|
|
Anonyme
11/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour Lulu, quel dommage ce poème sorti tout nu (comme dit socque). Quelle joie pour moi de le commenter la première.
Dans le détail, j'ai appris ce qu'est une fantasia, merci . "une lumière a cheminé à l'or." les deux A si proche me gênent un peu. Pour le reste, l'ensemble, ce chemin réel ou imaginé m'a paru merveilleux. J'espère avoir tout bien lu comme tu as écris. Ton poème est magique, d'autant plus qu'il représente pour moi un espace que je ne connais pas. Merci du partage Éclaircie |
papipoete
11/4/2021
|
bonjour Lulu
( je ne me fais toujours pas à votre pseudo... je vous l'ai dit lors de votre dernière parution " une douce liberté " ) Mais peu importe l'habit ! j'aurais dû être le premier à vous commenter ( ah Eclaircie ), mais madame papipoète exigea ma présence à ses côtés, dès 14 heures sonnées... Venons-en à votre texte : il se trouve que je viens de voir un hommage à Elisabeth II d'Angleterre, et je trouve des similitudes avec votre personnage,dont la renommée courait jusqu'au-delà des ergs et dunes d'ocres. Je ne vous cacherai pas qu'il me faut lire entre vos lignes, pour saisir le sel de votre poème, et si l'essence même de vos images ne me vient pas subtilement à l'esprit, je dis la même chose que lorsque je ne comprends pas mais... telle une toile contemporaine ( je suis plus Boticcelli que Klimpt ) qui me trouble, je la contemple et la trouve belle. NB ainsi, n'étant point à la hauteur pour en goûter la substance, je ne citerai ni passages ni mots, mais resterai admiratif tout court, devant " elle " |
Luz
11/4/2021
a aimé ce texte
Passionnément
|
Bonjour Lulu,
C'est un merveilleux poème, enchanteur. J'ai vécu quelques mois dans le désert et je reconnais la haute sensibilité, la haute poésie de cet écrit ; ces bleus et ces ocres que nous n’oublierons pas... Je ne peux citer de passages en particulier : tout se tient, l'équilibre est là, entre le sable, entre les lignes. Bravo et merci ! Luz |
Capry
11/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour Lulu,
Les quatre premières lignes ne révèlent à mon sens pas la beauté de votre poème. A partir de Pourtant, ma lecture est happée, les mots sont choisis avec grâce. J'aime beaucoup "Pourtant, dans le cœur des étoffes, où se logent des adieux avortés, une lumière a cheminé à l'or. Sous les pas du désert, au sable enfoui dans les poings, une caravane a su dire la boussole du vent." L'arrivée du dialogue rompt mon voyage. J'aurais certainement préféré le style indirect pour continuer "l'histoire" que l'on me raconte. "« Je suis parti sans dire au revoir, et je sais le dérisoire. »" : ici quel est le rôle des guillemets ? Les enlever ne nuirait pas à la lecture. Un bémol pour le dernier vers : - se chantent - pourrait terminer votre poème, le tout casse la douceur que vous avez su apporter. La suite est tout simplement magnifique. La poésie où on ne l'attend pas, un univers surréaliste se dessine pour se fondre dans le paysage. Désert et écriture, comment se retrouver dans ces deux espaces ? |
Lebarde
12/4/2021
a aimé ce texte
Un peu ↑
|
Bonjour lulu
Une atmosphère certaine se dégage du texte, mais il faudrait aussi lire « entre les lignes », ce que je ne suis pas sûr de savoir faire, pour saisir toutes les subtilités et la portée du propos. Comme je suis assez peu sensible à cette liberté d’écriture qui a beaucoup de mal à me toucher, mon enthousiasme est très modéré. « une lumière a cheminé à l’or »? Je bloque en particulier sur ce vers qui, par sa lourdeur s’éloigne quand même de la poésie. Bof j’ai du mal à m’enthousiasmer, mais je me répète. Désolé, Lebarde |
Ligs
12/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour Lulu,
Le surréalisme n'est de toute évidence pas ma came, toutefois le texte me porte, à la fois par son rythme, ses images, ses sonorités. En cela, les deux dernières strophes sont très belles et ont largement ma préférence. Le rythme ternaire des verbes pronominaux (se taisent, se rompent, se disent) dévoile le mouvement de la voix. L'assonance en {an} (accents/chantant) et l'allitération en {s} de la strophe entière, et présente dans l'ensemble du texte, donnent un côté musical, nous font entendre ces accents orientaux. Merci pour ce poème haut en couleurs. |
PlumeD
13/4/2021
a aimé ce texte
Pas
|
Je vais passer pour le demeuré du site, mais je me dois d'avouer que je n'ai rien compris à ce texte. Tout cela est beaucoup trop fort pour moi. Je suis quelqu'un de simple aux facultés mentales trop limitées, ainsi donc : à la plume des rêves sensibles
une lumière a cheminé à l'or. au sable enfoui dans les poings, une encre a tari l'eau des océans à gorge ouverte, etc m'ont fait hélas douloureusement prendre conscience de ma médiocrité. |
Vincente
13/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
|
L'atmosphère est pleine d'empathie avec le monde de "souvenirs bleus et vert, rouges et ocre, / à la plume des rêves sensibles.". La sympathique attention de l'auteure envers ce qu'elle entrevoit de la silhouette désuète la porte à admirer cette "lumière" qui "a cheminé à l'or" du fil de son passé, comme la marque d'une richesse toute modeste et essentielle pour elle à la fois. Ce vers m'a accroché/attaché par son insolite tissage, vraiment d'une très belle inspiration.
