d'un orchestre, le fumet d'un repas ou cette odeur de coin à champignons !
NB un poème parfois indolent, parfois touchant, parfois énervant mais la fin du texte si attristante, quand les doigts se rappellent le chemin des émois sur la peau de sa douce... mais " n'osent plus frôler les coussins du berceau "
Je crois comprendre ainsi au dernier vers, qu'il y aurait danger de la part du héros ( involontaire ) à toucher cette " blonde frimousse endormie "
Tout au long de ce beau poème, j'ai marché dans vos pas, et fus votre ombre en quelque sorte : moi, c'est serrer une vis minuscule ; regarder les cueilleurs de champignons sortir du bois ; l'ultime hésitation près d'un petit lit, serait du genre " non, j'ai peur de le laisser tomber par terre ! "
Chaque strophe abonde d'illustrations de ce triste constat, où nos sens nous échappent un instant, ou bien s'envolent définitivement.
Mais s'en rappeler peut être consolation, contrairement à qui n'en connut jamais le bonheur !
le 3e quatrain est celui que je préfère
au 7e vers ( j'ai/oublié ) hiatus
je ne vois que cette " fautinette " pour gripper la machine des vers classique !
je suis content de voir que vous êtes à présent, très SOUVENT publié ; vous le méritez !

   Robot   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte pas désagréable nous entraîne à travers la perception des sens qui peuvent parfois nous trahir.

Il manque peut être un brin de folie dans la rédaction un peu régulière et identique d'un quatrain à l'autre, mais globalement j'ai apprécié l'ouvrage.

Quelques rimes intéressantes aussi. Tocsin clavecin pour l'ouie c'est bien trouvé. J'aime aussi acouphène et amène.

   Wencreeft   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'adore l'idée, et celle-ci est bien emmenée ! Quelques très belles trouvailles.
Le problème étant pour moi que, si l'ensemble est de haut vol, je trouve que quelques vers le plombent en étant plusieurs crans en deçà :

"Adieu les bons bouquins, fini le bricolage." est un vers très facile qui manque d'image et de saveur, selon moi
"Qui jadis me rendaient pourtant la vie amène" a, je trouve, le comportement d'un vers un peu "bouche-trou", plus placé là pour combler le 4ème vers que pour conclure le quatrain.

"Les mets les plus subtils, [...], alertent mes papilles." je trouve ce passage un peu paradoxal, dans le sens où justement je me serais attendus à ce que des plats savoureux "n'alertent plus" les papilles, un peu comme avec de l'agueusie.

Le reste est vraiment de belle qualité, en particulier le dernier quatrain. J'ai également aimé ce ton léger et humoristique. Mais les points abordés ci-dessus m'empêchent de profiter pleinement du poème.

Merci pour la lecture rafraichissante.

   Anonyme   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Si tous les sens sont atteints comme cela, il n'y a plus qu'à se flinguer.

C'est bien écrit mais de façon linéaire, sans trop de surprise
et de vers magnifiques propres à l'écriture poétique.
La suite qu'au tocsin qui n'est pas très heureuse.

Alors qu'un texte sur les 5 sens aurait pu devenir une symphonie
nous n'avons qu'un poème un peu plat à la limite de la poésie mais qui a l'avantage de se lire facilement sans hermétisme.

   apierre   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lebarde,

J' ai bien aimé cette approche drôle-amère de ces sens altérés.
Lecture agréable mais il manque pour moi quand même plus d' envol poétique à ces vers.J' ai beaucoup apprécié le final avec cette image de ces doigts qui n' osent pas frôler le berceau.

   Anonyme   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Labarde,

Les désagréments de la vieillesse habilement et originalement exprimés au travers des cinq sens (la vue, l'ouie, l'odorat, le goût et le toucher) dont on s'aperçoit qu'ils manquent vraiment quand ils nous font défaut .
Je ne suis plus tout à fait jeune, mais mon avancée progressive en âge ne m'a pas encore fait perdre tous ces sens .
Seule ma vue baisse .


