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Poésie libre
Luz : Du silence au silence
 Publié le 16/12/23  -  8 commentaires  -  810 caractères  -  158 lectures    Autres textes du même auteur


Du silence au silence



sous les herbes ployées
la source
et son silence
ici naît le ruisseau limpide
blessure d’ambre clair
qui hésite un passage à travers les bruyères

la tourbe puis les granits
le mènent jusqu’à la rivière insouciante et gaie
un courant vif racle alors les gravières
éclabousse de lumière l’ombre
et le noir des rochers

plus bas les seigles du soir écartent la vallée
c’est l’heure où luisent les eaux de mélancolie
nos tristesses peureuses esquivent la nuit

de loin en loin le flot s’assagit
son chant profond s’enroue devient grave
ne subsiste enfin qu’un grondement las
un râle qui se laisse porter
jusqu’à la mer

ces eaux faussement éternelles
nous entraînent du silence à l’oubli


 
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   Lebarde   
29/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Le parcours d’un cours d’eau depuis la source jusqu’à la mer, décrit avec une remarquable précision documentaire qui, sans erreur, sait associer la bruyère, la tourbe, les granites et les graviers , le rocher noir ( sans doute du basalte) qui évoquent des « milieux acides » propices aux eaux limpides et claires.
D’abord hésitantes « sous les herbes ployées », les eaux en ruisseau « raclent les gravières », deviennent « rivière insouciante » qui écarte la vallée et dont « le flot s’assagit » et le chant s’enroue et devient râle jusqu’à la mer.

Ce texte pourrait illustrer avec une belle poésie, le cours de géographie et de géologie, d’un prof/poète.

Mon commentaire est plein d’exagérations sans doute, mais j’aime assez ce texte original et poétique qui mène le lecteur « Du silence au silence ».

En EL
Lebarde un brin prolixe et hors sujet sur ce coup là!!!

   Eki   
1/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Du silence au silence....le murmure des mots blottis dans le berceau d'une source...
Comme un cheminement intérieur qui nous jette dans un chant mélancolique...

C'est beau, pur comme une étoile au-dessus du néant !

   Provencao   
16/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Luz,


"de loin en loin le flot s’assagit
son chant profond s’enroue devient grave
ne subsiste enfin qu’un grondement las
un râle qui se laisse porter
jusqu’à la mer

ces eaux faussement éternelles
nous entraînent du silence à l’oubli"

J'aime beaucoup ce passage avec cette confusion littéraire de ce râle et de ce silence à l'oubli qui pénètre à son tour l'écriture ,pour lui offrir son intensité. Et c’est là sans doute le plus fort de votre poésie à mon sens.
Au-delà de la blessure, la mélancolie prend sens subséquemment de la construction du poème.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
16/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Luz
Comme Myrtil porté par l'onde paisible d'un ruisseau, nous entamons la route qui mène jusqu'à vagues fébriles, flots rapides puis tumultueux, avant d'être si grand et se jeter à la mer.
Mais il aura fallu se frayer un passage parmi les bruyères, dire pardon " je voudrais passer " à racines d'arbres, à roches lascives et cet éboulis là en plein milieu...
NB le poète semble " caméra embarquée ", et dépose ci et là maintes images poétiques, crée un album de famille
- là, tu étais tout petit
- et là, te souviens-tu ?
- et là enfin, quand au sac et ressac tu te mêlas...
Quand notre Maître de prose, nous montre ce qu'il sait faire...
" ici naît le ruisseau limpide... " très joli
et l'avent-dernière strophe mon moment préféré...

   Myndie   
16/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Luz,
Je suis totalement sous le charme de votre poème et je ne saurais dire ce qui me séduit le plus en fin de compte, des images délicieuses, de la musique que distillent vos vers ou du pouvoir intensément suggestif de vos allitérations .
C'est visuel à souhait, c'est beau à lire, à ressentir. Le naturel qui baigne tout le texte n'a pourtant rien d'une déconcertante banalité et recèle des perles pures et limpides :
«  ici naît le ruisseau limpide
blessure d’ambre clair »
«  plus bas les seigles du soir écartent la vallée »,magnifique.
J'aime aussi beaucoup les deux derniers vers, en apothéose, où s'exprime toute la mélancolie du tableau, de la source, du ruisseau et sans nul doute celle du poète.
Merci de m'avoir offert cette jolie collection de silences.

   Polza   
23/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Luz,

J’ai beaucoup apprécié cette décrispation de l’eau depuis sa source calme et limpide jusqu’à la mer comme vous dites. J’ai trouvé judicieux de n’y ajouter aucun adjectif qui aurait été superflu à mes yeux.

Là, ça tombe presque comme une sentence, cela m’a plu « jusqu’à la mer ».

Dans les 6 premiers vers, il y a une assonance en S qui me rappelle le bruit de l’eau qui commence à couler, se transforme en un petit ruisseau, c’est malin, me suis-je dit.

Dans les 5 vers suivants, l’allitération en R m’évoque l’eau qui commence à se transformer en rivière beaucoup plus sauvage et bruyante…

Que dire de plus quand tout est clair comme de l’eau de roche !
Magnifique description des tribulations d’un courant d’eau… silence…

   SansditdArt   
28/12/2023
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   patmayor   
3/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cette évocation d'une onde fuyant vers son destin est bucolique à souhait, et porte à l'évasion, au rêve d'ailleurs, où s'oublier...
Bravo!


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