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Poésie néo-classique
LEVENARD : Réfugié climatique
 Publié le 15/05/11  -  11 commentaires  -  751 caractères  -  347 lectures    Autres textes du même auteur

Mais où sont les neiges d'antan !


Réfugié climatique



Depuis que ça marine et bouillonne en Baltique
Que les sternes déposent des œufs durs aux Glénan
Et qu'on nomme le phare, récif du Cordouan,
J'ai un nouveau statut : réfugié climatique.

Il ne tombe plus guère de neige sur ma boutique.
Je me tiens à carreau au fond d'un cabanon,
Durillonnant des fesses sur la glace en béton.
Mutation génétique : d'arctique en arthritique !

J'ai le poil qui grisonne, la canine qui mollit.
Je n'ai plus goût au sang : adieu repas de phoque !
Je me cale l'estomac de bourre de kapok !

Mais j'ai, à ce qu'on dit, plus de philosophie.
Et me chaut de savoir cette règle de droit :
On ne perd pas au change quand on n'a pas le choix.


 
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   Pascal31   
22/4/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème qui aurait pu s'appeler : "Pamphlet de l'ours polaire" ! (mais le titre actuel est parfait !)
J'ai beaucoup aimé ce texte teinté de cynisme et qui masque sous une couche d'humour acerbe une terrible fatalité (la conclusion, en forme de morale caustique, en est l'amère illustration).
Un poème qui atteint parfaitement son but. Bravo !

   Arielle   
27/4/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup aimé cette complainte de l'ours blanc qui parvient à me faire sourire de sa situation tragique. Les images se succèdent comme dans une bande dessinée.

"Mutation génétique : d'artique en arthritique !" excellent !
arctique me semble cependant plus approprié.

Dans le dernier tercet, j'aurais choisi d'utiliser l'expression "peu me chaut" plutôt que ce "et" qui fait un peu cheville.

La fable est vraiment savoureuse et le dicton final joliment trouvé.

   Anonyme   
10/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Belle conclusion ! Et j'aime beaucoup les fesses qui durillonnent. L'expression est vigoureuse, mais je regrette que la forme ne soit pas plus rigoureuse côté métrique, il me semble que le propos gagnerait en force.

   Lunar-K   
15/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une conclusion-morale vraiment bien trouvée ! J'ai bien aimé ce texte aux airs de fable et au ton résolument cynique et fataliste. Voici un ours polaire qui ne manque pas d'humour (noir) malgré les circonstances plutôt peu favorables.

Une écriture très agréable et amusante, fluide. Je ne trouve pas grand chose à redire sinon (pour chipoter) ce "Et me chaut" (jeu de mot ?) dont le sens est assez ambigu. Signifie-t-il "Peu me chaut" ou bien "Il me chaut" ? Selon l'un ou l'autre, la signification de la conclusion s'en trouve totalement modifiée, ce pourquoi je trouve cette ambiguïté assez regrettable.

   Anonyme   
15/5/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour LEVENARD ! Un thème d'actualité traîté avec beaucoup d'humour... Il fallait y penser ! Je déplore malgré tout une métrique approximative qu'il était pourtant facile de maîtriser mais ça n'enlève rien (ou si peu) au plaisir de la lecture...
Reste que derrière cette galéjade se cache un véritable problème que nous ne devons pas oublier... Amicalement. Alex

   David   
15/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Levenard,

Je me trompe ou bien c'est un poème sur un assisté qui se plaint de son sort, elle voudrait vivre libre, la grosse peluche ? C'est un animal, il a bien de la chance sans doute de ne pas faire l'objet d'un élevage et d'un équarrissage en règle, d'une sélection génétique, ou d'un chantage sentimentale comme les animaux de compagnie. Sa rareté lui garantit une place de choix dans nos zoos, enfin, pour les spécimen les plus esthétiques, faudrait pas qu'il fasse peur aux enfants.

