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Poésie néo-classique
LenineBosquet : Le comptant sur rien
 Publié le 14/05/20  -  19 commentaires  -  751 caractères  -  387 lectures    Autres textes du même auteur

Sauf, peut-être, sur lui-même...


Le comptant sur rien



Dans mon quartier bardé de flics et de joggeurs,
Je taille avec un drone une bavette hostile,
Lui me sommant de regagner mon domicile,
Moi lui narrant ma vie amère et mes aigreurs.

Confinés ! Pangolins ! Chiroptères ! Virus !
De mon home sweet home ouvert aux quatre souffles,
J'ai vu la ville close investir ses pantoufles
Me laissant, sale et seul, hanter mon abribus.

Et, comme désormais, c'est tous les jours dimanche,
Aussi vide de sens que de sous dans ma manche,
Je divague aux hasards du terrain Lallement.

Aux checkpoints, sans papiers, je me prends des amendes
Et je conserve au chaud ces mignonnes guirlandes
Pour, au cas où, bien m'en torcher le fondement.


 
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   chVlu   
20/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un coup de gueule en sonnet pour tirer la sonnette d'alarme dire un point de vue souvent oublié, une réalité toujours plus dure.
Le décor et son ambiance de con finement décrits, le narrateur s'exclame!
Tu arrives à faire cohabiter sans accrocs la rage crue dans son expression et la contrainte rigide du sonnet. Faire rimer Lallement avec fondement une vraie pépite!
Pour cela bravo!

Bon sur le fond je partage en plus!
de SDF à SAC (Sans Attestation de Circulation) il n'y a qu'à pas de plus de la société des nantis dans l’ignorance de l'humanité.
La police survolant la populace avec suffisance, une petite prune pour le préfet une grosse gueule de bois pour l"humanité

   Anonyme   
14/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le laissé pour compte, ne comptant sur rien, ne s'en laisse pas compter par la maison poulaga... de toute façon, il n'y avait rien à espérer.

La fin m'a fait rire !

Bravo Lenine !

   papipoete   
14/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour LenineBosquet
Il ne risque pas de m'arriver du mal, je n'ai aucun bien !
On ne risque pas de me prendre quoi que ce soit, je n'ai rien ! La vie ? oh pour ce qu'elle a d'heureuse ! peut-être que pour mon enterrement, on me perdra le coeur gros près des quais, sous les ponts...
Quoi, qu'est-ce qu'il a lui là-haut, à me dire de rentrer chez moi ! je n'ai pas de " chez moi "...
NB un cri de la rue d'un de ceux qui conjuguent " le comptant sur rien ", même le sourire qui accompagne l'obole au mendigot, n'est plus offert ; leur maître est confiné, adieu la manche !
Comme Pangolin à cheval sur son virus, nul n'est à l'abri, même le squatter de l'abribus !
Et je ne peux m'empêcher de fredonner de Mouloudji " les escaliers de la butte sont durs aux miséreux... "
L'avant-dernier tercet ferait presque sourire, mais il est en même temps si sombre !
le dernier vers montre le héros prévoyant, quand on songe aux gens dévalisant les magasins, de leurs rouleaux de papier-toilette !
Sans blaguer, je pense que ce pauvre hère serait bien fier, que pour lui l'auteur écrivit un " sonnet " parfaitement néo-classique !

   Anonyme   
14/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

Un très bon texte qui me fait sortir de ma tanière. Et qui me rappelle
que les premiers verbalisés dans ma bonne ville bourgeoise au possible
furent des ... SDF. Le canard local était fier de nous montrer cela.

Tout est bon dans ce sonnet, rien à jeter.

Et, bien sûr, je souscris à son dernier vers : après la razzia sur le P.Q.
ça peut servir.

   Ascar   
14/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sonnet moderne aux images évocatrices qui décrit l'incrédulité d'un sans-abri face au zèle de certains policiers: bravo !

Lui donner la parole est une façon bien originale de dépeindre le confinement.

   Anonyme   
14/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir LenineBosquet,

Tout est dit et très bien dit dans ce sonnet .
C'est une triste réalité, et pourtant ça fait du bien qu'un auteur en parle, qui plus est de si belle manière .
Les deux dermiers vers , excellents, sont l'apothéose de ce poème: j'adore!!!
Bref, du pur LénineBosquet comme j'aime .

   troupi   
14/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai toujours plus ou moins apprécié ces poésies de LénineBosquet mais celle-là plus que toute autre attire mon attention par ce qu'elle a de vrai et d'humour tragique.
Lallement fondement bravo.

   Pouet   
15/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Slt,

oui, du bon Lénine, du Lénine qui "dénonce", du Lénine qui ne mâche pas ses maux, du Lénine qui sort du bosquet.

