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Poésie néo-classique
LenineBosquet : Thé glaçant
 Publié le 06/04/18  -  12 commentaires  -  715 caractères  -  318 lectures    Autres textes du même auteur


Thé glaçant



Mimi trompe l'ennui en dansant la semaine
La gigue ou bien la valse aux bras d'un rigolo,
Un vieil homme jovial qui n'a du gigolo
Que la veule blancheur d'un sourire de hyène.

Le birbe encore vert jauge l'énergumène
Comme d'une pouliche il ferait au polo :
Pour ne pas l'effrayer faut la monter mollo,
Bien camoufler sa peur, surtout masquer sa haine.

L'ancêtre est un salace et, même, un beau salaud,
Au salon se tient classe et nous case un solo
De pipeau que pucelle écoute, voire avale.

La fifille au fin mot va, renouchant du laid,
Tout accepter du loup, l'or promis, son blanc lait,
Juste pour le plaisir d'une chute amorale.


 
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   sourdes   
6/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour LenineBosquet,

un thé glaçant que l'on tient dans la main sans le boire. Nous voici donc plongés dans une atmosphère demi-mondaine, une atmosphère proche de celle qui devait régner jadis au cabaret du Chat noir à Montmartre.
Les deux premiers quatrains sont destinés à la mise en scène de "Mimi" et du "birbe". Il faut attendre le premier tercet pour qu'il se passe quelque chose dont on peut avoir plusieurs niveaux de lecture, ambiance salace. Le deuxième tercet ne laisse pas de doute sur le niveau de lecture à retenir et le dernier vers renverse la table de toutes les interprétations, à retenir ou suggérées.
Bien joué...il était temps...pour ma curiosité impatiente.

Le sonnet classé en néo-classique n'appelle pas de ma part de remarque de fond quant à la prosodie et le style.

Vous aurez compris que j'ai davantage apprécié le style d'écriture, le procédé de retournement final que...le fond.

   Anonyme   
6/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Thé dansant ou thé glaçant ?

Ce sonnet mi-argotique par endroit est un petit régal par endroit
également : Que la veule blancheur d'un sourire de hyène.
Mais je ne comprends pas tout, pourquoi :
Bien camoufler sa peur, surtout masquer sa haine ? ou : tout en masquant sa haine ?
Comme dans l'ultime tercet : renouchant du laid ??

Donc, au final, un sonnet qui se voudrait argotique, mais qui manque,
à mon avis, un peu sa cible par endroit.

   papipoete   
6/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
bonsoir LenineBosquet
ce vocabulaire " tout en finesse " sied à l'endroit, et au film qui se joue entre le vieux beau et la fifille qui n'a d'yeux que pour lui, l'or promis faisant battre son coeur !
NB cela sent mauvais dans ce bouge où le gigolo surveille sa " pouliche " d'un oeil vicieux, et le poète met en scène ses acteurs, jouant ce rôle pas appris, mais sans faute !
Hormis le hiatus du 1er vers ( l'ennui/en ) permis en néo-classique, je vois un sonnet de bonne facture !

   Anonyme   
7/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir LB
La " fifille " semble se laisser griser par les mots de ce ringard "salace " qui se " tient classe " et lui promet monts et merveilles.

Mais est-elle vraiment dupe et ingénue, ou bien n'envisage-t-elle pas une .... " chute amorale " ?

Je n'ai pas saisi le sens de " surtout masquer sa haine " (?)

   Donaldo75   
7/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour LenineBosquet,

A la lecture de ce poème, le lecteur imagine bien la scène, décrite avec acidité. Ce sonnet aurait pu être mis en musique. Personne n'est épargné, et le choix des mots peint un tableau réaliste, cru, sale et laid à la fois.

Bravo !

Donald

   jfmoods   
7/4/2018
Ce sonnet en alexandrins est à rimes embrassées et suivies, suffisantes et riches, majoritairement masculines.

Glacé, le thé nous rafraîchit. Glaçant, il nous pétrifie.

On pense à la fable "Le loup et l'agneau". Ce poème en constitue, à sa manière, une réécriture post-moderne.

D'un côté, une jeune femme apparemment ordinaire... si ce n'est qu'elle s'ennuie. Dira-t-on jamais assez combien l'ennui peut avoir des conséquences fâcheuses sur le comportement humain ?

