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Poésie contemporaine
luciole : Au dispensaire
 Publié le 27/05/17  -  12 commentaires  -  730 caractères  -  238 lectures    Autres textes du même auteur

Lui c'était les éponges…


Au dispensaire



Parmi les longs couloirs – labyrinthe sans fin,
Bacilles dans le corps souffrant du dispensaire –
Il progresse. Sa main, nerveuse et maigre, serre
Son mouchoir qu’un crachat a taché de carmin.

Un sourire, parfois, sur son visage éteint
Vient fugitivement mettre un trait de lumière
Quand, faibles, il entend de l’enfance éphémère
Résonner les échos sous son pas incertain.

Captif du blanc silence où, lancinante, flotte
L’âcre odeur du phénol et de la créosote,
Où des jours, fil à fil, l’étoffe se défait,

Il regarde sans voir, le front à la fenêtre,
Dans le parc assoupi les feuilles d’or d’un hêtre
Qui dansent au vent noir leur funèbre ballet.


 
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   papipoete   
10/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
contemporain
Le vieux, au dispensaire est bien seul maintenant, et si des échos de l'enfance lui viennent aux oreilles, il reste si triste à sa fenêtre à regarder les feuilles qui dansent au vent .
NB il est vrai que ce thème revient souvent, et que les émotions sont éternelles face à la solitude du vieux, mais il faudrait essayer de renouveler ce sujet par un peu de gaité !
Je n'ai pas tout vérifié, mais la forme " néo-classique " ne doit pas être très éloignée ?
papipoète

   Proseuse   
14/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Je suis un peu mitigée quant à votre poème , rien à dire vraiment concernant la forme, mais le fond ne m' a pas transcendée, le texte me semble trop dans le descriptif et pas assez dans l' émotion , peut-être trop de distance entre le " il " de ce poème et le narrateur ?
Merci pour ce partage
à vous relire

   Robot   
27/5/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La construction est correcte. Mais je ne suis pas captivé par cette nouvelle version. (la 1ère ne m'avait pas emballé non plus.). Tout est dit mais l'émotion n'est pas vraiment là.
De plus, c'est peut-être une question de génération ou de lieu, mais j'ai le souvenir pour ma part du dispensaire de ma ville ou mes parents peu fortunés nous conduisaient régulièrement mes frères et sœurs et moi. Je n'ai pas le souvenir d'un lieu de réclusion tel que décrit ici, je me souviens qu'on y était accueilli avec attention, peut être plus et mieux qu'aujourd'hui dans les services d'urgence surbookés. et c'est peut-être ce qui guide mon impression mitigée. J'ai plutôt l'image dans ce que vous décrivez d'un hôpital vieillot ou surtout d'un sanatorium comme il en a existé pour les malades tuberculeux. J'ai peut-être eu de la chance, mais les hôpitaux que j'ai été contraint de fréquenter récemment me paraissent aujourd'hui relevés avec beaucoup de couleurs (peut-être trop) et je ne me retrouve pas dans cette impression de "blanc silence" évoquée.
Je retiens positivement la forme et la rédaction mais je ne suis pas convaincu par le fond qui ne me fait pas ressentir une véritable émotion.

   Anonyme   
27/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Il est des métiers, ou plutôt les matières qu'ils contraignent à cotoyer (ici la créosote), qui détruisent la santé de l'homme au fil du temps.
" Où des jours, fil à fil, l’étoffe se défait ".
Sujet sombre, mais il faut en parler...

   Anonyme   
27/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour luciole... Sombre sonnet s'il en fut, il m'a pourtant bien plu de parcourir avec ce tuberculeux ce qui lui reste comme promenade, les sinistres couloirs d'un dispensaire. A ce propos, soit ça se passe voilà longtemps sous nos latitudes, soit de nos jours dans un pays dit défavorisé où ces palliatifs aux hôpitaux existent toujours...
Bref ! Plusieurs passages ont retenu mon attention...
- il entend de l’enfance éphémère
Résonner les échos sous son pas incertain.
-Où des jours, fil à fil, l’étoffe se défait,
... et surtout le tercet final que je trouve particulièrement adapté à la situation...
Il regarde sans voir, le front à la fenêtre,
Dans le parc assoupi les feuilles d’or d’un hêtre
Qui dansent au vent noir leur funèbre ballet.

Mélancolique, pour ne pas dire plus, mais réaliste et bien écrit avec toutefois un bémol pour ce qui concerne le premier quatrain pas très aisé de lecture ...

Bravo et à une fois prochaine... pourquoi pas en classique ?

   TheDreamer   
27/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème contemporain (du fait de la rime masculine éteint/incertain, n'ayant pas de correspondance sur la consonne finale).

