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Poésie libre
Luz : Le réveil du jour
 Publié le 17/12/21  -  13 commentaires  -  735 caractères  -  219 lectures    Autres textes du même auteur

Entre fin de nuit et début du jour.


Le réveil du jour



Les étoiles me précèdent sur un chemin de rive.

L’instant d’avant l’aube se devine
à l’ondoiement infime de l’air
éveillant peu à peu la luisance des pierres.

Bientôt, des lianes verdâtres
se suspendent au frémissement des feuillages.

Quelques pas plus loin, les moineaux de l’aurore
butinent la lumière des genêts.

Ricochant sur la rivière où filent des brumes éparses,
les éclairs des hirondelles effilochent
le saignement rose du soleil.

Aux abords du village,
des lilas blancs déploient leur parfum doux et frais ;
on dirait les épaules, le sourire des filles de mai.

Le jour, la vie, l’amour
s’émerveillent.


 
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   EtienneNorvins   
3/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Entre le rêve qui s'achève et le réel d'un jour qui point... Tout en nuances subtiles (à l'exception du 'verdâtre' qui fait un peu tache, mais sans doute est-ce voulu, car les rêves ne sont pas que doux).
Bref, une lecture qui fait du bien ! Merci.
(en EL)

   Virou64   
5/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
L'atmosphère particulière de ce moment magique où le jour s'éveille me semble très bien rendue.
J'ai quand même tiqué devant quelques formulations:
"L'instant d'avant l'aube"
"les éclairs des hirondelles"
"déploient" (en parlant des parfums)
Pour résumer, une petite balade matinale vivifiante.

   Marite   
6/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Un bien joli tableau esquissé dans ce poème, à donner envie de vivre ce nouveau jour qui commence en absorbant par tous les sens les couleurs, les chants et les danses des oiseaux, les senteurs matinales des fleurs s'épanouissant dans la rosée.

   papipoete   
17/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Luz
Telle lampe-torche, un essaim d'étoiles butine la voûte céleste, tandis que la Lune enfile son pyjama, pour laisser place à l'Astre-Roi.
La féérie de la nature accroche des décors, aux branches des arbres que le feuillage remue encore endormi ; un jour est annoncé... on vient de frapper les trois coups, le poète fourbit sa plume !
NB pour qui sait regarder dehors, effaçant fils électriques et automobiles, la magie opère différemment chaque matin ; sous une aurore fumante, dans un paquet de coton, que les yeux sauront peindre, comme l'auteur de la plus belle des façons.
Sur la rivière les hirondelles...
Les lilas blancs comme épaules des filles...
Ces deux strophes-là me ravissent particulièrement !

   Pouet   
17/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut,

un poème très visuel, tout en lumière, en mordoré. Luminosité de l'éveil, de la naissance, couleurs des sentiments, tout est ici finement dessiné. L'étonnement perpétuel...

C'est du Luz pur jus, une poésie bucolique et sensible sur les berges de l'émerveillement.
Peut-être que mon instant préféré sera "le saignement rose du soleil"...

PS: mon goût personnel me pousse à exprimer que je trouve la toute fin dispensable, trop "directe", "explicative" (les deux derniers vers)

Merci.

   Lariviere   
17/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Luz,

J'ai beaucoup aimé ce poème très léger, aux forces d'évocations très sensitives pour parler de ce crépuscule de début de journée...

Pour moi toutes les images, simples mais efficaces, sont bonnes mais j'ai un petit penchant pour ce passage :

"Ricochant sur la rivière où filent des brumes éparses,
les éclairs des hirondelles effilochent
le saignement rose du soleil."

Bravo et merci pour cette lecture

   Eskisse   
17/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Luz,

L'homme s'efface derrière la nature, tout entier absorbé par ce qu'il contemple. (Le pronom "me" disparaît dans la suite du poème. )
Une kyrielle de détails insolites participent de la métamorphose du paysage : les éclairs des hirondelles qui ricochent, les moineaux qui butinent... Comme si ces associations de mots renouvelaient le décor et nous invitaient à le voir dans tout son émerveillement.

On aime progresser avec vous dans les éléments.

   Vincente   
18/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce poème, bien que très "descriptif", réussit la gageure, par l'inspiration très subtile du regard sur les images de l'éveil de la nature ça et là, de la dépasser, au sens de lui donner l'occasion d'entrer dans le champ de "l'artistique"…

J'ai été séduit par le premier vers :
"Les étoiles me précèdent sur un chemin de rive". Du premier degré, celui qui est le descripteur littéral joli, à celui du deuxième degré qui suggère ce "chemin" de pensée d'avant l'aube, la perspective poétique est très prometteuses…
J'ai découvert avec bonheur ensuite "l'ondoiement infime de l'air / éveillant la luisance des pierres.". Puis "quelques pas plus loin," cette jolie apparition des "moineaux de l'aurore / [qui] butinent la lumière des genêts.". Superbe ça ! "butiner la lumière des genêts[/i]".