Une lecture agréable, et l'idée de décrire le déclin progressif des sens est intéressante et ingénieuse.

   Provencao   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Voir, penser, sentir, goûter, toucher consiste bien à ressentir ...même ces sens altérés dans votre poesie, se greffent, à mon sens, à ce versant subjectif.

Mais à vous lire, plus sérieusement, j'ai eu l'impression que ce qui est donné dans la perception, comme dans la pensée, ce sont les objets, la nourriture etc..., et non pas la simple atteinte mentale des idées. C'est ce versant qui m'a un peu désorientée pour la compréhension de votre écrit.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
5/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Lebarde

Un message qui nous invite à « cueillir dès aujourd’hui les roses de la vie » car « vivre, c’est vieillir, rien de plus ». Bon, si « la vieillesse est un naufrage », c’est sûrement vrai si le neurone n’est plus au rendez-vous. Mais quand on a une tête aussi bien faite pour commettre encore des poèmes de ce genre … alors il me semble qu’il y a encore de beaux jours devant soi.

Un grand merci pour cette poésie qui se veut désespérée mais où l’humour est bien présent.
Bravo !

   Davide   
5/11/2020
Bonjour Lebarde,

Voilà un poème gentiment humoristique rendant hommage aux cinq sens qui sont les nôtres, un poème qui se lit plaisamment, porté par un travail prosodique exemplaire, mais dont le côté "énumération" fait un peu trop travail d'écolier à mon goût.

Et puis, à part ces yeux "paresseux" et ce tympan "fatigué", point d'images (ou bien peu), juste des constatations élémentaires, amèrement amusantes certes, mais auxquelles il manque à mon/mes sens une vraie saveur, je veux dire, une valeur poétique ajoutée... ;) Toutefois, l'ensemble est juste et touchant !

   Anonyme   
6/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Lebarde,

L'exergue évoque "une pointe d'humour". À la lecture, je trouve cette pointe discrète et presque imperceptible dans plusieurs quatrains, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Ce poème est plus, à mes yeux, dans le registre de la tendresse et de la nostalgie.

Petits détails : une venelle étant une petite rue, je l'imagine mal en sous-bois.
"l'anis des pastilles" m'a aussi surprise, je lis là, les différents comprimés que le narrateur doit avaler, mais justement, on avale les traitements sans en connaitre le goût (en lisant la première fois, j'ai pensé au goût du méridional pastis)

J'ai aimé l'ensemble, la fluidité, le vocabulaire, la fin du poème où la tendresse est à son comble.

Merci du partage,
Éclaircie

   Vincendix   
6/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lebarde,
Perdre les sens, que le destin m'en préserve, pour moi, à part la vue, et encore, les autres sont toujours actifs.
Une complainte sans fioriture et même si le trait est un peu forcé, elle décrit parfaitement la situation.
Vincent

   Queribus   
9/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

La vieillesse et la déchéance physique qui nous attendent tous est fort bien décrite quoique l'ensemble fasse un peu énumération. Le langage est clair et se lit facilement, le texte n'est pas trop long, la prosodie quasi parfaite pour un poème classique (à l’exception du hiatus: "J'ai oublié" mais ce n'est qu'une petite goutte d'eau dans un ensemble fort honorable. L'anis des pastilles également ne me parait pas très approprié).
En conclusion, j'ai trouvé un écrit bien inspiré, une prosodie quasi parfaite, pour résumé un excellent travail.
PS: Je pense que les maux de la vieillesse sont loin de vous avoir atteint vu la qualité du texte et c'est tant mieux pour vous et vos lecteurs.
Bien à vous..

   Miguel   
10/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De l'humour, de l'humour ... c'est vite dit. Moi qui me sens au seuil de ces misères, je trouve à ce poème une tonalité tragique, qu'accentue encore la frustration de la fin. Mais, bon, le tragique, c'est bien aussi...


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