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Poésie classique
LEO-P : Sonnets aquatiques
 Publié le 10/11/15  -  16 commentaires  -  2261 caractères  -  423 lectures    Autres textes du même auteur

De lumière et d’eau.


Sonnets aquatiques



L’océan

Le soleil pétillait dans les brumes de sel
Et le vent soulevé par la houle atlantique,
Murmurant au couchant son intime cantique,
Parfumait l’océan d’un souffle universel.

Un vol de goélands tournoyait dans le ciel
Où l’occident versait sa flamme romantique ;
Contre le ventre blanc de la falaise antique,
La lumière embrassait les flots gorgés de miel.

L’eau fougueuse, à travers un lac de gouttelettes,
Évaporait l’iode en nappes violettes
Et les oiseaux troublés semblaient des papillons.

Des faisceaux d’améthyste enrobés d’ambres jaunes
Découpaient les cirrus en forêt d’hexagones
Et changeaient l’univers en ruche de rayons.

*

Le fleuve

Berceau du piranha, royaume du saumon,
Il promène en son lit le chasseur et la proie,
Le monstre et la beauté, le discus, la lamproie,
Et la pépite d’or qui dort sous le limon.

Rougi par les soleils qu’enfante le démon,
Il traverse la plaine où la neige poudroie
Et la forêt de jade où l’orage foudroie,
Comme un vaisseau de pourpre inonde un vert poumon.

Il mêle son eau vive à la terre fertile
Et les ardeurs d’un fauve aux langueurs d’un reptile ;
Il est le fils d’un tigre et d’un anaconda.

Sur son interminable et tortueuse pente,
Il fuit, pareil au temps dont le fil noir serpente,
Les âmes et les champs que son cours féconda.

*

Le marécage

Sur la moire du fleuve, un réseau de vapeur
Dévoile au ras de l’onde un œil jaune qui rôde
Et le dos ciselé du reptile en maraude
Semble une île immergée en un calme trompeur.

Le dragon sous-marin, dans sa fauve torpeur,
Fait reluire, à travers des filets d’ombre chaude,
Ses tesselles de feu, d’agate et d’émeraude
Qui reflètent la grâce en éteignant la peur.

Sous le treillis noueux de la verte mangrove,
Par la fange argileuse où le monstre se love,
Circulent des courants lamés de rais vermeils

Et le sang qui s’épanche entre ses crocs sauvages
Brode sur la surface et jusqu’aux blonds rivages
Un miroir écarlate émaillé de soleils.


 
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   Vincendix   
10/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai plongé dans ce texte sans scaphandre mais c'est seulement en arrivant au marigot que j'ai vraiment apprécié ma visite. Malgré la présence d'un monstre, le dernier sonnet est limpide, les deux autres un peu moins, ce devrait être le contraire...

   cervantes   
28/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup apprécié ce triptyque qui nous donne à lire trois sonnets pour le prix d'un texte...presque un recueil.
La musique est au rendez vous avec des rimes riches, parfois très originales et un sens inné du rythme.
Les images sont superbes et balancent à nos yeux émerveillés monde animal et végétal dans sa luxuriance.

Un petit faible pour le second sonnet avec deux tercets somptueux.

Merci pour cet envoi qui mériterait au moins dix plumes!

   papipoete   
28/10/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
En voyant cette composition poétique, je ne peux m'empêcher de songer au " chef-d'oeuvre " d'un compagnon du tour de France, qu'il devait réaliser pour la fin de son apprentissage. A partir d'une 'base" déjà complexe, il devait édifier quelque chose de tellement compliqué (mais beau) que les yeux et les voix des " examinateurs " en restent béats!
En bref, écrire un sonnet classique techniquement parfait, et remarquable, n'est déjà pas tâche aisée, alors 3 à la suite issus de la même idée de départ (océan, fleuve, marécage) me subjugue!
Je ne peux relever un alexandrin en particulier, tant la partition est richement dotée! Le premier quatrain du 3e sonnet est sublime, par exemple.

