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KIE
14/6/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Très intéressant et bien fait.
Sans doute l'auteur aurait-il souhaité les mêmes rimes pour toutes les strophes. Les deux premiers vers auront résisté. Le sens se tient, ce qui n'est pas évident avec cette formule. En réalité, tout se tient, et même à l'écoute, c'est surprenant et point désagréable. Séduit par la performance. |
Francis
3/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Artois, Flandre, Picardie, Marne, Ardennes... La glaise est repue de sang, d'ossements. Depuis, les coquelicots ont repoussé, les blés ont muri. La vie continue. On rit, on danse...On se déteste sur les restes des petits soldats. J'aime la construction, le cheminement, la simplicité de ce poème.
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Anonyme
3/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Lotier
Cette évocation des grandes boucheries est intéressante mais je ne trouve personnellement pas que le fond grave du poème s'accorde avec la forme : Je pense que ces petits vers doivent être réservé à des sujets primesautiers comme le printemps, un ruisseau, enfin quelque chose de joyeux. Comme Hugo l'a fait avec La chanson des rues et des bois. C'est un avis tout à fait personnel. |
Anonyme
3/7/2014
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Commentaire modéré
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Robot
3/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai apprécié le traitement du sujet, cette alternance amour et guerre qui rappelle le thème de "La Butte Rouge". Cependant, je pense comme Hananke que l'expression par les quintiles ajoutés au vers de quatre pieds donne une cadence primesautière qui ne s'accorde pas tout à fait avec la gravité du texte.
Je vois tout de même un bel ouvrage malgré cette réserve. |
Anonyme
3/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Lotier,
Des mots simples qui percutent, balisant le chemin des drames anciens et de la vie qui reprend ses droits, toujours. Les remarques de Robot et Hananké expriment très bien ce que j’ai ressenti - le côté primesautier - alors que je n’y entends/comprends strictement rien au quintilés et autres vers à pieds. Du coup, pour l’ignare en la matière que je suis, la dramaturgie du fond ne m’a pas sautée aux yeux à la première lecture. Peut-être est-ce l’art de la versification qui commence à produire ses effets sur moi à force de vous lire les un(e)s et les autres. ^^ Quoi qu’il en soit, merci pour la performance et l’hommage rendu Cat En apprentissage |
Anonyme
3/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un intéressante recherche de structure pour ce poème bâti sur l'opposition, dans la mémoire des lieux, entre les drames passés et la légèreté d'un présent amoureux. Ces quintilles de vers courts, où les rimes reviennent avec une régularité de métronome prennent une allure guillerette qui illustre avec bonheur le premier vers où se trouve condensé le coeur même du texte. C'est un joli poème qui prend une tonalité particulière en mêlant intimement gravité et légèreté.
Bravo |
Bleuterre
3/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Lotier, il y a d'abord la musicalité et la douceur de certaines images qui contrastent avec la violence de quelques mots soigneusement choisis. Ensuite le choix des rimes qui ne tombe pas dans la facilité. Le texte est très visuel pour moi et débouche vers le combat de la vie pour permettre aux bourgeons du printemps de repousser, y compris sur les champs de ruines. Tout cela pour dire que je trouve ce texte très beau, très fluide, musical... J'aime, merci.
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Anonyme
4/7/2014
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Beaucoup d'excellents commentaires. Il faut dire que le sujet, en ces temps de mémoire, est particulièrement sensibilisateur. Oui c'est un beau texte. Il manque tout de même, à mes yeux, d'un peu de "cru", d'un peu d'excessif. Le contraste y est, certes, mais comme dans une aquarelle alors que ce sujet demanderait peut-être de la gouache posée au couteau. C'est un choix et d'une parfaite facture. Je trouve juste le choix de quelques mots relativement inapproprié ou relativement convenu : "ment" au premier vers me surprend, la terre cache, masque... "maux" qui rime avec "mot" :.... "veulent joncher" : veulent... j'aurais travaillé dans un sens plus suggestif, plus descriptif (finalement dans le même esprit que le non-choix que je ferais de "ment". Enfin "il faut guincher", .... les amoureux ne guinchent pas.. pas tous en tout cas et pas tous sous la contrainte... et "pécher"... faire l'amour est donc toujours un péché ? Je trouve donc quelque part un petit côté trop léger, trop "aquarelle" pour un tel sujet, auquel le choix technique de ces rimes difficiles ajoute une couche de quelque chose qui sonne un peu artificiellement. |
Louis
4/7/2014
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« La terre ment » : dans ce premier vers, on entend le mensonge de la terre, mais aussi « enterrement ». La terre n'offre pas dans son apparence une vérité, qui demeure cachée, enfouie en elle, une vérité enterrée. Vérité terrible, de guerre, de souffrance et de mort. Pourtant la vie s'ébat sur la terre, venu le temps des amants.
