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Poésie libre
Lulu : Vue sur mer
 Publié le 30/05/14  -  17 commentaires  -  754 caractères  -  561 lectures    Autres textes du même auteur

Encore entre contemplation et souvenirs...


Vue sur mer



L’analogie était blanche
dans ma mémoire

Elle était l’ortie du désert
que la mer a laissé mûrir
au bord et au creux
de l’incertitude

Il y avait cet homme
sans visage
qui n’existait plus

Il était l’éclair
puis la nuit

Dans ma vie
ma ronde
ma folie

Depuis
je longe la mer
d’une falaise infinie

Les vagues éclatent entre elles
des embruns d’harmonie

Mais je n’ai que mes yeux à leur offrir

S’il y avait un chant bleuté
plus pur à l’horizon
je ne serais que l’esclave
d’une passion

Une pensée errante
qui ne sait plus frémir
sans véritable raison


 
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   Anonyme   
13/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle vue sur mer. J'aime beaucoup ces promenades dans la nostalgie écrites avec des mots simples, comme une conversation que l'on se fait mais que l'on écrit. Ce dénuement de soi dans l'absence de sophistication.

Les images qui me parlent le plus (je les jalouse donc...) :

"Depuis
je longe la mer
d’une falaise infinie
...
Mais je n’ai que mes yeux à leur offrir

S’il y avait un chant bleuté
plus pur à l’horizon
je ne serais que l’esclave
d’une passion

Une pensée errante
qui ne sait plus frémir
sans véritable raison"

Le début me semble un peu hors du "lieu" du poème.
Juste "l'ortie du désert"...

Pourquoi ? Souvenir perso ? C'est beau mais le "raccord" avec la mer ensuite surprend.

Merci de ce beau texte.

   Anonyme   
15/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Je ne comprends pas la 1ère strophe. Je sais ce que veut dire "analogie" mais je ne comprends pas l'expression:

"L’analogie était blanche
dans ma mémoire"

est donc ça ne m'aide pas à comprendre la 2nde strophe.

Mais tout est oublié à partir de la 3ème strophe qui passe heureusement au souvenir.
C'est beau, ça transpire la passion dans tout le grain de peau car il y a "cet homme sans visage, il est l'éclair puis la nuit dans votre vie"

C'est comme si j'y étais, ces vers sont magnifiques en toute simplicité:

"Les vagues éclatent entre elles
des embruns d’harmonie"

mais pourquoi relever, votre poème est un battement dans mon cœur.

Que j'aime vos mots-vie. C'est qu'elle est belle votre mélancolie, elle a l'odeur de l'océan. C'est épidermique, sensitif.

Vos mots sont beaux, j'ai aimé contempler la mer à travers votre regard.

   Robot   
17/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Faut-il une raison pour succomber à nouveau à l'amour. C'est ce qui me paraît ressortir de ce poème. Il semble dire que la passion perdue incite à douter de sa validité quand on la croise à nouveau. Un texte en vers libre, presque du contemporain. Si on accepte d'être entraîner par la mouvance des vers, la poésie se laisse découvrir agréablement.
J'ai apprécié plus particulièrement les derniers vers pour lesquels je préfèrerais supprimer le saut de ligne. Ils ont une logique plus prégnante s'ils sont réunis.
"S’il y avait un chant bleuté
plus pur à l’horizon
je ne serais que l’esclave
d’une passion
Une pensée errante
qui ne sait plus frémir
sans véritable raison"

   Anonyme   
20/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Depuis 
je longe la mer 
d’une falaise infinie

Les vagues éclatent entre elles 
des embruns d’harmonie"

Bonjour, c'est étrange: Mon esprit a lu : Depuis je longe la mer d'un malaise infini"
Car, c'est ce que j'ai ressenti à cette lecture.
Il est possible que je me sois approprié vos vers.
En tout cas, j'aime l'atmosphère qui s'en dégage. C'est très beau.

   Myndie   
30/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lulu,

Très joli poème auquel la forme libre sied idéalement pour faire entendre la douce musique de la mélancolie et esquisser dans l'air iodé le vol "errant" de votre nostalgie.
La mer est ici intimement mêlée au flux et au reflux de vos pensées qui vont et viennent, comme les vagues, et entrainent au large...
La poésie libre n'est jamais aussi belle que quand elle est mise au service de la musicalité et qu'elle apporte délicatement l'émotion, comme la brise du large sème les embruns...
Merci pour cette jolie vue sur la mer

   Anonyme   
30/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lulu,

« L’analogie blanche » donne immédiatement envie de rechercher quelle est cette ressemblance que le narrateur cherche à gommer pour pouvoir entrer dans le vif du sujet.

Puis vient « l’ortie du désert » barrière que l’on devine moins agressive puisqu’elle a pris le temps de mûrir, donc de s’adoucir, grâce à la mer et à ses creux incertains où se sont érodées les certitudes.