"Un roi sans divertissement est un homme plein de misères." (Pascal)

De l'autre, un individu d'un certain âge dont on pressent la redoutable influence. Son affabilité factice (aspect rassurant : "Un vieil homme jovial", aspect beaucoup plus noir : "masquer sa haine") est celle du prédateur en maraude, en quête de chair fraîche (métonymie dépréciative : "la veule blancheur d'un sourire de hyène", image du débauché : "Le birbe encore vert", épithètes sans concession avec jeu allitératif et assonantique : "un salace", "un beau salaud"). Ce maquignon, qui craint encore de voir sa proie lui échapper ("Bien camoufler sa peur"), mesure déjà le retour sur investissement (comparaison : "jauge l'énergumène / Comme d'une pouliche"). Derrière le vieux débauché qui s'achète une jeunette s'esquisse alors le profil beaucoup plus inquiétant du proxénète.

Par un discours cynique ("l'or promis"), il va appâter sa proie ("un solo / De pipeau que pucelle écoute, voire avale"), une proie avant tout avide de transgression sociale ("Juste pour le plaisir d'une chute amorale").

Merci pour ce partage !

   Queribus   
9/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Tout d’abord, je dirai mon admiration pour le sonnet "néo-classique" sans fautes et votre maitrise de la prosodie.

Je serai plus réservé sur le fonds où l'idée finale du poème n'apparait pas clairement; à mon avis, opposition entre les deux quatrains et les deux tercets n'est pas assez marquée et n’apparait pas assez évidente à la première lecture.

Ceci dit, le tout témoigne d'un gros travail sur la forme et le résultat est tout à fait honorable.

Bien à vous.

   Anonyme   
9/4/2018
Cette poésie ne me parle pas, ou bien peu.
Le lecteur s'y ennuie autant que Mimi, déconcerté par des inversions qui sont là pour la césure ("Que la veule blancheur"...), des vers de 13 pieds (vers 4, hyène fait 2 syllabes), des termes incompréhensibles ("birbe", "renouchant du laid"), des obscurités ("Bien camoufler sa peur, surtout masquer sa haine" ???).
Le dernier tercet ne décolle pas, avec un vers 13 sonnant mal, une chute qui tombe... à plat.
Seul le premier tercet me semble inspiré, avec ses jeux de mots et ses allitérations.

   Anonyme   
9/4/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Cynique et désabusé, assez proche de la réalité des thés dansants de retraités dans les soirées musette...

Je suis néanmoins mitigée devant votre oeuvre.
Certes, le cynisme...
Mais ces inversions ? Ces rimes ?
Le gigolo s'annonçait dès rigolo... sans surprises... comme l'ensemble en fait. Dommage.

Mes excuses à l'auteur, si le propos m'a fait rire - et finalement uniquement grâce au birbe encore vert - l'ensemble me laisse de glace (humour à tiroirs).

Une prochaine fois, peut-être ?

   hersen   
9/4/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bien que je comprenne que l'humour ici mène la danse, je ne suis personnellement pas touchée. Je ne trouve pas non plus spécialement drôle cette façon de dire. Il est vrai que je connais bien mal, pour ne pas dire pas du tout, ces ambiances de thé dansant mais justement je n'en apprends guère, sauf des fourberies pas si édifiantes que ça;
pour moi, c'est une ambiance poétique qui me passe au-dessus, et cela n'a rien a voir avec la forme; la forme n'est qu'un choix d'expression de l'auteur, la poésie, elle, est partout où on veut bien la mettre, et je la trouve un peu faible ici.
Merci de cette lecture.

   Annick   
10/4/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'avoue que j'ai tournicoté longtemps autour de votre poème, le relisant moult fois avant de mettre un commentaire. Mais les choses sont maintenant claires dans mon esprit. Le personnage est tellement rebutant que cela m'a un peu effrayée. M'identifierais-je à Mimi, naïve brebis, proie toute choisie par "son amoureux" de loup ?
Ceci dit, votre poème est un petit bijou dans le genre. J'ai apprécié le jeu des allitérations, en "l" comme un écho du "l" dans le mot "glaçant"; du s reprenant le mot salaud...etc...Comme une musique inquiétante tout au long du poème. J'ai apprécié vos mots percutants qui ont fait mouche à chaque fois. Certains, comme "pipeau" "avale" peuvent se comprendre à un autre niveau.
Le portrait du salaud, proxénète peut-être, ou pour le moins débauché, est saisissant.
C'est une performance que je salue. Bravo !

   Anonyme   
10/4/2018
Détail : le Littré nous dit que l'h d'hyène ne doit pas être aspirée.

C'est un sonnet modernisé, très euphonique (et bravo pour ce travail-là) qui se lit sans déplaisir ; ce n'est pas mal fichu.

J'ai pensé, en lisant, à la chanson méconnue de Brassens, au thème proche : "Le père Noël et la petite fille"

"Il a mis du pain sur ta planche
Il a mis les mains sur tes hanches

Il t'a prom'née dans un landeau
Il t'a prom'née dans un landeau
En route pour la vie d'château
En route pour la vie d'château
La belle vie dorée sur tranche
Il te l'offrit sur un plateau"


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