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Poésie néo-classique
luciole : Petite ville
 Publié le 30/08/16  -  26 commentaires  -  762 caractères  -  804 lectures    Autres textes du même auteur

Poème sur l'ennui.


Petite ville



Dans la bourgade éteinte aux maisons qui se tassent
Comme dans la pâture un troupeau de moutons,
Les lourds volets, pareils à des paupières lasses,
À jamais sont fermés sur le sombre horizon.

Le ciel si fatigué de ses mornes voyages,
Ainsi qu’un va-nu-pieds aux bornes s’asseyant,
Déchire aux clochetons ses haillons de nuages.
Alors, le soir, comme un voleur furtif, descend.

On y voit, l’œil mauvais, les poings au creux des hanches,
Les vieilles découvrir leurs bouches d’où s’épanche
Le fiel du temps qui passe et du manque d’amour.

Et toujours l’on entend dans les rues qui se tordent
Cette complainte grave, amère et monocorde
Que mouline sans fin l’orgue triste des jours.


 
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   dom1   
15/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Pourquoi petite ville. Est-ce à dire que votre poème ne s'appliquerait pas aux grandes villes ? Ceci dit, très bel écrit.

   Anonyme   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

C'est un texte très expressif et j'en aime bien les images :

Ces maisons ressérrées comme les moutons,
les volets en paupières lasses
les haillons de nuages, etc..., etc...

Qui donnent à ce poème le vrai poids de l'ennui des jours
qui passent lorsque l'on ne possède plus de rêves.

J'aurais aimé, peut-être, un peu plus de classicisme
mais nous sommes en contemporain.

Oui, un très bon texte que termine un très beau vers.

EDIT : après avoir lu quelques commentaires qui suivent,
commentaires que je ne partage pas, les deux tercets
incriminés se rapprochent beaucoup de Brel
et de sa peinture féroce (en chanson) de la société en
général. ( Les Bourgeois, les Vieux, etc...).

   MissNeko   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On ressent une épaisse chape peser sur cette ville. J y vous plus le temps qui passe que l ennui mais les deux peuvent être liés.
Merci pour ce partage

   Robot   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les images pour décrire cette ville où l'on s'ennuie sont bien trouvées. On ressent le désenchantement à la lecture de ce texte.
Très expressifs aussi sont les vers.

EDIT: Je reviens après avoir lu certains coms à propos de l'image du narrateur sur les vieilles. Je pense que l'erreur est d'avoir écrit "les" vieilles article défini généralisateur. Si à la place il était écrit "des vieilles" cela aurait atténué le propos en sous entendant "certaines" vielles. Notre langue est subtile.

Cela ne retire rien à mon appréciation sur l'expressivité du texte car s'il y a le fond de ce désenchantement (et pourquoi pas) il y a la forme d'un récit qui se lit agréablement et je ne veut pas ostraciser l'auteur qui a droit à son point de vue.

   Sofi   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Les images que vosu nous livrez sont bien choisies pour nous faire ressentir la tristesse de cette petite ville un peu trop enfermée sur elle-même.

   Johannes   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai fort aimé la lecture de ce texte et des belles images qu'il propose.
Je ne peux qu'adhérer aux commentaires positifs qui ont déjà été publiés.
Merci.

   Anonyme   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme elle est sombre cette " petite ville " qui me fait penser à ces villages campagnards qui se dépeuplent.
" On y voit, l’œil mauvais, les poings au creux des hanches,
Les vieilles découvrir leurs bouches d’où s’épanche
Le fiel du temps qui passe et du manque d’amour." L'amertume aussi me semble présente.
Je trouve que ce poème reflète autant la tristesse que l'ennui, qui, pour ma part, ne sont pas systématiquement associés.

" Les lourds volets, pareils à des paupières lasses " j'aime cette image.

   jfmoods   
30/8/2016
Pour éviter une répétition et, ainsi, faire le tour des principaux outils de comparaison, j'aurais revu le vers 8...

"Alors, tel un voleur furtif, le soir descend."

D'autre part, le complément de lieu du vers 12 m'apparaît plutôt comme une incise. J'aurais mis une virgule à l'hémistiche et une autre en fin de vers.