Une bien jolie balade sur la falaise, les yeux rivés sur l’espoir que représente l’horizon, avec la mer en musique de fond et les leçons tirées du passé. Du moins c’est ainsi que j’ai emprunté vos pas.

Merci pour le partage

Cat

   Sansonnet   
30/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
C'est joli,
Mais je n'ai pas été spécialement touché en fait...
Ce texte me laisse perplexe.

Bonne continuation.

   Anonyme   
30/5/2014
Une vue sur la mer avec le vent dans les cheveux, des embruns qui fouettent le visage et font pleurer les yeux. Le ressac de la mémoire qui vient se fracasser sur les rochers, et l'écume comme un naufrager.... c'est ce que je pensais lire. C'est ce que je voulais lire.
Je n'ai pas su saisir le sujet et votre texte m'a laissé en dehors.

Néanmoins il suscite une envie, et le goût de la mer renaît....
Merci, même si je ne donnerai pas d'appréciation.
Bonne continuation

   Anonyme   
30/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Lulu,

La poésie comme je l'aime, tout simplement. Un texte de facture libre et contemporaine, qui n'a besoin ni de rimes ni de vers réguliers pour respirer. Un poème à dire en respectant les silences, car ce sont eux qui font entendre les mots.
Un gros travail sur la structure du texte pour trouver ce bel équilibre entre la parole et le non-dit.
Le genre de poème dans lequel on cherche à entrer, parce que malgré l'obscurité on devine un chemin accessible où la lumière peu à peu finit par se glisser entre les mots. Alors on prend plaisir à refaire ce chemin avec un nouvel équilibre, les pieds bien enfoncés dans les traces du premier voyage.

C'est l'histoire d'une passion, d'une ortie (analogie passion/ortie) que la vie (analogie vie/mer) a nourrie d'incertitude. Un amour qui illumine ("il était l'éclair") ou attriste ("puis la nuit") jusqu'à transformer le parcours de celle qui reste en une ronde folle et sans fin, comme Sisyphe poussait inlassablement son rocher. Elle regarde les vagues éclater sur la mer, comme de nouveaux instants d'harmonie.

" Depuis
je longe la mer
d’une falaise infinie "

Formidable figure de style (l'hypallage). Ma préférée. Cette figure consiste à attribuer à certains mots d’une phrase ce qui se rapporte à d’autres mots. Car la raison voudrait qu'on lise :

" Depuis
je longe la falaise
d’une mer infinie "

Voilà comment vous transformez cette image assez banale en une fulgurance poétique. J'applaudis des deux mains. La narratrice, sur son chemin de ronde, finira un jour par se jeter dans les vagues agitées de la mer/vie, car la passion n'est qu'un "chant bleuté" dans les lignes trop pures de l'horizon.
Il est temps de frémir à nouveau.

Magnifique poème.

Ludi
comme un surfer sous la vague

   melancolique   
30/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir Lulu,

Il y a quelque chose de touchant dans ce texte, une émotion à fleur de peau, et des images simples mais qui réussissent à construire une atmosphère. Les deux premiers vers ne me plaisent pas trop, mais par la suite c'est beaucoup mieux, j'aime l'image de cette "ortie du désert" que la mer laisse mûrir.

Les vers :
"Dans ma vie
ma ronde
ma folie" me semblent un peu superflus.

Par la suite il n'y a pas d'images très fortes, mais ça reste agréable à lire, on peut ressentir une certaine émotion et c'est l'essentiel.

Merci pour cette lecture.

   Lyl_mystic   
30/5/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
De jolies images, une certaine nostalgie empreinte de regrets et de remise en questions semble porter le poème. Les deux premiers vers m'ont semblé obscurs dans leur signification. Un beau décor qui ressuscite des doutes, une certaine lassitude face à la contemplation des mouvements passionnés des vagues et des embruns. Je trouve néanmoins que les sonorités en "i " et "ui" trop ressemblantes dans le début du poème, ce qui m'a semblé désagréable, ainsi que certains vers trop courts surtout quand il y a succession sur plusieurs vers. L'image de l'ortie du désert au bord de la mer est séduisante.

   newman   
31/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour,
votre texte présente une harmonie poétique,de belles images,plus rythmées dans les dernières strophes que les premières.

j'ai apprécié
dans ma vie
ma ronde
ma folie
depuis
je longe la mer
d'une falaise infinie

c'est joli,alors merci.

   margueritec   
20/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Très sensible aux premiers vers, beaucoup moins à partir de "Depuis". Des alliances de mots moins heureuses. Mais je rêve quand même.

   Bleuterre   
23/6/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aime beaucoup les images inédites pour moi, au début de ce texte, notamment "l'ortie du désert", dans la suite du texte, il y a beaucoup de rimes et je trouve du coup que l'esprit poésie libre est moins présent au profit de rimes un peu faciles, mais ce n'est que mon avis.