Ici, le propos peut-être un poil plus prosaique, prend un peu le pas sur les allègres alitérations et joviaux jeux de mots, cela n'en demeure pas moins bien troussé et non sans fondement...

SDF: Sonnet D'abord aux Fenêtres

   Queribus   
15/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Mine de rien, des vérités amères sont dites dans ce sonnet à la langue et à la prosodie parfaite, avec une touche d'humour qui reste toujours une arme redoutable. Un poème qui se lit facilement par sa simplicité qui cache certainement un très gros travail.

En un mot, de la belle ouvrage. La poésie vous dit merci et moi aussi.

Bien à vous.

   Melorane   
15/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Un joli rappel que certains n'ont pas la chance de pouvoir se plaindre de rester chez soi.

Melorane

   Stephane   
15/5/2020
 a aimé ce texte 
Pas
Il y a du bon et du moins bon, comme le dernier vers que je n'ai pas - mais pas du tout - aimé. Un 4/4/4 qui ne m'a pas convaincu au niveau du rythme (de la forme, donc), et encore moins au niveau du fond (bien m'en torcher le fondement). Plus que la formule (disons autant) c'est le discours que je n'apprécie pas, c'est-à-dire le fait de se prendre une amende pour infraction au COVID-19 (sous-entendu). Que ce soit du second degré ou non, ça ne me fait pas du tout rire, mais d'autres sauront apprécier, bien entendu.

   Anonyme   
18/5/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Il est parfois des textes qui...tout légèrement, viennent chagriner des thèmes ou des sujets d'une actualité brûlante et appellent en retour des réactions qui sortent ou dépassent le texte en lui même...et son contexte.
Je songe à tous ces gens qui dépourvus de logement , de nourriture ont du faire face au coranavirus...et ont vécu plus difficilement encore que les nantis, la grave crise que nous traversons.
Faut-il pour autant se torcher le fondement, avec les attestations de sorties ou amendes ? à tout le moins en faire ressortir ou deviner un certain déni ou mépris? Je ne pense pas, je pense même que ce dernier vers est discutable...ou malvenu même si je sais qu'il y a eu des abus sur les amendes infligées...et une gestion calamiteuse de la crise...
Face à la maladie et la mort nous sommes tous plus que jamais égaux, c'est là l'ironie du sort...que nous sortions de Paris 16 ième des quartiers huppés, que nous sortions d'un quartier très défavorisé...notre destin est le même face à la maladie et la mort.C'est pour cela que je pense que le confinement devait être respecté tout comme l'attestation de sortie mérite un respect, ne serait-ce que pour les victimes et les gens qui ont perdu la vie.

   Sodapop   
16/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une très belle plume que la votre pour ce texte.
Je dis texte, mais c'est bien d'un poème que nous parlons là, un poème dont le style percute l'immobile.
C'est tellement rare...
Les mots employés sont d'une simplicité que l'on pourrait se demander comment l'auteur va parvenir à nous transporter. Et pourtant ça marche! Tout fonctionne à merveille dans votre poème.
On en oublie même le sonnet et son carcan de codes et de règles...
Des mots percutant et une ryhtmique accrocheuse.
Je vous tire mon chapeau pour l'exercice et la leçon que vous nous donnez là.

   Myo   
16/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Lenine Bosquet,

Personnellement, je trouve qu'il y a tout dans ce poème.
Le thème est original et l'utilisation de la 1ere personne donne encore plus de relief au propos. Vous pointez du doigt avec un brin d'ironie ce décalage entre les mesures imposées et le quotidien d'un SDF qui se bat tous les jours pour sa survie, ses besoins vitaux et pour qui cette pandémie est dans tout cela, bien peu de chose.

Dans ce sens, le dernier vers ne me choque pas du tout, pour peu qu'on puisse se mettre dans la peau du personnage ( si je puis dire..)

J'aime tout particulièrement le 6e et 7e vers

Un sonnet qui se lit sans accroc ...et donne à réfléchir.
Du grand art!

Merci.

   Miguel   
16/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une photographie fort juste du confinement (les flics, les joggeurs), des trouvailles (la ville qui investit ses pantoufles), de l'ironie (le home sweet home), et un zoom bienvenu sur la misère de certains. Avec une chute un peu anarchiste du plus bel effet pour exprimer une colère justifiée. Ça ne changera hélas rien au monde, mais ça a le mérite d'être dit. La poésie doit savoir être militante. Mais, au fait, qu'est-ce qui empêche ce poème d'être en section classique ?