Après un "Vieux bourg" en octosyllabes, le poète se penche, en alexandrins, sur la "Petite ville". A-t-il encore en réserve une "Grande ville" et une "Mégalopole" ? Si oui, une mise en perspective des quatre vaudrait probablement le détour...

D'un poids incommensurable (verbe : "se tassent", adjectifs qualificatifs : "lourds", "lasses", "fatigué") et totalement dépourvue de perspectives (adjectifs qualificatifs : "éteinte", "fermés", "sombre", marqueurs temporels : "À jamais", "toujours", "sans fin"), cette évocation ne manque cependant pas de charme. Les deux rejets de groupes nominaux ("Les vieilles" au vers 10, "l'orgue triste des jours" au dernier vers) sont particulièrement expressifs. De même, les trois adjectifs à cadence ascendante ("grave, amère et monocorde"), après la coupe à l'hémistiche du vers 13, sont efficaces. Dans les deux tercets, les enjambements contribuent à renforcer la sensation d'incommensurable ennui véhiculé par le sonnet. Comme dans "Vieux bourg", le champ des perceptions se focalise sur l'ouïe et la vue.

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
On y voit un village isolé dans la morne campagne, un soir d'automne. Ennui et grisaille. Très belles images.

   leni   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Luciole Sujet difficile soumis à des règles strictes de rédaction
et limitant selon moi à plus de texte convetionel
voicides passages qui auraient pu être allégé

Les lourds volets
D'où s'épanche le fiel du temps qui passe
Les rues qui se tordent
Il y a par contre de jolies petites perles....

ici c'est superbe: Déchire aux clochetons ses haillons de nuages Je l'ai répété ce vers je ne vous cache pas que j'aurais voulu l'écrire

et les deux vers finaux mais surtout le dernier


Que mouline sans fin l'orgue triste des jours SUPER AUSSI

SANSprétention j'aurais mis
Que répète sans fin l'orgue triste des jours

je me suis pris au jeu de ces deux derniers vers

MERCI je mesius bien amusé Salut cordial LENI

   papipoete   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour luciole,
Peu à peu, sur la bourgade tombe le soir, le ciel s'effilochant aux clochetons de l'église .
Dans les rues où guette l'ennui, on discute, on palabre, quand d'autres déblatèrent de leurs langues de vipère, jetant leur fiel sur quelque victime .
Inlassablement, tel cartons de musique en trous, la complainte de la rue déplie ses couplets, ses refrains à l'orgue des jours .
Des vers remarquables tels " Le ciel si fatigué de ses mornes voyages,
Ainsi qu'un va-nu-pieds aux bornes s'asseyant ... "
NB Je vois bien la scène, que personnellement je situe en 1954, avec les chanteurs de rue, mais aussi " la mère Lapierre " les poings sur ses hanches " invectivant le passant .

   Annick   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des mots choisis pour leur puissance d'évocation, des allitérations qui font écho à la tristesse, à l'ennui et à la monotonie. J'ai l'impression de regarder un vieux village en noir et blanc sur une vieille carte postale où les gens sortaient sur le pas de leur porte pour la photo.

J'aime beaucoup ce poème. Bravo !

   JulieM   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah ces patelins qui se meurent doucement dans le silence et l'ennui, "On y voit, l’œil mauvais, les poings au creux des hanches,
Les vieilles découvrir leurs bouches d’où s’épanche
Le fiel du temps qui passe et du manque d’amour.", magnifique image qui rend bien cette guerre perdue d'avance, pleine de rancoeur et de tristesse...

Merci.

   Ramana   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Dommage qu'au huitième vers la césure se trouve après l'article, ce qui constitue une exception qui choque l'oreille habituée au rythme de l'ensemble ; mais à part cela, rien d'autre n'accroche, et la lecture coule aisément.
A part votre parti pris contre les vieilles (pourquoi tant de haine !), les images sont pertinentes pour décrire cette tristesse qui "vient jusque dans nos campagnes hébéter nos fils et nos compagnes".
Petit dans mon village, les gens sortaient le soir après le repas, s'asseyaient sur les bancs et les murets, et discutaient jusqu'à la nuit tombante... et puis la télé est arrivée, qui a retenu les habitants dans leurs foyers. Cet outil, dont on a vu croitre au fil des ans la nature malsaine (propagande, futilité, consommation), exerce hélas un pouvoir hypnotique sur une partie de la population. J'ai éloigné de mon quotidien cet engin de malheur, lui préférant de bonnes lectures à défaut de bonnes discussions.

