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Laboniris
Lotier : Le gué
 Publié le 07/03/16  -  21 commentaires  -  6328 caractères  -  259 lectures    Autres textes du même auteur

Acte I, scène 1
Till, Lith.


Le gué



Till :

Tes souliers sont crottés, tu es sur l’autre rive,
Attends-tu le passeur ?

Lith :

-------------------------------En voilà des manières !
Est-ce ainsi que l’on parle aux dames qui arrivent ?
Ou bien t’es-tu mépris ? Ne sait-on des lingères,
En ton pays, des nobles distinguer ?

Till :

-----------------------------------------------Si fait,
Gente dame, en ces lieux comme ailleurs, l’étiquette
Ordonne que ton rang justement satisfait
Soit du même côté que tes jolies gambettes
Et cette dignité que tu réclames ainsi
T’attend sur cette rive…

Lith :

-------------------------------Oh l’effrontée canaille !
Oser me contredire et débattre en un si
Vil détour ! À tel point que céans il me faille
Amputer la distance entre mon ire et toi !

Till :

Ma Dame, que l’écume à tes pieds caressante
En aucun cas ne monte à tes lèvres ! Ma foi,
Ton envie de me battre est tout à fait pressante
Et ce faisant t’échoient ces deux alternatives :
Ou bien tu passes seule à grandes enjambées
Tes sandales perdront de l’une à l’autre rive
En boue ce que ta jupe, d’eau, va s’imbiber…
Ou bien…

Lith :

-------------Je t’écoute, faraud !

Till :

---------------------------------------Je te soulève
Et te porte au-dessus de l’eau, sauvegardée,
Te pose en ce rivage au sec et, sur la grève,
Habile à me lancer d’injures tes bordées…
Ores fixons le prix…

Lith :

--------------------------Ah ça ! L’heure vénale !
Espères-tu de moi quelque sac d’or ? Pardon !
Je suis noble de sang mais sans bourse royale !

Till :

Tu peux me rendre riche à me montrer ce dont
Jusqu’ici tu fus pauvre… Ah ! Comment te décrire
En l’absence du trait qui chez la femme fait
De la nuit une aurore ? En un mot… le sourire !
Un sourire de toi, le pacte est satisfait !

Lith :

Ton impudence est telle au fond qu’elle m’amuse
En cela, tu le vois, d’avance je te paie !
Je consens à livrer ma personne recluse
En tes bras, tu seras… mon étroit parapet
L’espace d’un ruisseau !

Till :

--------------------------------Ton accord me ravit
Donc je viens, d’un pas lent, mais la démarche sûre
En traversant flic flac l’eau symbole de vie
Tout cela sans jeter la moindre éclaboussure !
Et voilà !

Lith :

------------Doucement ! J’entends être portée
Sans précipitation… aïe ! Que viens-tu de faire ?

Till :

Eh bien juste un galet que mon pied a heurté
La secousse est minime et ne peut te déplaire
Au regard de la chute évitée par mes soins !

Lith :

Oui-da ! Je vois, tes pieds sont moins sûrs que ta langue !
Et dans l’eau tu n’as pas la grâce d’un marsouin !
Cela ne t’émeut point de savoir que je tangue ?

Till :

Le pacte qui nous lie fait qu’au bout je te porte
Il ne mentionnait pas que je te supportasse !
Peux-tu quelques instants feindre et paraître accorte ?

Lith :

Pas avant de franchir vivants ces quelques brasses !
… La terre ferme ! Enfin ! Pose-moi sans détour,
Avec délicatesse…

Till :

------------------------Et sans qu’aucune goutte
Au demeurant ne vienne asperger tes atours !
Nos destins se séparent… Et je reprends la route.

Lith :

Pas sans savoir ton nom…

Till :

-----------------------------------Amontillien de Tage
Appelle-moi donc Till ! En échange, le tien ?

Lith :

Ainsi tu m’as caché jusqu’au bout ton lignage
Aussi haut que le mien, Lithorbe de Berrien
Tel est mon nom, mais Lith, pour un Tage suffit !
Cependant je me dois, tel est le rituel,
Avant que nos chemins ne se diversifient
De vider une fiasque avec toi sur l’autel
Du hasard !

Till :

----------------Bonne idée ! J’ai mis dans ma besace
Un flacon de haut vol, un nectar qui ravit
À boire lentement, versé dans une tasse !

Lith :

Allons-y ! Ma liqueur n’en est pas moins servie !
Trinquons à l’impromptu !