Au 2nd vers, je comprends, vous lisant, que les longs couloirs vous semblent des "bacilles". Pour ma part, j'aurai plutôt parlé de veines, d'artères, de vaisseaux sanguins, l'image m'aurait parue bien plus logique par la linéarité des uns et des autres. La comparaison couloirs/bacilles me paraissant assez douteuse.

J'apprécie le traitement tour à tour désabusé et triste du ton que vous employez. Le sonnet nous montre un personnage malade qui a du mal à se mouvoir dans l'espace blanc et aseptisé du dispensaire où il souffre.

Les tercets nous disent l'issue fatale de son combat, mais, sans s'appesantir. L'ultime image de l'arbre qui se dénude est belle et judicieuse.

   funambule   
27/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un petit parfum de "Réversibilité", l'ampleur du propos en moins. Le texte est prenant et le sujet évoqué l'est, avec délicatesse, peut-être une pointe d'emphase à laquelle je ne goûte pas complètement mais à laquelle je concède habileté et talent.

   Marite   
28/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bien qu'essentiellement descriptif ce poème recèle de très beaux éléments poétiques qui atténuent la tristesse qui émane de l'ensemble.
Le second quatrain d'abord avec l'ensemble de ses quatre vers et le dernier tercet que je trouve superbe.
L'incipit me laisse perplexe : " Lui, c'était les éponges ..."
Le personnage décrit serait-il un ancien drogué atteint pas la tuberculose et en fin de parcours au dispensaire ? ?

   Donaldo75   
28/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Luciole,

Voici un sonnet qui m'a carrément mis le plomb.
Je le trouve réussi, avec une mention spéciale pour les deux premiers vers qui lancent le poème et posent le décor.

L'ensemble est pictural, sombre, presque titubant, comme les derniers jours d'un poème incarné.

Merci pour la lecture,

Donaldo

   Michel64   
29/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème sur un thème certes rebattu, les dispensaires, hôpitaux, hospice, etc... ici un sanatorium sûrement et la tuberculose (bacilles ...de Koch) avec la vieillesse en plus.
Mais le traitement qui en est fait m'a ému avec un très beau second quatrain et dernier tercet, et ce vers : "Où des jours, fil à fil, l’étoffe se défait," très bien trouvé.

Merci pour ce partage.
Michel

   archibald   
29/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème sur la maladie et la mort, ça fait du bien quand il fait un soleil trop radieux.
Contrairement à ce qui est dit dans un com précédent, je ne trouve nulle emphase dans ce texte, mais une description factuelle, assez neutre, où passe cependant l’émotion.
Un bémol : la répétition de la conjonction “où” dans le premier tercet.
Une dièse : la capacité de l’auteure à varier les styles d’un poème à l’autre. Ce n'est pas si fréquent et j’apprécie.

   jfmoods   
30/5/2017
Ce sonnet est composé d'alexandrins à rimes embrassées et suivies, suffisantes et riches, majoritairement féminines.

L'entête ("Lui, c'était les éponges..."), quelques éléments du lexique ("Bacilles", "crachat", "tache de sang carmin", "phénol", "créosote") et une métonymie ("sa main nerveuse et maigre") renvoient au contexte spécifique d'un individu atteint de tuberculose. De fait, l'établissement de santé présente un lent et irrémissible horizon d'attente (groupe nominal : "longs couloirs", métaphores : "labyrinthe sans fin", "Bacilles dans le corps souffrant du dispensaire"). L'avancée de l'homme à l'intérieur du bâtiment va métaphoriquement de pair avec l'avancée de la maladie ("Il progresse"). L'image de l'étirement, de la déstructuration progressive du rapport au monde, est syntaxiquement palpable au travers de deux contre-rejets (vers 3/4, 8/9), d'un rejet (vers 6/7) et de trois constructions grammaticales (sujet éloigné de son verbe : "sa main... serre", adjectif épithète laissé à distance du nom dont il dépend : "faibles... / ... les échos", complément du nom précédant le nom : "des jours... l'étoffe"). N'ouvrant que de rares trouées heureuses vers le passé (adverbe de temps : "Un sourire, parfois", adverbe de manière : "Vient fugitivement", adjectif qualificatif : "l'enfance éphémère"), le temps emprisonne le malade (personnification avalisant la perte de la maîtrise des choses : "Captif du grand silence blanc", métonymie entérinant la distance au monde : "le front à la fenêtre"), structurant un processus irréversible de délitement (allitérations en f du vers 11). Au fil du dernier tercet, un paysage état d'âme se déploie, assimilant le dépouillement saisonnier de la nature à une vie humaine atteignant son crépuscule (personnification : "les feuilles d'or... / Qui dansent... leur funèbre ballet").

Merci pour ce partage !


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