   Bidis   
27/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’ai l’impression d’un poème d’amour, un amour déçu ou détruit pour un homme dont on se souvient très fort mais des traits duquel on perd le souvenir – peut-être parce qu’on ne l’a jamais regardé qu’avec le cœur.
Oui, un désespoir d’amour, quand on est au-delà….
J’ai peut-être tout faux, mais c’est cela le don du poète, réveiller en chacun des émotions profondes.

   jfmoods   
1/2/2015
La forme escarpée que présente le texte attire immédiatement l'attention. Comme si se révélait déjà, dans son aspect biseauté, dans son morcellement visible, dans la discontinuité du propos, une certaine aridité de la perspective.

Miroir de la vie humaine, le paysage maritime qui sert de toile de fond au poème (« mer » x 2, « falaise », « vagues », « embruns ») cristallise les aspérités du rapport au monde. Nous y reviendrons...

« L'analogie était blanche / dans ma mémoire »

Sans doute la locutrice entend-t-elle, en cette forme de préambule, manifester le fait que l'image première qui va naître sous sa plume lui apparaît parfaitement claire, parfaitement transparente. Elle veut aussi, sans doute, montrer au lecteur que l'interprétation de ce qu'elle s'apprête à écrire là est essentielle. Penchons-nous donc sur ce passage, le plus déroutant, par conséquent le plus fascinant, du poème...

« Elle était l'ortie du désert
que la mer a laissé mûrir
au bord et au creux
de l'incertitude »

La métaphore (« l'ortie du désert ») présente une plante, une plante indéfectiblement liée à son sol, qui ne saurait donc survivre que dans un environnement spécifiquement aride. Cependant, la voilà convoquée, violemment transplantée sur cette côte, au point d'ancrage de la locutrice, dans ce paysage marin qui reflète un certain état de conscience, de présence au monde. Avec cette plante (image probable d'un état d'abandon), c'est, métaphoriquement, le désert tout entier qui se trouve aspiré, tracté dans le champ de vision. Le paysage état d'âme devient, par voie de conséquence, celui d'un désert. Comme le souligne le passé composé (« a laissé mûrir »), un événement premier s'est produit jadis, dont les répercussions s'avivent dans le présent. Par sa transplantation, l'ortie de là-bas a subi une étrange phénomène de mutation. Elle s'est transformée en fruit. En fruit mortifère. La gradation (« au bord et au creux / de l'incertitude ») véhicule l'image de la contamination, contamination progressive du doute. À l'image d'un poison qui gagnerait lentement, progressivement, l'âme et le corps de la locutrice. Alors, portée par l'antithèse (« Il était l'éclair / puis la nuit »), par les négations catégoriques (« n'... plus », « ne... que », « ne... plus ») et par l'écho éloigné de la préposition (« sans »), l'image prégnante de la perte d'un être cher se dessine, d'un être à présent mis à distance (adjectif démonstratif : « cet homme »). La gradation (« ma vie / ma ronde / ma folie ») est dépositaire de la charge affective considérable investie par la locutrice dans une histoire d'amour aujourd'hui défunte. Impossible d'initier un mouvement quelconque vers l'avant, vers cette mer que, comme le signale le titre (« Vue sur mer »), seuls les yeux peuvent appréhender. Les autres sens sont impuissants à répondre, d'une manière quelconque, à l'appel du large. Le mouvement ne saurait s'effectuer que latéralement... et il s'avère interminable (« je longe la mer / d'une falaise infinie »). La vie continue pourtant, là, devant. Elle est belle, bouleversante même (personnification : « Les vagues éclatent entre elles / des embruns d'harmonie »). On voudrait tant s'approcher... mais on se se trouve comme encalminée, comme exclue de l'échange, de la promesse, de l'appel vers la vie. Sans doute, les conditions d'une ouverture sont espérées (proposition subordonnée hypothétique : « S'il y avait... je ne serais »). Sans doute, une perspective favorable, ouverte (groupe nominal à visée méliorative : « un chant bleuté », comparatif fixant l'enchantement espéré : « plus pur »), est-elle envisagée. Mais tout cela exigerait, de la locutrice, qu'elle soit en mesure de tendre l'ensemble de ses forces disponibles, les moindres strates de sa volonté, vers ce mouvement-là. L'expression « pensée errante » illustre, bien au contraire, la dissémination, l'impossibilité présente pour elle d'envisager de produire, dans une seule direction, un effort aussi colossal.

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
5/7/2015
J'ai été sensible à la nostalgie de ce poème. j'ai également apprécié de belles images, comme :
"Les vagues éclatent entre elles des embruns d'harmonie"
et
"S'il y avait un chant bleuté
plus pur à l'horizon"

Incertitude... homme sans visage...pensée errante...
J'aime beaucoup le mystère qui entoure ces mots.

Merci pour cette lecture !


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