Till :

---------------------------------Buvons à la fortune !
Eh bien ! Ton élixir est de fine goulée !
Qu’une goutte m’échappe et j’en tiendrai rancune
Au sol qui la boira !

Lith :

--------------------------Le tien m’a régalée !
C’est une pure injure à la vie de ne pas
Finir cette bouteille ! Emplis donc cette coupe !
Un fluide enthousiaste irradie mes appâts !
Encore une lampée… Je sens que je chaloupe…

Till :

Il ne sera pas dit qu’un Tage perde un tour !
Hop ! J’arrose goulu ma luette béante
Et je drinque à vous deux… Qui se tient alentour ?

Lith :

Aurais-tu la vision de quelque sublérante ?
Ô Till charbant reflet de ma garce native !
Il est temps que je sois au farpum de ton cœur !
Arses-tu mon giron, qui tient ma vie captive ?
Arpoche ta friponne et berce ta liqueur !

Till :

J’onsse dru ta blérante en la focasse orner
Mais les dieux sont partouse et mon singe besogne
Crespire, belle Lith ! Ôte donc ta fournée !
Jetons-nous sur la braille et paissons sans vergogne !

Lith :

Tu frouchailles drès bien, j’ai le mou qui balbite
Ah mais que vers-je là ? Qu’est-ce son limaçon ?
J’aspargeais quelque engin plus ronflé qu’une frite
Enfin foignons l’embouche et chouons du poinçon !


 
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   Anonyme   
13/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
Je suis persuadée que vous vous êtes bien amusé en écrivant cet acte.
Et j'admire sincèrement le travail.
Mais, vous écrivez aujourd'hui, une pièce d'une autre époque et je ne ne comprends rien.

   GilbertGossyen   
13/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'adore le théâtre et j'adore les alexandrins. J'aime beaucoup l'humour et quand il est grivois de surcroit c'est encore mieux. Ce texte m'a donc beaucoup plu; également par sa progression dans l'histoire, dans l'évolution du langage, et enfin par sa chute. Le caractère médiéval m'a enfin enchanté.

Vivement la suite !

   hersen   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vraiment un excellent moment de lecture !

Du théâtre drôle, guilleret, les réparties sont justes et quelquefois inattendues, ou formulées de si drôle ou si belle façon qu'une fois plongée dans la lecture, je ne veux pas en sortir. Donc ce texte a un gros défaut : il est beaucoup trop court !

La progression est vraiment bien menée et la fin que l'on devinait déjà au début ne déçoit pas tant on s'y amuse.

Excellente plume de l'auteur. Le genre de texte que je serais incapable d'écrire mais je ne boude pas mon plaisir quand j'en ai un sous les yeux. Tout est bien trouvé, à sa place, et ce petit côté médiéval donne au texte une fraîcheur charmante qui amplifie encore la drôlerie.

Merci beaucoup de cette lecture.

   Anonyme   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Bon pour tout vous dire j'ai adoré. J'ai revu dernièrement " la fille du puisatier " de Marcel Pagnol et cette scène m'a tout de suite rappelé le début de ce film. Je me suis donc tout d'abord un peu renfrogné, flairant la copie. Et puis le ton, le langage médiéval, l'humour de la fin, je me suis en fait tout à fait régalé. Quel vocabulaire ! Quel style !
"Je consens à livrer ma personne recluse
En tes bras, tu seras… mon étroit parapet
L’espace d’un ruisseau !" ce passage parmi tant d'autres est très bon. Et puis celui-ci "
Le pacte qui nous lie fait qu’au bout je te porte
Il ne mentionnait pas que je te supportasse !
Peux-tu quelques instants feindre et paraître accorte ? " également de grande qualité.
Et celui là encore : "Qu’une goutte m’échappe et j’en tiendrai rancune
Au sol qui la boira !"
Vous m'avez enchanté par votre petite pièce, le délire de la fin est à la hauteur, quand le vernis craque et que, de si hauts-lignages qu'elle soit, la noblesse n'est pas loin de se vautrer dans les friches de la bestialité.
A vous lire de nouveau avec grand plaisir.

   Anonyme   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Déjà, la maîtrise du langage de l'époque m'a séduit.
Des réparties suaves : "Ne sait-on des lingères,
En ton pays, des nobles distinguer " La suffisance de la pseudo élite.