En première lecture, j'ai beaucoup aimé les deux vers : " « Regarde bien devant toi », dit un astre sans couleur. « Je suis parti sans dire au revoir, et je sais le dérisoire. »." Ils ouvrent l'évocation vers une "proximisation" avec la situation et le personnage qui d'abord paraissait évanescent. Même si dans un retour sur image, l'on peut s'étonner du deuxième vers dont l'on s'aperçoit que le sujet est implicitement, a priori la femme évoquée, et non l'astre qui appuierait ainsi le vers précédent. Cela reste une peu troublant dans la construction. J'aime beaucoup les deux dernières strophes, et en particulier la dernière, superbe : " Des pleins et des déliés bleus ou noirs ont réussi à émarger chaque jour, au creux des signes où les accents se taisent, se rompent, se disent, tout en chantant…" Ainsi je constate que le crescendo émotionnel qui s'invite semble adroitement "construit" dans l'installation narrative. Des sensations parsemées au début comme autant de gouttes en trame déposées, puis l'assentiment gagnant, ces révélations profondes qui viennent accomplir la révélation induite. Sympathique et joli. |
Louis
14/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
|
C’est elle… C’est Isabelle. C’est Nicolas Podolinsky, Mahmoud Ziza, Mériem ben Abdallah, Mahmoud Ben Abdallah, Mahmoud Saadi.
Sous tous ces pseudonymes, c’est Isabelle Eberhardt. Ou bien une femme qui lui ressemble. Ou encore une femme qui s’identifie à cette « poète, guerrière, nomade et mystique » ( Raoul Stephan ) ; à celle qui « porte une fantasia au corps » Pas de « diable au corps », mais la « fantasia », le goût des chevauchées effrénées dans le désert, le goût de ce « jeu de la poudre » ou « jeu des chevaux », comme l’ont représenté les peintures orientalistes de Delacroix et Fromentin. Fantasia, par métonymie, c’est aussi l’habit que portait Isabelle Eberhardt, ou Mahmoud Saadi. Non pas un "costume arabe", elle ne se déguisait pas, mais l’habit signe de cette identité culturelle qu’elle voulait se donner. Cet habit ne la voile pas, mais la révèle. Dans cet habit, c’est elle. Elle avait adopté délibérément le tarbouch, qui entoure la tête, et le haïk, qui tombe du sommet du crâne et enveloppe le corps sans un pli, la gandoura aussi ; elle est habillée en homme, et c’est lui, et c’est elle… Cet habit qui lui donne une identité n’est pas seulement tissé dans une étoffe, mais dans les fils d’une texture dans laquelle se trament les textes ; les fils qui tissent une écriture. Textes tissés « à la plume des rêves sensibles » dans les tons et couleurs des souvenirs. « L’habit a fait son temps », il a construit son identité dans le temps de sa vie, si court. Ses vêtements se sont usés, dans lesquels elle a cheminé sur le désert, mais avec le temps, ils n’ont pas terni ; une « lumière » a cheminé en eux, jusqu’à leur permettre de briller d’un éclat doré, de couvrir avec l’or du prestige, dans l’histoire de la littérature, comme dans celle du féminisme, cette femme libre, cette aventurière, cette « rimbaldienne des ksour et des oasis » comme la qualifie Assia Djebar. ( Il est vrai cependant, que l’expression : « une lumière a cheminé à l’or » n’est pas très heureuse ») Le poème semble illustrer, dans sa suite, les « Écrits sur le sable » de la rimbaldienne Isabelle Eberhardt ; mais dans une formulation, et c’est dommage, plutôt sibylline. Le désert est présenté comme un grand océan de sable, « ce grand océan de mystère qui est le Sahara » : écrivait Isabelle Eberhardt. On y trouve une référence à ses cahiers d’écriture : « les carreaux jaunis ont accueilli une trame » ; « Des pleins et des déliés bleus ou noirs ont réussi à émarger chaque jour » ; à son sens de l’observation et sa capacité à s’imprégner des lieux et des paysages : « les buvards sur l’épaule ». « Regarde devant toi » : lui dit un « astre sans couleur », mais elle a les yeux baissés sur ses cahiers, et c’est de ce va-et-vient entre ses écrits et le sable, entre l’écriture et la vie dans le désert, que naissent les couleurs de son œuvre. Les lignes d’écriture et les lignes de l’horizon semblent se confondre, dans son écriture qui laisse entendre les « accents » chantants du désert. C’est elle. C’est Isabelle. |