Contrairement à ce qu'annonce le chapeau de votre poème, ce n'est pas une réflexion que je lis dans ces quelques vers mais une menace. L'image qui me vient est celle d'un type en train de tabasser sa compagne ou son enfant en gueulant « mais tu vas pleurer, oui ! ». Dans cette optique les deux vers
L'amertume,
Tout de rasoir
me glacent puisque je prends le texte au premier degré, et je ne parle même pas de la toute fin : la nuit offerte serait-elle celle de la mort ?

J'ai bien aimé
les 25 faux espoirs
Rapprochés du titre ils me font penser à un calendrier de l'Avent, comme si le « tu » du texte, tous les jours en goûtant sa surprise sucrée se disait faussement « allons, ça va s'arranger »… Je pense aussi à vingt-cinq ans de douleur, l'âge de ce(tte) mystérieux ou mystérieuse « tu ». Bien flippant aussi.

Il est probable que je me trompe du tout au tout sur vos intentions d'auteur ou d'autrice, mais je devais vous indiquer que votre poème peut évoquer ce genre d'interprétation.

On sent bien que l'exclamation "Joyeux Noël" sonne comme une antiphrase, mais ce texte hermétique et abscons ne permet pas d'en comprendre davantage. L'expression en anglais a un petit côté snob qui n'ajoute rien. Évidemment "Regarde,
Je t'ai offert la nuit" a une certaine classe, mais qu'est-ce que ça veut dire ?

Miguel, en EL

Je n'ai pas trop vu l'allusion avec Noël sinon comme une antithèse du propos. Par contre j'ai plutôt apprécié l'ambigüité du récit. Cependant les expressions anglaises ne m'ont pas paru vraiment à leur place et pouvait aisément être remplacées par un équivalent dans la langue de Molière.

bonjour LouValette
c'est votre première parution, aussi fais-je l'effort de tenter le décryptage de ce " Joyeux Noël "
j'ai peur de comprendre, mais je vois : une naissance attendue, dont les 25 faux espoirs égrènent le décompte jusqu'à l'accouchement... et malheur le bébé ne " correspond " pas à ce que l'on put rêver : mèches trop annelées, peau trop brunie, fanée et les yeux cernés... Non, je ne veux pas de toi et t'offre la nuit...
NB si le thème sous ma plume, est celui de l'auteur, il me fait horreur !
si j'en suis à des années-lumière, tant mieux !
Mais l'abscons n'est ma tasse de thé, et ce joyeux noël n'illumine pas mes neurones !
j'espère vous lire à nouveau à travers un texte, avec crèche, âne et boeuf, autour de la famille de Bethléem... ou plus simplement près d'un sapin enguirlandé !

Salut,

Je suis interpellé par le ton du poème, sa vivacité, une certaine violence même. Il est court, mais je me dis que je l'aurais bien vu commencer à "Dans la ronde de vie", je trouve le texte d'autant plus percutant en commençant sa lecture à cet endroit.

Fort belle trouvaille ce "Et les vingt-cinq faux espoirs" dans ce contexte de Noël, même si ce n'est peut-être qu'un prétexte
J'ai apprécié aussi le tranchant : "L'amertume/Tout de rasoir"

Et un "joli" final

Je trouve pour ma part à ce poème de belles qualités et il me laisse un sentiment agréable de spontanéité sur fond de chaos et de colère.

Plus on relit ce texte plus on lui trouve d'interprétations.

Bien sombre, mais intéressant. Et pas si courant par ici.

Bonjour Louvalette,

J'ai bien aimé le ton de votre poème et ses vers de fin... la couleur de ce noël est noire, j'aime bien ce contre pied, moins fan de l'anglais utilisé ici...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

Bonjour LouValette,

Un poème tout de désespoir et de souffrance, des associations bien vues en décalage apparent avec l'événement. Je l'aurais aimé encore plus étoffé ce poème...
Le dernier vers et son présent sont-ils l'avènement de quelque chose ?

Bonjour LouValette,

J'ai bien aimé ce poème qui dit beaucoup de la force des sentiments, mais qui laisse le lecteur sans savoir la trame de ces mêmes sentiments.

Tout y est à la fois contenu et expressif, comme ce choix des vers courts qui nous entraîne vers un flux de mots forts et qui renforce cette tonalité où l'on devinerait une manière de dresser le portrait.

Pour ce portrait au bord des larmes, j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait de celui porté sur quelqu'un d'aimé, puis finalement, j'ai pensé ou ressenti qu'il s'agissait peut-être aussi d'un regard porté sur soi. Le "Veux-tu pleurer !" laisse planer le doute.

Cependant, si l'on ne sait pas pourquoi il y a cette impression d'un personnage à fleur de peau, ni pourquoi l'on trouve cette comparaison avec "un vilain petit canard", par exemple, le poème nous laisse libre de l'interpréter pour nous l'approprier et en faire une lecture personnelle.

Je n'attendais pas le mot "amertume" au fil des mots, mais il est justement un exemple contraire avec ce que je viens d'exprimer, soit la limite, peut-être, pour ce qui me concerne, de cette façon que j'ai tenté de m'approprier ce poème qui chante un pleur, ou une envie de pleurer qui est propre au locuteur, à la locutrice... ; et cette distanciation me semble intéressante, car elle me fait relire l'ensemble avec le regard plus extérieur encore, pour en extraire juste l'essentiel : les sentiments véhiculés qui sont effectivement fort bien exprimés.

Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé le dernier vers qui ferme le poème tout en l'ouvrant sur le mystère, d'une certaine façon, tant on peut mettre de choses dans la nuit...

Enfin, le titre résonne après coup comme un grincement, presque un ricanement. En tout cas, est-ce ainsi que j'ai lu ce poème...

Au plaisir de vous relire.

Bonjour,
Curieux poème ou bien des vers sont joliment ciselés mais offre un ensemble abstrait pour moi; mais je suis peut-être un peu trop terre à terre j'en conviens.
En tous les cas il y a une certaine recherche dont il faut convenir et c'est pour cette raison je l'apprécie quelque peu.
A vous lire prochainement.