" À tel point que céans il me faille
Amputer la distance entre mon ire et toi "

" Tu peux me rendre riche à me montrer ce dont
Jusqu’ici tu fus pauvre "

"tu seras… mon étroit parapet
L’espace d’un ruisseau ! " l'hypocrisie est de mise
Je ne peux tout citer. Tout est bon.
Et puis cette chute (prévisible) où la bouteille aidant, ils font fi des grands principes et, complètement pétés, s'envoient en l'air.
J'ai adoré.

   Ramana   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce texte plein d'esprit m'a enchanté, il est frais et il coule comme l'eau vive du ruisseau. J'aime bien aussi les derniers vers pleins de sous-entendus, et dont les mots transformés épousent la diction des deux personnages à ce stade bien "pompette".

   Mourmansk   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ce texte est excellent, l'écriture est fort belle et l'humour fort grivois.

Je le lis et le relis avec délice.

J'attends la suite avec impatience.

   Anonyme   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Hello Lotier ! C'est du Laboniris et je ne vais point donc vous chicaner sur ces alexandrins qui souvent n'en sont pas mais
je comprends très bien cette liberté prise avec la prosodie !
L'important est ailleurs et ce dialogue est de belle qualité que ce soit pour son vocabulaire, ses tournures d'antan et le sujet lui-même... Pour ce qui est de la période où se passe ce gué j'hésite entre le XVIème et le siècle qui suit, entre Du Bellay et St Amand...
Bref, une lecture fort plaisante qui demande une suite laquelle est, me semble-t-il, prévue !
Bravo et encore !

   Anonyme   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

"Faisait l'brouillon de ses baisers, ô gué! ô gué!" chanterait Brassens ! Que du bonheur ce dialogue entre Till et Lith ....drôle ,plein d'humour, des mots qui ricochent pour nous faire rire ! faut bien reconnaitre que la drôlesse ne donne pas sa part au chat !
J'ai lapé ses vers avec gourmandise ...vous dire si j'ai aimé !
Un impromptu qui finalement met les deux interlocuteurs sur la même longueur d'onde grâce à l'élixir ...ça chaloupe bien !
Ce que j'ai trouvé curieux c'est le vocable plus accentué sur la fin ( les 4 dernières strophes ) ex
"J’onsse dru ta blérante en la focasse orner
Mais les dieux sont partouse et mon singe besogne
Crespire, belle Lith ! Ôte donc ta fournée !
Jetons-nous sur la braille et paissons sans vergogne !"
Était -ce le fruit de la liqueur ? :-)
De toute façon je n'avais pas envie de voir le rideau tomber si tôt !
Merci

   Anonyme   
7/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
En voilà une pièce de théâtre ajournée
En une scène intacte au reflet de son acte !

Un moment de lecture absolument délicieux. Phrasé moyênnageux autour d'une rencontre heureuse autour d'un gué.

Amontillien de Tage et Lithorbe de Berrien, deux amoureux aux allures de Roméo et Juliette entièrement revisité mais ô combien distrayant...

Un grand bravo !

Wall-E

   jfmoods   
8/3/2016
I) Une forme de marivaudage

1) Le masque

Si le personnage masculin de cette scène se voit confirmer très tôt le rang social élevé de son pendant féminin, il prend soin de cacher sa propre origine en endossant le rôle du valet quelque peu impudent.

2) La fonction du gué

Dès lors, le franchissement du ruisseau va servir de juge de paix à la traversée des apparences, de la grise mine implicite au sourire payé en acompte, du dédain manifeste à l'intérêt marqué pour l'autre.

II) La concorde amoureuse

1) Deux êtres prédestinés

On peut observer que Till et Lith sont des prénoms à caractère réversible. Ils se fondent ainsi l'un dans l'autre, faces d'un même médaillon métaphorique : celui d'un couple en passe de se trouver uni.

2) L'échange des breuvages

La diérèse ("rituel") est garante du caractère solennel d'une reconnaissance réciproque : celle, de "hasard", de deux partenaires amoureux. Comme le dit judicieusement le proverbe : "In vino veritas".

La sexualité joyeuse et libre qui se donne libre cours en fin de poème n'est pas sans rappeler l'esprit de quelques chansons mémorables de la renaissance française, comme celle-ci...

https://www.youtube.com/watch?v=_5VDzWU7vlc

   StayinOliv   
8/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Votre texte est un véritable tour de force au niveau du vocabulaire. Les mots s'enchainent à merveille et les vers sont fluides. J'ai compris l'histoire en générale que vous nous racontez mais le langage est un peu trop pointu pour moi, ce qui m'a valu des heurts de compréhension sur de trop nombreux vers. Dommage pour moi je préfère un langage moins soutenu, mais je souligne le travail accompli !