   Anonyme   
30/8/2016
Bonjour luciole... Autant j'avais aimé me promener dans votre Vieux bourg, autant rien ne m'a conquis dans cette petite ville.
Pour ce qui est de la forme du vers 4... "À jamais sont fermés sur le sombre horizon", j'aurais préféré :
Sont à jamais fermés sur le sombre horizon.

Le vers 8 pourrait également être repris sous une forme plus agréable à la lecture... Par exemple :
Comme un voleur furtif alors le soir descend.

Le premier tercet m'a fait bondir !

On y voit, l’œil mauvais, les poings au creux des hanches,
Les vieilles découvrir leurs bouches d’où s’épanche
Le fiel du temps qui passe et du manque d’amour.

Vous avez une drôle d'opinion des "vieilles" ! Le fiel du temps qui passe et du manque d'amour... Comme vous y allez !
Je suis un vieil homme vivant le reste de son âge, (merci Joachim Du Bellay) dans une petite ville( ou un gros village selon certains ) et mes voisines, celles que vous appelez avec dédain les "vieilles" ne sont point telles que vous les décrivez. Certes, comme partout, il est préférable d'en éviter quelques unes mais dans l'ensemble mes vieilles sont charmantes, ont l'œil rieur et bien que très souvent veuves (comme votre serviteur !), entourées de leurs familles et amis, l'amour, au sens large du terme, ne semble pas leur faire défaut...

Quand au tercet final il confirme ce que les vers précédents laissaient entendre !
Petite ville à éviter coûte que coûte !

Au cœur de ces louanges je serai donc le vilain petit canard qui balance un pavé dans la mare ou, si vous préférez, un bémol sur la portée, mais un bémol sans fiel... et sans appréciation !

   Anonyme   
30/8/2016
Je partage totalement le point de vue d’Alexandre : le premier tercet est indigne d’être publié sur un site de poésie. Quel manque de respect envers des personnes qui ont la sagesse de l’âge! Certes, il existe des commères, mais si j’osais dire à ma petite fille « vos généralités » sur les personnes âgées de province, je crois qu’elle bondirait. Croyez-vous que l’on s’ennuie à ce point dans nos bourgades? Il me semble que vous ne les connaissez pas.
Je ne note jamais les écrits mais si j’étais obligé de la faire, je crois que je ne trouverais pas l’appréciation que je ressens.



Un provincial

   Anonyme   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Poésie sur l'ennui ?
Alors je comprends mieux pourquoi. J'ai vécu une lecture lancinante, sans aucun intérêt, poussive, pleine de clichés déjà lu et relu, pas une seule bonne surprise qui tirerait ce sonnet par le haut, bref, je vous ai vu mieux inspirée que cet imbroglio triste à mourir.
Je découvre à travers la platitude de votre texte ( poème ? ), mon inaptitude à donner mon avis, vu les commentaires généreux donnés à votre endroit.
Je dois donc être un piètre commentateur, mais bon, tant pis, il fallait que j'exprime mon atterrement face à la médiocrité.

   Arielle   
31/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" Le fiel du temps qui passe et du manque d'amour"
Tatie Danièle sors de cette complainte ! Tu ne vois pas que tu déranges !
Le fantôme des bisounours ne rôde guère par les rues mornes de ce bourg dont tout, même le ciel, s'est mis à l'unisson de l'orgue de barbarie pour nous insuffler sa tristesse de façon magistrale à mon goût.
Viendrait-il à l'esprit d'un lecteur de traîner en justice la Folcoche d'Hevé Bazin pour maltraitance d'enfants dans Vipère au poing ?
Va-t-on interdire, dans nos collèges, la lecture des Assis de Rimbaud sous prétexte que la diatribe contre les fonctionnaires est injuste et outrée ?
Un personnage n'aurait-t-il plus le droit d'exister que conforme à nos attentes, aimable et généreux comme nous le sommes tous, sans exception, dans la vraie vie ...
Je m'interroge sincèrement sur la création littéraire et ce qu'elle autorise ou non.

