Un poème trop grandiloquent à mon goût.

Même si l'influence gothique est notée en incipit, je trouve ce texte lourd par ses répétitions fréquentes, par l'imagerie qu'il véhicule aussi (on est toujours à la limite du cliché et ça ne sert pas le propos, je pense).

Il serait bien, je crois, d'alléger en adjectifs, de donner un rythme plus saccadé, comme ce texte semble parler de suicide.

Bref, je crois qu'il faut le retravailler, même si l'idée est bonne.

De mon temps, on disait "cold wave"…
Je cherche en vain la moindre originalité.
Le problème avec ce type de création, d'écrit, c'est que le champs est tellement balisé de signaux et d'identifiants "signifiants" que la liberté d'invention éventuelle de l'auteur, sa personnalité de ne pas se conformer, est ficelée serrée sur des railles biens parallèles et convenus. On n'échappe pas aux scarifications, tatouages, haine de soi (bien que ce bref texte soit narcissique au point de compter cinq possessifs…) ref. religieuso-mystique (dans le vocabulaire au moins) arachnide, soumission, tombeaux, le verbe "se mourir" (qui ne s'emploie plus depuis Poe ou Shelley…) et pour couronner le tout le binôme sempiternel "maux/mots" qui doit hanter - si je puis dire - tous les journaux intimes de la même "obédience".
Structure classique (pas très maîtrisée), rimes et assonances approximatives, je cherche une aspérité à laquelle m'accrocher, mais m'ennuie ferme à la lecture.
Je ne doute pas de la sincérité de l'écrit, mais pour moi, ça manque d'âme et d'un fond qui soit autre qu'une juxtaposition de codes sans grande recherche.

Un poème sombre où on sent bien que l auteur exulte un mal être profond qui se retourne vers le corps lui même.
Le thème me plait même s'il n est pas original. Mais on peut puiser dans l'inspiration gothique des choses intéressantes !
J'aime la répétition des mots en chaque début de quatrain : cela donne un effet de rythme saccadé comme une sorte de litanie, de comptine que l'auteur se répéterait inlassablement.
Le dernier quatrain est de qualité moindre que le reste du poème. Peut être faudrait il le revoir notamment la répétition du premier vers. Pourquoi ne pas jouer sur la sonorité tombeau avec tombe de haut ?
Je trouve le dernier vers globalement déséquilibré.
Comme nous sommes dans le cadre de la poésie libre, on peut se permettre des rimes plus souples( haut/mots). je propose :

Tombeau, ô tombeau, tombe de haut !
Doux jardin où s'enterrent les mots,
Âpre destination de mes rêves,
Divin lit, derniers maux qui m'achèvent.

Ce poème un peu rédigé comme un appel possède une certaine force qui m'a plu malgré le côté puéril du geste. Le masochisme du narrateur dénote un manque de maturité qui se révèle dans ces mutilations.
Je regrette que le texte ne réponde pas à une question légitime il me semble: Pourquoi ?
Pourquoi cette perte de l'envie, pourquoi ce sentiment d'un corps abject ? Quels sont les causes de cette souffrance et de ce renoncement.
Le poème laisse cet aspect en suspens... comme si le personnage ne voulait pas aller au bout de son analyse.

Bonjour

Dans votre message de présentation, vous disiez douter de votre talent. Je ne me prononcerais pas là-dessus,il me faut pour ma part lire plusieurs oeuvres pour me faire une petite idée personnelle.

Mais voilà, vous présentez votre texte et ce n'est que cela que nous devons modestement évaluer avec toute la subjectivité qui est la nôtre.
Vous avez, comme nous tous, pris le risque de le et vous soumettre à la critique (amateur) d'Oniris. Rien que pour cette démarche audacieuse (et qui pour certains a pu s'avérer douloureuse en terme de confiance voire d'estime de soi, je n'exagère pas) , bravo et merci. Je le pense vraiment.

J'ignore l'âge que vous avez mais sachez bien que cela n'influence en rien mon appréciation ; cela m'aurait au moins permit d'avoir une explication. En disant cela, je souhaite que vous compreniez que j'ai lu votre texte sans ce paramètre extérieur (c'est ma manière de faire preuve de ma considération, je vous assure) qui parfois nous amène être (consciemment ou non) influençable en oubliant qu'en procédant ainsi on fait tout SAUF rendre service à celui ou celle qui demande un minimum d'honnêteté et autre chose qu'un lustrage d'égo. Sachez enfin que je ne cherche (surtout) pas à vous blesser (pour quelle raison, je ne vous connais même pas) au même titre que je n'ai (mais alors vraiment) pas pour habitude de prendre autant de précaution avant de donner mon opinion.