« Quand les amants »... quand ils viennent, vient aussi le mensonge qui dissimule un passé douloureux. « Amant » laisse entendre dans son nom même, le « ment » du mensonge. Quand les amants « vont s'épancher », la terre, elle, s'est refermée sur les cadavres qu'elle a portés ; ils sont « endimanchés », des uniformes les couvraient, crottés, souillés de boue et de sang ; l'herbe est « drue », verte et tendre, ils couraient, la peur au ventre, dans les saignées qui entaillaient la terre blessée, torturée, lacérée de cicatrices profondes. Les entailles sont désormais des entrailles, et l'herbe reste muette, « elle ne dit mot », elle offre aux amants, une douceur, une paix, une quiétude discrète. L'herbe n'a pas de mots pour dire « les maux » ; elle chante le printemps, le renouveau, et prodigue l'oubli. La terre demande une vague d'amour « en crue », la terre fertile « glaise ou limon », amour végétal, amour humain, pour couvrir les morts, « le corps haché / l'âme recrue ». Les ébats au lieu des combats. On déplore pourtant, dans ce poème, l'oubli de la mort. Non, on ne rejette pas le précepte : « Faites l'amour pas la guerre », mais cette proximité trop grande entre l'amour et la mort, « pécher / tout près couchés / des disparus ». Il y a péché, il y a faute, non dans l'amour lui-même, mais dans l'amour couché sur la mort. La terre qui abrite tant de victimes d'une guerre atroce devrait être sacrée, terre de mémoire et non d'oubli et non de mensonge. « S'amouracher », - le terme comporte une connotation péjorative -, là, en ces lieux, est perçu comme un sacrilège. La terre des morts, la terre de la souffrance, devrait être sacralisée, devrait être consacrée terre de mémoire, terre de respect où l'on ne « guinche » pas. Le ton se fait moralisateur, mais sans excès. Les vers courts du poème sautillent dans l'herbe verte, sous laquelle se cachent des maux terribles, que nuls vers, même infiniment longs, ne pourraient rendre. Ils sautillent, non pas gaiement, mais pour affirmer comme en passant, sans s'appesantir gravement dans de longs alexandrins, sans lourd moralisme, que l'amour ne devrait pas côtoyer la mort de si près ; que la terre devrait conserver les traces d'une mémoire ; que la douleur enfouie en elle ne devrait pas être occultée. L'usage du verbe mentir, l'idée de mensonge, participent de ce ton légèrement moralisateur. Un beau poème. |
margueritec
4/7/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Belle entrée en matière quand on est habitué à l'éloge de la nature.
Poème surprenant (au bon sens du terme) et quelle belle idée de rapprocher les vivants et les morts. Votre dernière strophe est particulièrement forte par le rapprochement de mots tels que "humour noir", "pécher" et "disparus". |
Myndie
5/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Lotier,
Qui sait combien il faut parfois suer sang et eau pour travailler la forme, ce difficile combat pour éviter la facilité de la rime pauvre et ne pas s'éloigner de sa pensée (ça je connais!^^), ne peut que saluer ta performance. Tu l'avais déjà démontré avec ta "Roue de la fortune" ; tu confirmes ton art de la rime ciselée et recherchée. Quant au sujet, tu as choisi de le traiter sous un angle vraiment original, en jouant du contraste entre l'évocation des corps des soldats tombés au champ de bataille et celle des amants qui se livrent à un tout autre combat. Pour ma part, je ne trouve pas que le choix des vers de 4 pieds desserve le souvenir du carnage ; je pense qu'en insufflant un rythme alerte à tes vers, tu fais le choix de la vie, pugnace et obstinée comme ces petites fleurs qui naissent au milieu des décombres. C'est une façon bien plus subtile que tous les devoirs de mémoire officiels et annualisés, de nous rappeler cette boucherie que fut la guerre 14/18 et plus particulièrement le Chemin des Dames, qui fit plus que des morts, des disparus à jamais ( « les corps hachés ») dont les familles n'ont jamais pu faire le deuil. Un texte magnifique. |
Raoul
5/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'aime beaucoup ce poème qui tricote l'amour et la mort (l'amor) avec audace. J'y retrouve quelque chose des lettres d'un Apollinaire où le charnu, le charnel jouxtait le charnier.