Et puis, la fonte des glaciers, c'est psychologique, faudrait qu'il voit quelqu'un, qu'il en parle un peu de son sentiment d'exil, si ça se trouve, ça va passer.

   chachnikov   
17/5/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Je trouve le rythme de votre poésie réussie, trés agréable à lire comme à dire.

j'ai beaucoup aimé la première strophe beaucoup moins les suivantes.
Je n'ai pas su sentir votre position, le style. Peut-être que la sujet est traité avec humour ou dérision. Je ne sais pas.

La morale de la dernière strophe est chiante et à mon gout indigeste..

Bonne continuation

   beth   
18/5/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Incitée par le titre, je suis allée lire ce poème.
Le petit commentaire d’introduction (emprunt à Villon) est parfait.
L’ensemble : un mélange de poésie, d’ironie, de dérision pathétique et de réelles trouvailles. (La canine qui mollit…entre autres et pour éviter les redites)
La métrique des alexandrins m’a parue parfaite : deux hémistiches de six syllabes, les deux hémistiches s'articulant à la césure, le classement en écrit « néo-classique » judicieux.
Les première, deuxième et troisième strophes sont totalement abouties, juste un « bémol » pour le dernier vers essentiellement basé sur le jeu de mots « arctique/arthritique » (fallait-il le garder ?) mais l’image conserve le pathétique….
Juste le dernier tercet peut être où le vers : « et me chaut de savoir cette règle de droit » pour lequel je rejoins un commentaire précédent : « peu me chaut » ou « peu m’en chaut » aurait été, sans doute plus percutant mais en même temps au niveau sémantique cela s’articulait moins bien avec le vers précédent (d’où le connecteur logique : et).
Le dernier vers joue sur le mot change: perdre au change et changement climatique (@commentateur précédent), je n’ai pas perçu cela à la première lecture.
Le sonnet à l’Ours Polaire ou « Réfugié climatique » viendra peut-être rejoindre La complainte du phoque en Alaska de Félix Leclerc si l’auteur choisit d’associer des musiciens à son texte…
Merci à l’auteur.

   Damy   
22/5/2011
J'ai tendance à penser en effet qu'il est trop tard pour choisir. Ne reste qu'à moisir.

Me revient en mémoire le débat scientifique assez récent sur le réchauffement climatique où d'aucuns disaient que c'est la première fois dans l'histoire de la planète qu'une espèce influe sur la température (l'homme en l’occurrence. Je me demande comment il fait lol) et d'aucuns autres (Claude Allègre en tête) prétendaient que l'homme n'y est pour rien et que c'est l'affaire de la planète seule, elle n'a cas se débrouiller.

Le ministère de l'environnement ou de l'écologie, je ne sais plus où ils en sont, ou le ministère de la recherche et de l'industrie associées, a tranché: principe de précaution, sait-on jamais !!

Cette année, chez moi il n'y a pas eu d'hiver et on est passé directement à l'été. C'est chouette, j'ai pas arrêté de me baigner dans l'océan pas si fixe.

Votre texte dérisoirement humoristique est grinçant, comme un grain de sable marin dans les rouages de la bonne pensée. Il me chaud (lol) de savoir si les neiges d'antan et le vent d'autan (en emporte lol) se réfugieront dans la honte pour avoir fondues toutes seules et avoir asséchés les maquis où l'homme met le feu.

   Anonyme   
31/5/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah ce que j'aurai aimé plus que les trois premiers paragraphes!
Adorable dérision, humour délectable.
Bravo, et merci pour ce petit moment d'évasion
Bien à vous,
Sadja

   Anonyme   
16/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vous avez su dire les choses de manière à retenir l'attention, avec cette petite touche d'humour, qui finalement démontre à quel point nous avons "déboussolé" cette nature, si précieuse.

Je n'aime pas trop ce "et qu'on", mais rien de bien méchant car je trouve l'ensemble du texte pertinent, la lecture en est aisée.

C'est un écrit qui relate une situation où l'être humain met en danger, tout une nature allant du règne animal au règne végétal. La prise de conscience est là, mais n'est-il pas trop tard ...


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