Voilà après ce long préambule préventif, je vous avoue qu'à l'âge qui est le mien (+40 ans) je n'ai pas aimé votre texte (ou plutôt la façon dont vous l'avez écrit) qui ressemble à des poèmes faits par une adolescente bien qu'il me soit arrivé d'en lire et d'apprécier même de beaucoup plus inspirées. Grandiloquent, terriblement pauvre et même paresseux dans la forme (techniquement je suis ignare en la matière donc je sais pas), parfois limite grotesque (au tombeau, tombe oh !), j'ai trouvé ce côté "je suis un poète dark et mal dans ma peau", juste fatigant.

A nouveau, je plaide l'excuse de mon âge (qui reste jeune, hein) sans doute plus avancé que le votre (enfin, j'espère)

Maintenant si cela peut vous consoler sachez que vous avez atteint votre objectif puisque le site a jugé votre texte assez bon pour le publier.

Pour ma part, cela ne m'étonne même plus.

W

Bonjour Louvegothique,

le point positif de votre poème, c'est que vous parvenez très bien à exprimer vos émotions. Le message est clair dès le début avec cette répétition "Blessure, blessure, blessure", même si on ne sait pas de quoi il retourne précisément.

Plus loin, à la seconde strophe, vous reprenez la même figure - ou presque - avec "La douleur, la douleur, ma douleur". Peut-être aurait-il fallu caler ce vers à la manière du premier et ne pas utiliser de déterminants pour "Douleur, douleur, douleur". D'ailleurs, le possessif "ma" n'apporte rien. On sait qu'il s'agit de votre douleur.

Ce que je n'ai pas compris, c'est "Toile d'araignée délicate" ; une image qui ne me dit rien. Peut-être la forme des légères coupures ? Probablement...

Il me semble que c'est une écriture qui se cherche.

Bonne continuation.

a louvegothique
je suis désemparé à la lecture de votre texte Je vais tenter de vous comprendre Ce texte stigmatise peut-être une période de manque
C'est ce que je pense après cinq lectures
Désemparé
LEN

Vous parlez de second degré vous apportez de l'eau à mon moulin?I

Problème du goût : en matière de choses ténébreuses, beaucoup de gens diront "bah, laissons cela !" Ce n'est pas un problème d'âge, mais bien d'esthétique. Certains écrivains ont entretenu leur délire morbide, ( et de belle façon !) jusqu'à la fin de leur vie, les exemples en poésie étant nombreux.
A mon sens, ce texte possède de réelles qualités d'écriture, de style, étant donné l'âge de sa jeune rédactrice. J'aurai été heureux d'écrire deux fois moins bien à son âge !
Il faut raison garder et le sens des proportions conserver. Bien sûr qu'il y a de l'emphase et de l'abstrait (j'entends une construction artificielle ne correspondant pas à une émotion, un sentiment réel, vécu), mais l'ensemble est tout à fait cohérent de forme, je mets donc un beaucoup.

Bonjour,

d'accord peut-être cela manque un peu de fulgurance, mais ça ne manque pas de simplicité…
Ce qui n'est pas donné à tout auteur(e) et à mon sens une qualité.
Les rimes, puisqu'il y en a parfois, ne sont pas basiques ainsi des couples (soumission/dépression ; délicate-écarlate).
Maintenant je ne suis pas non plus si emballé que ça par ce poème-ci, mais comme il semblerait que vous soyez jeune, et plus ou moins débutante en poésie, je vous encourage à persévérer, la poésie est un média qui vous ira de mieux en mieux…

Salut cordial

Corbivan

bonjour louvegothique ;
Un premier poème publié qui sied bien à votre pseudo ! Un portrait de qui ne s'aime pas, d'où la moindre envie a fui, à part celle de ne plus jamais rêver, en s'endormant dans ce doux lit ... un tombeau .
Cela ne s'appelle-t-il pas " dépression " , ce mot qui rime avec destruction ? Il y a pourtant une vie de l'autre côté de ce funeste enfermement ; la guérison un jour où l'on surprend au coin du regard, un sourire .
Je trouve que vous parlez bien " le désespéré ", avec ces rimes lancinantes .
Mais j'espère un futur poème de vous, avec des rires, des couleurs ( cheveux bleus ), plein de tatouages d'espoir !

Je vous lis, je vous relis encore et encore...

