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Poésie libre
louisehediart : Satins
 Publié le 28/04/17  -  7 commentaires  -  534 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

Poème du fond du bar…


Satins



Ces incroyables dandys

squattaient

ces bars feutrés

et cotonneux

rougis par l’alcool

verdis par l’argot sensible

de ces bandits rêveurs

sous les lourdes draperies

de riches satins opalescents

qui ruissellent en cascades

sur d’antiques banquettes.



Il y a un fou iridescent

dont la tête dégouline sur le comptoir doré

à travers le voile gaussien

d’un verre encore plein.


 
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   David   
8/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Bon, j'aime bien cette "nature morte", la fin m'a fait penser aux montres molles de Dali, ça "dégouline" d'ailleurs. Je n'ai pas été tant charmé par cette histoire de dandys parce que quelque part ça faisait tautologie ce regard cynique sur des gens ou un lieu à leurs noms qui évoquent aussi le cynisme, c'est pas rebutant mais pas très intéressant non plus en soi, mais je me suis pris à imaginer que ce qui était observé ne correspondait peut-être pas du tout directement à sa description, ou du moins il y a une idée de glissement, ces "incroyables dandys" pourraient être tout autre chose, et leur qualificatif venir de l'humeur d'un moment, comme d'imaginer toute une histoire en observant la vie quotidienne. Bref, c'est le regard du poète qui transforme le quotidien, peut-être, qui m'a retenu un moment. Il y a aussi que j'aime bien la forme épurée mais néanmoins tout à fait poétique à mon goût, dans sa syntaxe, sa mise en page et son économie de majuscules dans ces vers que je tiens à défendre :)

   Anonyme   
28/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Lu et commenté en EL

Bien sûr, mise sur la voie par l'incipit, mais pas que... Il y a une atmosphère indéniable qui se dégage de ce poème.

Peut-être donnée par cette image de "Dandys incroyables" dans ces bars "feutrés et cotonneux" "verdis par l'argot sensible"... et tout l'imaginaire qui se laisse cueillir avec bonheur.

Tout respire une certaine élégance surannée et désabusée, comme ces poussières anciennes sur "de riches satins opalescents".

A peine gênée par la mise en page qui me semble trop clairsemée. Elle mériterait, à mon goût, de se resserrer pour coller mieux à l'ambiance des lieux.

J'aime vraiment beaucoup déambuler dans vos mots, avec ce rythme indolent que vous leur avez imprimé.


Cat

PS : je crois bien avoir reconnu l'auteur... L. ? ^^

   Marite   
28/4/2017
Au niveau de la forme uniquement, ce texte m'apparaît plutôt comme de la prose hachurée descriptive plutôt que comme un poème en vers libres.

   Anonyme   
28/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Superbe ! Absolument superbe ! Du verbe et de la verve, un vrai trésor ! Deux strophes avec interlignes qui paraissent simples mais qui ne le sont pas. J'ai aimé ces tournures de phrases, telles "verdis par l'argot sensible", "ces bandits rêveurs" (cela m'a fait pensé à "bandit manchot" mais rien à voir avec les machines à sous, bien entendu) ; "riches satins opalescents qui ruissellent en cascades sur d'antiques banquettes"... Bon, je ne vais pas tout citer sinon autant citer le poème en entier. En tout cas, la dernière strophe est sublime !!!

   Anonyme   
28/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien
On ne sait à quelle époque se situe la description de ces " incroyables dandys "(courant né au XVIIIème je crois).

" rougis par l’alcool
verdis par l’argot sensible " Cela me semble ne pas trop correspondre aux adeptes du genre qui étaient très attachés au paraître et à un langage voulu précieux ; mais ce n'est qu'un avis.

" Il y a un fou iridescent
dont la tête dégouline sur le comptoir doré
à travers le voile gaussien
d’un verre encore plein." L'image de cette iridescence du verre qui se reflète sur un visage est une belle trouvaille.
Mais pourquoi "un fou " ?

   costic   
29/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
très sensibles impressions à la lecture de ce...tableau. Beaucoup aimé la tête qui dégouline. Seul hic pour moi la répétition de ces:
Ces incroyables dandys
ces bars feutrés
pour la musique j'aurais mieux aimé des bars feutrés.
Tout le reste nous amène au temps de l'absinthe, on imagine, on voit, on ressent...très bien

   papipoete   
30/4/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour louisehediart,
Dans un bar où des dandys rosissent de peau et verdissent du vocabulaire, il y a un fou ...
NB un peu comme un flash d'info, ces lignes illustrent de la vision du poète, un coup d'oeil jeté rapidement vers les satins d'un bar chic . La première strophe regroupant ces phrases put se lire plus aisément ! Quant à la seconde, elle semble ici bien seule, égarée ...


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