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Anonyme
24/5/2021
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Un poème présenté en classique (je laisse aux spécialistes le soin de confirmer le respect des règles) sur un sujet, lui-même assez classique avec un vocabulaire en phase avec ces éléments. C'est parfois la poésie que je n'apprécie pas trop, assez vue et revue. Cependant, je trouve un charme particulier à ce texte. Est-ce dû à l'exergue qui m'invite à lire ce poème à la lumière du 21e siècle ? Sans doute. Certains indices au fil du poème, m'entraine à dépasser le style et la forme seuls : Les vers 3 et 4, puis le vers 16 et le dernier. Ensuite à lire et relire, je ne remarque pas de vers, phrase ou formule qui soit sans harmonie, même si la musicalité n'est pas optimum, à mon oreille. Ici, c'est une narratrice, l'exergue prévient que ce pourrait être un narrateur, je le conçois tout à fait. Plutôt étonnée, cependant que le "vampire" soit "masculin" mais ce "vampire", "une". J'ai aimé l'allitération du titre. Un poème intéressant, Merci du partage, Éclaircie |
Miguel
24/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Le dernier vers, que tout prépare, me semble tomber un peu à plat ; à mon sens il est raté, et c'est grand dommage car l'ensemble du texte est plein d'un souffle et d'une musicalité admirables. Ce "Vois-tu" a quelque chose d'une conversation anodine, et si l'idée du vers est bonne, la forme ne la rend pas bien. Mais enfin le reste est si beau ! C'est comme la prestation parfaite d'un chanteur qui ferait un couac à la dernière note. C'est dommage mais au moins il a prouvé son talent.
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Anonyme
5/6/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai remarqué bien sûr ce poème en Espace Lecture, et y ai trouvé de belles qualités, mais ne l'ai pas commenté alors parce que je croyais à tort en avoir identifié l'auteur ou l'autrice.
Un élément qui, je crois, lui donne un charme particulier : le schéma des rimes, les quatrains alternent en ire/fau et fant/gie. Des rimes pas faciles, les mots rimant en "gie" me semblent assez rares, mais je n'ai pas senti de contorsions exagérées pour respecter le contrat. J'applaudis recoiffant/défend, j'ai un faible pour le mot "gerfaut" à cause de Heredia. Le poème me prend peu à peu. Pour tout dire, à mes yeux il commence mal. Je te veux émouvoir et cherche à te séduire ; 1) L'inversion "te veux" m'apparaît vraiment artificielle ; 2) Redondance, les deux hémistiches appuient à mon avis la même idée. Le deuxième quatrain me plaît, j'apprécie le rejet ou contre-rejet ou je ne sais quoi, bref la figure à l'œuvre dans effigie De la perfection ! La progression est bien menée je trouve, le poème monte en intensité. Les deux derniers quatrains, selon moi, sont vraiment beaux. Le sujet, bon, baudelairien en diable ; féminité vénéneuse, froide et calculatrice. J'aime bien l'inflexion que vous apportez, où l'arme sournoise est... la larme, la faiblesse affichée de l'infâme femme. Dit autrement : Àààà la tienne, Étienne, À la tienn' mon vieux ! Sans ces garc's de femm's nous serions tous des frèreus... Àààà la tienne, Étienne, À la tienn' mon vieux ! Sans ces garc's de femm's nous serions tous heu-reux. |
Eskisse
5/6/2021
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Ligs,
J'ai beaucoup aimé la quatrième strophe pour la métaphore du "lierre" : " Ma présence est un lierre étouffant / De reproches subtils, de plaintes, d'élégie". Dans la dernière " mes changements nymphaux" sonne mal à mon oreille ou me paraît étrange. Mais la voix de la vampire se révèle bien menaçante. |
papipoete
5/6/2021
a aimé ce texte
Bien
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bonjour Ligs
Je suis parvenue à mes fins ; tu succombas à mes accents de charmeuse, et voici que pour vivre je dois te passer " la faux au cou " ! ne m'en veux pas, je t'aimai à t'en faire mourir... NB pour une fois, ce n'est pas la faute du serpent, quand à la tentation l'homme succombe ! Pareille à une innocente nymphette ( changements nymphaux ), en vampire l'ingénue s'est muée, et abreuvée de sang face à cet amoureux transi, soupire... Traité de façon romantique, ce sujet fut hélas véridique comme dans le film " l'appât " avec Marie Gillain... la 4e strophe a ma préférence. |
Zeste
5/6/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Introspection narrative sublime! Un versant peu exposé de l'âme humaine. Il y a de la princesse de Clèves dans ce poème psychologique.
