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Poésie contemporaine
LeScribouillard : La douce Catrina
 Publié le 07/10/22  -  3 commentaires  -  1348 caractères  -  91 lectures    Autres textes du même auteur

Un soir où le sommeil faisait le timide, La Catrina, ce personnage du jour des morts, m'habitait l'esprit. En cette étouffante nuit d'août, j'aurais souhaité la fraîcheur et le réconfort de son étreinte.
À noter que le poème s'accompagne normalement d'une illustration : Catrina.


La douce Catrina



Dansons tant que la force est là :
Entre les lacérations mon cœur brûle
Et mes pieds déjà s'agitent au son
De sinistres tambours de guerre
Approchant sans jamais advenir.

Tremblant de bientôt tournoyer
Lors que tu m'appelles, susurrant à mes lèvres
Les coutures qui emprisonnent ma voix ;
Je la sens dans la gorge, prisonnière,
Comme un insecte ancien saisi par l'ambre

Elle embrase les nerfs, fait vibrer
Le long des jambes, dans la colonne,
Elle enfièvre les fibres et la peau, et
Tout entier je frémis en sombrant
Dans la fraîcheur de ton étoffe de fleurs

Et entre tes mains blanches, neigeuses,
Comme de délicates broderies de marbre.
Je les sens qui arrachent de mon front
Les épines de berce ; bénie fraîcheur !
Y déposeras-tu ensuite un baiser de bonne nuit ?

Pas encore ! Il est à peine trop tôt.
Le sang n'a pas éclaboussé mes chevilles
Et il reste un peu de lune sous mes paupières ;
Dansons quelques heures de plus
Avant que pointe la cruauté du jour

Car cette fois je te suivrai
Attaché à la grâce de tes mains
Après même le silence et la nuit indéchiffrable
Vers ta tanière d'amour inconditionnel et brutal ;
Alors dansons, dansons jusqu'à la sentence du jour.


 
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   JohanSchneider   
7/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La Catrina a une soeur bien plus dangereuse, la Llorona, toutes deux issues je crois du même folklore.

Je n'ai pu m'empêcher d'imaginer ce texte joué par un groupe de black metal ou de death metal. Mes excuses à l'auteur si son projet n'avait rien à voir avec ça.

En tout cas j'ai été conquis par la force et l'énergie des images.

   papipoete   
7/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour LeScribouillard
( pas très flatteur ce pseudo ? )
J'en ai mare de tout, je ne supporte plus de vivre ; si je te supplie, oh douce Catrina, viendras-tu enfin me prendre, et m'emmener loin de tout ce qui pousse, qui sourit... viens, enlève-moi je t'en prie !
NB un texte fort poétique, avec des images éclatantes, comme dans l'avant-dernière strophe !
A relire la première strophe, je comprends mieux qu'entre dormir dans les bras de Morphée et " ces lacérations... " , le héros n'a plus la force de lutter, et cette sombre créature l'enlevant, ferait qu'enfin il ne souffre plus.
L'avant-dernière strophe bouleversante, est justement mon passage préféré.

   Lotier   
7/10/2022
Comme danse macabre, ça manque d'humour. Comme rencontre avec la mort, ça ne fait pas dans la dentelle (mais plutôt le tissu troué…). En ce qui me concerne, je ressens cette concoction hallucinatoire comme mélange trop fort pour mes petits sens. La sédation étant ce qu'elle est en France pour les mourants, je doute que ceux-ci arrivent à une vision aussi intense. Mais, me direz-vous, c'est bien pour ça qu'il faut écrire le poème avant…
Tiens, je vais écouter Le Fantôme de Brassens…


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