Et puis ma strophe préférée, radieuse parmi les radieuses :

"Ricochant sur la rivière où filent des brumes éparses,
les éclairs des hirondelles effilochent
le saignement rose du soleil.
".

Plusieurs occurrences s'y enchaînent, s'y interfèrent et s'y révèlent avec un réel bonheur poétique.

Mais ensuite, tout ce plaisir s'envase et se disperse… j'ai trouvé le final pauvre (peut-être à cause de sa "confrontation" difficile avec la félicité qui a précédé… ?). Je n'ai pas compris et donc été sensible aux "épaules… des filles de mai" qui ressembleraient / rappelleraient le "déploiement du parfum doux et frais des lilas blanc". Le terme "épaule" m'est apparu peu propice dans cette évocation imagée.
Et les deux derniers vers ne répareront pas pour moi ce goût de dommage.

   Vasistas   
18/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour,
On y est, tous les ingrédients de la beauté qui nous touche juste avant le jour, le temps suspendu s’accélère, l'imminence de la lumière ...
seul la dernière image m'échappe, je reviendrai en mai.
les deux derniers vers me semblent inutiles.
J'aime beaucoup la finesse de vos images et de votre écriture.
merci

   Lulu   
20/12/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Luz,

Quel bonheur vécu en parcourant ce poème... La nature est au rendez-vous et je l'espérais au vu du titre, simple et ouvert à tous les possibles.

J'adore vraiment ce que tu écris, et retrouve ici aussi ce rythme qui vient bercer tranquillement les mots du poème. Les vers libres te vont bien. Tu les maîtrises parfaitement...

De fait, au coeur du sens des mots, la nature prend toute sa place, comme si tu semblais ne faire aucun effort à la poser entre les lignes.

Le premier vers, que tu as isolé, méritait ce temps d'arrêt à la fois pour entrer dans le poème et poser un cadre, mais aussi pour sa puissance d'évocation qui nous laisse, nous, lecteurs, le temps de saisir le moment d'une promenade sensible.

J'aime beaucoup cet "ondoiement infime de l'air" qui joue avec la douce fraîcheur que l'on devine et la lumière qui se fait "éveillant peu à peu la luisance des pierres".

Après le sombre que tu présentes par les étoiles, puis l'air et la lumière que tu présentes par les pierres, c'est le "frémissement des feuillages", soit la vie et la couleur qui prennent corps. Et le regard ne s'arrête plus, s'élevant avec "les moineaux de l'aurore [qui] butinent la lumière des genêts." ... Quelle magie dans cette clarté qui se propage, cette lumière butinée ; bien vue et originale.

Je suis emportée par l'ensemble des strophes... "Les éclairs des hirondelles" n'ont pas fini de nous surprendre agréablement puisqu'ils "effilochent / le saignement rose du soleil."

On retrouve ta sensibilité profonde à la nature, au haïku aussi, du fait de ces instants que tu sais partager poétiquement via les mots.
Puis, au-delà de cette sensibilité, ta capacité à transcrire les émotions qui parcourent les paysages.

Une vrai progression, par étapes... "Aux abords du village, / des lilas blancs déploient leur parfum doux et frais ; / on dirait les épaules, le sourire des filles de mai." Tout s'éveille et tu achèves ce poème avec un autre verbe "s'émerveillent", comme si l'ensemble était au-delà de lui-même, éveillé et émerveillé... Cela laisse songeur car on se dit - ou à tout le moins, je me dis - que c'est très juste.

Il m'arrive de lire et de me dire que je vais apprendre certains poèmes par coeur ici et ailleurs. Celui-ci en fait partie...

Merci de ce partage et au grand plaisir de te lire encore !

   Miguel   
20/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne m'aventure pas souvent en poésie libre (si c'est pour dénigrer, ce n'est pas la peine) mais pour le coup j'ai eu la bonne intuition. Voilà un fort beau texte, très esthétique dans sa démarche descriptive, plein d'images superbes, de vraies trouvailles. J'ai pensé en le lisant au recueil "Usage du temps" de Jean Follain.

   Donaldo75   
26/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Luz,

Une fois n’est pas coutume, j’ai beaucoup aimé ton poème ; il évoque vraiment bien ce que le titre et l’exergue suggèrent, avec une force d’exposition qui rend la lecture imagée, presque sonore parfois. Le découpage à maille fine rend les vers faciles à intégrer pour le lecteur, ce qui tend également à disséminer les images dans son cerveau comme dans une phase de transition entre conscient et inconscient. Et puis, il y a cette tonalité, cette douceur qui s’accordent tellement bien avec la notion de réveil. La poésie s’insère encore mieux de cette manière.

Vraiment, un très bon début de matinée que la lecture de ce poème.

   Cristale   
27/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il paraît que cet instant, entre la nuit et l'aube, se nomme également crépuscule. Ça me plaît bien comme me plaisent vos images délicatement poétisées.

Et je me plais dans ces lignes d'où émane une douce quiétude, de celle que j'aime les yeux posés sur l'essentiel, le ciel et la nature.

Ce poème est vraiment beau.
Merci Luz.

Cristale


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