Du continent noir, des images superbes! J'ai lu jusqu'au vertige. |
Cyrill
5/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Ligs.
Le portrait est habile, et réaliste il me semble. On parlerait peut-être aujourd'hui d'un(e) pervers narcissique. Faire parler le vampire ajoute de la cruauté, on n'a guère le loisir de plaindre la victime. J'ai particulièrement aimé : "Respire ! Ma présence est un lierre étouffant " qui donne envie de se dégager de l'emprise de toute urgence. C'est très agréable de lire le mal en action, il faudrait demander pourquoi au docteur Freud ! Cyrill |
GiL
5/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Ligs,
Ce qui m’a bien plu dans cette description, c’est que le personnage n’est pas présenté seulement comme une prédatrice, mais aussi comme une victime, la victime de ses pulsions, de sa nature : « Ma crainte primitive : être prise en défaut... », « tu ne comprends pas mes changements nymphaux... », « J’ai tant besoin d’égards, d’hommages triomphaux, ». Je pense que le poème aurait gagné en profondeur si cette dimension, cette faiblesse, avait été mieux exploitée. La déclinaison des comportements qu’elle adopte est bien vue, bien rendue, jubilatoire… On perçoit du deuxième au quatrième quatrain la progression de l’emprise du « vampire » sur sa proie. Une mention particulière pour le quatrième quatrain qui commence par « Respire ! » et se termine par cette superbe formule : « Mes larmes font saigner tes blessures d’enfant ». Tout cela me plaît beaucoup. Alors qu’est-ce qui fait que que je ne sois pas plus enthousiasmé ? Peut-être un manque de progression dramatique, non pas sur le fond, mais dans le ton ? Le fait que dans le dernier quatrain, le personnage revenant sur sa propre personnalité, la « pression dramatique » baisse ? Une suggestion (je n’aime pas trop les suggestions qui ne sont pas forcément en phase avec la pensée de l’auteur mais qui, parfois, peuvent quand même aider…) : échanger la place des quatrains 3 et 5 ? De cette manière la progression de l’emprise qui commence au deuxième quatrain présenterait une respiration avant de se poursuivre par les quatrains 3 et 4, le quatrain 4 se retrouvant en dernier avec une chute plus forte : « Sans pour autant savoir qu’elles vont te détruire ». Pendant que j’y suis, allons jusqu’au bout de mon outrecuidante suggestion : pour accentuer la dramatisation de la finale je verrais bien quelque chose comme « Ta pauvre âme » à la place de « Et ton âme » et un point d’exclamation après « détruire ». Voilà, je suis peut-être complètement à côté de la plaque, mais cela pourra te donner quelques idées… Passons à la prosodie : les alexandrins sont parfaits et s’enchaînent bien, le vocabulaire est bien choisi (à part nymphaux qui me dérange un peu) et j’ai apprécié les rejets « effigie/De la perfection ! » et « étouffant/De reproches subtils, ». Dommage que les rimes défaut/faux et faux/gerfaut ne soient pas classiques ! (entre nous, ça n’est pas grave du tout ! ^^). Chapeau pour les rimes : réussir un poème de vingt vers sur quatre rimes en donnant l’impression de spontanéité, c’est une performance ! Bref, sur le plan formel c’est une réussite. Une dernière remarque : ce poème me donne l’impression d’avoir débuté comme un sonnet dont les images, les formules, les rimes se seraient multipliées au fur et à mesure du travail que tu faisais dessus pour en arriver à cette forme originale… Bravo ! GiL |
Damy
5/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Complainte de la Grande Faucheuse. J’ai bien apprécié cette approche où elle voudrait se faire aimer en se rendant belle comme une nymphe et se faire consoler des larmes et chagrins comme si devoir agir la rendait triste. Cela la rend presque humaine, en tout cas à portée des sentiments douloureux de la victime. L’apogée de cette dramaturgie est entièrement contenue dans ce vers : « Mes larmes font saigner tes blessures d'enfant ».