   Anonyme   
10/11/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour

Bravo ! C'est une magnifique trilogie classique. On dirait du Leconte de L'Isle.
Les beaux vers sont tellement nombreux qu'on ne peut en citant
aucuns sous peine d'en oublier d'autres.
Pas facile de réunir tant de belles choses en trois sonnets.

Rien d'autre à dire, on ne peut que s'incliner devant ces trois chefs d'oeuvre.

   Anonyme   
10/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour LEO-P. Je salue tout d'abord la prouesse technique, classique oblige. Trois en un et fort bien écrits...
J'ai un peu tiqué sur la "falaise antique" car je trouve que ça fait un peu pléonasme... les falaises modernes ne courant pas les rivages.
Granitique aurait été le bienvenu mais ça implique de reprendre le vers de a à z.

Une indéniable poésie se dégage de ces trois sonnets dont je ne ferai pas l'autopsie bien qu'ayant peut-être une préférence pour le fleuve.

Le dernier sonnet de ce triptyque, Le marécage, commence par la moire du fleuve ! Peut-être une façon de faire la liaison entre fleuve et marécage mais tout de même surprenant...

En conclusion, un ensemble de haute tenue présenté sous un titre tout à fait adapté.
Bravo et merci pour cette balade dans vos eaux poétiques...

   Anonyme   
10/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Trois sonnets superbes aux images somptueuses.

" Des faisceaux d’améthyste enrobés d’ambres jaunes
Découpaient les cirrus en forêt d’hexagones
Et changeaient l’univers en ruche de rayons. " ce tercet est mon coup de coeur.

   Cristale   
10/11/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour LEO-P,

Je ne saurai que féliciter l'auteur pour ce trio de sonnets dont le titre et le prologue conviennent parfaitement tant les vers sont fluides et lumineux. La prosodie est impeccable, l'écriture est riche, la syntaxe agréable, j'arrête là car tout me plaît.

À quand la couronne de sonnets ? ( une suite 15 sonnets si je ne me trompe pas dont la règle est particulière)
Je ne pense pas que ce soit une bien grande difficulté pour vous :)

Bravo et merci LEO-P

Cristale

   Gemini   
11/11/2015
On pense à Bachelard qui découpe « l’Eau et les rêves » en chapitres distincts, et remplit de poésie un essai philosophique. Ici pourtant c’est l’eau dans ses formes et comme milieu qui est présentée, et même le marécage, moins bien loti poétiquement par notre imagination, est traité avec tout le respect qui se doit.
Sujet bien maitrisé, qui a dû demander un long travail préparatoire, très beau sens de la poésie, bien écrit et, pour ne pas gâcher la fête, très fluide.

   Anonyme   
11/11/2015
Bonjour Leo-P
Beauté de l'écriture, beauté des images, c'est un superbe cadeau que vous faites au lecteur.
Les rimes sont souvent riches, mais apparaissent de façon naturelle.
A aucun moment on ne ressent le travail du versificateur
Ce triptyque est un très bel exemple de ce qu'on peut faire de mieux dans la catégorie.
Merci Leo-P et sincères (mais jalouses) félicitations

   TheDreamer   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Trois sonnets classiques sur la même forme : ABBA ABBA CCD EED à la prosodie impeccable.

"Il mêle son eau vive à la terre fertile
Et les ardeurs d’un fauve aux langueurs d’un reptile ;"

Ce passage est selon moi, le plus beau des trois poèmes où le fleuve est assimilé à un être vivant, chaque méandre rappelant les courbures du serpent.

Si je devais choisir un seul sonnet, ce serait le dernier : Le marécage qui selon moi est le plus réussi.

   Anonyme   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

trois très beaux poèmes pour le prix d’un…bravo.
Pas fan de poésie classique, je reconnais à la vôtre une grande fluidité…le sujet aidant peut-être.