   Arielle   
9/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel bonheur de langage dans tous les registres ! Ce gué est un vrai régal, on y sent le plaisir du maître-queux qui dose ses épices avec une aisance confondante. On y passe par tous les degrés du ravissement et cela fait plusieurs fois que je le retraverse en rêvant du prochain épisode que vous ne manquerez pas de nous offrir, je l'espère !

   Myndie   
9/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Lotier,

C'est un vrai plaisir de retrouver ici ta plume talentueuse. J'ai lu un texte follement drôle et inventif ; je me suis régalée de bout en bout.
Il fallait y penser, à mélanger dans la marmite poésie : style et malice (une manière de parodier la parole poétique convenable), vocabulaire trahissant une grande culture, formules à l'ancienne, conjugaison maniérée mais ô combien juste !, tournures alambiquées et formules amphigouriques tout droit issues d'un manuel de soûlographie.
Structure syncopée (un effet secondaire de plus de la « fine goulée »?)prosodie détournée, et hop ! Les cartes sont brouillées entre rapports de classe et – si j'ose dire – de sexe.
On parle d'une suite ? Vivement alors !

bravo et merci Lotier

myndie

   troupi   
9/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Lotier.

J'arrive bien tard, malgré le nombre de commentaires je vais quand-même laisser un petit mot ne serait-ce que pour encourager ce genre de littérature sortant des sentiers battus.
C'est tellement agréable et marrant à lire (plusieurs fois) que je souhaite vivement avoir l'occasion de tomber sur une suite au détour d'un sentier d'Oniris.
A bientôt donc.

   Lotier   
12/3/2016

   Anonyme   
20/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
J'ai eu l’occasion lors du jour de l'an dernier d'assister à une lecture totalement improvisée de ce texte par deux comédiens en devenir et ce moment m'a diverti et plongé dans une époque que les moins de mille ans ne peuvent pas connaître...
Certes il faut s'accrocher pour profiter pleinement du texte et avoir tous les sens aiguisés pour bien le ressentir et le savourer..
Malgré les brunes dues aux agapes de cette soirée, il me restait assez de conscience pour en profiter..
Félicitations à ce "passeur d'histoire" qui bien que trop jeune pour avoir connu cette période, nous a permis d'en mieux connaître et faire revivre le langage..

   Queribus   
22/2/2017
Bonjour Lotier

Un texte fort bien écrit qui témoigne d'un gros travail sur la langue avec des trouvailles très originales. Malheureusement, je trouve cette écriture d'un autre temps et difficile à suivre; je ne pense pas que le grand public puisse adhérer à ce type de récit. Courage quand même pour la suite et, surtout, continuez de faire ce qui vous plaît vraiment, c'est là qu'on est le meilleur.

   Mokhtar   
16/11/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
En ouvrant la boite de chocolats qui contient les friandises de ce site, le « petit nouveau » trouve, au hasard de ses pérégrinations, une praline particulièrement savoureuse. Il s’agit de « Le Gué ».

Cela commence par une scène à la Molière, pastiche réussi des dialogues du maître. Puis l’auteur, qui a probablement trinqué avec ses personnages, part dans un délire galant qui se termine en orgie « néologistique» empreinte d’une truculence simili rabelaisienne.

C’est très bien fait, certainement très travaillé, avec des trouvailles et répliques délectables déjà relevées par les commentateurs ci-dessus.

Jolie éructation versifiée qui prétend et réussit à faire rire, art difficile s’il en est.

Classé dans mon panthéon parmi les pépites de ce site.

   Corto   
19/11/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je ne m'attendais pas ce jour à éclater de rire en ouvrant Oniris. Un grand bravo à Lotier pour ce bon moment devant un texte qui régale. Je crois que tout a déjà été dit dans les commentaires.
Merci et en espérant d'autres épisodes...

   Ynterr   
7/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cher Lotier
Cette poésie/pièce de théâtre m'a véritablement surpris.
Je ne parlerais pas de la trame , car bien d'autres commentateurs le feront mieux que moi.
Mais savoir manier le langage suranné du français des textes anciens est un véritable défi me concernant. Je suis vraiment content d'en lire quand cela arrive, alors je tenais à vous féliciter pour cela. Et peu importe si l'on si perd au début, la construction habile nous fait tout de même parfaitement comprendre le sens de ce récit.

Prestement j'attends de vos nouveaux textes


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