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papipoete
1/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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libre
je t'ai croisé, avec ton air si triste chargé de buée sur les yeux, comme les deux sacs de provisions que tu portais à chaque bras ; ça n'allait pas fort pour toi... Aujourd'hui, alors que le temps a passé, je me retrouve pareil à toi... Qu'as-tu pu devenir ? NB deux chemins qui se croisent, entre deux enfants pas nés sous la même étoile, jusqu'à ce qu'un jour, le coeur brisé le héros qui se rappelle, songe que tous-deux en sont réduits au même état ? Si la seconde strophe fait très mal, les deux dernières nous attendrissent, les larmes juste au bord des yeux... papipoète |
Cyrill
3/9/2021
a aimé ce texte
Bien
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bonjour,
J’ai imaginé cet enfant, auquel votre narrateur se compare et s’assimile par la misère commune. Je le vois dans une gare mais c’est mon trip à moi, rien ne le dit dans votre poème. Ha mais si ! « poète de gare », il me semblait bien ! Ceux qui « ne sont rien », disait notre président. Les deux sacs Spar et son crâne tondu m’ont fait penser à un gars de l’est venu se vendre par chez nous. J’aime l’intention, se demander ce que foutre Dieu il a bien pu devenir, ce gamin, et cette façon délibérée d’associer sa propre misère à la sienne, sans en faire trop dans le pathos. Plutôt dans le désabus d’ailleurs. Merci. |
Donaldo75
15/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonsoir Luz,
Ce poème reflète la grisâtre du regret, celui de ne pas prêter attention aux âmes perdues que nous rencontrons ; les vers de fin sont terribles dans ce sens et font ressentir au lecteur comment il nous est facile de perdre une partie de notre humanité. Ce poème raconte mais ne relate pas ; il est néo-réaliste dans le sens rossellinien du terme mais ne tombe pas dans la voix-off de la nouvelle vague. C’est ce qui confère à sa sobriété une force presque picturale, à mi-chemin entre la photographie de Robert Doisneau et la peinture d’Edward Hopper. Bravo, tu as su briser la mer gelée en moi, lecteur assis bien au chaud son thé vert à la main. |
Pouet
15/9/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Salut,
un poème qui a su me toucher, vraiment. Un texte d'une grande sincérité, d'une grande humanité aussi, au sens de ce qu'est l'humain, de ce que je suis, de ce que nous sommes, cette somme de je, de solitude, d'individualite, de partage, d'égoïsme, de peur, de fuite.. J'ai trouvé ce poème magnifique, affreux, dur, tendre, courageux, lâche... sans savoir vraiment l'exprimer. |
hersen
15/9/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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C'est un poème qui vaut tous les regards échangés avec des inconnus. j'aime bien dans ton poème le sac Spar, car il donne une réalité qui rejoint la mienne.
Il y a l'humanité toute entière dans ton poème, la nôtre, celle tiraillée entre aider et ignorer, ne pas voir. Des regards s'accrochent. Si le narrateur s'en rappelle, alors l'enfant peut-être aussi. D'une certaine façon, j'éprouve une sorte de malaise à lire ce poème qui met le doigt sur nos limites. ce n'est pas agréable de réaliser que nous en avons. Merci Luz pour cette lecture. Je la mets dans un gros sac Spar, avec d'autres... |
Anonyme
16/9/2021
a aimé ce texte
Pas ↑
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J'ai beaucoup hésité à commenter votre poème. Je le fais parce que je me rends compte qu'il me laisse une impression durable, ce serait donc en quelque sorte malhonnête, vu la fonction du site Oniris, de taire cette impression.
Je vois souvent dans le métro parisien des affiches présentant un enfant avec sur le front un Post-it où est écrit "PAUVRE". Légende : "Ne lui collez pas une étiquette pour toujours". Difficile de ne pas être d'accord. Or, à mes yeux, votre poème tombe précisément dans ce travers. Votre narrateur ou narratrice, il y a bien longtemps, remarque pendant quelques secondes un enfant triste, dans la galère (notations vraiment efficaces je trouve, rien que les sacs Spar ça parle), et en y repensant aujourd'hui il/elle le voit forcément dans la même galère, SDF zonant dans les gares, "routard", ouvrier agricole. Mais le gamin il est peut-être devenu professeur d'université ! Humoriste triomphant sur les scènes, grand reporter, que sais-je. Je ne prétends pas que la prédestination sociale n'existe pas et ne soit parfois écrasante jusqu'au presque insurmontable, je dis qu'en décidant ainsi du sort d'un futur concitoyen dont il/elle ne sait rien après cinq secondes d'examen (c'est dans le texte, cinq secondes), votre narrateur ou votre narratrice fait montre d'une assurance mal placée quant à la pénétration de son analyse sociologique, et d'un excès d'ego. Excès qui à mes yeux se confirme du reste par les trois vers de fin : votre narrateur ou votre narratrice me semble partir du principe qu'en refusant à l'enfant au moins le regard de compassion qu'il quêtait il ou elle l'a dévasté. Quelle importance il ou elle se donne ! Du point de vue de l'efficacité du propos que je trouve donc inutilement misérabiliste, j'ai le sentiment que les six derniers vers sont de trop dans la mesure où ils ramènent le focus du poème sur le narrateur ou la narratrice et l'éloignent donc du sujet central. |
Anonyme
26/9/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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On a tous croisé, au moins une fois mais plutôt mille, la misère du monde sur un bout de trottoir. Comment ne pas s'en émouvoir, s'en révolter ?
On a tous imaginé un jour pouvoir l'éradiquer avec un peu d'attendrissement et un brin de chaleur. On sait tous que la baguette magique n'existe pas. Et cela rend malheureux... Voilà ce que ce poème m'inspire. Plein d'humanité ruisselle de tes mots, Luz. Merci. Cat |