L’originalité du traitement de ce thème, pourtant maintes fois abordé, m’a beaucoup plu. J’admire aussi le travail sur les rimes, au nombre de 4 seulement et dont l’alternance donne le sentiment de toucher aux confins. Merci, Ligs. |
Castelmore
5/6/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↓
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« Je te veux émouvoir et cherche à te séduire »
Ah qu’elle justesse ! Combien se sont pris à ce piège... L’homme a le cœur tendre, trop tendre ! Même en détaillant le côté noir de la force , cette vampire m’a envoûté... le talent de l’auteur sans doute. A lire relire ... et faire lire ... Bravo Castelmore Ps. Un petit bémol pour le titre. |
Anonyme
5/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Ligs,
J'aime beaucoup cette poésie , particulièrement le fait que ce ne soit pas la victime qui parle mais la "vampire" que je qualifierai de perverse narcissique. On a tendance à mettre tout ça sur le dos des hommes et le fait que ce soit une femme, la narratrice, me plait bien . "Je te veux émouvoir" ne me plait guère. Par contre, j'aime beaucoup l'avant dernier quatrain, en particulier ce vers : "J'aspire ton sourire et ta belle énergie " Je ne suis cependant pas convaincue que ces monstres( qui n'ont pour moi aucune excuse) soient conscients du mal qu'ils font à leur victime. Mais j'apprécie que l'auteur livre ses pensées et s'imagine dans sa peau. |
Anonyme
5/6/2021
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonsoir Ligs,
Si on touillait dans un chaudron une perverse narcissique avec une femme fatale, il en sortirait probablement votre héroïne. La deuxième strophe est celle qui caractérise une femme fatale ; on y voit Rita Hayworth, Lana Turner ou Marlène Dietrich dans La femme et le pantin, c’est dire si le titre était prémonitoire… La femme fatale a effectivement été représentée comme une vampire sexuelle, et l’actrice américaine Theda Bara, à l’issue de son film Embrasse-moi idiot ou La vampire, fut à l’origine du terme « vamp ». On est en 1915. Sacré équipement et sacré portrait tout de même que ceux de votre vampiresse : une faux, une lyre, des griffes de gerfaut, une nymphe, une effigie de la perfection, mais bizarrement sans dents, comme échappée d’un dîner présidentiel. On peut dire que la métaphore n’est pas très filée, ça part un peu dans tous les sens. J’y vois des figures de discours un peu désordonnées. Le concept de perversion narcissique étant relativement moderne, il est un peu anachronique que le ton du premier vers soit celui d’une pastourelle : « Je te veux émouvoir et cherche à te séduire ». J’entends davantage la clochette des brebis que la faux dissimulée d’une vampiresse. On retrouve cet anachronisme dans : « Tu voudrais apaiser mes chagrins et mon ire ». Mon ire ??? Trop désuète et trop littéraire à mon goût, cette bergère sans crocs. De beaux vers, mais un ensemble gâché par ceux qui le sont nettement moins : - « Je te veux émouvoir et cherche à te séduire » - « Je deviens à leurs yeux un genre d’effigie ». « Un genre d’effigie » est un cliché syntagmatique d’assez mauvais goût poétique. - « Sans pour autant savoir qu’elles vont te détruire ». La locution « sans pour autant » me semble trop prosaïque dans cette atmosphère baroque. On passe d’une sorte d’émerveillement stylistique à une réflexion de quidam. - Pourquoi « élégie » au singulier ? Elle