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Poésie contemporaine
LEPOETEPOETE : À Bernard Dimey
 Publié le 11/12/18  -  9 commentaires  -  1677 caractères  -  160 lectures    Autres textes du même auteur

Voici un texte à la manière de Bernard Dimey (de Paris) le créateur de la chanson "Syracuse" chantée par Henri Salvador. Pourquoi un tel texte ?... je fais des spectacles sur Bernard Dimey avec une troupe de comédiens bénévoles. Pour en savoir plus, voir le site de la médiathèque Bernard Dimey à Nogent. Le festival a lieu le 10 mai.


À Bernard Dimey



Il reviendra l’barbu s’dégraisser les chailles
Près du pont d’Austerlitz ou d’la rue Marbeuf
Y aura des cons partout, des potes et des canailles
Des mendigots sans foi dormant sous l’pont Neuf.

Il traînera ses guêtres autour de Notre-Dame
Pour y voir un copain soigné au muscadet
C’est son clodo Marcel qui dort sous les étoiles
Et qui s’beaujolise en rêvant sur les quais.

Au quatre coins perdus de son Paris d’avant
Il ira, barbe au vent, trimballer sa bedaine
Dans un petit bordel de la rue Saint-Vincent
Où Marco montre encore sa jambe artificielle.

Il ira chez Louisette aux abords de la Seine
Où chez la mère Max goûter son bourguignon
Le borgne sera là au creux du Cours-la-Reine
Il faut bien du savoir quand on n’a pas un rond.

Il parlera d’amour aux putains de Grenelle
Il ira voir Michel sa guenon sur le dos
Et la vie sera belle dans la rue d’la Mad’leine
Les imbéciles heureux seront tous au bistrot.

Certains r’feront le monde en clamant des poèmes
D’autres un peu pintés chanteront pour Margot
Le verbe sera haut et puis quand bien même
L’orgueil n’aura pas sa place ou l’on aura sa peau.

De vénérés pontifes achèteront les mers
Et des poètes en rade remonteront le temps
Des chantres du Chat Noir aux jardins de naguère
À chacun ses plaisirs, à chacun ses tourments.

Quand l’barbu reviendra bourlinguer sur la terre
La trogne un peu flétrie par le vent des saisons
Il n’aura plus le cœur à vous payer un verre
Les troquets seront morts sous le feu des canons.


 
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   Vincent   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour

extraordinaire, quel texte quelle ambiance

quelle gouaille on y est, c'est du cinémascope

sous les ponts de Pais

j'ai connu un ami d'une nuit qui nous a emmenés dans tous

les bistros de la Contrescarpe et il chantait en improvisant

il s'appelle Lacombe de La Rochelle et il a fait le tour du monde

à la voile, et c'était aussi bon, bravo

   Annick   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je ne connaissais Bernard Dimey. Je suis donc allée découvrir sa biographie et lire plusieurs de ses poèmes après avoir lu le vôtre.
Je ne prétends pas avoir fait le tour du personnage en si peu de temps mais je pense que votre poème aurait pu être écrit par lui. On y retrouve sa gouaille, l'atmosphère "cour des miracles" d'un certain Paris populaire.
Un beau portrait du poète à travers des lieux et tous "ses potes" marginaux...

Il traînera ses guêtres autour de Notre-Dame
Pour y voir un copain soigné au muscadet
C’est son clodo Marcel qui dort sous les étoiles
Et qui s’beaujolise en rêvant sur les quais.

   Corto   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une plongée dans un Paris chaud de vie populaire avec ce ton un peu nostalgique.
Je n'ai pas la chance de connaitre le "petit bordel de la rue Saint-Vincent Où Marco montre encore sa jambe artificielle."
Mais on pardonne tout avec "Les imbéciles heureux seront tous au bistrot" ou encore "L’orgueil n’aura pas sa place ou l’on aura sa peau."

Evidemment un Paris d'avant les tours de la Défense !
Bravo pour cette ambiance si bien rendue.

   Francis   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une plongée dans le temps d'avant, dans les entrailles du Paris des mendigots, des canailles, des imbéciles heureux...En quelques mots, la plume en brosse la silhouette et nous les rend familiers, sympathiques. L'ambiance est conviviale et ce microcosme n'a pour richesse que la liberté, le rêve à la belle étoile. Merci pour ce voyage loin des hôtels cinq étoiles, des technocrates engoncés dans leur costume trois pièces, des quartiers chics de la Capitale.

   papipoete   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour LEPOETEPOETE
une promenade dans le Paris d'avant, sur les quais, sous les ponts, dans les rues " chaudes " où les filles t'ont à la bonne, où tout le monde se connait . La cour des miracles à tous les coins de rue, et dans le coeur des poivrots nul miracle, que des rêves s'envolant aux volutes des mégots .
NB à quoi peut rêver le mendigot, il a des amis à la pelle, des copines avenantes et bienveillantes, et le beaujolais joyeux ! Il refera le monde, mais préférera la rue, d'où il est le ROI !
Techniquement, vous optez par moments pour un langage apocopé ; je l'aurais fait tout au long du poème comme " dans un petit bordel ", " dans un p'tit bordel " etc ...

   Anonyme   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Caméra sur l'épaule, un travelling panorama qui nous plonge dans le Paris des années 50.
Superbement rendue par le langage, l'atmosphère ambiante n'a pas de mal à embarquer le lecteur.

" Il faut bien du savoir quand on n’a pas un rond."

"L’orgueil n’aura pas sa place ou l’on aura sa peau."

Superbe texte !

   josy   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bernard je le connais depuis toujours .....
c est un vrai texte a la Bernard Dimay
Il aurait pu l écrire ....
bravo pour votre talent
j ai beaucoup apprécié

   LenineBosquet   
11/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
une bonne virée d'estaminets en bordels en compagnie de Dimey, un régal de joie de vivre, d'alcoolisation et de dèche, le clochard céleste à la française.

   Raoul   
24/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de noms qui parlent pour qui connaît le Paris du temps de l'interlopie bohème déjà un peu lointaine... Un beau poème, je trouve, qui joue avec la tradition clochard céleste, poète ivrogne, peut être un peu idéalisée mais qui a la vie dure. En sous entendu, des anecdotes bien vues.
Vers tradi. bien troussés, bonne fluidité, vocabulaire simple et précis, du bel ouvrage.
Juste pour chipoter, les ' sont parfois un peu en trop (surtout quand on connaît l'écriture de Dimey qui n'en abusait pas, même dans son "Truc en plume de zanimo... :))
Texte fouillé.
Merci pour cette lecture.


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