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Poésie libre
Luz : Le ruisseau aux écrevisses
 Publié le 15/06/21  -  11 commentaires  -  1196 caractères  -  93 lectures    Autres textes du même auteur

Un lointain souvenir.


Le ruisseau aux écrevisses



Nous allions au ruisseau, pêcher les écrevisses,
avec mon ami Julien et sa sœur Albine.
Leurs parents nous y amenaient, les dimanches d’été,
puis se reposaient à l’ombre des hêtres.

L’eau translucide semblait prolonger le cristal de l’air.
Dans les balances, nous accrochions du lard ou des sardines.

Les « escarabisses » marchaient de travers,
déroulant leurs pattes fines
sur le sable clair et les fouillis de brindilles.

À plat ventre dans les senteurs du serpolet,
nous les observions lentement progresser
jusqu’à nos petits filets ondoyants.

Du coin de l’œil, je regardais Albine,
ses épaules, son visage de presque jeune fille.

À cinq heures, le seau grouillait de pinces grises,
enchevêtrées, tendues vers le ciel ; désespérément.
Nous mangions alors du chocolat noir, râpé sur nos tartines.

Lorsque le soleil s’accrochait aux sapins de la colline,
le papa disait : « Oh, les pêcheurs ! il faut qu’on rentre. »

Et j’étais heureux, à l’arrière de la Simca 1000,
heureux mille et mille fois à côté d’Albine.


 
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   Anonyme   
1/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai apprécié la fraîcheur de ces souvenirs d'enfance que je me suis bien représentés, où se mêlent les plaisirs de l'eau fraîche, du soleil, de la capture de son dîner, et l'éveil déjà d'une sensualité pré-adolescente. Des mots simples, expressifs, non sans habileté. Ainsi, j'ai vraiment aimé cette juxtaposition :
le seau grouillait de pinces grises,
enchevêtrées, tendues vers le ciel ; désespérément.
Nous mangions alors du chocolat noir
Innocente cruauté des prédateurs que nous sommes !

Par ailleurs, je me dis que vous n'allez pas tout à fait au bout des possibilités offertes par la catégorie de "Poésie libre" où vous présentez votre poème. Un vers caractéristique, à mes yeux, de ce point de vue :
L’eau translucide semblait prolonger le cristal de l’air.
Pour moi, cette restriction "semblait" met tout par terre. Les vers libres vous permettent justement d'exprimer de la perception brute, en deçà de l'intellectualisation, or vous introduisez un recul perceptif "l'eau est si claire qu'on dirait de l'air, mais ce n'en est pas, bien sûr", qui me fait sortir du tableau, me ramène d'un coup à ma condition de spectatrice.

Sinon, je salue votre décision de ne pas commencer systématiquement vos vers par une majuscule, ainsi l'ensemble m'apparaît plus souple, plus naturel, ce qui convient bien au sujet.

   Cyrill   
3/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour.

Comment rester indifférent à ces souvenirs d'un autre siècle ? Simca mille, tartines au chocolat noir râpé. Pour la pêche aux écrevisses, je me souviens d'une méthode plus rudimentaire, à la main tout simplement.
C'est une évocation sympathique, avec des détails champêtres, et le petit plus d'une amourette moins avancée que la pêche, dirait-on.
Je n'ai pas été tout à fait conquis par la forme. Des formulations parfois un peu laborieuses :
"L’eau translucide semblait prolonger le cristal de l’air."
" le soleil s’accrochait aux sapins"
La reprise intéressante du mille de la Simca aurait mérité un peu plus d'adresse.
J'aurais bien aimé que le frère d'Albine se nomme Renaud, mais bon :)

Merci du partage, agréable.