En tout cas, j’ai pris plaisir à lire ces variations aquatiques et vraiment lumineuses.

À vous relire.

C.

   emilia   
11/11/2015
Pour vous qui maîtrisez avec aisance le sonnet, votre triptyque aquatique en hommage à la lumière et l’eau qui nous fait voyager de l’occident romantique à l’orient exotique, en référence au tigre, à l’anaconda et au crocodile, développe bien ce souffle universel dont vous avez souhaité proposer la vision ; le tableau du « dragon sous-marin est à lui seul un éblouissement, bravo à vous…

   Mona79   
13/11/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
C'est superbe. Je prends tout et je m'approprie quelques instants ces vers sublimes que j'aurais aimé moi-même écrire. J'en suis jalouse, croyez-moi, mais je m'incline devant le talent et la beauté de l’œuvre : le choix des mots, la maîtrise du classique, la fluidité des vers, tout est agréable à l'oreille. Je les lis à haute voix et tout est harmonie. L'eau ainsi magnifiée dans la splendeur de l'océan (c'est celui-ci mon préféré, si toutefois l'on peut se permettre de choisir) c'est du grand art. MERCI.

   Louisa   
20/11/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ces sonnets marotiques sont exceptionnels. J'ai été touchée par toutes les images qui se dégagent de vos vers aquatiques. Ce triptyque est digne des chefs-d'oeuvre de génies tels que Heredia ou Leconte de Lisle.

Je suis surprise de voir qu'une poésie classique aussi belle puisse exister de nos jours. Comme les autres évaluateurs, je ne saurais citer les plus beaux vers tant ils sont nombreux... Le second tercet du premier sonnet est superbe, le second quatrain et le premier tercet du second sonnet sont sublimes, et "Le marécage" tout entier est magnifique...

Il y a de la couleur, de la lumière, du lyrisme... Sans emploi de la première personne et sans implication humaine, tous ces vers débordent de sensibilité, d'émotion et de splendeur. Toute la fluidité et la pureté de ces vers donnent l'impression que la composition classique est un exercice facile. On ne voit pas les traits de construction, on ne ressent pas tout le travail nécessaire à l'éclosion de ces trois pépites, on ne voit que l'art, le fruit. Rédiger un sonnet de qualité n'est pas donné à tout le monde et dans la contrainte de la forme, vous vous élevez en titan.

La prosodie est parfaite, la musicalité et le rythme sont présents et manifestement très travaillés, ne serait-ce que dans ces deux vers :
"Il traverse la plaine où la neige poudroie
Et la forêt de jade où l’orage foudroie"
=> consonance en [ɛ], chiasme des consonnes "[p]-[n]-[n]-[p]", puis "[f]-[ʒ]-[ʒ]-[f]", miroir entre "-aine" de "plaine" et "nei-" de "neige", miroir entre "ja-" de "jade" et "-age" du mot "orage", consonance en [a]... De la musique, on croirait entendre chanter le fleuve et à travers les miroirs sonores, on devine le miroir de la surface ("Un miroir écarlate émaillé de soleils")... C'est du moins ce que je perçois, je passe sûrement à côté de beaucoup de choses mais vous semblez savoir sculpter les vers comme les plus grands.

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ces trois merveilles. Dans l'impatience d'en lire de nouvelles, je vous remercie poétiquement. Je suis sous le charme et je m'incline.

   Miguel   
21/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je viens avec retard mais avec enthousiasme ajouter ma voix à ce concert mérité de louanges. Des vers très mélodieux, un style d'une grande élégance, des images neuves et saisissantes, des univers peints à la fois avec réalisme et poésie. Poète, on ne redemande.

   Anonyme   
21/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Trois univers différents, nous présentant l'eau, ce qui nous fait la contempler sans réserve, s'attarder sur ses odeurs, ses couleurs, ses paysages, sa faune ; trois textes qui nous la dépeigne avec maestria.


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