   Anonyme   
31/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir luciole,

J'ai plutôt bien apprécié ce sonnet, mis à part le dernier vers du second quatrain. Je ne suis pas sûr que la syntaxe soit bonne, en tout cas ça m'a heurté à la lecture. Même en relisant, j'ai du mal. Dommage car à part ce petit défaut, le reste est quand même bien rédigé.

Wall-E

   bolderire   
1/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour, un bien joli poème très imagé et fluide, puis cette forme de langueur engourdissant votre bourgade .Bref, bravo!

   plumette   
1/9/2016
Bonjour Luciole,

voilà un poème que je trouve assez réussi sur la forme et qui délivre des images qui ne sont accessibles, comme
"Déchire aux clochetons ses haillons de nuages.
Alors, le soir, comme un voleur furtif, descend."

j'ai bien aimé l'orgue triste des jours, l'impression d'ennui bien rendue surtout dans le dernier tercet.

j'ai beaucoup moins bien ressenti le premier tercet qui généralise
quelque chose qui ressemble à un cliché: les vieilles nécessairement médisantes!!

Bonne continuation sur ce thème des lieux " chargés"

Plumette

   Anonyme   
2/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir,

Pour "les vieilles" l'auteur émet une impression, c'est la sienne, il transcrit ce qu'il voit en passant dans ce "village", disons ...
Par contre erreur est de faire rimer un singulier avec un pluriel, le sens aussi est "mis à mal" .
Sinon, le style est plaisant . Manque un peu de technique, qui sera sûrement vite comblé (le manque).

Certains, s'ils lisaient mon poème (pamphlet) sur la ministre CO--SSE pour ses dernières expressions publiques, tomberaient dans les pommes.

   Anonyme   
2/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mais oui, ça existe tout ça. Et en plus c'est joliment dit.
Que demande le peuple ?!
Un Néo et/ou Classique qui a de la gueule.

Le terme de Va-nu-pied me semble quand même un peu trop suranné. J'aurais autant aimé - Punk-à-chiens -.
Vous aviez le même nombre de syllabes et dans la même approche, ce terme aurait fait peut-être tâche aux yeux de certains mais mouche aux miens.
Chacun sa sensibilité.
Après tout, il semble être ici question d'une ville de moins de 20000 habitants où tout le monde se connait sans se connaitre mais en sait encore plus long sur vous que vous même...
Comme qui dirait : une ville de merde.

   FABIO   
5/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vous maitrisez l'art de donner une atmosphère a vos textes.
Et ce n'est pas rien quand on le fait avec des mots qui doivent sonner, se respecter, bomber le torse.
tout y est.

   archibald   
5/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dis-moi Luciole : tu n’aimes donc pas les vieux ?
Je m’amuse : je suis toujours étonné que certains prennent une expression poétique pour la manifestation d’une idéologie. Les “vieilles” telles que tu les décris, ce n’est pas un mépris affiché pour le troisième âge, juste une image un peu grinçante, qui revêt pour moi une tonalité rimbaldienne.
J’aime bien cette ville “animalisée”, décrite comme une vieille bête lasse : un troupeau de moutons, les paupières des volets, les rues qui se tordent… Mais un traitement des rimes un peu plus classique n’aurait sans doute pas nui à ce sonnet.

   widjet   
4/11/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Beaucoup de trouvailles plaisantes, poétiques et visuellement intéressantes :

"Maisons qui se tassent"
"Les rues qui se tordent"
"On y voit, l’œil mauvais, les poings au creux des hanches"

D'autres plus convenues (sans être mauvais):

Les volets en paupières
Le troupeau de moutons
Haillons de nuages

Une lourdeur :

"À jamais sont fermés sur le sombre horizon"

Mais il se dégage une ambiance volontairement morne et le rendu maussade est globalement bien retranscrit.

Tristement joli

W


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