L'impression est pesante, puissante, je voudrais mettre des mots, mais je sais bien qu'ils ne seront rien à côté des vôtres.

Tous vos mots portent, ils égratignent, ils s'implantent avec ténacité, parce que cette "souffrance" là est une torture sinueuse à la fois nécessaire, il faut détruire pour reconstruire, cepedant il faut savoir s'arrêter à temps, là est toute la difficulté. Ne restez pas dans le sombre aller vers la lumière si petite soit-elle.

Je n'ai pas vraiment l'habitude de m'attarder sur ce genre d'écrit, mais ici je trouve ce poème incomparablement saisissant, tout est à retenir le fond comme la forme.

je suis très surpris

positivement

et je vois que votre texte

ne laisse pas indifférent

vous enfoncez les mots

comme des clous

alors ça passe ou ça casse

moi j'en redemande

j'ai adoré

merci

C'est un compendium de ce que je n'aime pas lire en poésie, où la complaisance dans le mal-être et la claustration de l'auteur ne visent pour seul effet 'poétique' que l'apitoiement du lecteur.
Si j'ai la dent un peu dure, c'est que je n'ai rien trouvé poétiquement à me mettre dessous.
En espérant vous lire dans un autre registre.

C'est sûr il faut changer des choses pour faire de ce texte qui ne manque pas d'intérêt un poème, mais le terreau est là et il faut l'ensemencer en tenant compte de certaines règles pas très simples mais indispensables.
le lecteur habitué à lire de la poésie a besoin de ces repères et quand il ne les a pas il a du mal à apprécier un texte quel qu'il soit.
C'est du travail de relecture mais aussi de réflexion pour l'auteur mais au bout du compte c'est une grande satisfaction.
A un prochain texte sûrement.

Bonsoir louvegothique,

C'est un poème difficile à commenter car le thème peut être controversé. Or, ce qui est controversé est souvent délicat à juger. Qui plus est, ce poème heurte obligatoirement le lecteur, ce qui rend l'opération encore plus délicate. Pourquoi ? Parce qu'il nous oblige à prendre parti. Or, pour ce faire, il nous faut absolument trouver des arguments valables en puisant dans ce que nous avons de plus profond tout en restant honnête dans notre démarche.

En ce qui me concerne, j'ai du mal à admettre qu'une personne veuille se suicider. Notez que je ne juge pas, je dresse un constat, et si un de mes proches se retrouvait un jour dans cette situation, je l'aiderai autant que je le peux à s'en sortir.

Donc, d'un côté, le thème en lui-même n'est pas ma tasse de thé, je le dis en toute franchise. Par contre, le texte est fort et assez bien écrit dans l'ensemble, c'est pour cette raison qu'il m'est difficile de juger.

Toutefois, comme l'a dit un jour "Robot", je pense qu'il manque une tentative de sortie à ce poème. Autrement dit, il n'y a pas d'espoir, c'est ce qui m'embête un peu...

Bien à vous,

Wall-E

"tombe oh!"... Bof bof, j'avais écrit une fois "j'ai du style oh!" mais je crois pas que ce fut une réussite....

J'aime bien les trois derniers vers.

Je crois comprendre qu'on parle de "scarifications"?...

Pas très fan des répétitions en début de strophe.

Un texte qui, sans être "mauvais", ne me parle pas plus que cela.

Je suivrai toutefois vos prochaines productions.

edit: déjà je ne lis pas les commentaires précédents pour ne pas être influencé, je le fais "après coup". Et je viens de lire dans votre forum d'explication qu'il ne s'agit pas de scarifications, ben en tout cas pour ce qui est de la première strophe c'est vachement bien imité... Je me suis donc planté, "l'influence gothique" m'a fourvoyé, la vilaine! Le problème de l'écriture ça, une fois publié le texte ne nous appartient plus, il est livré en pâture à des lecteurs neuneus comme moi... ;)

Je viens de lire votre poème, le mot gothique interpelle, j’ai un faible de ce côte, (l’art roman aussi… l’art tout simplement), bref je lis…je relis…je re-relis, je me dis tout que c’est pas mal du tout, bien décrit, les mots biens choisis, dur « la haine de moi… » romantique expressionniste, lisons le à haute voix… c’est bien !

je n'ai pas accroché
je ne saurai dire comme les autres pourquoi
Peut être la difficulté que j'ai eu d'y trouver un rythme
merci pour ce partage

Belle manière de chanter le désespoir, mise à nu abrupte des ombres qui vous hantent...mots simples, rien de grandiloquent, j'aime bien