Sujet très difficile à traiter sans tomber dans les sentiers, que dis-je, les tranchées du simplisme binaire, l'auteur se joue du risque en prenant au pied de la lettre le nom de ce chemin damné. À chaque vers (dont la brièveté assèche la moindre tentation larmoyante) l'inattendu, comme une pensée dans la boue d'une ornière. Vraiment prenant, surprenant de bout en bout, le seul bémol que je ferais si j'avais à chipoter, c'est l'utilisation du mot "maux" (en rime à "mot" qui plus est) que je trouve faible, facile, en décalage avec le registre syntaxique général du texte et puis tellement utilisé, galvaudé dans d'autres poème qu'il en devient -est devenu- tic. Dommage. Cette réserve faite, je bois ce poème jusqu' hallali ! ;-) |
Cox
5/7/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je rejoins Hananke, en cela que les vers choisis me paraissent un peu trop primesautiers par rapport au cadre, genre "promenons nous gaiement dans les tranchées" ^^
Pour le reste, le poème est vraiment très bon, la construction savante des rimes, alliée à cette forme dans laquelle la plume doit se sentir un peu à l'étroit dénote d'une virtuosité que je jalouse ! C"est un très beau poème ! Si je devais émettre une réserve -entièrement personnelle- c'est l'association "mots/maux" qui me fout de l'urticaire car j'ai l'impression de la retrouver partout, et surtout chez de prétendus poètes flemmards sans imagination -ce que vous n'êtes de toute évidence pas du tout. Je crois que c'est la seule raison que j'avais d'amputer mon "bien" de son "très" ! |
Lotier
6/7/2014
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Bonjour à tous,
Le fil de discussion est ici : http://www.oniris.be/forum/a-propos-du-chemin-des-dames-t19149s0.html Bien cordialement, Lotier |
Ioledane
7/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Belle originalité de forme et de rythme, rimes fixes en ché / ché / ru sur les 3 derniers vers, déclinaisons avec consonne d'appui en m sur les 2 premiers, au fil des strophes.
Sur le fond, confrontation amère entre aujourd'hui et hier, entre la vie et la mort, la première prenant le pas sur la seconde, au prix d'un mensonge par omission. Bien aimé le rejet "Oser l'humour / Noir et pécher". |
Pouet
10/7/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai apprécié les jeux de sonorités de ce bel hommage à la guerre de 14-18. J'aime ce genre de texte concis et efficace, même si j'en ponds rarement moi-même. Une mention spéciale pour les deux premières strophes.
Si je devais trouver un moins j'évoquerais la rime "mot/maux" assez commune. Mais un texte de belle facture quoi se lit tout seul. Au plaisir |
Anonyme
24/8/2014
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Comment rendre léger, comme sans y penser un thème aussi lourd. Vous avez réussi le pari à merveille. C'est un texte qui se lit au rythme du lecteur lent ou ardent... Comment faire de quatre syllabes un ouvrage de dentelle...
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papipoete
29/11/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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bonjour Lotier
Qui pourrait s'imaginer cette plaine, où l'herbe si verte sert de couche aux amoureux, qu'elle fut un horrible linceul... gluant de boue et rouge de sang ? sang mêlé français et allemand de garçons sous la mitraille, hurlant de peur, ou pour se donner du courage... ou blessé à mort, appeler comme petit-enfant " maman ! " Sur ce Chemin des Dames, tous ces soldats purent en paix, culbuter faisant l'amour bien des dames... NB comme en jolis et subtils vers, ce poème nous est conté ; on pourrait sourire à voir sous ces jupons, mais hélas on entend fermant les yeux, rugir au loin le canon ! Il est tant d'endroit où l'on fait la fête, on rigole à gorge déployée, on tire même au fusil sur des perdrix jolies, sur des terres où tant l'on souffrit ! Mais s'égrène le temps qui efface les balafres, rebouche les tranchées, recouvre les cratères où l'on se noyait. Choisir un passage préféré est gageure, mais 4e strophe est comme un doux pansement sur cette plaie du coeur et du corps... un baume apaisant. Techniquement je vois des tétrasyllabes, ( moi j'écris en automatique X 2 ) pas courants en poésie, mais qui conviennent bien à ces images " flash " |