   papipoete   
3/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
libre
Nous allions, enfant avec Julien mais surtout sa soeur Albine, à la pèche aux écrevisses ; déposés là au bord de l'eau par nos parents qui se reposaient plus loin.
je regardais les bêtes d'eau marcher de travers, mais aussi Albine qui me faisait rêver. C'était le temps où nous le prenions, sans trouver qu'il mettait du temps à s'écouler, le temps, le bon temps...
NB une poésie comme je l'aime ( narrative, un brin prosaïque ) mais écrite à l'encre des souvenirs d'enfance ( je m'en souviens de mon Albine à moi ), et le retour à l'arrière de la Simca 1000 ( moi, c'était la R4 L ) quel bonheur !
J'aime, mais ne suis pas ONIRIS, rien qu'un petit boulon qui serre, ou desserre mes propos ! là, je le visse autour de mon coeur, tant il fait du bien !
chaque ligne est craquante, aussi ne choisis-je pas un passage particulier !
papipoète

   Miguel   
5/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"À plat ventre dans les senteurs" ... quelle jolie trouvaille ; on est en plein dans les correspondances de Baudelaire. Cette pêche réelle à côté de la pêche fantasmée d'Albine a quelque chose d'émouvant. Et l'évocation de la Simca mille, qui nous ramène à notre enfance, comme le chocolat râpé, n'est pas pour rien dans le charme de la fin.

   emilia   
15/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un lointain souvenir nostalgique unissant le charme de la pêche aux « escarabisses » et celui des premiers émois adolescents qui couronnaient ces « dimanches d’été » encore vibrants de l’accent méridional, accompagnés de détails précis, d’indicateurs temporels gages d’un vécu authentique, dans le souvenir de ce bonheur simple et l’insouciance du caractère barbare que cette pêche occasionnait : « ces pinces grises/tendues vers le ciel ; désespérément » …

   plumette   
15/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
je ne lis plus beaucoup de poésies en EL, mais là je crois que j'aurai reconnu l'auteur : une histoire de ruisseau, de pêche et d'émotion où se mêlent le plaisir de la nature et les frémissements d'un coeur tendre et pudique.

j'adore ces petites vignettes au bon goût de nostalgie avec ces marqueurs d'époque qui me parlent.

je suis enchantée de ma récréation du jour!

Bravo Luz

   Eskisse   
15/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Luz,

Il est difficile d'écrire sur le bonheur...En tout cas, à moi, cela est difficile...
Vous, vous y parvenez avec cette scène de pêche itérative qui fait ressurgir sensations, liens familiaux et amitiés.
On sent la fascination pour ces grosses bêtes d'eau et le plaisir de ces dimanches et des premiers émois.

   apierre   
15/6/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Luz ,

Une simple et agréable évocation de ce lointain souvenir.
Le début du poème m' a fait penser à la Bicyclette:" Y avait Fernand y avait Firmin
Y avait Francis et Sébastien
Et puis Paulette ..."
De jolies images du passé,de jolies sensations finement transcrites, merci pour la lecture !

   Myo   
17/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Luz,

Un texte que je verrai plus volontiers classé en récit poétique qu'en poésie libre.
Mais un joli souvenir, qui respire cette fraîcheur de la jeunesse et des premiers émois.
Un décor champêtre et vivifiant dessiné avec beaucoup de sensibilité.

Merci du partage

   fried   
18/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé ce poème pour sa simplicité, le récit de moments savoureux dans la nature qui reviennent en mémoire.
Il y a un peu des "enfants des marais" qui eux allaient à la pêche à la grenouille et l'embiance de la chanson " à bicyclette" pour son aspect provincial.
Merci pour ce joli partage.

   Lariviere   
19/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"À cinq heures, le seau grouillait de pinces grises,
enchevêtrées, tendues vers le ciel ; désespérément.
Nous mangions alors du chocolat noir, râpé sur nos tartines."

Bonjour,

J'ai beaucoup apprécié le ton de ce poème, le bonheur du narrateur est bien décrit par petites touches légères mais sincères, évocatrices, tout en douceur... on se met aisément à sa place, avec le ton de l'enfance que cela nécessite...

Un petit texte à la Pierre Perret, et c'est un compliment ;)

Merci pour cette lecture et bonne continuation


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