fait un peu pôvrette dans ce lierre étouffant. - « Tu voudrais apaiser mes chagrins et mon ire » - « Mais tu ne comprends pas mes changements nymphaux ». Il devrait être possible de trouver un mot plus magique que « changements » et un autre plus nympho que « nymphaux » :) - « Vois-tu, que par amour, il faut que je déchire ». Si les COD de « je déchire » sont les égards et les hommages triomphaux, bonjour les dégâts syntaxiques. Et si je n’ai pas compris, c’est sans doute encore plus tortueux. Ces vers-là ne semblent pas avoir été écrits par l’auteur de ceux-ci : - « Respire ! Ma présence est un lierre étouffant » - « J’aspire ton sourire et ta belle énergie » Et pas mal d’autres. Je suis toujours étonné par ces grands écarts de qualité. Au final, un texte plutôt décevant, tellement les capacités de l’auteur sont évidentes, au milieu d’une inspiration formelle et sémantique qui m’a paru désordonnée. Bellini |
domi
6/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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On pense à une "perverse narcissique", et le fait qu'elle se ressente comme "victime" est très bien vu : la "victimisation" comme moyen pervers d'abuser (de) l'autre, est si actuel, glaçant, et si juste !
J'aime beaucoup ce premier vers, avec son inversion que je trouve très gracieuse.. et bravo pour: "Mes larmes font saigner tes blessures d'enfant", qu'on pourrait interpréter comme le fait que la victime - la vraie- a aussi son "rôle" à jouer dans l'histoire, le PN ne choisit jamais "au hasard" ses victimes... Je salue aussi le travail sur deux rimes (même si certaines deviennent un peu lourdes comme nymphaux et triomphaux) mais je pense qu'il fallait un cadre et des contraintes pour que l'auteur ne se laisse pas dépasser (dévorer) par son sujet, et j'admire qu'il ait pu mener à bien - émotionnellement parlant - cette "description" si fouillée .. Un grand bravo, car je suppose que traiter ce sujet (et si bien) doit refléter l'existence d'un certain "vécu"... |
Cristale
7/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Des mots qui sourient jaune et le discours glaçant sucré-salé d'une grande perverse font de ce poème un morceau de choix croustillant même si ce n'en était pas le but.
Dénonçer une attitude sournoise et avilissante par le biais de la poésie, quand c'est bien croqué, est un plaisir de lecture quand ce n'est pas simplement se dire qu'on en connaît, ou qu'on en a subi, des tordus malfaisants de cet accabit. Effectivement, elle ressemble aussi à la camarde toute de noir, vêtements et âme, avec sa faux menaçante au-dessus du pauvre agonisant aux prises de ses doigts crochus. S'emparer du corps et de l'esprit de l'autre pour le mieux posséder jusqu'à ce qu'il disparaisse. Techniquement tout a été dit je ne rajoute rien qui puisse interesser l'auteur. Ah si ! Tous ces sons "f"" sur les rimes masculines de chaque quatrain accentuent le côté fantômatique, le fiel, le sifflant, (d'ailleurs le "f" est appelé consonne sifflante,) l'étouffant de cette vipère, ainsi que les sonorités en "i" (voyelle aigüe) de toutes les rimes féminines accentuent l'aigüe de la voix, le perçant des propos, la torture infligée. Des rimes variées et choisies sur un duo de sonorités soulignent le travail appliqué de l'auteur et ça, j'aime bien. Bravo Ligs ! Cristale |
Ligs
20/6/2021
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