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Poésie néo-classique
LenineBosquet : Qui gladio ferit, gladio perit
 Publié le 06/10/17  -  10 commentaires  -  517 caractères  -  346 lectures    Autres textes du même auteur

Sus au tyran !


Qui gladio ferit, gladio perit



Fut un impotent potentat,
Confit dans le luxe et la graisse,
Qui, devant un poulet de Bresse,
Pensait commettre un attentat.

Il en bavait tant qu'il tenta
Un grognement, qu'enfin se presse
Celle qui se croyait maîtresse
De lui en servir tout un tas.

Sûr, la place était bien lotie !
D'une belle cuisse rôtie
L'odieux poussah reçut son dû.

Lors se ficha dans sa trachée
Comme une arête peu mâchée :
Jamais plus Médor n'a mordu.


 
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   Donaldo75   
29/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai bien aimé ce poème par:
* Son rythme,
* Les sonorités ("fut un impotent potentat", par exemple) qui font penser un peu à des instruments de musique (des percussions dans le cas cité),
* Son humour,
* En plus, il est bien tourné.

Bravo !

   papipoete   
6/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour LenineBosquet,
Alors ça vient ce poulet ! Et le potentat engloutît si vite son dû, qu'il s'en étouffa !
NB on comprend bien la scène autour de la table de cet odieux personnage, et ne le plaint pas de la fin de son repas !
Au second tercet, l'image " comme une arête peu mâchée " est un peu alambiqué ( que se ficha-t-il dans sa trachée ? )
J'aime bien les sonorités " impotent/potentat )
le hiatus au 8e vers " lui/en " put s'éclipser et permettre la forme classique ?

   Anonyme   
6/10/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Le titre m'a attiré, mais l'histoire m'a un peu déçu.
Je n'ai pas retrouvé, ici, l'humour habituel de LenineBosquet.
Sûrement la prochaine fois.

Toutefois, je reconnais l'impact intéressant des sonorités.

   TheDreamer   
7/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je lis votre sonnet et pense à un auteur en particulier, Marc-Antoine Girard De Saint-Amant, membre éminent d'un cercle de poètes que Théophile Gautier nommait "Les Grotesques".

Votre poème en octosyllabes traite sur le ton de la plaisanterie, un sujet plutôt noir : la mort d'un tyran.

J'apprécie la résonance assez "burlesque" du 1er vers avec le son "t" qui se répète, donnant à celui-ci un tour assez comique. Le 2nd vers par son image ramène le personnage peu reluisant au rang des volailles qu'il mange. Bien joué.

Bien aussi le mot "poussah" qui ajoute encore au ridicule de la scène. Le reste du sonnet est à l'avenant.

   Quidonc   
7/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je n'ai ni la compétence ni la maîtrise de l'art pour me permettre un avis technique.

Ne me sentant ni l'âme ni la lame critique, je peux néanmoins donné mon sentiment. (Mais n'est-ce pas l'essentiel)

Ce texte, que j'ai trouvé par ailleurs fort bien écrit, m'a bizarrement évoqué un dessin animé de Tex Avery.

En fait de tyran, j'ai vu un gros Bulldog anglais bavant devant un poulet . La maîtresse, j'imagine une vielle dame qui vit seule avec son chien, raison pour laquelle elle n'est plus maître chez elle.

Glouton le chien s'étrangle. Dans le contexte d'un dessin animé je préfère croire à une fin moins tragique, mais voila.

Je suis peut-être complètement hors sujet, mais voila c'est mon ressenti.

Quant à l'écriture, je l'ai lue comme un dessert fluide et sucrée à souhait.

   jfmoods   
10/10/2017
Ce sonnet en octosyllabes est à rimes embrassées et suivies, suffisantes et riches, majoritairement féminines.

Le poème est traversé par un jeu marqué d'allitérations (b/p, t/d, c, m) et d'assonances (an, é/è, u) qui lui confèrent une vivacité particulière. Cette vivacité se trouve accentuée par le rythme varié des phrases (juxtaposition, subordination) et par la ponctuation (point d'exclamation, deux points).

L'octosyllabe a parfois nécessité quelques ajustements (absence du sujet apparent au vers 1, subordonnée de but réduite à sa plus simple expression au vers 6, recours à une graphie ancienne de l'adverbe au vers 12).

Ce poème est une petite fable dont le poète nous laisse deviner le point de départ. Le tyran dont il est question ici (entête) a jadis commandé une armée, a pris le pouvoir par la violence, en faisant abondamment couler le sang ("gladio ferit" du titre). Mais, au fil du temps, il s'est laissé gagner par la mollesse ("Confit dans le luxe") et par la gloutonnerie ("la graisse", hyperbole : "Pensait commettre un attentat") au point de se muer en sa propre caricature (oxymore : "impotent potentat"). Abandonnant le pouvoir à une complice grassement rétribuée ("Celle qui se croyait maîtresse", "la place était bien lotie !"), il est ainsi devenu aussi effrayant qu'un chien de salon ("Il en bavait tant", "un grognement", "Médor"). Cependant, tôt ou tard, il faut obéir au "gladio perit", payer pour les atrocités que l'on a commises (adjectif qualificatif : "L'odieux poussah", expression imagée : "reçut son dû", litote : "Jamais plus Médor n'a mordu").

Merci pour ce partage !

   LenineBosquet   
10/10/2017

   Queribus   
11/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Un sonnet néo-classique drôle "en octosyllabes voilà qui n'est pas très ordinaire et qui met de bonne humeur, de plus le tout avec de jolies tournures de phrases: "Fut un impotent potentat", Il en bavait tant qu'il tenta" "L'odieux poussah reçut son dû". Il manque quand même, me semble-t’il, ce petit rien qui aurait pu faire du poème un petit chef d’œuvre dans son genre même si l'ensemble est tout à fait honorable.

Bien à vous.

   Asrya   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème bien senti ; les images ne sont pas difficiles à voir, on visualise la scène, on est immergé rapidement et on ne peut que s'identifier ou se souvenir d'un tel moment en compagnie de l'un de ces animaux.
Hommage "au meilleur ami de l'Homme" comme l'expression le veut, bien écrit.

Pas de portée particulière si ce n'est celle de partager un souvenir, de belle manière,
Merci pour la lecture,
Puisse Médor reposer en paix,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Anonyme   
22/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Abondance de luxe nuit au méchant mais le plat offert est bien ficelé ! Est-ce que le lecteur risque le même sort et de se faire avoir par des auteurs ?

J'apprécie les élisions de sujets d'un premier abord étonnant. Et voilà qu'il ne s'agit pas d'un magistrat romain mais d'un chien ; mais pourquoi une telle surprise à la fin ? J'aurais mis la nature du sujet dans le premier quatrain. Original et bien dit à la fois, donc une réussite à mes yeux. C'est très drôle d'en tirer un sonnet.

En revanche, j'aurais vu une traduction de gladio dans l'accroche. Je crois par approche morphologique que c'est qui a vécu par l'épée périra par l'épée mais il y a une ironie qui m'échappe ; en effet le poulet n'est pas tué d'une épée. Mon esprit est un peu précis pour une métaphore qui se veut large. Disons que le chien n'a fait que manger et meurt d'avoir trop mangé : mais justement il meurt car la cuisse l'étrangle au lieu de mourir d'une maladie ce qui aurait été moins spectaculaire mais plus "ironique". Ici, on ne voit pourquoi la cuisse vengerait les poulets. Cela dit, ça passe. Je ne l'ai pas en travers de la gorge.

J'aime beaucoup la série des rimes en "ta" et presque "enta". Bravo ! Bonne idée bien menée.


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