   Anonyme   
18/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand on contraint les uns à s'enfermer, d'autres sont condamnés à rester dehors et cela donne cette rocambolesque vue extérieure du confinement mettant en relief ses dérives et les situations absurdes qu'il engendre, par la magie de l'auto-dérision gouailleuse d'un clochard céleste semblant sorti d'une comédie italienne.
Preuve y est faite, par ailleurs, s'il en était encore besoin, de l'intemporalité et de l'adaptabilité du sonnet.
À ce propos, il aurait suffit de changer leur genre au second quatrain plutôt que les rimes elles-mêmes pour rendre celui-ci régulier mais serait encore resté le rythme ternaire de quelques vers pour lui interdire l'accès au sacro-saint classicisme.
Qu'importe ! la pièce est très réussie en l'état, si l'on excepte la syntaxe approximative du second hémistiche du 10ème vers :
« Aussi vide de sens que [ma manche (est vide) de sous], » ;
avec l'inversion : [que de sous ma manche]...
Malgré ça, on en redemande, de cette poésie jubilatoire !

   jfmoods   
19/5/2020
I) Une vie quotidienne bouleversée

Le contexte anxiogène, affiché dès l'entame ("mon quartier bardé de flics", "un drone"), suggère une situation d'exception. Le parallélisme ("Lui me sommant de regagner mon domicile, / Moi lui narrant ma vie amère et mes aigreurs") met comiquement en exergue un dialogue de sourds entre les représentants de l'état et le citoyen. Les exclamatives ("Confinés ! Pangolins ! Chiroptères ! Virus !") confirment la triste hypothèse du lecteur : une épidémie, dont nous ne connaissons que trop bien les ravages, est à l'oeuvre.

II) Le statut particulier du locuteur

Tandis que chacun se claquemure douillettement chez soi ("J'ai vu la ville close investir ses pantoufles"), l'homme, sans logement ("mon home sweet home ouvert aux quatre souffles", "mon abribus"), est abandonné à une promiscuité et à une errance bien plus pénibles qu'à l'ordinaire ("Me laissant, sale et seul", "comme désormais, c'est tous les jours dimanche / Aussi vide de sens que de sous dans ma manche, / Je divague aux hasards du terrain Lallement").

III) La dénonciation de l'Absurde

Dépourvu du précieux sésame (l'attestation de déplacement dérogatoire), il s'expose au zèle imbécile de quelques fonctionnaires de police ("sans papiers, je me prends des amendes") postés sur les axes principaux de la ville ("Aux checkpoints") pour verbaliser tout contrevenant. Notre homme reçoit cependant ces astreintes avec le détachement propre à son caractère... et à la précarité de sa situation ("je conserve au chaud ces mignonnes guirlandes / Pour, au cas où, bien m'en torcher le fondement").

On retrouve dans ce texte tous les ingrédients que l'on apprécie chez le poète : une tonalite comique perceptible dès le titre (double sens : comptant / content), un plaisant panachage des niveaux de langue, une volonté farouche de dynamiter la forme élitiste, corsetée, amidonnée, du sonnet, un sens de la provocation mis au service de la réflexion.

Merci pour ce partage !

   Recanatese   
21/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour LenineBosquet,

que voilà un poème réjouissant! Une vrai verve dans vos vers, contemporain dans le thème, classique dans la forme avec une langue qui joue habilement avec les registres.
Je me suis bien marré aussi, l'humour est omniprésent et constitue ici une arme redoutable de dénonciation. Le dialogue avec le drone, par exemple, est une belle trouvaille pour mettre en avant le visage inhumain d'une répression parfois bête et aveugle.
J'ai ri en scandant "de mon homeuh sweet home" jusqu'à ce que ce "Me laissant ,sale et seul, hanter mon abribus." ne vienne ternir mon sourire. C'est ça aussi, cette manière d'être drôle tout en évitant la catharsis. Ca rend le texte percutant, je trouve.
Enfin, je salue cette volonté de donner la parole à un "sans-voix" en le faisant s'exprimer directement, ça change. Et les mots que vous mettez sur ses lèvres lui confèrent une sorte d'"aura", une affirmation de soi très forte, notamment dans le tercet final qui clôt à merveille ce petit bijou.
Une très belle réussite (qui a aussi beaucoup plu à mes potes, me dit-on dans l'oreillette)

Un grand bravo!

Recanatese

   Quidonc   
22/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour LenineBosquet,
A travers les périples de ce pauvre homme, je vois un portrait sans complaisance de notre société. Bien au chaud dans nos pantoufles de confiné que nous importe les autres qui meurt dans la rue.
J'admire ce comptant sur rien qui malgré son dénuement philosophe avec humour.
Bravo
Quidonc


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